12 décembre 2008

Message de Noël du Sénat aux plus modestes : "Apprenez à devenir riches "

Ah! Noël !!!

Les télévisions commencent à nous abreuver de reportages tous plus naïfs voir niais que les autres.

C'est à qui nous montre les vitrines, les sports d'hiver ou de façon un peu plus furtive des gens qui vont faire un effort pour leurs gamins en rognant sur un autre budget. Pour ceux qui justement vont compter et se débrouiller pour y arriver, les Sénateurs décidément très en verve depuis quelques temps ont encore trouvé une piste pour faire des économies.

Nous savons depuis peu que les indemnités d'accident du travail seront fiscalisées. Et bien c'est maintenant au tour d'un avantage fiscal qui lui va toucher pas moins de 5 millions de personnes d'être supprimé.

De quel avantage fiscal s'agit-il ?

La demi-part fiscale attribuée aux personnes isolées ayant élevé des enfants. Cette niche, qui représente 1,7 milliard d'euros de dépense fiscale, va être supprimée progressivement : à compter des revenus de 2009 (et donc de l'impôt sur le revenu de 2010), le plafond actuel de 855 euros de réduction d'impôt va être abaissé de 10 % par an jusqu'à extinction du dispositif en 2018.

Le très rigoriste (quand il s'agit de s'en prendre aux plus modestes) Eric Woerth a déclaré qu'il s'agissait d'une "« mesure de justice » avant de se lancer dans une déclaration "pleine d'humour" à laquelle il ne nous avait jusqu'alors peu habitués : « Nous conservons la demi-part supplémentaire pour les contribuables qui élèvent seuls un enfant, a-t-il souligné. Mais, après, le quotient familial perdure, sans aucune charge en contrepartie : cette dérogation est un problème, on peut même y voir une prime au divorce. »

"L'excellent" Philippe Marini qui a échoué dans sa tentative d'autoriser la déduction des pertes des portefeuilles boursiers des épargnants n'y va pas pas par quatre chemins : « Le bénéfice de cette demi-part ne se justifie pas faute de charges effectives de famille »

Les plaidoiries de Nicole Bricq (PS) et de Thierry Foucaud (PCF) n'auront pas réussi à attendrir les sénateurs de la majorité. Même l'argument "massue" de Thierry Foucaud : « Cela ne représente que 400 euros par an et par contribuable, sans rapport avec la dépense de l'avantage Malraux ou pour l'investissement outre-mer » n'a eu aucun effet

Et pourtant, il a bien raison Monsieur Foucaud

Les sénateurs de la majorité ont ménagé les effets du plafonnement de certains avantages fiscaux pour les loueurs de meublés professionnels et renforcé le dispositif dit « Malraux » : le plafond de dépenses déductibles de cette niche a été porté à 150.000 euros au lieu de 100.000 et les taux de réduction d'impôt majorés (entre 30 % et 40 %). De même, le Sénat a supprimé tout plafonnement pour les dépenses ayant trait aux monuments historiques et même créé de nouvelles niches fiscales. A l'instar, par exemple, de la possibilité donnée aux collectivités locales d'exonérer de taxe foncière les vignes et vergers pendant huit ans. (ça sentirait pas un peu les élections européennes et régionales ?) Ne pas oublier bien entendu un petit effort pour les placements DOM-TOM

Ce dont les plus aisés des contribuables se féliciteront puisqu'ils sont dans leur très grande pour ne pas dire quasi totalité "clients " de ces placements défiscalisants.

Comme à notre habitude, nous avons confié une recherche à l'ami Internet pour savoir comment diminuer ses impôts en toute légalité. Pour la requête "Diminuer ses impôts" Il existe 2 600 000 réponses dans Google sur ce thème. Si nous n'avons visualisé toutes les pages de recherche correspondant à cette recherche, nous vous confirmons par contre que les 10 première page concernent bien le sujet. En ce qui concerne le terme "défiscalisation", on obtient 2 900 000 réponses et là aussi, les 10 premières pages sont convaincantes.

Qu'apprend t-on sur ces sujets ? Nous vous donnons ci-dessous un petit texte qui est une assez bonne synthèse des offres disponibles

Réduire ses impôts, quels sont les possibilités existantes pour réduire vos impôts ?

Les lois et statuts proposés pour réduire vos impôts sont conséquents. Détail des dispositifs existants : Loi Girardin - Loueur en meublé non professionnel - Loueur en meublé professionnel - Loi Borloo - Loi Robien Recentré - Loi Malraux - Monuments historiques - Loi Demessine

Vous avez jusqu'au 31 décembre pour essayer d'alléger l'impôt sur le revenu que vous aurez à payer en 2009 conseille le journal Les Echos. Attention, pour certains dispositifs, il est déjà trop tard. D'autres en revanche, comme les FIP, les FCPI, les Sofica, ou le "Girardin industriel", sont encore disponibles. Ouf, on est rassuré !!!

Le "Girardin industriel" c'est quoi ça ?

Elaborée par l'ancienne Ministre déléguée à l’Outre-mer, Mme Brigitte Girardin, cette loi succédait aux « Loi Pons » et «Paul » et concernait des investissements dans les DOM-TOM.

Le principe général est simple : Vous achetez des parts de Société en Nom Collectif (SNC) et vous bénéficiez d’une réduction d’impôt.

Dans le détail :

L’Etat accorde aux investisseurs dans les DOM-TOM des avantages fiscaux, pour favoriser l'activité industrielle dans ces zones. L’opération consiste pour les investisseurs à financer des matériels et des biens d’équipement aux DOM-TOM en vue d’une location d’une durée de 5 ans.

L’investisseur privé qui apporte 35% en capital, déduit 50% du montant de l’investissement directement de ses impôts. Il s'agit d'un dispositif de réduction d'impôt sans plafonnement. La somme investie se répercute directement sur l'impôt à acquitter, et ce, sans limite. Le gain est immédiat : c'est une opération "one shoot". En investissant l'année N, l'année suivante vous récuperez 130 % de cet investissement en réduction d'impôt.

Si le montant de la réduction d'impôt excède le montant de votre impôt dû, vous détenez alors une créance sur l'Etat. Grâce à un montage financier utilisant le levier de l'emprunt ou d'un financement cash par l'exploitant, les produits Girardin Industriel offrent une réduction d'impôt de 125 % à 135 % du montant de la souscription (selon période de l'année).

