30 mai 2008

Emploi des seniors : Travailler encore plus, plus longtemps ... jusqu'au bout ?

Tout le monde sait parfaitement que le gouvernement ne dispose d'aucun moyen pour obliger les entreprises à embaucher. Dans la mesure où notre gouvernement considère que le marché peut s'occuper de l'économie à lui seul, il lui faut bien de temps en temps (élections à venir oblige) essayer de nous faire croire qu'il est actif dans le domaine de l'emploi des 50 et +.

Et sur ce sujet, il excelle dans la logorrhée.

Il est bon de répéter à l'infini que les salariés n'ont qu'une angoisse : Qu'on les empêche de travailler au delà de 60 ans !!! Et de nous citer tel directeur d'établissement public ou chercheur scientifiques obligés de s'expatrier pour continuer à faire don de leur savoir à la planète. C'es tellement beau, qu'on finit pas se dire qu'il est vraiment injuste qu'une caissière, un maçon, une hôtesse d'accueil, une opératrice de call-center, ... ne puissent pas trouver de légitime longévité dans leurs exaltantes tâches

Aussi la dernière idée lumineuse du Ministre du travail consiste à brandir le cumul emploi retraite comme parade ultime face au sous emploi chronique de ceux qu'on a décidé d'appeler les seniors.

Mais est ce vraiment une nouveauté ?

Le journal Les ECHOS du 30 mai 2008 évoque justement ce sujet

"Certains seniors reprennent une activité salariée tout en percevant leurs droits à la retraite. Une possibilité encore peu utilisée, qui comporte pourtant de réels avantages, tant pour le salarié que pour l'employeur.

Retraité le lundi et le mardi, et directeur de projet informatique le reste de la semaine. A soixante ans passés, José Z... cumule deux statuts bien différents. Retiré de la vie active depuis septembre 2006, cet ancien cadre de grand groupe informatique a choisi depuis quelques mois de reprendre une activité à temps partiel. « J'avais besoin de continuer à travailler. A mon âge, je m'en sens encore largement capable », explique-t-il. L'homme a donc opté pour un cumul emploi-retraite, qui permet de toucher ses droits à la retraite en plus d'une activité rémunérée ... / ...

En 2005, quelque 120.000 retraités avaient repris une activité, selon la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV). Soit 1,5 % des personnes retirées de la vie active. Un chiffre encore marginal, mais qui devrait croître : la réforme globale sur les retraites prévue en 2008 pourrait être l'occasion pour le gouvernement, désireux de rallonger l'activité des seniors, d'assouplir le dispositif. L'intérêt est double. Côté salarié, il permet de mieux appréhender la cessation d'activité. « Pour certains, le virage n'est pas facile à prendre : le salarié passe d'un niveau d'activité intense, d'un statut social et d'un niveau de salaire parfois important à une inactivité soudaine et à une perte de niveau de vie », explique Catherine Rousseau, consultante indépendante.

Bernard F... peut en témoigner. Cet ancien directeur d'exploitation de la Compagnie Française de Transport Automobile (CFTA) de Corrèze - 250 salariés, filiale du groupe Veolia - a pris sa retraite en 2000, à cinquante-cinq ans. « Lorsque j'étais en activité, je travaillais de 5 heures du matin à 18 heures tous les jours, du lundi au samedi. Et là, d'un seul coup, je me retrouvais sans rien à faire. J'avais du mal à l'accepter », explique-t-il. Depuis quatre ans, l'ancien dirigeant s'est ainsi reconverti en... chauffeur de bus, chargé du ramassage scolaire au sein de son ancienne entreprise, à raison de 60 heures par mois ! « Cela m'occupe tout en me laissant du temps pour mes autres loisirs », s'enthousiasme-t-il.

... / ... Bernard F... perçoit par exemple 75 % de son ancien salaire, soit 2.000 euros. Son activité de conducteur de bus lui permet de générer un revenu supplémentaire de 400 euros par mois. « Un vrai bol d'air », souffle-t-il.

