27 avril 2012

Défilés du 1er mai et meeting du « vrai travail » : Méfiez-vous des contrefaçons !

Le meeting du « vrai travail » initié par le Président candidat est une imposture. En effet, comment glorifier la valeur travail lorsqu'on est comptable, entre autre, de 11 mois consécutifs de hausse du chômage !




Nicolas Sarkozy après avoir nié avoir parlé de fête du vrai travail pour finalement reconnaître son utilisation hier, à l'émission Des paroles et des Actes, affirmant que : « ce n'était pas une expression heureuse » sera donc présent le 1er mai place du Trocadéro pour défier les syndicats de salariés.

Il est à peu près certain qu'il y parlera des assistés et des chômeurs faignants qui ne se ruent pas sur les milliers d'emplois qui ne trouvent pas preneurs. Et on y célèbrera la valeur travail tout en assénant que : « Nicolas Sarkozy est le seul à proposer des mesures puissantes pour faire reculer le chômage »

Mesures qui sont décrites avec « délice » par Jean-Christophe Le Feuvre CEO de PIANA HR Group et auteur de « Faut-il jeter le Code du travail aux orties ? »
« (...) Il suffirait par exemple d’ouvrir la base de données de Pôle Emploi aux recruteurs pour véritablement permettre à l’offre et à la demande de se rencontrer ! Ou encore favoriser le retour à l’emploi en permettant aux chômeurs de percevoir 100% de leur salaire pendant 12 mois au lieu de 50% pendant 23 mois. Voilà de vraies mesures qui relanceraient le marché de l’emploi en France ! (...) Une bonne idée à explorer est celle du « contrat unique » de travail, moins protecteur que le CDI mais plus avantageux que le CDD. Mais si dans celui-ci, l'employeur peut le rompre, sans justifier de motifs économiques ou disciplinaires, en s'acquittant seulement d'indemnités de licenciement en fonction de l'ancienneté du salarié, cela va favoriser la précarité de l’emploi (...) »

On brandira également les accords compétitivité emploi « merveille des merveilles » qui permettraient de faire varier le temps de travail et les salaires en fonction du carnet de commande, alors que : « (...) les dirigeants et actionnaires ne seront pas contraints de faire le même effort que les salariés (...) Au final, les entreprises pourraient donc baisser les rémunérations pour augmenter leur profit ! (...) »

Et enfin, on devrait y fustiger les 4,582 millions chômeurs, dont 1 336 200 sont imputables aux quinquennat, tout en expliquant que leur formation, suivie d'une offre d'emploi non négociable, résoudra en deux temps trois mouvement le problème.

Dans le même temps, dans toute la France, les syndicats CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA organiseront des défilés, et seront porteurs de revendications, bien éloignées du meeting d'un Président candidat, qui les accuse de faire de la politique mais ne trouve pas anormal que le Medef soutienne son action et ... sa candidature !

Ce 1er mai, comme les autres, restera la fête des salariés. Le meeting du Président candidat ne trompera personne. La fête du « vrai travail » quant à elle sombrera dans l'oubli, ce qui est toujours le sort réservé aux contrefaçons !

Carte de France des manifestations et défilés du 1er Mai

26 avril 2012

Xavier Bertrand ministre du chômage mais promoteur du « vrai travail » !

Les chiffres du chômage de mars seront mauvais prévient Xavier Bertrand qui, du haut de son incapacité, se fait le chantre du « vrai travail » et préconise des réformes d'envergure ...  à 10 jours du 2eme tour de la présidentielle !





Terminée la « baisse tendancielle de la hausse du chômage » inventée par le Président candidat pour les chiffres du mois de février. Cette fois-ci Xavier Bertrand annonce la couleur : « (...) On aura une situation qui restera difficile, chacun s'en doute, vu la conjoncture économique (...) la situation reste difficile (...) »

En clair, le ministre du travail confirme que la politique de l'emploi du gouvernement est un échec cuisant qui succède à celui de l'engagement pris par Xavier Bertrand le 28 juillet dernier de refaire passer le taux de chômage sous la barre des 9% avant fin 2011

Devant un tel bilan, la plupart feraient profil bas. Ce n'est pourtant pas le cas du Ministre qui appelle à des réformes d'envergures. Expliquant au passage que : « Nicolas Sarkozy est le seul à proposer des mesures puissantes pour faire reculer le chômage » ce qui pourrait faire sourire, si le nombre de demandeurs d'emplois inscrits à Pôle Emploi, n'avait pas dépassé les 5 millions de personnes !