Pour résumer simplement ce dispositif, nous pourrions dire qu’en contrepartie de votre investissement, vous disposerez d’une réduction d’impôt supérieure au montant de votre souscription. Source partielle - Loi Girardin

Mais (snifff !!!) si cette authentique aubaine va disparaître pour laisser place à une "loi" Jego, le blog Akeris Immobilier laisse toutefois entrevoir quelques douceurs compensatrices.

.../ ... Selon Yves Jego, le secrétariat d’Etat à l’Outre-mer : « Avec un régime fiscal de réduction d’impôt étalée sur cinq années, la loi Girardin a encouragé le développement de logements privés proposés à la location avec des loyers libres ou plafonnés. Or cette offre locative se trouve aujourd’hui en inadéquation avec les importants besoins en logements sociaux dans les DOM et dans les collectivités ». Le nouveau secrétaire d’Etat, qui a récemment prit ses fonctions depuis le 28 mars 2008, prépare son projet de loi à venir, qui devrait porter son nom : la loi Jégo. Elle remplacera, à plus ou moins long terme, la loi Girardin dont elle s’inspire en grande partie. Cela ne signifie pas que la loi Girardin disparaitra pour autant dans son intégralité, mais qu’elle sera fortement réajustée ... / ... Le blog Immo

Vous pouvez donc utiliser encore cette année ce magnifique placement qui comme nous l'écrivions plus haut permets de : "récuperer 130 % de cet investissement en réduction d'impôt" Nous ne remercierons jamais assez les Sénateurs de la majorité qui outre avoir augmenté la surface des défiscalisations (par rapport à ce que proposait l'Assemblée Nationale) nous prouve que la solidarité entre français n'est pas un vain mot.

Français qui, au demeurant, guetteront dans les mois à venir la façon dont on va leur expliquer, comment on aura privé le budget de l'Etat de ces recettes fiscales, alors qu'on va leur appliquer des mesures de gestion drastiques en 2009.

Quant aux plus "modestes" (il ne faut plus dire pauvres) d'entre nous, il seront 4 millions à toucher une prime de 200 euros qui leur sera versée ... début avril

C'est certain que s'ils avaient été riches, ils auraient pu par contre faire des économies substantielles.

Faites des efforts les pauvres (pardons les "modestes") Devenez riches !!!

Sources Fiscalité et défiscalisation
Les Echos
Crédit image
Delize


11 décembre 2008

Noël en berne : Nicolas Sarkozy ne sera pas à la "Lanterne"

Près de sept Français sur 10 estiment que leur pouvoir d'achat a baissé depuis un an et moins de deux sur dix pensent qu'il a augmenté, indique un sondage Ipsos réalisé pour le salon des importateurs Tradexpo, publié jeudi. A la question "vous personnellement, lorsque vous pensez à votre pouvoir d'achat et à celui de votre foyer, diriez-vous que depuis un an il a ...?",
36% répondent "beaucoup diminué",
32% "un peu diminué",
6% "un peu augmenté",
11% "beaucoup augmenté",
14% "est resté stable" et
1% ne sait pas.


Une majorité (73%) des personnes qui estiment que leur pouvoir d'achat a baissé l'imputent à la hausse des prix,
19% à une stagnation du salaire,
6% à la hausse des impôts et
1% à la baisse des montants des aides sociales.

Dans ce contexte, 45% disent renoncer "plus" à acheter certains produits qui ne sont pas de toute première nécessité comme les accessoires de mode, les objets de décoration, des jouets ou des matériels de haute technologie.


Les personnes disent aussi faire plus attention au prix.

Pour les objets de décoration, 48% mettent en avant ce critère lors de l'achat alors que la "qualité" arrive au deuxième plan avec 23%, la "nouveauté" au troisième avec 15% et l'"origine" au dernier plan avec 7%. Le prix arrive aussi en première place pour les vêtements, le textile maison et les articles ménagers. En revanche, la qualité arrive au premier plan pour les jouets (43%) quand le prix passe au deuxième (25%), l'origine au troisième (13%) et la nouveauté au dernier (9%).

Sondage réalisé par téléphone les 7 et 8 novembre auprès de 1.009 Français âgés de 15 ans et plus, représentatifs de la population française, méthode des quotas - Source AFP GOOGLE

Inutile de dire que les fêtes ne seront pas folichonnes pour la majorité des français. Néanmoins, ils se rassureront en apprenant que leur Président sera solidaire d'eux puisqu'il sera au travail pour Noël mais pas en France.

Mais où sera t-il ?

Le couple présidentiel passera les fêtes de fin d'année au bord des plages paradisiaques de la région de Rio de Janeiro. En effet comme nous l'explique L'Express : La visite d'Etat du président français à Rio de Janeiro, les 22 et 23 décembre prochain, se transformera en visite privée une fois les contraintes du protocole achevées. A l'initiative de Carla Bruni-Sarkozy, le couple a en effet décidé de passer quelques jours de vacances sur la "Côte d'Azur brésilienne", à mi-chemin entre Rio et Sao Paulo, dans les environs d'Angra dos Reis.

Une idée transmise au Président : Et si on vendait le Fort de Brégançon ? ça pourrait faire un petit peu d'argent pour le très pauvres qui ne travaillent pas le dimanche ni ... la semaine d'ailleurs.

NDLA : La Lanterne à Versailles. Résidence secondaire des Premiers ministres jusqu'à l'année dernière, Nicolas Sarkozy a jeté son dévolu sur cette magnifique bâtisse située dans le parc du château de Versailles depuis sa prise de fonction en mai 2007 - Source Politique .net

10 décembre 2008

Europe : "La refondation du capitalisme vertueux" vu de ses paradis fiscaux

La crise financière qui vient de frapper la planète ne cesse de défrayer les chroniques et surtout d'affoler les gouvernements qui voient arriver à grands pas une gigantesque récession à laquelle personne n'échappera.

Alors qu'on ne connaît toujours pas les résultats officiels des banques et compagnies d'assurances et surtout l'étendue de leurs pertes, nous sommes bien obligés de nous contenter des déclarations tonitruantes des dirigeants politiques qui affirment qu'ils surveillent attentivement le déroulement des opérations qu'ils ont généreusement financé.

Que n'a t-on pas entendu après l'annonce officiel du krach ?

Entre les "plus jamais ça !!!" et la "refondation d'un capitalisme vertueux" nous avons pu simplement constater que chacun faisait comme le dit l'un de mes amis "du bruit avec la bouche" Nous ne reviendrons pas sur la réaction indignée de Jean-Claude Juncker Premier Ministre d'un paradis fiscal connu du monde entier ni sur les particularités fiscales des derniers entrants dans l'Union Européenne qui demanderaient des pages et des pages d'articles.