... / ... le cumul emploi-retraite répond à des besoins précis. « Le principal avantage, c'est la flexibilité. On fait appel au senior sur une mission donnée, pour un temps limité, plutôt que de l'embaucher en CDI, ce que peu d'employeurs seraient enclins à faire », explique Charles Cottin, associé du cabinet Atout Senior. En particulier dans les secteurs confrontés à des pénuries ou tensions de recrutement. « Nous avons beaucoup de demandes dans les secteurs de la banque, de l'industrie ou de l'informatique, qui suite au papy-boom voient partir de nombreux seniors. Pour compenser la perte de savoir-faire, elles font revenir des profils confirmés, qu'elles chargent de former les plus jeunes », explique Sabrina Cohen, directrice ressources humaines d'Ad'Missions, société de portage qui gère les missions d'une centaine de retraités ... / ... "

Il est intéressant de noter une fois de plus, qu'à part quelques cadres supérieurs qui s'ennuient, on ne trouve pas trace dans l'article de "SMICARDS" candidats au cumul emploi retraite. Or, il est important de rappeler que le salaire moyen français est de ... 1200 € mensuels.

D'ailleurs, les employeurs ne s'y trompent pas puisqu'on lire dans un petit coin de l'article : "Certains employeurs sont d'ailleurs encore réticents à faire appel à des seniors, dont les compétences sont jugées dépassées et les profils plus compliqués à gérer"

Ce qui tendrait à prouver que le Ministre et les "spécialistes" de l'UMP érigent des exemples marginaux pour les transformer en généralité.

Au fait que dit-il le Ministre sur le cumul emploi retraite ?

Trouvé sur le site de l'UMP : Interview de Xavier BERTRAND

Question : Les syndicats s'inquiètent des effets pervers de la libéralisation du cumul d'un salaire et d'une pension.

XB : Il faut faire quelque chose de simple, sinon, cela ne marchera pas. Nous faisons le choix de la liberté de choix. Au 1er janvier 2009, nous donnerons la possibilité au salarié de choisir entre travailler plus longtemps en bonifiant sa retraite via la surcote, ou cumuler tout de suite un emploi avec une retraite. Ce sont des leviers très puissants pour développer l'emploi des seniors.

Mais quel leviers ? Il faut arrêter de prendre ses contemporains pour des crétins et faire une analyse basique de cette idée : Quelques cadres dirigeants vont prendre leur retraite et continuer à travailler pour leur entreprise. Avantage ? Un salaire diminué de moitié ou des deux tiers (charges sociales également) tout en conservant les mêmes collaborateurs.

De plus, dans la mesure ou ces salariés d'un nouveau type ne seront pas comptabilisés dans les chiffres du chômage lorsqu'ils seront temporairement "sans emploi", ont perçoit toute la perversité du système.

Pervers, oui, car le système se rapproche de l'idée du RMA. Quel effet d'aubaine pour des employeurs qui préfèreront embaucher un retraité flexible et peu coûteux. De l'autre côté, un Ministre qui réutilise la recette du RMA de cumul du revenu minimum d'insertion avec un emploi au rabais. Doit-on Monsieur le Ministre considérer que beaucoup de nos retraités connaîtront la notion de "Revenu minimum d'activité" jusqu'à l'inaptitude totale au travail ?

Xavier BERTRAND s'étant présenté ces derniers temps comme "l'apôtre" de la négociation sociale, il est légitime de connaître sa position sur la "pénibilité au travail"

Suite de l'interview :

Question : Que reste-t-il à négocier ?

XB : De nouvelles mesures sur l'emploi des seniors avec un rendez-vous avant la fin juin avec Laurent Wauquiez. Il faut aussi poursuivre les discussions pour améliorer la prise en compte des poly-pensionnés. Par ailleurs, j'attends le résultat des négociations engagées par les partenaires sociaux sur la pénibilité, sur laquelle, comme je l'ai déjà dit, le gouvernement prendra ses responsabilités.

