C’est le grand projet de la LCR (qui devrait d’ailleurs abandonner son identité en se fondant dans le nouveau mouvement) que de regrouper les déçus du Parti Communiste et du Parti Socialiste. Il semblerait que le projet puisse commencer à prendre forme puisque selon un sondage effectué auprès des militants de le LCR, 83% de ceux-ci seraient favorables à celui-ci.
J’ai eu l’occasion d’échanger dans le cadre de l’émission "
ça vous regarde" de LCP avec des responsables communistes et surtout Alain KRIVINE sur l’état de la gauche de la gauche. Après avoir fait remarquer aux invités du plateau que leur préoccupations et leurs combats étaient si proches que l’on s’étonnait qu’ils ne puissent faire cause commune, Alain KRIVINE utilisa la grosse ficelle héritée du début des années 70 par l’extrême gauche : «
Nous ne pouvons trouver aucun accord avec les états majors communistes ou socialistes et nous en appelons directement à leurs militants »
Une habile façon de continuer l’intemporel combat entre TROTSKY et STALINE ?
Et si effectivement, la création de ce nouveau parti anticapitaliste était l’occasion d’enterrer définitivement les morts ? Je veux y croire mais me demande si l’objectif final n’est pas pour la LCR la «
victoire » contre l’ennemi de toujours ?
Un grand parti anticapitaliste pour combattre qui ?
Là encore, il sera plus facile de tirer à vue sur les options socio démocrates qui, si elles ne tranchent pas assez sur libéralisme économique seraient une alternative au laisser-faire engagé par l’actuel gouvernement et sa majorité.
Il est vrai que dans ce domaine l’extrême gauche a toujours fait très fort. Il ne suffit pas de dénoncer la gauche parlementaire pour faire gagner son point de vue. Si rester dans l’opposition afin d’y «
faire entendre la voix des travailleurs » est un beau slogan qui profite surtout à la droite !!!
Un grand parti anticapitaliste pour quel avenir ?
Le peu d’appétence de l’extrême gauche pour l’objet parlementaire : «
On sait bien que vouloir changer les choses uniquement par la voie parlementaire est illusoire et que seul des mouvements sociaux peuvent y contribuer » - Alain KRIVINE sur LCP – est toutefois inquiétante et prouve que les idées ne peuvent être imposées que par la force. Cette «
vue de l’esprit » n’est ni convenable, ni honnête.
Il ne suffit pas d’abandonner la «
dictature du prolétariat » il faut aussi admettre que si ses idées ne sont pas majoritaires elles ne peuvent s’appliquer à tous. Car, 4 ,8% à une Présidentielle, c’est beaucoup mais pas suffisant.
Ce grand parti sera t-il présent à TOUTES les consultations électorales ou sera t-il uniquement «
Guévariste, syndicaliste révolutionnaire, altermondialiste, féministe… » comme l’évoque Olivier BESANCENNOT dans Libération ?
Un grand parti anticapitaliste qui rassemble
Du moins à la gauche de la gauche. Ce qui n’est pas gagné lorsqu’on lit : «
Lutte ouvrière et Alternative libertaire ont décliné notre invitation, alors avec qui allons-nous former ce nouveau parti ? Avec des groupuscules microscopiques ! C'est irresponsable. Si nous nous ouvrions plus franchement, quitte à discuter avec des courants d'autres formations politiques venus du PCF, des collectifs unitaires, des Verts ou même du PS, nous serions capables de proposer une réelle offre politique. Au lieu de quoi, on va laisser le jeu politique aux mains d'une droite néo-conservatrice et d'une gauche d'adaptation aux mesures libérales qui n'est même pas assez crédible pour l'emporter en cas d'alternance. » Déclare Christian PIQUET du courant minoritaire de la LCR
à MarianneAlors, allons nous voir ressurgir pour l’occasion les débats interminables entre les nombreux courants qui animent l’extrême gauche depuis si longtemps et qui l’empêche d’être représentative sur la scène politique.
Un grand parti anticapitaliste ne peut prétendre se substituer à toutes les parties prenantes de la société (associations, syndicats, ONG) de même, il est particulièrement malhonnête de faire croire qu’il sera possible de faire reculer le capitalisme lui même.
La dernière crise financière qui repose sur la capitalisation de la misère devrait être prétexte à tous ceux de gauche pour définir de nouveaux critères de fonctionnement de la planète finance. Mais surtout pas prétexte à vouloir montrer qui est plus à gauche que l’autre.
Barbara Ehreinreich (journaliste américaine sur
AlterNet) dans un article repris par "
Courrier International" écrit :
Lorsque les salariés sont suffisamment pressurés, alors il est possible qu’une vraie récession s’installe … Le mantra de la croissance nous a abusé pendant longtemps. Ce qu’il signifie, c’est « Ne vous inquiétez pas de la taille relative de votre part du gâteau, appliquez vous simplement à le faire grossir » Maintenant alors que la récession risque de faire souffrir encore plus ceux qui luttent déjà pour s’en sortir, sans doute est-ce le moment idéal pour ressortir le couteau à gâteau … »
Un grand parti anticapitaliste serait-il le seul à pouvoir fournir la réponse ?
Sources, crédits et copyrights
Libération
Courrier International
Marianne
LCP/AN