05 mars 2010

Economie : Les grandes fortunes des familles du business français !

Alors, que le Président déplore la désindustrialisation du pays, que le chômage vient d'atteindre la barre symbolique des 10% de la population active et que Christine Lagarde vient de faire des promesses inconsidérées auprès de la Comission Européenne (qui pourraient en cas d'échec nous valoir la pire des cures d'austérité)

Il est réjouissant de constater qu'il existe encore quelques "ménages" et familles qui résistent plutôt bien à la crise !

" Ils sont frères et sœurs, pour d'autres il s'agit d'un père, d'une mère, de leurs enfants ou encore d'une myriade d'oncles et tantes, de cousins plus ou moins éloignés. Leur point commun ? Ils possèdent des pans entiers de l'économie française en étant actionnaires de ces grandes entreprises et en en actionnant leurs manettes. En coulisses ou en occupant les plus hautes fonctions managériales. Découvrez ces puissantes familles du business français" - Ecrit le Journal du Net

L'expression moderne : "Familles du business français" nous rappelle une autre appellation, issue des années 30 : "les deux cent familles"

L'expression "deux cents familles" désignait les deux cents plus gros actionnaires (sur près de 40 000) de la Banque de France pendant l'Entre-deux-guerres. Avant la réforme de 1936, ils constituaient l'Assemblée générale de la Banque de France.

C'est Edouard Daladier, alors Président (Radical) du Conseil qui a lancé le slogan en 1934 : " Deux cents familles sont maîtresses de l'économie française et, en fait, de la politique française. Ce sont des forces qu'un État démocratique ne devrait pas tolérer, que Richelieu n'eût pas tolérées dans le royaume de France. L'influence des deux cents familles pèse sur le système fiscal, sur les transports, sur le crédit. Les deux cents familles placent au pouvoir leurs délégués. Elles interviennent sur l'opinion publique, car elles contrôlent la presse"

Dans La Banque de France au mains des 200 Familles (Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, 1936), Francis Delaisi recensait ces 200 familles, parmi lesquelles :

Famille Caruel de Saint-Martin (Manufacture de Tabacs) - Famille Darblay (Industrie) - Famille Davillier (Banque) - Famille Fould (Banque) - Famille Gradis (Commerce) - Famille Hottinguer (Banque) - Famille Lazard (Banque) - Famille Louis-Dreyfus (Négoce de grains) - Famille Mallet (Banque) - Famille Mirabaud (Banque) - Famille Petiet (Industrie, UCPMI) - Famille Raphaël (Banque) - Famille Robillard (Manufacture de Tabacs) - Famille Rothschild (Banque) - Famille Schlumberger (Industrie) - Famille Schneider (Industrie) - Famille Stern (Banque) - Famille Vernes (Banque) - Famille Wendel (Industrie) - Famille Worms (Banque, Armement naval) - Source Wikipedia

Des noms qui sonnent encore à l'oreille, pour certains ! et dont les héritiers d'aujourd'hui, continuent à engranger quelques bénéfices ....

Mais qui sont aujourd'hui "ces puissantes familles du business français" qui détiennent une grande partie de l'activité économique du pays ?

Extraits de la liste du JDN

Le top Ten

Famille Muliez : Auchan, Boulanger, Décathlon, Electro Dépôt, Flunch, Kiabi, Kiloutou, Leroy-Merlin, Norauto, Saint Maclou...

Selon Bertrand Gobin, journaliste référence sur la famille Mulliez, le groupe Mulliez, comme on appelle improprement la galaxie de la fratrie, est le premier acteur non coté de l'économie française, avec un chiffre d'affaires annuel cumulé de plus de 60 milliards d'euros.

Fortune en 2009 : 15 milliards €

Famille Louis Dreyfus : " ... / ... Le groupe familial de négoce de produits agricoles et d'énergie, pèse, selon les auteurs d'une biographie de Robert Louis-Dreyfus, la bagatelle de 25 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Impossible d'en savoir plus, le groupe propriétaire de Louis-Dreyfus fondé il y a 150 ans ne publie jamais ses chiffres.

Fortune en 2009 : 7 milliards €

Famille Dassault : Est propriétaire à 100% de Groupe industriel Marcel Dassault, une holding aux multiples participations en France : Dassault Aviation et Thales, le groupe Socpresse. ... / ... Les Dassault sont également présents dans les laboratoires Biomérieux, les cinémas Gaumont, Veolia Environnement, Téléperformance ou encore Electricité et eaux de Madagascar. En tout, on retrouve leurs capitaux dans 28 sociétés, elles-mêmes actionnaires de nombreuses autres.

