Nous avons reçu il y a quelques jours un mail nous informant de la mise en ligne d'une pétition : Appel / pétition des radios en lutte : "Les radios libres au crible du numérique".
Qui les émetteurs de cette pétition (extrait de leur site) ?
Nous formons une coordination informelle de radios associatives non commerciales et de médias du tiers secteur (c’est-à-dire ni du service public, ni commerciaux). Certain-e-s sont syndiqué-e-s, d’autres non. Tou-te-s, nous entendons défendre notre conception des médias, à but non lucratif, ouverts aux non professionnel-le-s, proches du secteur associatif, défricheurs de sons, portés par celles et ceux qui n’ont pas la parole ailleurs.
Nous nous mobilisons aujourd’hui à l’occasion du passage à la Radio Numérique Terrestre, qui, tel qu’il est lancé pour l’instant (voir l’Appel à candidatures sur le site du CSA), met nos antennes en péril. L’objectif de ce site est de mettre à disposition informations et analyses sur la question, pour les radios comme pour les auditrices et auditeurs, de relayer la mobilisation des un-e-s et des autres, et de poser l’enjeu dans le débat public.
Autant intrigués qu'intéressés, nous avons pris contact avec les responsables de cet appel et leur avons proposé de répondre à quelques questions. C'est un des animateurs de Canal Sud à Toulouse qui a accepté d'y répondre. Vous trouverez ci-dessous l'intégralité de nos questions et de ses réponses.
Slovar les Nouvelles : Vous représentez une coordination de radios associatives. Pouvez-vous nous expliquer les origines de cette coordination ?
Cette coordination s'est crée car il n'y avait pas de groupe émanant des radios associatives qui s'opposait clairement au passage au numérique et réclamait la sauvegarde de la bande FM.
Slovar les Nouvelles : Combien de membres ?
Il ya une petite trentaine de radios signataires de l'appel des radios en lutte disponible sur le site. C'est un collectif sans statut juridique, il n'y a donc pas d'adhérent.
Slovar les Nouvelles : Que représentent aujourd'hui les radios associatives. Quelle est leur audience ?
Les radios associatives sont plus de 660 aujourd'hui. Elles sont très diverses (allant de radios associatives à logique commerciale, de confessions religieuses, militantes, communautaires). Le réseau radios en luttes rassemble quant à lui les radios se revendiquant d'un esprit des radios libres (non commerciales, sans publicité, liberté d'expression, privilégier les paroles des acteurs-trices locaux ou non et n'ayant pas accès à l'expression médiatique dominantes, militant, les paroles des communautés présentes sur la localité de la radio.) Une radio associative libre c'est aussi un lieu de rencontres entre les utilisateurs-trices de la radio (auditeurs, producteurs) lors d'événements comme des vernissages d'expositions, réunions, concerts.
Une radio libre doit donc être facile d'accès, quasi-gratuite dans son écoute et peu chère dans se coûts de diffusion. C'est le cas pour une diffusion en bande FM : transistors FM très répandus, émetteurs faciles à constituer pour une diffusion locale, technique appropriable facilement, autonomie dans la diffusion (je fais partie de Canal Sud à Toulouse et nous nous auto-émettons avec notre propre émetteur).
Le numérique supprime tout ceci : nous dépendons d'un opérateur numérique pour l'émission et d'une société anonyme de multiplexage pour la gestion du contrat de diffusion avec cet opérateur (double contrainte facilitant la suppression économique des radios associatives libres), transistors onéreux, technique du numérique non appropriable par les acteurs amateurs des radios libres. La technique du numérique entraîne donc une fracture sociale en supprimant un médium, la radio FM, partagé par tous, en le remplaçant par un autre, la radio numérique, maîtrisé par une minorité. Cette technologisation du medium radio tend donc à déposséder de la radio une majorité de personnes.