Non, nous avons seulement souhaité constater quelle influence les "coups de menton" de notre Président de l'Union et ses collègues avaient eu sur l'évasion fiscale (un des pires fléaux que connaissent les économies européennes) pratiquée par des particuliers mais surtout des entreprises de l'Union.

Cliquez sur la carte pour l'agrandir
Afin de traiter d'un tel sujet, beaucoup vont s'imaginer que nous avons utilisé des reporters avec caméra cachée et "investigué" durant des semaines ou des mois. Pour le fun, nous aurions adoré cela. Néanmoins, ne disposant d'aucun budget, nous avons utilisé notre clavier d'ordinateur et "l'ami Internet"

Oui, mais dites, Monsieur Slovar, vous avez du passer un certain temps pour trouver les filières et identifier les opérateurs ?

Vous avez raison, nous avons mis ... 3'12''

Il nous a suffit pour ce faire d'utiliser le moteur de recherche le plus utilisé au monde et de taper la requête : "créer sa société a Jersey" Jersey, c'est certes moins poétique que les Iles Caïman, les Bahamas, Andorre, Anjouan, Aruba, la Barbade, les Iles vierges britanniques, les iles Cook, Curaçao, la Grenade, les Iles Marshall, Saint Kit et Nevis, Turk et Caicos mais c'est surtout en plein coeur de l'Union Europénne. (Liste complète sur le site Global Corporates)

Jersey n'est un exemple en ce qui concerne nos distingué voisins européens et néanmoins britanniques puisque si la destination ne vous convient pas, la Grande Bretagne propose également aux créateurs d'entreprises hostiles à la fiscalité de leurs pays respectifs : Gibraltar, Guernnesey, l'île de Man et l'immense Ile de Sark.

Nous invitons le lecteur curieux à vister la page (en français) du site IDC London qui donne la totalité des paradis fiscaux et de leurs juridictions et avantages

Quels sont les avantages de Jersey ?

Outre le fait qu'il s'agit d'une île charmante, dont la "capitale" ne possède pas moins de 27 cabinets d'avocats spécialisés (Nous conseillons aux visiteurs étrangers découvrant Saint-Hélier de ne pas louper le ballet des femmes de ménages astiquant des centaines de plaques en cuivre du format d'une carte de visite - domiciliations - qui constellent les façades des bureaux des avocats locaux) on peut y trouver des services (en français) dont nous vous donnons un véritable exemple ci-dessous :

Créer une société à Jersey

Le premier organisme que vous devez consulter en arrivant à Jersey si vous voulez créer une entreprise, c’est le Jersey Business Venture. Cet organisme donne des conseils gratuits et vous indique la marche à suivre cas par cas. Vous pouvez également y trouver les coordonnées de banques ou de comptables avec qui ils ont l’habitude de travailler, ce qui peut parfois faciliter les démarches.

Tous les renseignements que vous trouverez sur notre site concernant ce chapitre nous ont été communiqués de façon très amicale par le Jersey Business Venture.

La première chose à savoir si vous voulez créer une entreprise à Jersey, c’est que pour obtenir la Licence dont vous avez besoin, vous devez justifier de 5 ans de résidence consécutifs sur l’île précédant immédiatement votre demande. C’est-à-dire que vous ne pouvez prétendre à cette licence si vous avez vécu 5 ans sur Jersey mais avec une interruption quelconque ou si vous y avez vécu 5 ans consécutifs mais que vous venez de revenir après une absence plus ou moins longue.

Une fois que vous avez établi votre projet professionnel et que vous estimez votre projet viable, il est temps de se pencher sur la structure fondamentale sur laquelle sera basée votre activité commerciale. Les restrictions physiques d’une île ainsi que la détermination politique de favoriser l’activité commerciale en harmonie avec les qualités naturelles de l’île ont conduit à la création d’un nombre d’obligations légales auxquelles doivent se soumettre les personnes créant une entreprise ou dirigeant une entreprise existante.

La licence commerciale (trade licence) :

Pour tout type d’entreprise à implantation sur le pays, une licence commerciale est exigée. Ce n’est donc pas le cas pour des entreprises étrangères basées à l’étranger qui voudraient établir des liens commerciaux avec l’île. Vous devez pour cela remplir le formulaire FEC (A1), plus connu sous le nom de « formulaire rose ». Vous pouvez obtenir ce formulaire à Cyril Le Marquand House ( où se trouve le « Department for Economic and Commercial Development ») ou au bureau de Jersey Business Venture.

Avant de remplir quoi que ce soit, il est indispensable de bien se renseigner quant aux formulaires que l’on a à remplir et aux endroits dans lesquels il faut se rendre parce que les formalités peuvent être très différentes d’un commerce à un autre (restauration, construction ou services…). Il faut également bien prévoir si vous engagerez du personnel et combien puisque vous aurez là aussi besoin de faire les demandes auprès du gouvernement. C’est pour toutes ces précisions qu’il est préférable d’avoir un projet extrêmement précis et d’aller se renseigner au Jersey Business Venture. Sachez aussi qu’il y a également des formalités à accomplir en ce qui concerne le nom de votre entreprise puisque vous n’êtes pas tout à fait libre du choix. Par exemple, vous n’aurez certainement pas l’autorisation d’appeler votre entreprise « International quelque chose » si vous n’avez aucune relation avec l’international.

Type de structure :

Enfin, il existe dans la législation trois types principaux de stuctures commerciales :

- le commerçant unique ( ou travailleur indépendant) : vous pouvez commercialiser en votre propre nom ou vous enregistrer sous un nom de société.
- le partenariat : deux travailleurs indépendants ou plus travaillent ensemble comme associés et partagent les profits. Les associés peuvent utiliser leurs propres noms ou s’enregistrer sous un nom de société.
- la Société Anonyme : c’est une structure légale séparée, distincte de ses actionnaires, directeurs et employés. Contrairement à un commerçant unique ou à un partenariat, une société anonyme est différente des individuels qui la possèdent ou qui la dirigent. Par exemple, une société peut poursuivre en justice ou être poursuivie en son propre nom.

Ces trois structures présentent des avantages et des défauts dont il faut être conscient lorsque l’on fait son choix. Là encore, les conseils de spécialistes peuvent s’avérer indispensables.
Les différentes tâches à accomplir pour créer sont entreprise sont regroupées sous forme de liste au format pdf que vous pouvez télécharger. Il convient de bien étudier en détail son projet professionnel pour éviter les faux pas. C’est pourquoi nous vous proposons ce document qui vous aidera à vous poser les bonnes questions avant de vous lancer. Si vous souhaitez en savoir plus sur la Sécurité Sociale à Jersey, merci de vous reporter à l’onglet Emploi et Sécurité Sociale de cette même section Pratique de notre site.