Que dit le MEDEF une des parties prenantes à ce sujet après 3 ans de négociations ?

Le patronat se dit prêt à reprendre "si les organisations syndicales sont d'accord avec un examen individuel par une commission médicale" pour attester des effets de la pénibilité sur le salarié. "Nous pouvons tomber d'accord avec les syndicats sur des critères concernant les facteurs de risque comme le travail de nuit. Mais nous ne pouvons pas considérer que quelqu'un ayant tous ces critères ait d'emblée accès à une retraite anticipée", a-t-elle indiqué. Le patronat est aussi "prêt à examiner" les modalités de financement de départs en retraite anticipés pour pénibilité.

En fin de compte, personne n'évoque le fait que faire travailler les salariés plus longtemps tout en augmentant le nombre d'heures, le tout avec de plus ou moins longues périodes de chômage va tout simplement diminuer le nombre d'ayants droit. En effet, lorsqu'on considère qu'on entre de plus en plus tard dans la vie professionnelle et que progressivement la durée de cotisation sera allongée d'une ou deux années, il est probable que de plus en plus de salariés ne décèdent ou soient définitivement malades ou handicapés avant d'obtenir tout versement.

Un monument de cynisme me direz-vous ? Non, une vue équilibrée et raisonnable au strict plan économique.

Bienvenue dans un futur pays en voie de développement ...

Sources et crédits
Tribune de Genève
Les Echos
Challenge
UMP
Crédit et copyright image
NAGY

Contre la directive de la honte : La mobilisation doit se poursuivre

Communiqué de la CIMADE

Le projet de directive retour tel qu'il a été dernièrement modifié et adopté par les représentants des Etats membres le 22 mai est encore plus alarmant que le texte amendé par le Parlement Européen en septembre dernier contre lequel nous nous étions mobilisés.

Alors que les points suscitant notre inquiétude sur le premier projet subsistent, on note un durcissement du texte.

Le projet de directive doit maintenant être soumis au vote du Parlement européen le 18 juin prochain.
Devant l'imminence de ce vote, il est important que la mobilisation se poursuive afin que ce projet de directive soit rejeté.

Campagne de lettres à envoyer aux députés

Afin que vos élus prennent connaissance de votre opposition à ce projet de directive, nous vous invitons à leur envoyer un email ou une lettre :

Lettre à envoyer à Manfred Weber, rapporteur de la Commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures - manfred.weber@europarl.europa.eu
Lettre à envoyer à Joseph Daul, Président du groupe du Parti Populaire européen - joseph.daul@europarl.europa.eu
Letter to send to Graham Watson, Président du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe - graham.watson@europarl.europa.eu
Lettre à envoyer à Martin Schulz, Président du groupe Socialiste européen - martin.schulz@europarl.europa.eu

Vous pouvez aussi interpeller les eurodéputés de votre région, toutes les adresses sont sur le site du Parlement Européen.

Une journée d'action européenne est prévue le 14 juin
Manifestation à Paris - Carrefour de l'Odéon - 14 h

Afin que ces actions soient relayées et soutenues par le plus grand nombre, nous vous invitons à diffuser ces informations le plus largement possible.

Directive de la honte
CIMADE

28 mai 2008

Au secours : L'épargne retraite par capitalisation revient !!!

Dans les années 80 alors que j’étais salarié dans une compagnie d’assurance sur la vie, nos formateurs nous expliquaient que le régime des retraites serait en danger dans les années à venir pour plusieurs raisons.

Tout d’abord le vieillissement de la population, puis le départ à la retraite des « baby boomers » et pour finir parce que la France était le seul pays à ne pas posséder un système à « plusieurs piliers », c’est à dire un pilier de répartition (système actuel français) un pilier de capitalisation et dans certains pays un pilier Etat (montant versés par la communauté nationale à ceux dont la retraite se situe en dessous du seuil de pauvreté)

De prime abord, on pourrait dire qu’ils avaient raison sur certains points, notamment l’allongement de la durée de vie et le départ à la retraite des générations d’après guerre. Néanmoins, pour un observateur avisé, le reste du discours est clair : La France ayant fait le choix de la répartition, les assureurs français ne peuvent pas (contrairement à beaucoup de leurs homologues européen) collecter massivement l’épargne retraite.