Sous prétexte de "neutralité technologique", c'est bien une opération de transformation sociale d'un medium horizontal, égalitaire qui s'opère. De plus, il ne faut pas oublier que la bande FM sera supprimée au proit de l'industrie du portable. C'est donc notamment un nouveau cadeau pour Martin Bouygues. Il ne faut pas oublier qu'une radio associative est d'abord locale, comparer donc son audience avec une radio commerciale nationale n'est pas pertinent.
Slovar les Nouvelles : Vous venez de lancer une pétition en ligne. Quel est son but ?
La pétition est un outil parmi tant d'autres pour alerter et sensibiliser. Elle permet aussi de créer des contacts entre des personnes partageant une opinion commune mais qui ne se connaissaient pas avant. Une lutte ne se limite donc pas à cet outil.
Slovar les Nouvelles : Pensez-vous que cette action suffise à soutenir votre combat ?
Ce n'est pas la seule action à être menée : il y a eu des réunions publiques, des conférences de presse. Mais l'action doit être maintenant reprise par les utilisateurs des radios. Cette lutte doit partir de la base. Une première réunion publique d'utilisateurs a eu lieu à Toulouse mi novembre, un montage sonore est d'ailleurs disponible sur le site D'autres actions sont à venir qui seront plus offensives où notamment est prévu de faire sortir les radios libres dans la rue, d'organiser des studios mobiles pour bien montrer que ce médium est appropriable par tous.
Slovar les Nouvelles : A notre connaissance aucun media n'a évoqué vos revendications. Pourquoi selon vous ?
Il y a eu quand même pas mal d'articles (voir la revue de presse assez conséquente sur le site. Mais il est clair que dans cette lutte, l'industrie médiatique a poussé à la technologisation numérique de la radio, notamment par le puissant lobby du GRN (groupe de radio numérique, où Lagardère est activement présent) qui a poussé Christine Albanel à signer un décret en 2006 sur les radios numériques.
Slovar les Nouvelles : Comment vous joindre ?
Par le site http://radiosenlutte.free.fr
Slovar les Nouvelles : Merci
Qui les émetteurs de cette pétition (extrait de leur site) ?
Nous formons une coordination informelle de radios associatives non commerciales et de médias du tiers secteur (c’est-à-dire ni du service public, ni commerciaux). Certain-e-s sont syndiqué-e-s, d’autres non. Tou-te-s, nous entendons défendre notre conception des médias, à but non lucratif, ouverts aux non professionnel-le-s, proches du secteur associatif, défricheurs de sons, portés par celles et ceux qui n’ont pas la parole ailleurs.
Nous nous mobilisons aujourd’hui à l’occasion du passage à la Radio Numérique Terrestre, qui, tel qu’il est lancé pour l’instant (voir l’Appel à candidatures sur le site du CSA), met nos antennes en péril. L’objectif de ce site est de mettre à disposition informations et analyses sur la question, pour les radios comme pour les auditrices et auditeurs, de relayer la mobilisation des un-e-s et des autres, et de poser l’enjeu dans le débat public.
Autant intrigués qu'intéressés, nous avons pris contact avec les responsables de cet appel et leur avons proposé de répondre à quelques questions. C'est un des animateurs de Canal Sud à Toulouse qui a accepté d'y répondre. Vous trouverez ci-dessous l'intégralité de nos questions et de ses réponses.
Slovar les Nouvelles : Vous représentez une coordination de radios associatives. Pouvez-vous nous expliquer les origines de cette coordination ?
Cette coordination s'est crée car il n'y avait pas de groupe émanant des radios associatives qui s'opposait clairement au passage au numérique et réclamait la sauvegarde de la bande FM.
Slovar les Nouvelles : Combien de membres ?
Il ya une petite trentaine de radios signataires de l'appel des radios en lutte disponible sur le site. C'est un collectif sans statut juridique, il n'y a donc pas d'adhérent.