Maison de la Normandie et de la Manche
71 Halkett Place - Saint Helier - JERSEY JE2 4WG - Channel Islands - Great Britain
Tel: (0044 1534) 280 110 - Fax: (0044 1534) 280 137 - E-mail : info@maisondenormandie.com

Non vous ne rêvez pas, vous avez bien lu : La Maison de la Normandie et de la Manche à Jersey.

Qui est la La Maison de la Normandie et de la Manche ?

Sur l’initiative du Conseil général de la Manche et du Conseil régional de Basse-Normandie, la Normandie dispose d’une représentation permanente dans les îles Anglo-Normandes. La Maison de la Normandie et de la Manche soutient et accompagne les initiatives du conseil général de la Manche et du conseil régional de Basse Normandie.

Nous intervenons dans de nombreux domaines que nous avons regroupés sous trois thématiques :

Le tourisme et les transports
L´économie et l´environnement
L´éducation et la culture

Ces domaines d´intervention sont complémentaires et les actions que nous menons peuvent concerner plusieurs domaines à la fois. Notre rôle est d’assurer la continuité des relations diplomatiques et d’encourager le développement des liens économiques, touristiques, culturels et linguistiques

Amusant et curieux. De façon plus pragmatique, pourquoi aller créer une entreprise à Jersey ?

Les Îles Anglo-normands ont toujours été un refuge permettant d’éviter une imposition lourde sur des sommes gagnées en France ou ailleurs et les comptes bancaires ont toujours permis un total confidentialité sur les transactions ... / ...

Les avantages de l'incorporation d'une IBC à Jersey :
- Anonymat
- Service de nominé au travers d'un avocat
- Haut degré de protection de la confidentialité
- Responsabilité limitée sans payer de capital
- Exemption de taxes
- Pas de taxes sur les revenus
- Pas de garantie ou recommandation bancaire
- Commerces et affaires internationales
- et ... beaucoup d'autres choses

La formation de la société nécessite environs 10 à 15 jours, et la société est incorporé sous le nom de votre choix. La procédure s'avère cependant un peu plus complexe que certaines juridictions telles les Seychelles, Bélize ou les Iles Vierges Britaniques. Toute la procédure s'effectue sans qu'il vous soit besoin de vous déplacer. Vous recevez par Email toutes les informations concernant la validité de votre incorporation puis la documentation complète par courrier avec les certificats. Il est important de noter que les sociétés d'Alderney sont soumises à la tenue d'une comptabilité. Nous pouvons offrir des services de tenue de la comptabilité ... / ... - Source : Global Corporates

Information: Pour un haut niveau de protection nous proposons un service de nominée par des juristes qui vous fournissent un pouvoir d'exécution totale. Cela signifie que vos informations personnelles ne seront pas soumises aux autorités. Seul un juriste est capable de vous fournir un tel niveau de protection.

Enfin, nous avons particulièrement apprécié le soin avec lequel l'opérateur protège vos données : IMPORTANT : Nous recommandons à nos interlocuteurs de ne pas utiliser un email chez GMAIL.COM. Ce qui en dit long sur la protection des informations que nous faisons transiter par la messagerie gratuite de GOOGLE.

Outre que nous nous interrogeons sur "l’initiative du Conseil général de la Manche et du Conseil régional de Basse-Normandie" en ce qui concerne Jersey, nous aimerions attirer l'attention du lecteur sceptique sur l'information suivante et datée du 5 décembre 2008

Les milliards injectés dans UBS versés à Jersey

Les 6 milliards de francs de la Confédération servant à la recapitalisation d'UBS iront sur les comptes de la filiale de la banque sur l'île anglo-normande. Un choix vertement critiqué par le Parti socialiste. UBS a confirmé l'information parue vendredi dans Der Bund et le St.Galler Tagblatt. «L'emprunt à conversion obligatoire a été émis à Jersey, indique la porte-parole Tatiana Togni. La raison en est qu'ainsi, aucun impôt anticipé ne sera prélevé sur le coupon, ce qui est dans l'intérêt de la Confédération.»

Pour le PS, il est «complètement insensé que la Suisse contourne son propre droit fiscal». Président du parti et membre de la Commission des finances, le député Christian Levrat dit sa «surprise» de découvrir que la société émettrice n'est pas UBS AG, mais sa filiale sise à Jersey. «Après le long débat sur le siège du fonds spécial, on se moque de nous», critique Christian Levrat. La décision de baser la société chargée d'abriter les 60 milliards de dollars d'actifs «illiquides» d'UBS avait déjà fait grincer des dents en octobre ... / ... Source Swiss Info

Le 23 septembre 2008 à New York Nicolas Sarkozy Président de l'Union Européenne évoquait "le rôle de l'Union européenne en faveur de la paix et d'un capitalisme régulé" et déclarait :

Extraits :

" L'Europe pense qu'aujourd'hui notre devoir est d'agir et de refuser de subir. Nous ne pouvons plus attendre. Nous commençons à mesurer les conséquences dramatiques d'avoir déjà trop attendu ... / ... On ne peut pas attendre pour moraliser le capitalisme financier. Trop longtemps nous tous, nous nous sommes résignés à l'impuissance.

Trop longtemps nous avons reculé devant la nécessité de doter le monde globalisé des institutions qui permettront de le réguler ... / ... Reconstruisons ensemble un capitalisme régulé où des pans entiers de l'activité financière ne seront pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché. Reconstruisons un capitalisme où les banques feront leur métier et le métier des banques, c'est de financer le développement économique, ce n'est pas la spéculation.

Reconstruisons un capitalisme où les règles prudentielles s'appliqueront à tous et serviront à prévenir et à amortir les crises au lieu de les aggraver. Construisons un capitalisme où les agences de notation seront contrôlées et sanctionnées lorsque cela sera nécessaire. Où la transparence des transactions remplacera l'opacité. L'opacité est telle qu'aujourd'hui, on a du mal à comprendre même ce qui se passe. Où les modes de rémunération ne pousseront pas à des prises de risque déraisonnables et où j'assume mes responsabilités en disant que ceux qui ont mis en danger l'argent des épargnants soient sanctionnés et assument enfin leurs responsabilités. C'est possible d'y arriver à une condition : que nous travaillions ensemble
... / ...