Cela fait des années que le lobby des assurances fait le siège des gouvernements successifs afin de les pousser à adopter des mesures législatives et fiscales en faveur de la capitalisation retraite. Le boom des contrats d’assurance vie est pour eux le meilleur des arguments puisqu’il est choisit en partie par les particuliers pour se constituer un complément retraite ( ainsi que les droits de succession en cas de transmission à des personnes n’appartenant pas à la catégorie des ayant droits) Il semble bien cette fois-ci qu’ils soient à deux doigts de voir leurs vœux exhaussés puisque le Sénat s’est emparé du sujet.

Le sénateur Philippe Marini, rapporteur général d’une commission au doux nom de : « L'épargne retraite en France trois ans après la « loi Fillon » : quel complément aux régimes de retraite par répartition ? »

" … / … Dressait le panorama actuel de l'épargne retraite en France.

Il a souligné que la France était dotée d'un dispositif exhaustif d'épargne retraite depuis l'adoption de la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites, dite « loi Fillon ». Il a montré que la création, en 2003, du plan d'épargne pour la retraite populaire (PERP), du plan d'épargne pour la retraite collective (PERCO) et du plan d'épargne pour la retraite d'entreprise (PERE), avait complété les régimes antérieurs : les contrats d'entreprise (définis par les articles 39, 82 et 83 du code général des impôts), les régimes ciblés sur les fonctionnaires (PREFON) , complément de retraite mutualiste ou COREM et complément de retraite des hospitaliers ou CRH), les contrats dits « Madelin » et les ex-contrats pour la retraite volontaire agricole (COREVA), ouverts respectivement aux travailleurs indépendants et aux exploitants agricoles. Il a observé que le champ de son étude sur l'épargne retraite, menée depuis février 2006, avait donc exclu les régimes de base et les régimes complémentaires obligatoires.

Il a ensuite montré que l'épargne retraite occupait déjà une place significative dans l'épargne financière des Français : en 2005, plus de 6,5 millions de personnes avaient réglé des cotisations, le montant des cotisations atteignant 9 milliards d'euros et l'encours total s'élevant à près de 100 milliards d'euros. Il a rappelé en comparaison que les flux de cotisations sur les contrats d'assurance-vie se chiffraient à 120 milliards d'euros en 2005, tandis que l'encours des contrats d'assurance-vie devrait dépasser 1.000 milliards d'euros en 2006 … / …

… / … il s'est félicité de ce que la « loi Fillon » ait instauré les premiers produits d'épargne retraite universels, ouverts à tous les salariés et aux travailleurs indépendants : les inégalités d'accès à l'épargne retraite selon l'appartenance socio-professionnelle étaient donc révolues.

Concernant les éventuels transferts entre régimes d'épargne retraite d'entreprise, il a reconnu que la question était particulièrement pertinente pour le PERCO, mais que ce dispositif avait été mis en place trop récemment pour que l'on dispose de premiers résultats. Il a néanmoins souligné la souplesse des contrats « article 39 », « article 82 » et « article 83 », qu'il s'agisse de leur création par voie d'accord collectif ou par décision unilatérale de l'employeur, ou encore des publics de salariés visés. Par conséquent, il a jugé envisageable que l'essor des PERP soit conjugué avec la poursuite du développement des contrats « article 39 », « article 82 » et « article 83 ».

Enfin, il a estimé indispensable que toute modification de la politique fiscale de l'épargne donne lieu à un débat préalable global avec les professionnels, ce qui n'avait pas été le cas lors de la récente tentative de réforme gouvernementale des conditions d'assujettissement à la contribution sociale généralisée (CSG) et à la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) des plus-values réalisées sur les contrats d'assurance-vie … / …

… / … En conclusion, il a estimé que la montée en puissance des contrats d'épargne retraite s'inscrivait dans une évolution prévisible de la répartition des placements financiers, alors que l'assurance-vie occupait aujourd'hui une place prédominante.