Néanmoins, Xavier Bertrand a souhaité promouvoir la fête du « vrai travail » en opposition avec « l'assistanat » lancée par le Président candidat et qui se déroulera le 1er mai. Attention, déclarations d'anthologie !

« Certains font mine aujourd’hui de s'étonner que nous voulions un rassemblement pour fêter la valeur travail (...) Ni la gauche, ni l’extrême gauche ne nous imposeront un couvre-feu pour nous empêcher de nous mobiliser pour la valeur travail le 1er mai (...) Nous on veut mettre en avant la valeur travail et la différence avec l’assistanat (...) »

Or, il y a quelques heures, Henri Guaino, se rendant compte de l'impact négatif auprès des français, de l'expression « vrai travail », lâchait : « Laissons tomber cette formule du vrai travail (...) Je ne reprends pas le terme » Ce qui nous donnait un réjouissant numéro d'amnésie au Président candidat sur TF1





"Vrai travail" : l'amnésie du candidat Sarkozy


Transmis à Xavier Bertrand qui pourra quand même essayer de tester la formule du « vrai travail » lundi, lors de sa visite à La Réunion où le taux de chômage local en 2011, atteignait 29,5% de la population active !



Crédit et copyright photo
Nice Matin

25 avril 2012

Nicolas Sarkozy : L'improbable course aux électeurs du Front National ?

Même si le Président candidat a affirmé qu'il n'y aurait aucun accord avec le FN, le score de Marine Le Pen le pousse de plus en plus à utiliser ses arguments, sans pour autant avoir la moindre certitude de conquérir ses électeurs.



La malhabile droitisation de la campagne du Président candidat aura eu pour effet de provoquer des réactions indignées dans son propre camp. De Chantal Jouanno en passant par Patrick Devedjian, ils sont de plus en plus nombreux dans l'actuelle majorité présidentielle à considérer que faire campagne avec les valeurs de l'adversaire frontiste, ne peut que mener à un désastre électoral.

Peu importe, puisque du côté du Président candidat et ses conseillers, on doit se repasser en boucle un sondage d'OpinionWay Fiducial pour Les Echos et Radio Classique dans lequel on apprenait que : « 64% des électeurs de Nicolas Sarkozy sont favorables à un accord entre l'UMP et le Front national avant les législatives (...) Pour Bruno Jeanbart, directeur des études politiques et d'opinion d'OpinionWay, ce score s'explique par le désir de l'électorat UMP de voir son candidat gagner quoi qu'il en coûte (...)  »

Sauf que, ajoute Jeanbart : « Les électeurs de Marine Le Pen sont eux 41% à refuser une telle alliance »

Donc, haro sur les 59% restant qui sont censés apprécier par exemple : La fête du « vrai travail » le 1er mai à Paris.

Quant aux éléments de langage, comme on peut le lire dans un édito du Monde :  « (...) il a désormais adopté le langage, la rhétorique et, partant, les idées, ou plutôt les obsessions, de Mme Le Pen. Ainsi de cette façon d'attiser les peurs de la société française plutôt que de tenter de les apaiser. Ainsi de cette stigmatisation des élites, jetées en pâture au peuple. Ainsi de cette dénonciation du système, dont on se demande bien ce qu'il est, sinon la République dont il devrait être le garant (...) »

Témoin, le « show » de Longjumeau, au cours duquel il a déclaré se tourner vers : « les Français qui souffrent » indiquant que le vote FN n'était pas « répréhensible », car : « compatible avec la République » qui n'aura servi à rien dans la mesure où, au Front National on enfonce le couteau dans la plaie. 

Steeve Briois, Secrétaire Général du Front National a publié le 24 avril, un communiqué sur le site du FN indiquant : « Le Front National apprend avec effarement que les appels à voter PS aux législatives se multiplient de la part de hauts dirigeants de l’UMP. Après ces multiplications d’appels à voter en faveur du PS, le Front National constate combien il est malheureux de voir des dirigeants du parti de Nicolas Sarkozy faire ainsi la courte échelle à François Hollande. Cette multiplication d’appels à voter PS aura deux conséquences :

- Ces cadres et dirigeants de l’UMP organisent la victoire de François Hollande, accréditant ainsi l’idée qu’il ne serait finalement pas si mal que cela…
- Ces cadres sont donc prêts à voter pour le PS, donc prêts à voter pour des candidats favorables au droit de vote des étrangers et à la régularisation des clandestins »

Au delà d'un impossible grand écart entre les électeurs centristes et ceux du Front National on est bien obligé de faire le même constat qu'Emmanuel Todd : En usant et abusant des propositions du Front National sur l'identité nationale, l'assistanat, l'immigration : « (...) Le FN a eu comme attaché de presse très actif Nicolas Sarkozy pendant cinq ans (...) »