Il doivent bien rigoler à Jersey, Guernnesey, l'île de Man, et Gibraltar. Et encore plus aux Seychelles, à l'ile Maurice, en Suisse, au Luxembourg, à Chypre, ... Nous avec nos problèmes de pouvoir d'achat, d'emploi et d'amendements sénatoriaux, beaucoup moins !!!


Source image
Le Monde
Zoom carte originale
Crédit et copyright dessin
TREZ



09 décembre 2008

Retour du chômage : Le bénévolat comme alternative ?

La situation de l'emploi en Europe et particulièrement en France est mauvaise. Moins que celle de 2009 selon tous les experts.

Cette situation est d'ailleurs actée par les membres du Gouvernement. D'ailleurs peu de français croient que le dernier plan de sauvetage de notre Président va pouvoir mettre fin aux plans de licenciements ou de gel des embauches.

Une petite remarque au passage : Les très nombreux plans sociaux ou fermetures d'usines ont lieu à titre préventif. Il est "remarquable" de constater (et contrairement au discours rassurant sur l'avenir des banques) que les phrases : "Aucune faillite de banque en vue", "Les français n'ont pas à s'inquiéter sur le sort de leur épargne" et "l'Etat sera garant quoi qu'il arrive" laissent place à des fatalistes : "ça va être très dur", "2009 devrait être une mauvaise année pour l'emploi" lorsqu'on aborde le domaine de l'emploi.

En gros d'un côté on essaye de pérenniser un système moribond et de l'autre, on va sortir les mouchoirs à chaque "charrette" Le plan de relance de Nicolas SARKOZY en apporte la preuve puisque le "président du pouvoir d'achat" n'a rien prévu ... pour le pouvoir d'achat.

Lorsqu'on interroge nos responsables, la réponse est aussi stupéfiante que cynique : "Relancer le pouvoir d'achat, c'est augmenter les achats des particuliers, donc les produits d'importation" Mais bordel, est ce que les français ont réclamé années après années qu'on délocalise la quasi totalité de la production dans d'autres pays ?

Nous avions des savoir faire dans : La sidérurgie, le textile, l'électronique, les jouets, les automobiles économiques, les deux roues, les arts de la table, l'informatique, Etc ...

Tant de savoir faire, produits aujourd'hui à "meilleur coût", dans les nouveaux pays de l'Union Européenne ou les pays d'Asie.

Tous ceux qui ont osé tirer la sonnette d'alarme se sont vu répondre que les pays "industrialisés" devaient changer de voie et s'impliquer dans le services à forte valeur ajoutée.

En Grande Bretagne ça a donné les services financiers (dans quel état aujourd'hui) En France, un dénommé Jean-Louis Borloo, en guise de forte valeur ajoutée, nous a asséné les services à la personne. Ces services qui sont au demeurant générateurs d'une nouvelle domesticité et d'un nouveau prolétariat.

Comme visiblement, c'est la seule piste que nos élites ont trouvé pour palier à la disparition d'emplois qualifiés, nous devrions nous satisfaire de pouvoir travailler de 1 à 20 heures par semaine auprès de personnes âgées ou d'enfants en difficultés scolaires voir d'aider à l'insertion. Travaux nobles s'il en est, mais accompagnateurs du statut de ... travailleurs pauvres.

C'est dans ce contexte que nous avons appris le 5 décembre 2008 que : Paris veut mettre à l'honneur l'engagement solidaire : un passeport bénévole est désormais accessible gratuitement à ceux qui donnent de leur temps dans les associations, ONG, auprès de la réserve communale de sécurité civile... Découvrez les témoignages de quelques uns d'entre eux à l'occasion de la journée du bénévolat. Avec une vidéo de l'ancien résistant Stéphane Hessel sur l'importance de l'engagement solidaire.

" Mettre à l'honneur l'engagement solidaire" : Gisèle Stievenard, adjointe au maire, chargée de la politique de la ville et de l'engagement solidaire, résume d'une phrase l'esprit du passeport bénévole, lancé par la Mairie de Paris, avec l'appui de France Bénévolat. Ils sont des milliers, souvent sans statut ni reconnaissance sociale. Le livret du passeport bénévole, disponible gratuitement auprès des maisons des associations , pose par écrit la nature de leur engagement et les compétences acquises. Un soutien de la collectivité au mouvement associatif, qui a "parfois du mal à trouver la relève" dans ses structures, reconnaît Brigitte Duault, secrétaire générale de France bénévolat.

Mais à quoi servira concrètement ce passeport ?

A faire valoir une validation des acquis professionnels pour un demandeur d'emploi après une activité de bénévolat.

Génial, vous ne trouvez pas ? Madame Stievenard sait-elle qu'il existe une économie dite solidaire qui emploie des salariés qui vont être en concurrence avec ces bénévoles ? Quant à la validation des acquis professionnels pour un demandeur d'emploi "gratuit" nous ne trouvons pas nos mots

A quoi ressemble et sert ce passeport bénévole ?

Le Passeport Bénévole permet :

- De décrire précisément chacune des missions réalisées bénévolement
- De faire certifier par chacune des associations que la mission a bien été réalisée
- De décrire les démarches de formation suivies grâce aux associations bénéficiaires
- Et de lier tous ces éléments au profil du bénévole

Le Passeport Bénévole bénéficie de l’appui de l’ANPE, du Ministère de l’Education Nationale, du Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, ainsi que de l’AFPA. Il est reconnu comme pièce justificative pour les dossiers VAE du Ministère de l’Education Nationale et de l’AFPA. Il rentre dans le cadre des démarches d’accompagnement à la VAE de l’ANPE. Vous pouvez obtenir le Passeport Bénévole pour 1 euro dans le réseau France Bénévolat et dans les associations partenaires.

Parce qu'en plus il faudra le payer pour pouvoir travailler ... gratuitement.

Le Passeport Bénévole a été initié par France Bénévolat , qui a notamment travaillé sur la base des outils mis en place dans les associations Eclaireurs et Eclaireuses de France et CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), et a bénéficié des expériences de la DDVA Bretagne et du Dossier Bénévolat Suisse. Il a bénéficié du soutien de la Direction de la Vie Associative (Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports) et de la Caisse des Dépôts et Consignations.