La commission a alors, à l'unanimité, donné acte à M. Philippe Marini, rapporteur général, de sa communication et décidé d'en autoriser la publication sous la forme d'un rapport d'information.

Texte complet et intervention sur le site du Sénat

En ce qui concerne ce rapport, il est disponible dans son intégralité sur le site du Sénat : Rapport d'information n° 308 (2007-2008) de M. Philippe MARINI, fait au nom de la commission des finances, déposé le 30 avril 2008

Vous avouerez qu’un texte d’une telle ampleur en ce qui concerne la totalité des français ne fait vraiment pas la une des média. A vrai dire : pas une ligne.

Il faut mettre la main sur des média professionnels pour avoir une lecture de ce qui se prépare.

« Assurer », la lettre de la Fédération française des société d’assurances dan son numéro du 28 mai 2008 en fait sa première page.

Favoriser le développement de l’épargne retraite

Dans un rapport d'information remis au Sénat, Philippe Marini formule un certain nombre de propositions visant à compléter l'accès de tous les citoyens à un dispositif d'épargne retraite. Certaines d'entre elles ont fait l'objet d'une proposition de loi déposée au Sénat le 7 mai dernier … / …

Les propositions du rapport

Dans son rapport, Philippe Marini préconise de nouvelles mesures afin de favoriser le développement des produits d’épargne retraite parmi lesquelles figurent des aménagements fiscaux dont la possibilité pour un employeur d'effectuer des versements sur un Perp règles actuellement dispersées dans cinq codes distincts (des impôts, des assurances, de la mutualité, de la sécurité sociale et du travail). Le rapport annuel de l’Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles (Acam) devrait quant à lui comporter un chapitre bénéficier de l’exonération d’ISF afin de ne pas pénaliser les épargnants ayant souscrit tardivement un contrat de ce type (moins de quinze ans avant leur cessation d’activité professionnelle) Intégralité de l’article sur le site de la FFSA

Définition des PERP, PERE et PERCO sur le site de Philippe CREVEL

Soyons clairs : La programmation de l’allongement de la durée de cotisation et la prévisible baisse du montant des pensions va pousser un certain nombre de cotisants à se poser des questions … que les assureurs souhaitent les voir se poser.
En effet, la majorité des experts s’accordent à penser que les « incitations « à maintenir les seniors au travail seront sans effet.

Que va t-il alors se passer pour un salarié sans emploi de 57 ou 58 ans qui devrait attendre d’avoir 65, 66 ou 67 ans pour faire valoir ses droits ? Et bien, s’il a eu les moyens ou l’opportunité de constituer une épargne retraite personnelle ou par son entreprise, il pourrait décider de faire l’impasse sur les dernières années de cotisation et compléter sa minoration de pension par l’épargne retraite capitalisée.

Dans la mesure ou le texte du Sénat prendrait forme et que la capitalisation retraite était généralisée (avec avantages fiscaux) ce serait la généralisation de l’injustice qui s’imposerait.

L’économiste Philippe CREVEL nous rappelle (à ceux qui l’auraient oublié ou l’ignoreraient) que la France a connu la capitalisation retraite. Il en parle en ces termes : « La faillite de rentiers durant la crise des années trente et la suspicion à l’encontre du capitalisme à la fin de la seconde guerre mondiale créaient un climat favorable à la répartition … / … » comme c’est pudiquement expliqué !!!.

On pourrait également parler de 1910 : c’est en 1910 que voient le jour, les Retraites ouvrières et paysannes.

Elles seront volontaires et assises sur la capitalisation, épargne personnelle bénéficiant individuellement aux souscripteurs et soumise aux aléas boursiers et autres.

(Les cotisants, mobilisés en 1914, cessant pour cette raison d’assurer leurs versements, les caisses firent faillite et ils perdirent de la sorte le bénéfice de ce système hasardeux et, bien entendu, l’ensemble des sommes versées...)

