11 mai 2006

La solitude du coureur de fond






S’il existe une épreuve sportive mythique, c’est bien le marathon. Cette épreuve trouve ses racines dans la guerre que se livraient les Perses et les Grecs : Cette victoire de Miltiade sur les Perses marque la fin de la première guerre médique. Elle est restée immortelle grâce à la légende racontant qu'un messager parcourut les 40 kms séparant Marathon d'Athènes pour annoncer la victoire, avant de mourir d'épuisement.

Le marathon est une course particulièrement technique et tactique où chaque participant bien qu’appartenant à une équipe n’ait qu’un but : Qu’il n’y ait qu'un seul vainqueur.

La France peut s’honorer de détenir un des meilleurs marathoniens politiques : Son président de la république. En 1962, il commençait une épreuve de plus de 42 ans de course à la magistrature suprême.

Kilomètre 1962 – Pointe au milieu du peloton

Chargé de mission au Secrétariat Général du Gouvernement

Chargé de mission au cabinet de M. Georges Pompidou, Premier ministre

Kilomètre 1965 – Gagne quelques places

Conseiller municipal de Sainte-Féréole (Corrèze)

Kilomètre 1967 – Remonte irrésistiblement

Député de la Corrèze

Secrétaire d'Etat aux Affaires Sociales, chargé des problèmes de l'emploi (Gouvernement de Georges Pompidou)

Kilomètre 1968 – Confirme sa bonne forme

Conseiller Général du canton de Meymac, réélu en 1970, en 1976 et 1982

Secrétaire d'Etat à l'Economie et aux Finances (Gouvernements de Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville, Jacques Chaban-Delmas)

Kilomètre 1970 à mars 1979 – Se rapproche des premiers

Président du Conseil Général de Corrèze (70 à 79)

Kilomètre 1971 – Belle foulée et optimisme

Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement (Gouvernement de Jacques Chaban-Delmas)

Kilomètre 1972 et 73 – Confirmation de la progression vers le peloton de tête

Ministre de l'Agriculture et du Développement rural

Kilomètre 1974 – Gagne quelques places

Ministre de l'Intérieur

Kilomètre 1974 et 1975 – Pointe dans les 5 premiers

Premier ministre

Kilomètre 1976 – Petite faiblesse

Présente sa démission de Premier ministre

Kilomètre 1977 – Regagne quelques places

Elu président du RPR

Kilomètre 1979 – Belle accélération

Maire de Paris

Président de l'Association Internationale des Maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement Francophones (AIMF)

Elu au Parlement Européen

Kilomètre 1986 – Pointe à la deuxième place

Premier ministre

Kilomètre 1995 – Pointe à la première place

Président de la république

Kilomètre 2002 – Malgré les attaques de ses poursuivants conserve la première place

Réélu Président de la République

Et puis 2006 année noire. Notre champion qui n’a pas toujours fait preuve d’éthique dans sa course voit ses concurrents déposer plaintes et réclamations auprès des instances sportives. C’est vrai qu’il aura fallut des croches pieds, des alliances aussi vites dénouées, des amitiés bradées au nom de l’état ou d’individus, des casseroles lourdes à porter et parfois transmises à d’autres. Enfin, il ne reste plus beaucoup d’équipiers capables d’encadrer notre champion pour l’aider à maintenir son avantage.

Cette année, les concurrents qui rejoignent la course sont de plus en plus jeunes et agressifs. Alors que va faire notre athlète qui sait que la course va prendre fin un beau jour de 2007 ?

Admettre qu’il faut transmettre le témoin et les honneurs de la fonction à d’autres ou tenter un dernier rush ?

Il est clair qu’en ce moment, la solitude doit être pesante.

08 mai 2006

Ira ou ira pas ?


C'est le porte (flingue) parole de Nicolas SARKOZY, Patrick DEVEDJIAN qui l'affirme :

Nicolas SARKOZY pourrait accepter d'aller à Matignon à condition d'avoir une très grande liberté d'action et de moyens.

"Si le président de l'UMP devait accepter la charge de Premier ministre, ce ne pourrait être que pour mener la politique qu'il croit indispensable à l'intérêt de la France. Il devra avoir une forte liberté d'action et de moyens", déclare le député UMP des Hauts-de-Seine dans Le Monde paru lundi.

En ayant recours à la technique popularisée par Jean François COPPE dans son livre « j’arrête la langue de bois » cela pourrait être traduit par :

Si Nicolas SARKOZY accepte de devenir Premier ministre, il veut que le président se consacre à la remise de décorations dans les comices agricoles et de gerbes aux monuments aux morts. Il choisira les ministres qu’il préfère et surtout éjectera tous ceux qui ont eu le mauvais goût de lui résister. Il donnera au président de la république l’ordre du jour du conseil des ministres à charge pour Jacques CHIRAC de croire qu’il dirige encore la France.

L'ancien ministre reconnaît qu'aller à Matignon serait risqué pour le président de l'UMP, qui n'a jamais caché son désir d'être candidat à la présidentielle du printemps prochain.

Nicolas SARKOZY sait parfaitement la capacité de nuisance de Jacques CHIRAC et craint par dessus tout d’être tenu comme coresponsable de ses deux mandats présidentiels.

"Quand on s'engage en politique c'est pour servir son pays sans attendre, surtout lorsqu'il connaît d'aussi grandes difficultés que le nôtre", estime Patrick DEVEDJIAN.

Si Nicolas SARKOZY refusait le poste de Premier Ministre, l’Elysée ne se priverait pas de montrer qu’il n’est pas un homme d’état apte à prendre ses responsabilité dans la tourmente !!! Vote-t-on pour quelqu’un qui se cache lorsque la situation est difficile ?

"L'intérêt personnel passe après, car il est vrai qu'être Premier ministre empêcherait Nicolas SARKOZY de démissionner du gouvernement pour engager sa campagne présidentielle".

Et oui !!! Le poste est dangereux puisque jusqu’à aujourd’hui aucun premier ministre en poste à la veille d’élections n’a jamais réussi à se faire élire Président de la République.

Même si ce « jeu » politicien ressemble beaucoup à une partie de poker et pourrait prêter à sourire, il ne faut pas oublier que le jeu s’appelle la France et ses habitants. Les français attendent et méritent mieux que ces manœuvres et coups tordus.

Alors M. SARKOZY, pourquoi ne pas accepter et nous montrer que vous êtes capable de redresser la France avant l’élection de 2007 ?

Des millions de français ne demandent qu’à voir !!!