Ce qui signifie que l'initiative n'est pas qu'une expérience parisienne mais vise bien une extension nationale (voir le texte ci-dessous)

La France compte aujourd’hui plus de 14 millions de bénévoles qui donnent généreusement de leur temps et de leur énergie au service de l’intérêt général. Les bénévoles qui s’engagent intensément pour une cause ou un projet ont un rôle irremplaçable pour notre pays. Cet engagement au service des autres est le reflet d’une France dynamique et volontaire pour bâtir une société unie et solidaire. Plus que jamais, nous devons tout faire pour préserver cette richesse, encourager et faciliter l’activité bénévole.

Telle est la volonté du Président de la République qui entend valoriser le bénévolat à travers la création d’un livret d'épargne civique qui donnera aux bénévoles des avantages concrets
tels que des points supplémentaires aux examens pour les étudiants, des stages de formation gratuits, une exonération fiscale pour le don de temps et une majoration des droits à la retraite.

L’initiative de France Bénévolat va, dans le même sens, proposer à l’ensemble des bénévoles un instrument unique leur permettant de faire reconnaître leurs expériences et leurs compétences acquises au sein des associations notamment dans le cadre de la valorisation des acquis de l’expérience pour leur avenir professionnel. Cet outil contribuera ainsi à promouvoir le bénévolat.

Gérard SARRACANIE
Directeur de la vie associative, de l’emploi et des formations
Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports

En fin de compte, nous avions mal interprété l'expression "travailler plus ..." Pour vous donner une idée plus précise, vous trouverez ci-dessous un témoignage trouvé sur le site Web de la Ville de Paris qui vous aidera à mieux comprendre comment l'avenir devient radieux lorsqu'on participe à cette expérience

"Une sacrée expérience"

Elle se destine à être travailleur social. A 23 ans, Amandine Hotz poursuit son parcours de volontaire du service civil. Elle assure des visites de travail pour des personnes âgées, et est rattachée au Point Emeraude du 10e arrondissement. "C'est une sacrée expérience, confie la jeune femme. J'ai découvert un public que je ne connaissais pas". Une réalité nouvelle : " Beaucoup de personnes âgées sont seules à leur domicile, elles n'ont plus de famille, ou leurs proches sont loin". Pour ses 26 heures hebdomadaires, Amandine reçoit une indemnité (et non un salaire) de 660 euros. Une expérience concluante : elle prolonge de trois mois dans le 10e arrondissement. Avant de rechercher un emploi.

Ce serait donc du bénévolat indemnisé et non rémunéré. Les puristes apprécieront la nuance. Nous n'avons trouvé nulle part d'indication sur la comptabilisation ou non de ces nouveaux "emplois" dans les statistiques actuelles ou à venir du chômage. Mais en ayant l'esprit mal tourné, on serait tenté de penser qu'en ajoutant cette mesure au projet de tutorats des plus de 50 ans (dont la définition est des plus floue) , on pourrait de façon artificielle, renverser les chiffres du nombre de sans emploi disons entre ... fin 2011 et début 2012.

Pour ceux qui souhaiteraient savoir comment obtenir ce passeport, une dernière indication :

Le passeport peut ainsi être retiré gratuitement dans un premier temps dans les maisons des associations, puis, dans les prochaines semaines, dans les mairies d’arrondissement, les maisons du développement économique et de l’emploi, à la maison des initiatives étudiantes et auprès des équipes de développement local implantées dans les quartiers en Politique de la Ville. Films, conférences, rencontres ... Les maisons des associations organisent des événements autour de l'engagement bénévole.

Mettre en concurrence des précaires avec des bénévoles. Il suffisait d'y penser. C'est fait !!!



08 décembre 2008

Un jour, dans dix mille ans ?

Marre d'écouter les déclarations des députés, des sénateurs, des ministres, des conseillers du Prince et l'incapacité de leur opposition à nous proposer un autre avenir que des caméras vidéos ou des prisons toujours plus pleines (alors que des enfants de 12 ans y séjourneront peut être un jour).

Las de savoir qu'on aura remis à flot des incompétents ou filous de financiers alors qu'au patronat on demande l'abaissement des cotisations et une diminution de la durée des allocations chômage. Honte de savoir qu'il y a de plus en plus de gens qui sont obligés de "mendier" pour pouvoir nourrir leurs enfants. En colère d'apprendre qu'on trouve normal de faire travailler des gens le plus longtemps possible car "ça diminuera la durée de paiement des pensions" et que le possible "droit" de refuser le travail du dimanche soit assimilé par une dirigeante patronale comme une régression sociale.

Frustration de savoir qu'on ne peut rien faire et qu'en fin de compte, qu'il n'y ait plus rien qui compte. Il n'y a plus rien, tiens, c'est justement le texte d'une des merveilles que nous a légué Léo FERRE en 1973. Vous savez, un des magicien de la chanson française qu'on ne vous passe jamais sur les radios et que vous ne risquez pas de voir dans les nombreuses émissions rétrospectives dont le seul but est de vous prouver que "c'était mieux avant".

1973, c'est en plein dans les "Trente glorieuses". Que n'a t-on raconté comme sottises sur l'insouciance des années 70. On a inventé la consommation et qualifié les classes moyennes de "triomphantes".

On essaye de montrer aux salariés d'aujourd'hui que leur situation est due à ces "rentiers" des "belles années" en oubliant que chaque petite parcelle d'avantage social était arrachée par des mouvements sociaux d'ampleur ... En bref on essaye de fourguer aux gens d'aujourd'hui de l'imagerie de bazar destinée à leur faire avaler les couleuvres d'une crise, qu'un système (pérennise par des politiciens imbus de leurs prérogatives) au bout du rouleau nous invite à partager ... entre nous.

En 1973, la majorité était à 21 ans. Moi, j'avais 18 ans et je militais dans mon coin ou avec des francs tireurs dans mon genre qui refusaient le système dans sa globalité. De Gaullle semblait loin et on ne savait pas encore que le futur Président de la République serait Giscard et son accordéon. Giscard dont la politique se résumerait à s'inviter pour dîner chez des français ou offrir le petit déjeuner aux éboueurs. Le même dont le premier ministre nationalisera et indemnisera grassement les "maîtres de forges". Le tout sur fonds de média cherchant à s'attirer les bonnes grâces du pouvoir.

Mais en 1973, le Président c'était Pompidou. Selon ses mots, il entendait à l'époque : "Moderniser la France". Cette modernisation qui prise dans le chaos du premier choc pétrolier se heurtait à de nombreux conflits sociaux méprisés bien entendu par l'exécutif. Que voulez-vous, Mai 68 était aussi loin que les accords de Grenelle (les vrais ceux là !!!) et il fallait "recadrer" les salariés.