Car en 1930 : C’est cette année que sont créées les Assurances sociales assises à l’origine sur la capitalisation, puis du fait de l’inflation … transformées en régime par répartition

Plus tard : En 1941, l’« Etat Français », créera l’Allocation aux vieux travailleurs salariés, obligatoire et également basée sur la répartition, mais plus proche de l’aumône légale que d’une vraie prestation. Ces différents régimes, volontaires ou obligatoires, par répartition, par capitalisation ou par combinaison des deux, n’étaient pas de portée générale, car ils ne s’appliquaient qu’à des salariés aux bas revenus ... / ... - Sources : FNAS F.O.

Les fonds de capitalisation retraite nous expliquent leurs thuriféraires seront stables et participerons à l’activité économique du pays.

C’est probablement ce que pensaient entre autres les salariés d’ENRON aux USA ou ceux qui viennent d’apprendre que leur fond de pension est englué dans les subprimes. Quant à la participation à l’économie, il est clair que lorsqu’un fond de capitalisation retraite doit verser des pensions pendant de longues années, sa stratégie est claire : Obtenir de rendements élevés (dite des 2 chiffres). Ce qui les oblige à demander aux entreprises dont elles deviennent (provisoirement) actionnaires d’améliorer leur compétitivité. Le tout bien entendu se transformant immanquablement en restructuration et … plans sociaux.

Ironie de l’histoire : Ce sont des salariés retraités qui peuvent devenir les pires ennemis des salariés !!!

Et quelle naïveté ou malhonnêteté dans le fait de nous faire croire qu’il sera possible de gérer l’épargne publique sur des durée de 20, 30 ans ou plus sans risque. Le 20 eme et le 21 eme siècle nous ont prouvé que les krachs financiers et les bulles spéculatives peuvent ruiner tous les épargnants.

Il est encore plus important de rester vigilants face aux projets de mise en place de la généralisation de l’épargne retraite par capitalisation dans la mesure ou les différences de revenus des salariés et leur maintien dans l’emploi risquent de créer des situations dramatiques pour la très grande majorité des salariés payés au SMIC ou trop âgés pour retrouver un emploi.

Jacques GENEREUX de son côté explique que le défi ne se joue pas uniquement en termes financiers mais repose sur le fait de savoir si nos sociétés veulent se donner les moyens de permettre aux retraités d'avoir une une vie décente. Les informations en provenance du Sénat ne semblent en aucun cas pencher de ce côté.

P.S. : Le fait que le ministre en charge du dossier des retraites soit assureur de métier n'est certainement qu'une simple coïncidence ... Car, "toutes ressemblances avec des personnes vivantes ou décédées, des sociétés, ou des événements réels est une pure coïncidence ou l'effet du hasard" comme on dit au Festival de Cannes

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27 mai 2008

"À bas la société spectaculaire-marchande" - Anonyme 1968

Nicolas Sarkozy a commencé sa journée très tôt vers 5 heures du matin en se rendant aux halles de Rungis à la rencontre de la «France qui se lève tôt». Le Président a visité les étals des bouchers, des fromagers, des fleuristes, mais pas des poissonniers en pleine crise des pêcheurs. Carla Sarkozy, présente, a refusé les tartines qu'on lui a proposé.

Bravo. Mais ne se dirige t-on pas vers une réaction des producteurs de tartines ? Son époux devra t-il s'excuser publiquement et même manger deux fois plus de tartines pour éviter un conflit social lourd de conséquences ?

Très inspiré par cette visite Nicolas Domenach donne comme titre à son article : " Sarkozy fait don de sa femme à la France"

Extraits :

François Mitterrand avait la Roche de Solutré. Nicolas Sarkozy a Rungis. Une chambre froide ? Non, une chambre ardente… Il s'y sent inspiré. Plus encore qu'au plateau des Glières dont il a voulu faire un centre de pèlerinage symbolique !