Slovar les Nouvelles : Que représentent aujourd'hui les radios associatives. Quelle est leur audience ?
Les radios associatives sont plus de 660 aujourd'hui. Elles sont très diverses (allant de radios associatives à logique commerciale, de confessions religieuses, militantes, communautaires). Le réseau radios en luttes rassemble quant à lui les radios se revendiquant d'un esprit des radios libres (non commerciales, sans publicité, liberté d'expression, privilégier les paroles des acteurs-trices locaux ou non et n'ayant pas accès à l'expression médiatique dominantes, militant, les paroles des communautés présentes sur la localité de la radio.) Une radio associative libre c'est aussi un lieu de rencontres entre les utilisateurs-trices de la radio (auditeurs, producteurs) lors d'événements comme des vernissages d'expositions, réunions, concerts.
Une radio libre doit donc être facile d'accès, quasi-gratuite dans son écoute et peu chère dans se coûts de diffusion. C'est le cas pour une diffusion en bande FM : transistors FM très répandus, émetteurs faciles à constituer pour une diffusion locale, technique appropriable facilement, autonomie dans la diffusion (je fais partie de Canal Sud à Toulouse et nous nous auto-émettons avec notre propre émetteur).
Le numérique supprime tout ceci : nous dépendons d'un opérateur numérique pour l'émission et d'une société anonyme de multiplexage pour la gestion du contrat de diffusion avec cet opérateur (double contrainte facilitant la suppression économique des radios associatives libres), transistors onéreux, technique du numérique non appropriable par les acteurs amateurs des radios libres. La technique du numérique entraîne donc une fracture sociale en supprimant un médium, la radio FM, partagé par tous, en le remplaçant par un autre, la radio numérique, maîtrisé par une minorité. Cette technologisation du medium radio tend donc à déposséder de la radio une majorité de personnes.
Sous prétexte de "neutralité technologique", c'est bien une opération de transformation sociale d'un medium horizontal, égalitaire qui s'opère. De plus, il ne faut pas oublier que la bande FM sera supprimée au proit de l'industrie du portable. C'est donc notamment un nouveau cadeau pour Martin Bouygues. Il ne faut pas oublier qu'une radio associative est d'abord locale, comparer donc son audience avec une radio commerciale nationale n'est pas pertinent.
Slovar les Nouvelles : Vous venez de lancer une pétition en ligne. Quel est son but ?
La pétition est un outil parmi tant d'autres pour alerter et sensibiliser. Elle permet aussi de créer des contacts entre des personnes partageant une opinion commune mais qui ne se connaissaient pas avant. Une lutte ne se limite donc pas à cet outil.
Slovar les Nouvelles : Pensez-vous que cette action suffise à soutenir votre combat ?
Ce n'est pas la seule action à être menée : il y a eu des réunions publiques, des conférences de presse. Mais l'action doit être maintenant reprise par les utilisateurs des radios. Cette lutte doit partir de la base. Une première réunion publique d'utilisateurs a eu lieu à Toulouse mi novembre, un montage sonore est d'ailleurs disponible sur le site D'autres actions sont à venir qui seront plus offensives où notamment est prévu de faire sortir les radios libres dans la rue, d'organiser des studios mobiles pour bien montrer que ce médium est appropriable par tous.
Slovar les Nouvelles : A notre connaissance aucun media n'a évoqué vos revendications. Pourquoi selon vous ?
Il y a eu quand même pas mal d'articles (voir la revue de presse assez conséquente sur le site. Mais il est clair que dans cette lutte, l'industrie médiatique a poussé à la technologisation numérique de la radio, notamment par le puissant lobby du GRN (groupe de radio numérique, où Lagardère est activement présent) qui a poussé Christine Albanel à signer un décret en 2006 sur les radios numériques.
Slovar les Nouvelles : Comment vous joindre ?
Par le site http://radiosenlutte.free.fr
Slovar les Nouvelles : Merci
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