Modernisation ça voulait dire développement de l'automobile au détriment des autres modes de transport. Il déclarait à ce propos en 1971 : « Il faut adapter la ville à l'automobile ». Le nombre de cyclistes régresse et le nombre d'automobilistes augmente significativement. Dans bon nombre de villes beaucoup de vieux quartiers sont détruits pour faire place à des voies express ou élargir certains axes comme à Lyon avec le tunnel de Fourvière. Georges Pompidou a fait partie de la classe politique ayant fermé de nombreux réseaux de chemins de fer secondaires au nom de la modernité. En outre, Il a favorisé le développement de l'agriculture intensive et de l'agro-industrie par la mécanisation et l'utilisation d'engrais et de pesticides.

J'en vois qui trouvent que ça ressemble bigrement à ce qu'ils vivent. C'est vrai que l'histoire prend parfois le temps de bégayer. La seule vraie différence entre ces deux époques, c'est le nombre de grands compositeurs interprètes qui vivaient dans les années 70 comme Léo FERRE que j'ai évoqué plus haut. Léo qu'on peut entendre une fois par an au maximum parce qu'une radio de grande écoute va proposer 4 à 5 de ses chansons les moins engagées comme "C'est extra".

En 1973, Léo FERRE chantait sur scène l'un des titres qui a le plus marqué ma génération : "Il n'y a plus rien" Le texte est un coup de poing dans la gueule et semble avoir été écrit la semaine dernière. Pour les amoureux de beaux textes, les fans de Léo et les tous jeunes qui s'intéressent au Slam, nous vous donnons ci-dessous des extraits et une vidéo complète(13'34)

Ecoutez, ré écoutez et vous ne serez plus jamais le même.


Léo FERRE "Il n'y a plus rien" - En public - 1973



Ecoute, écoute... Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l'heure, avec le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui remontent leur peau, qui tirent la couverture.

Immobile... L'immobilité, ça dérange le siècle. C'est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps. Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti... C'est vraiment con, les amants.
... / ...
Te marie pas !
Tu peux tout faire :
T'empaqueter dans le désordre, pour l'honneur, pour la conservation du titre...

Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir !

Tu as droit, Citoyen, au minimum décent
A la publicité des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux traficants d'armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sang
Tu as droit à ce bruit de la mer qui descend
Et si tu veux la prendre elle te fera du charme
Avec le vent au cul et des sextants d'alarme
Et la mer reviendra sans toi si tu es méchant

Les mots... toujours les mots, bien sûr !
Citoyens ! Aux armes !
Aux pépées, Citoyens ! A l'Amour, Citoyens !
Nous entrerons dans la carrière quand nous aurons cassé la gueule à nos ainés !
Les préfectures sont des monuments en airain... un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas... C'est vous dire !
... / ...
Mon fils, il faut lever le camp comme lève la pâte
Il est tôt Lève-toi Prends du vin pour la route
Dégaine-toi du rêve anxieux des biens assis
Roule Roule mon fils vers l'étoile idéale
Tu te rencontreras Tu te reconnaîtras
Ton dessin devant toi, tu rentreras dedans
La mue ça ses fait à l'envers dans ce monde inventif
Tu reprendras ta voix de fille et chanteras Demain
Retourne tes yeux au-dedans de toi
Quand tu auras passé le mur du mur
Quand tu auras autrepassé ta vision
Alors tu verras rien
... / ...
Monsieur !
Madame !

Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leur inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe pour aller gagner VOS sous,
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l'outrage et les bonnes moeurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses...
Et vous comptez vos sous ?
Pardon.... LEURS sous !

Ce qui vous déshonore
C'est la propreté administrative, écologique dont vous tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts
En vos miroirs menteurs...

Vous faites mentir les miroirs
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous êtes
Cravatés
Envisonnés
Empapaoutés de morgue et d'ennui dans l'eau verte qui descend
des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettre
A un point donné
A heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes.
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous reconnaître
... / ...
Et vous comptez vos sous
En long
En large
En marge
De ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie
J'allais dire "en douce" comme ces aquilons avant-coureurs et qui
racontent les exploits du bol alimentaire, avec cet apparat vengeur
et nivellateur qui empêche toute identification...
Je veux dire que pour exploiter votre prochain, vous êtes les
champions de l'anonymat.

Les révolutions ? Parlons-en !
Je veux parler des révolutions qu'on peut encore montrer
Parce qu'elles vous servent,
Parce qu'elles vous ont toujours servis,
Ces révolutions de "l'histoire",
Parce que les "histoires" ça vous amuse, avant de vous interesser,
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit qu'il s'en prépare une autre.
Lorsque quelque chose d'inédit vous choque et vous gêne,
Vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour retenir une place
Dans un palace d'exilés, entouré du prestige des déracinés.
Les racines profondes de ce pays, c'est Vous, paraît-il,
Et quand on vous transbahute d'un "désordre de la rue", comme vous dites,
à un "ordre nouveau" comme ils disent, vous vous faites greffer au retour et on vous salue.

Depuis deux cent ans, vous prenez des billets pour les révolutions.
Vous seriez même tentés d'y apporter votre petit panier,
Pour n'en pas perdre une miette, n'est-ce-pas ?
Et ces "vauriens" qui vous amusent, ces "vauriens" qui vous dérangent aussi,
on les enveloppe dans un fait divers pendant que vous enveloppez les "vôtres" dans un drapeau.

Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras !
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis.
Vous avez le style du pouvoir
Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
Comme si vous parliez à vos subordonnés,
De peur de quitter votre stature, vos boursouflures, de peur qu'on vous montre du doigt,
dans les corridors de l'ennui, et qu'on se dise : "Tiens, il baisse, il va finir par se plier, par ramper"
Soyez tranquilles ! Pour la reptation, vous êtes imbattables ; seulement, vous ne vous la concédez
que dans la métaphore... Vous voulez bien vous allonger mais avec de l'allure,
Cette "allure" que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière,
Et quand on sait ce qu'a pu vous coûter de silences aigres,
De renvois mal aiguillés
De demi-sourires séchés comme des larmes,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage,
Je me demande comment et pourquoi la Nature met
Tant d'entêtement,
Tant d'adresse
Et tant d'indifférence biologique
A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu'aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire,
Dans votre grand monde,
A la coupe des bien-pensants.

... / ...

Et ce rien, on vous le laisse !
Foutez-vous en jusque-là, si vous pouvez,
Nous, on peut pas.
Un jour, dans dix mille ans,
Quand vous ne serez plus là,
Nous aurons TOUT
Rien de vous
Tout de nous
Nous aurons eu le temps d'inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse,
Les Larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles,
Le sourire des bêtes enfin détraquées,
La priorité à Gauche, permettez !