Le marché de Paris reste son lieu de prédilection. Sa campagne avait pris son essor là après son lancement à la porte de Versailles. Il aime cette palpitation d'hommes et d'entrailles, ces odeurs fortes et ces forts des Halles à la virilité gaillarde et fraternelle.

Comme eux, il adore le Tour de France, le foot, les femmes, les bourrades amicales, les bonnes blagues et le travail bien fait. C'est sur ce thème d'ailleurs qu'il avait effectué son premier déplacement de campagne si réussi.

Il avait d'ailleurs la tenue adéquate : blanc sur blanc avec pull noir à col roulé parce qu'il y fait froid. Aujourd'hui, c'est cravate costume, tenue de responsable mais sur le terrain. Et refuse la casaque blanche : il faut faire présent mais aussi président. Avant il se voulait un travailleur parmi d'autres qui vantaient le travail bien fait et l'avenir qui devait sourire davantage à ceux qui se lèvent tôt. Mais ça grimace…Source Marianne

Plus grave, l'héritage de Mai 68 n'ayant visiblement pas été "liquidé" par notre hyperactif, on peut lire dans le FIGARO :

Extraits

"Les manifestations sont légion en ce mois de mai, la grogne persiste sur le pouvoir d'achat, les acteurs économiques redoutent la flambée du pétrole et le coût de l'euro. Le climat social n'est guère réjouissant, la litanie des revendications ou des attentes déçues est longue. Alors, comme d'habitude, beaucoup de Français tiennent leurs gouvernants pour responsables de tous leurs maux. Peut-être même davantage aujourd'hui puisque, entend-on ici et là, Nicolas Sarkozy avait tellement promis ... / ... " Le Figaro

Quand même , avec un tel "battant", on pourrait penser que les français retrouve le sourire jusqu'à lui accorder leur confiance : La cote de popularité de Nicolas Sarkozy est en baisse d’un point rassemblant seulement, selon le journal du Dimanche, 31 % d’opinions favorables. Source IFPO 26/05/2008

Enfin, pas de panique puisque le prochain album de la première dame est annoncé. Son nouvel album «tendance folk» s'appellera "Comme si de rien n'était" et devrait sortir selon sa maison de disques le 21 Juillet prochain. Il avait été initialement annoncé pour la fin du mois d'août.

Pas certain que ce titre hautement évocateur ne fasse l'unanimité chez les français !!!

Crédit photo
Dont miss

26 mai 2008

Contrefaçon ?

Des sociétés spécialisées dans les détournement de logos et slogans de marques ont mis en vente des t-shirts “parodiant” le patronyme du Président de la République Nicolas Sarkozy, notamment en remplacant le “o” de Sarkozy en cible pour pistolet.

Deux de ces sociétés ont été mises en examen pour “contrefaçon, détournement de marque sans autorisation”, tandis que le Président de la République se constitue partie civile dans cette affaire qui sera donc jugée en correctionnelle.

Me Marmillot, l’avocat des deux société mises en examen, s’est exprimé sur Lepost.fr.

L’avocat, qui compare Nicolas Sarkozy à un satyre, met cette affaire en parallele avec le comportement du Président de la République avec les journalistes. Il explique ainsi que “ces tee-shirts ne portent pas atteinte à sa vie privée [de Nicolas Sarkozy - NDLR.]. Il s’agit de sa vie publique. Il faudrait interdire les Guignols de l’Info alors… parce qu’ils se moquent de sa vie publique?”

Source
Cest Off
LePost
Crédit et copyright image
BAUER/Webmatin

Non aux suppressions de postes, pour une Ecole publique digne de ce nom

Communiqué et pétition de l'UFAL (Union des familles laïques)

"Nous, parents, élèves et étudiants, enseignants, citoyens, nous appelons à renforcer le mouvement populaire d’opposition à la suppression de 11 200 postes dans l’Éducation Nationale, annoncée par le ministre Xavier Darcos.