En effet, qui peut avoir oublié qu'après 2002, Nicolas Sarkozy s'était donné comme principal objectif, de récupérer les voix des électeurs d'extrême droite, en empruntant au FN une partie de son programme : l'immigration, l'identité nationale et l'insécurité. Allant, expliquait Olivier Duhamel : « (...) jusqu'à reprendre à son compte le slogan La France, tu l'aimes ou tu la quittes  (...) »

Il ne faut donc pas s'étonner qu'après avoir pillé l'argumentaire du Front National mais affiché en tant que président, un taux de chômage record, un pouvoir d'achat en baisse et une précarité qui s'accroît, les électeurs du FN soient revenus au bercail.

Dans ces circonstances, les regrets de Chantal Jouanno : « (...)  je regrette que certains membres de l'UMP aient légitimé le parti de Marine Le Pen en tenant parfois les mêmes discours qu'elle, notamment sur la question du halal ou de l'islamisation de la société (...) les solutions radicales proposées par le FN ne sont pas les bonnes réponses (...) Certes, les questions d'immigration, de laïcité, de sécurité sont importantes, mais il ne s'agit pas des seuls fondamentaux de la droite traditionnelle ! Et ce ne sont pas les préoccupations majeures de nos concitoyens. Quand je vais tracter sur les marchés, les Français ne me parlent pas de ces sujets. Je crains que la droitisation ne soit qu'un mirage douloureux. Dans les prochains jours, j'appelle de mes voeux un discours beaucoup plus équilibré dans le choix des thèmes de campagne et dans les mots utilisés (...) » risquent bien de rester lettre morte et l'UMP de connaître à défaut d'éclatement, une longue traversée du désert !


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Europe1

24 avril 2012

Fête Sarkozy du « vrai travail » : Retour aux idéaux des années 40 ?

En vue du deuxième tour, le Président candidat a désigné les responsables et coupables selon lui des difficultés de la France : Syndicats, titulaires des minima sociaux, chômeurs et émigrés. Les mêmes cibles qu'en ... 1940 !  


En 1987, Michel Noir, à l'époque député maire RPR de Lyon, jetait un pavé dans la marre politique en publiant une tribune dans laquelle il écrivait : « qu'il valait mieux perdre une élection que son âme ... » pour rejeter toute connivence avec le Front National

C'est cette vision que Chantal Jouanno, entre autre, explique en 2012. Elle dit : « (...) craindre que la droitisation ne soit qu'un mirage douloureux (...) Dans les prochains jours, j'appelle de mes vœux un discours beaucoup plus équilibré dans le choix des thèmes de campagne et dans les mots utilisés (...) »

Droitisation qui si elle devait se confirmer ne ferait qu'accréditer l'idée brandie de longue date par Jean-Marie Le Pen à savoir qu'un jour : « les électeurs préféreront un jour l'original à la copie »

Droitisation qui devient pourtant la tasse de thé du Président candidat bien aidé en cela par ses « experts » Patrick Buisson et  Guillaume Pelletier, qui sont vraisemblablement, l'un ou l'autre, à l'origine de la dernière provocation qui consiste à tenir meeting le 1er Mai ... pour fêter le « vrai travail ».

Ce qui fait écrire à Thierry de Cabarrus : « Ce qu’il veut, c’est marquer les esprits, diviser les Français, provoquer la gauche, et surtout, surtout, attirer l’attention des révoltés, des frustrés, des déçus de son camp, récupérer coûte que coûte ceux qui avaient cru à ses promesses, qui se sont sentis trahis par lui et qui ont choisi de voter Marine Le Pen (...) »

Cette droitisation qui semble de plus en plus prendre ses racines dans une idéologie qu'on croyait pourtant disparue, celle de la révolution nationale chère à Philippe Pétain. Extraits de son discours au peuple français du 11 Octobre 1940.

« (...) Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n'atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu'il s'intègre dans la France nouvelle et qu'il lui apporte un concours sans réserve (...) Tous les Français, ouvriers, cultivateurs, fonctionnaires, techniciens, patrons ont d'abord le devoir de travailler, ceux qui méconnaîtraient ce devoir ne mériteraient plus leur qualité de citoyen (...) Les organisations professionnelles traiteront de tout ce qui concerne le métier, mais se limiteront au seul domaine professionnel. Elles assureront, sous l'autorité de l'État, la rédaction et l'exécution des conventions de travail (...)  Elles éviteront enfin les conflits, par l'interdiction absolue des « lockout » et des grèves, par l'arbitrage obligatoire des tribunaux de travail (...) »

Pour mémoire : Un an plus tard, nous rappelle Gilles Devers sur son blog : « L’activité des syndicats nationaux était suspendue, et leur biens saisis. Alors, Pétain avait les mains libres pour recréer à sa façon une fête du travail et de l’unité du pays, le 1° mai devenant « la fête du travail et de la concorde sociale (...) »

Beaucoup répondront que le but de Nicolas Sarkozy n'est pas de faire disparaître les syndicats et que, ses (trop) nombreux propos opposant les petites gens aux titulaires des minima sociaux ou au chômeurs, ne sont qu'un leurre destiné à attirer les électeurs de Marine le Pen.