Nous ne mourrons plus de rien
Nous vivrons de tout

Et les microbes de la connerie que nous n'aurez pas manqué de nous léguer, montant
De vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silothèques
De vos documents publics
De vos réglements d'administration pénitenciaire
De vos décrets
De vos prières, même,
Tous ces microbes...
Soyez tranquilles,
Nous aurons déjà des machines pour les révoquer

NOUS AURONS TOUT ...

A vous, à nous d'en décider !!!

Interview exclusive de Slovar du Collectif "Radios libres en lutte"

Nous avons reçu il y a quelques jours un mail nous informant de la mise en ligne d'une pétition : Appel / pétition des radios en lutte : "Les radios libres au crible du numérique".

Qui les émetteurs de cette pétition (extrait de leur site) ?

Nous formons une coordination informelle de radios associatives non commerciales et de médias du tiers secteur (c’est-à-dire ni du service public, ni commerciaux). Certain-e-s sont syndiqué-e-s, d’autres non. Tou-te-s, nous entendons défendre notre conception des médias, à but non lucratif, ouverts aux non professionnel-le-s, proches du secteur associatif, défricheurs de sons, portés par celles et ceux qui n’ont pas la parole ailleurs.

Nous nous mobilisons aujourd’hui à l’occasion du passage à la Radio Numérique Terrestre, qui, tel qu’il est lancé pour l’instant (voir l’Appel à candidatures sur le site du CSA), met nos antennes en péril. L’objectif de ce site est de mettre à disposition informations et analyses sur la question, pour les radios comme pour les auditrices et auditeurs, de relayer la mobilisation des un-e-s et des autres, et de poser l’enjeu dans le débat public.

Autant intrigués qu'intéressés, nous avons pris contact avec les responsables de cet appel et leur avons proposé de répondre à quelques questions. C'est un des animateurs de Canal Sud à Toulouse qui a accepté d'y répondre. Vous trouverez ci-dessous l'intégralité de nos questions et de ses réponses.

Slovar les Nouvelles : Vous représentez une coordination de radios associatives. Pouvez-vous nous expliquer les origines de cette coordination ?

Cette coordination s'est crée car il n'y avait pas de groupe émanant des radios associatives qui s'opposait clairement au passage au numérique et réclamait la sauvegarde de la bande FM.

Slovar les Nouvelles : Combien de membres ?

Il ya une petite trentaine de radios signataires de l'appel des radios en lutte disponible sur le site. C'est un collectif sans statut juridique, il n'y a donc pas d'adhérent.

Slovar les Nouvelles : Que représentent aujourd'hui les radios associatives. Quelle est leur audience ?

Les radios associatives sont plus de 660 aujourd'hui. Elles sont très diverses (allant de radios associatives à logique commerciale, de confessions religieuses, militantes, communautaires). Le réseau radios en luttes rassemble quant à lui les radios se revendiquant d'un esprit des radios libres (non commerciales, sans publicité, liberté d'expression, privilégier les paroles des acteurs-trices locaux ou non et n'ayant pas accès à l'expression médiatique dominantes, militant, les paroles des communautés présentes sur la localité de la radio.) Une radio associative libre c'est aussi un lieu de rencontres entre les utilisateurs-trices de la radio (auditeurs, producteurs) lors d'événements comme des vernissages d'expositions, réunions, concerts.

Une radio libre doit donc être facile d'accès, quasi-gratuite dans son écoute et peu chère dans se coûts de diffusion. C'est le cas pour une diffusion en bande FM : transistors FM très répandus, émetteurs faciles à constituer pour une diffusion locale, technique appropriable facilement, autonomie dans la diffusion (je fais partie de Canal Sud à Toulouse et nous nous auto-émettons avec notre propre émetteur).

Le numérique supprime tout ceci : nous dépendons d'un opérateur numérique pour l'émission et d'une société anonyme de multiplexage pour la gestion du contrat de diffusion avec cet opérateur (double contrainte facilitant la suppression économique des radios associatives libres), transistors onéreux, technique du numérique non appropriable par les acteurs amateurs des radios libres. La technique du numérique entraîne donc une fracture sociale en supprimant un médium, la radio FM, partagé par tous, en le remplaçant par un autre, la radio numérique, maîtrisé par une minorité. Cette technologisation du medium radio tend donc à déposséder de la radio une majorité de personnes.

Sous prétexte de "neutralité technologique", c'est bien une opération de transformation sociale d'un medium horizontal, égalitaire qui s'opère. De plus, il ne faut pas oublier que la bande FM sera supprimée au proit de l'industrie du portable. C'est donc notamment un nouveau cadeau pour Martin Bouygues. Il ne faut pas oublier qu'une radio associative est d'abord locale, comparer donc son audience avec une radio commerciale nationale n'est pas pertinent.
Slovar les Nouvelles : Vous venez de lancer une pétition en ligne. Quel est son but ?

La pétition est un outil parmi tant d'autres pour alerter et sensibiliser. Elle permet aussi de créer des contacts entre des personnes partageant une opinion commune mais qui ne se connaissaient pas avant. Une lutte ne se limite donc pas à cet outil.

Slovar les Nouvelles : Pensez-vous que cette action suffise à soutenir votre combat ?

Ce n'est pas la seule action à être menée : il y a eu des réunions publiques, des conférences de presse. Mais l'action doit être maintenant reprise par les utilisateurs des radios. Cette lutte doit partir de la base. Une première réunion publique d'utilisateurs a eu lieu à Toulouse mi novembre, un montage sonore est d'ailleurs disponible sur le site D'autres actions sont à venir qui seront plus offensives où notamment est prévu de faire sortir les radios libres dans la rue, d'organiser des studios mobiles pour bien montrer que ce médium est appropriable par tous.

Slovar les Nouvelles : A notre connaissance aucun media n'a évoqué vos revendications. Pourquoi selon vous ?

Il y a eu quand même pas mal d'articles (voir la revue de presse assez conséquente sur le site. Mais il est clair que dans cette lutte, l'industrie médiatique a poussé à la technologisation numérique de la radio, notamment par le puissant lobby du GRN (groupe de radio numérique, où Lagardère est activement présent) qui a poussé Christine Albanel à signer un décret en 2006 sur les radios numériques.

Slovar les Nouvelles : Comment vous joindre ?

Par le site http://radiosenlutte.free.fr

Slovar les Nouvelles : Merci