19 mai 2006

L'économie sociale doit se faire entendre


Qu’y a-t-il de commun entre le Crédit agricole, 15,5 millions de comptes, et le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, dont les effectifs sont de 49 personnes ? Rien, sinon d’appartenir à un même secteur, celui dit de l’« économie sociale ».

L'économie capitaliste néolibérale est-elle la voie unique ?

Non, répond Thierry JEANTET le directeur général de EURESA (réseau européen de sociétés d’assurances d’Economie Sociale), les mutuelles, les coopératives et les associations (donc l'Économie sociale) montrent qu'il existe une façon plus solidaire de créer des richesses aussi bien dans la sphère marchande que dans la sphère non marchande.

Partout en Europe, on trouve des entreprises, des organisations dans lesquelles prévalent le principe de non-domination du capital et celui du contrôle démocratique : il y aurait d'ailleurs 248 millions de membres de coopérative, de mutuelle ou d'association sur 370 millions d'habitants en Europe !

Ces structures agissent dans les domaines les plus divers : social, culturel, financier, agricole, industriel ou de la pêche... Elles sont encore trop mal connues. Face à de grands défis comme la mondialisation, la transformation du travail et la crise sociale, elles représentent une chance particulière de voir établies les conditions d'une croissance à dimension humaine et, au-delà, de changer la donne en affirmant la primauté du civique et du social sur l'économique et le monétaire.

Pour cela, elles doivent à la fois renforcer et moderniser leur identité, faire fructifier leurs propres principes (démocratie, non-lucrativité, solidarité, recherche du meilleur rapport qualité-prix, épanouissement de la personne, etc.), et donc innover.

Il existe bien un " troisième secteur ", à côté des entreprises de statut capitaliste mais également à côté de l'économie publique (l'économie sociale est privée et indépendante de l'Etat).

Depuis plus d'un siècle, l'économie sociale (associations, mutuelles et coopératives) démontre qu'il est possible d'entreprendre autrement. Un des points communs entre les organisations de l'économie sociale ?

Une répartition différente des richesses créées qui, inscrite dans les gènes de ces structures, empêche ou limite le versement de dividendes aux personnes physiques membres. Cette économie ni capitaliste ni publique, fondée sur des principes démocratiques, pèse aujourd'hui plus de 12% du PIB en France.

Le procès bien souvent tenu à l’économie sociale est de ne pas être structurée comme l’économie capitaliste. Or, est ce par manque de communication institutionnelle où timidité chronique que l’économie sociale n’est pas plus présente dans les média pour expliquer qu’elle est aussi bien structurée ?

Il serait temps que les français connaissent un peu mieux

CJDES : centre des jeunes dirigeants et des acteurs de l'économie sociale
AVISE : Agence de valorisation des initiatives socio-économiques
USGERES : Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale
RESOL

Mais aussi les banques à caractère coopératif

Le crédit coopératif
Les banques populaires
Le crédit agricole
Le crédit mutuel
La caisse d’épargne

Sans oublier les mutuelles généralistes ou de santé

FNMF(fédération nationale de la mutualité française)

Il est enfin temps de faire tomber le mythe de l’économie sociale et solidaire qui serait réservée à des micro projets locaux. L’économie sociale et solidaire est une approche différente de l’entreprise et de sa gouvernance.

Le MEDEF ne s’y est pas trompé puisque récemment, il faisait pression sur le gouvernement de Jean Pierre RAFFARIN pour remettre en cause « les entreprises de l’économie sociale qui concurrencent aujourd’hui les entreprises du secteur marchand tout en continuant à jouir d’un certain nombre de privilèges ».

Pourquoi continuent-elles d’exister alors que coopératives ou mutuelles se rapprochent des acteurs du secteur concurrentiel, se demande le rapport ?

Il est plus que probable que la gestion démocratique de l’entreprise et la recherche de sens soient aux antipodes de la gestion des intérêts des actionnaires des entreprises du CAC 40

Sources

Euresa
La documentation française
Le monde diplomatique
Scop entreprises
Ecosociale
Groupe SOS

17 mai 2006

Journée contre l'homophobie




















Si la France a dépénalisé l’homosexualité en 1982, institué le PACS en 1999, et l’OMS retiré l’homosexualité de la liste des maladies en 1993, l’homophobie reste un fléau très important dans le monde.

90 pays considèrent encore l’homosexualité illégale, 80 ne la reconnaissent pas et seuls 21 l’ont légalisée.

C'est l'occasion de se rendre sur le site Homophobia qui présente la situation pays par pays de cette forme de racisme.

Les récents procès en Egypte et l'attitude des pouvoirs publics notamment en Malaisie (où la peine de mort peut être appliquée) donne à réfléchir sur les faibles progrès enregistrés ces dernières années dans la lutte contre l'homophobie.

Pour lutter contre cette réalité malheureuse et historique, Louis-Georges Tin, chercheur français, a mis en place la Journée internationale contre l’homophobie, dont la première édition s’est tenue le 17 mai 2005.