Ce qui revient, vous en  conviendrez, à risquer de perdre son âme pour gagner une élection et finalement expliquer aux électeurs que l'original vaut largement la copie. Français, à vous de voir si vous souhaitez vraiment ouvrir la boîte de Pandore ! 


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23 avril 2012

Présidentielle : Votez Sarkozy pour ... « chasser plus » ?

Les français connaissaient le célèbre « travailler plus pour gagner plus ». Ils devront s'habituer désormais à : « chasser davantage ». A condition toutefois que les chasseurs et les français se décident à voter majoritairement pour le Président candidat !







Les chiffres ont parlé : C'est la première fois depuis la création de la 5 eme République que le Président sortant est devancé au premier tour des élections présidentielles. Et dans la mesure où le Président candidat semble avoir fait le plein des voix de son camp, il lui est indispensable de soigner tous les électorats catégoriels.

C'est d'ailleurs ce qu'il a fait le 12 avril dernier, nous dit 20Minutes. Il a adressé une lettre à Frédéric Nihous, président du parti Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT). 20Minutes qui en publie des extraits

« (...) Il était de ma responsabilité d’accompagner ce mouvement et de permettre aux chasseurs de perpétuer leur tradition et de demeurer au cœur des politiques rurales et environnementales de notre pays. Loin de toute idéologie ou sectarisme, la majorité actuelle a dû d’abord mettre un terme à la culture de défiance à l’égard des chasseurs et à la politique de sanctuarisation de la nature qui prévalait avant 2002 (...) Dans les Pyrénées, comme dans d’autres régions, je défends cette chasse responsable qui peut concourir à la protection d’espèces sensibles comme le Grand Tétras, avec des prélèvements adaptés et un entretien permanent des espaces naturels »

Pour s'en convaincre, on aura soin de lire, un article publié le 27 juillet 2011 portant le titre suivant : « La France offre les derniers grands tétras aux chasseurs ». dans lequel on pouvait lire : « les derniers résultats des comptages de grands tétras dans les Pyrénées sont catastrophiques et ne font que confirmer la vertigineuse chute d’effectif que connait l’espèce (...) »

Sans oublier le cadeau de noël fait aux chasseurs le 24 décembre 2011 les autorisant à tirer les bernaches du Canada !

Ces deux décisions ayant été validées sans le moindre remords par Nathalie KOCSUSKO-MORIZET, ministre de l'écologie. D'ailleurs, n'est ce pas elle qui en février 2011 annonçait à la Fédération Nationale des chasseurs qu'elle signerait leur agrément comme ... association de protection de l'environnement ?

Alors, voter Sarkozy pour ... « chasser plus » ? 

« (…) Nous veillerons à ce que les données scientifiques ne servent plus uniquement à restreindre tes périodes de chasse, mais qu’elles soient aussi, dès lors que l’état des populations le permet, un argument recevable pour chasser davantage » a déclaré le Président candidat

On notera au passage que le Président candidat soutient, certainement au nom de la tradition : Les combats de coqs et la chasse à courre !

Ce à quoi Frédéric Nihous de Chasse Pêche Nature et tradition qui s'est rallié à Nicolas Sarkozy (voir leur site), dédie au Président sortant une véritable déclaration d'amour.

Il s'est félicité du « partenariat gagnant/gagnant pour une ruralité forte dans une France forte » ajoutant qu'il est : « important que le monde des chasseurs s’unisse et se rassemble derrière le candidat qui a pris de réels engagement pour soutenir les droits des chasseurs et qui a corrigé nombre de problèmes frappant les chasseurs (...)  »

Et Nihous de prévenir de la menace que représenterait une défaite du candidat de son coeur : « (...) la chasse court (…) un grave danger dans cette élection présidentielle avec des candidats qui s’en moquent et l’ignorent totalement. (…) »

Les chasseurs d'escargots, de bigorneaux, de moules, de coques, ... savent maintenant où adresser leurs revendications dans les deux semaines qui nous séparent du deuxième tour !


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