En effet, on ne peut justifier cette suppression en disant que l’encadrement moyen en France est de 10,5 élèves par enseignant : il existe des classes à effectifs réduits, des dédoublements, des groupes de soutien. Faut-il les supprimer ? Peut-on par ailleurs étudier et enseigner efficacement dans des classes surchargées ? Encore une fois, ce seront les élèves les plus en difficulté, scolairement et souvent socialement, qui en feront les frais.

Et on ne peut pas répondre que ces suppressions de postes seront compensées en heures supplémentaires. Outre que, dans l’Éducation Nationale, les heures supplémentaires sont mal payées et qu’on entend donc obtenir des enseignants qu’ils travaillent plus pour gagner moins, les enseignants ont besoin de temps libre pour préparer efficacement leurs cours et corriger leurs copies.

En fait, on sait que cette réduction est destinée à être suivie d’autres réductions dans les années à venir, qui enlèveront à l’enseignement public encore de son efficacité. Quand le quantitatif devient aussi désastreux, il ne peut que nuire à cette qualité que le ministre prétend viser.
On sait aussi que ces coupes sombres doivent aller de pair avec un nouveau dégraissage dans les horaires d’enseignement. En témoigne déjà la réforme des lycées professionnels dont les élèves, très souvent en difficulté, n’auront que trois ans au lieu de quatre pour préparer un bac pro, sans avoir à mi-parcours l’acquis d’un BEP. Cela en découragera un grand nombre et dévalorisera le bac pro : ainsi le ministre, prétendant élever le niveau des qualifications, travaille à le faire baisser.

En témoignent aussi les projets annoncés de réforme du lycée général et technique, avec réduction d’horaires et coupes sombres sur les options, dans la continuité aggravée des décennies passées.

Le ministre affecte par ailleurs de vouloir ramener l’école à sa fonction d’instruction, avec des programmes clairs, simples, axés sur des contenus consistants et laissant liberté pédagogique aux enseignants. C’est ce que nous réclamons depuis longtemps. Mais que valent ces effets d’annonce quand les moyens sont encore diminués ?

On ne peut pas devenir plus savant avec moins d’heures d’enseignement. Ainsi la suppression des heures du samedi matin dans le primaire est scandaleuse. Elles seront, nous dit-on, remplacées par des heures de soutien, c’est-à-dire pour remédier aux dégâts précisément causés par la réduction des heures !

Par exemple, à l’heure actuelle un élève sortant du collège a reçu depuis le début de sa scolarité 800 heures de français de moins qu’en 1976. Il importe de revenir à des horaires substantiels, notamment dans les disciplines fondamentales, mais aussi dans toutes les disciplines à vocation générale qui concourent à former l’homme et le citoyen. Ces horaires d’enseignement, (comprenant les travaux dirigés faits en classe sous la conduite du professeur), ainsi que des horaires supplémentaires de soutien et d’étude, sont particulièrement nécessaires pour préserver le droit à l’instruction de ceux qui ne sont pas aidés par leurs familles ou portés par leur milieu.

On peut certes espérer que de meilleurs programmes et des pédagogies plus efficaces centrées sur les contenus disciplinaires améliorent à terme le niveau des élèves, sous réserve que les moyens nécessaires soient mis en œuvre Mais en attendant qu’ils produisent leurs effets, il est nécessaire de panser les plaies pour ceux qui sont déjà engagés dans le cursus scolaire : les cours, les heures dédoublées, les options, le soutien leur sont doublement indispensables.

Moins que jamais, par conséquent, il ne peut être question de procéder à des coupes sombres dans l’Éducation Nationale. Celles qu’on nous annonce ne sont qu’une étape, après d’autres, dans le processus de marchandisation de l’éducation prévu par l’Accord Général sur le Commerce des Services : il s’agit de vider le service public d’enseignement de son contenu, renvoyant les élèves dont les parents en ont les moyens vers des officines de cours complémentaires (financées à 50 % par l’État via les réductions d’impôt !) ou vers des établissements privés"

Le Secteur Ecole de l’UFAL

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