Le site évoque la possibilité d'une journée mondiale. Je leur laisse la parole :

"... nous souhaitons que le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme et la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies condamnent également l’homophobie dans ses manifestations politiques, sociales et culturelles en reconnaissant cette Journée. La décision de l’OMS constitue pour nous une date historique et un symbole fort : nous proposons donc que cette Journée mondiale ait lieu chaque année le 17 mai"

Affaire à suivre !!!

15 mai 2006

12 propositions pour faire progresser l'Europe ?



José Manuel Barroso et Margot Wallström ont présenté le 10 mai 2006, leur évaluation sur la période de réflexion sur l'avenir de l'UE lancée en octobre 2005.

M. Barroso a préconisé de reporter toute décision sur la Constitution européenne à 2008 et d'adopter en préalable une "déclaration solennelle" sur l'avenir de l'UE lors des 50 ans du traité de Rome en 2007.

En appelant les Vingt-cinq à l'adopter, il a souligné que cette déclaration constituera le premier pas d'"un processus destiné à aboutir à un futur accord institutionnel" en établissant " une série de principes et d'objectifs avec une obligation d'engagement" à les réaliser. Afin de répondre aux préoccupations exprimées par les citoyens au cours de la période de réflexion, le président de la Commission européenne a présenté, hier, douze propositions pour faire progresser l'Europe en l'absence de Constitution.

Je me suis permis d’y ajouter mes propres commentaires.

1. Le marché unique : la Commission européenne lancera son réexamen, afin de lever les obstacles résiduels, avec la présentation, l'année prochaine, d'un rapport contenant des propositions concrètes.

En clair, la commission va mettre en place une ou plusieurs commissions qui pourront définir l’ébauche d’un rapport

2. L'accès universel et la solidarité : un projet à développer parallèlement au réexamen du marché unique.

D’autres commissions en vue permettant l’ébauche d’un rapport ?

3. La "carte de droits" : pour permettre à tous les citoyens de l'Union d'être informés de leurs droits et d'y accéder facilement.

De quelle façon SVP ?

4. Le processus décisionnel dans les domaines de la justice, de la liberté et de la sécurité : son amélioration par un usage accru, sur la base des dispositions des traités actuels, de la méthode communautaire dans des domaines tels que la lutte contre la criminalité organisée, le terrorisme et la traite des êtres humains, ainsi que la coopération policière.

Rien de nouveau en somme !!!


5. L'élargissement : la Commission envisage de publier un document sur la stratégie de l'élargissement, pour faire avancer le débat sur ce sujet.

BRAVO !!! Je conseille justement la lecture des lignes suivantes datées du 15 mai 2006 :

« A la veille de la présentation du rapport décisif de la Commission européenne sur la date d'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, le président José Manuel Barroso s'est déclaré, sur la BBC, "favorable" à leur entrée dans l'UE : "dès que possible" notent Les Echos et l'Est Républicain,"en 2007" titre La Croix. Tandis que "l'amélioration de la lutte contre le corruption et le crime organisé" seraient les principales "préoccupations" de Bruxelles [La Croix], "les deux pays espèrent recevoir le feu vert des 25 Etats membres de l'Union pour leur entrée dans le club européen au 1er janvier 2007, comme initialement prévu" [Les Echos]. Selon Le Monde, "la Bulgarie s'estime prête à rejoindre l'UE dès 2007" malgré le fait que "la Commission européenne ne cesse d'exprimer ses inquiétudes et ses critiques". "Il s'agit d'une décision collective" qui ne sera prise que mardi, a tenu à préciser le président Barroso [Les Echos, La Croix]. A partir de son évaluation sur les progrès accomplis par la Bulgarie et la Roumanie [La Croix], la Commission recommandera, demain, une date d'adhésion : pour 2007 ou 2008. »

6. La compétitivité externe : la définition d'une nouvelle approche et le lancement d'une réflexion sur l'amélioration de l'accès aux marchés étrangers et sur de nouvelles priorités dans les relations commerciales.

Qui pourrait proposer le contraire ?

7. Le rôle de l'Europe dans le monde : l'élaboration d'un document de stratégie.

On en rêve !!!!

8. Mieux légiférer : des nouvelles propositions visant à alléger concrètement la bureaucratie dans toute l'UE.

A la lecture des 8 premiers points, on doute vraiment du résultat final !!!

9. La transparence : une accélération des travaux sur l'accès aux documents dans l'Union européenne.

Transparence n’est pas le mot qu’on pourrait appliquer aux travaux de la commission dirigée par M. Barrosso. Les documents le seront peut être

10. La coopération avec les parlements nationaux : le développement de nouvelles relations UE- parlements nationaux, dont la transmission directe des nouvelles propositions et des documents de consultation.

Cette proposition me semble indispensable pour pouvoir gérer l’UE

11. Les institutions : une proposition de calendrier pour une approche graduelle en vue d'apporter une solution aux questions institutionnelles.

Plan B, C ou D ?

12. Une nouvelle déclaration politique et le renouvellement de l'engagement des Etats-membres : une déclaration s'inspirant de la déclaration de Messine et qui devrait servir de base à des décisions que le Conseil européen adopterait en vue d'engager un processus devant déboucher sur un futur règlement institutionnel.

Comprenne qui pourra !!!

Avouez qu’à la lecture de ces 12 mesures l’envie d’Europe se fait plus forte non ?


Sources : Toute l'Europe