Fortune en 2009 : 4,7 milliards €

Famille Moulin : Elles étaient deux veuves à se disputer l'héritage de leur ancêtre Théophile Bader, fondateur des Galeries Lafayette. En 2005, c'est finalement Ginette Moulin qui a emporté la mise face à Léone Meyer. Elle est ainsi parvenue avec sa famille à monter à hauteur de 100% du capital du groupe : Les magasins BHV, 50% de l'enseigne Monoprix et 50% du groupe Laser. Le tout pour un chiffre d'affaires global de 5 milliards d'euros en 2008.

Fortune en 2009 : 2,3 milliard €

Famille Besnier : Bridel, Lactel, Président, Société, Valmont, ... Chiffre d'affaires global de 8,5 milliards d'euros, dont la majorité réalisée à l'étranger. Le groupe Lactalis ne publie plus ses comptes depuis 2001.

Fortune en 2009 : 2,2 milliards

Famille Courtin-Clarins : Fin 2008, la famille Courtin-Clarins a dit adieu à la bourse. Lassés des rumeurs de marché, de l'impatience des actionnaires, les deux fils du fondateur du spécialiste des produits de beauté ont mis plus de 800 millions d'euros sur la table pour racheter les 30% publics du capital de l'entreprise.

Fortune en 2009 : 2 milliards €

Famille Bouygues : TF1 et Bouygues Telecom, et bien sûr son activité historique, le BTP. Et au cœur de cette machine, deux hommes : Martin Bouygues, PDG et ami proche de Nicolas Sarkozy, et son frère Olivier Bouygues, directeur général délégué.

Tous deux, via leur structure SCDM, possèdent 19,1% du groupe. Un groupe qui a réalisé en 2008 plus de 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires et gagné la bagatelle de 1,5 milliard d'euros.

Fortune en 2009 : 1,9 milliard €

Famille Decaux : Numéro 1 mondial du mobilier urbain et (arrêts de bus...), numéro 1 européen de l'affichage grand format, numéro 1 mondial de la publicité dans les aéroports et également numéro 1 mondial des vélos en libre-service. Vélib à Paris ou Vélov à Lyon ... / ... la famille Decaux détient également 70% de l'entreprise via JC Decaux Holding.

Fortune en 2009 : 1,7 milliard €

Famille Ricard : " ... / ... Aujourd'hui, Pernod-Ricard compte parmi ses marques la vodka Absolut, les whiskies Chivas, Jameson, Clan Campbell, mais aussi le Malibu... Tout cela permet au groupe d'occuper alternativement la place de numéro 1 ou numéro 2 mondial des spiritueux et de réaliser un chiffre d'affaires supérieur à 7 milliards d'euros.

Et si Patrick Ricard a récemment lâché les manettes de la direction générale, il demeure président du conseil d'administration. Un conseil où l'on retrouve également Alexandre Ricard (représentant de la SA Paul Ricard) et Danièle Ricard. La famille possède 14,28% du groupe.

Fortune en 2009 : 1,7 milliard €

Famille Peugeot : " La famille possède 30,3% de l'entreprise et truste les sièges au conseil de surveillance du groupe. On y trouve Thierry Peugeot, président, Jean-Philippe Peugeot, vice-président, Robert Peugeot et Roland Peugeot. A noter que Jean-Philippe préside le comité stratégique, dont Thierry est membre "

Fortune en 2009 : 1,6 milliard €


Moins de 1 milliard €

Famille Descours
Fortune en 2009 : 900 millions €

Famille Desseigne-Barrière
Fortune en 2009 : 692 millions €

Famille Wendel (Ernest Antoine Sellières)
Fortune en 2009 : 568 millions €

Famille Seydoux
Fortune en 2009 : 534 millions €

Famille Michelin
Fortune en 2009 : 402 millions €

Famille Bonduelle
Fortune en 2009 : 261 millions €

Les chiffres d'estimation des fortunes correspondent aux fortunes professionnelles des familles, c'est-à-dire à la valorisation de leurs parts dans leurs entreprises, et proviennent du classement 2009 des fortunes de France de Challenges.

1 Gérard Mulliez et sa famille
2 Bernard Arnault
3 Liliane Bettencourt et sa famille
4 Bertrand Puech et famille Hermès
5 Famille Louis-Dreyfus ... / ...

Classement que nous vous conseillons, puisqu'il liste avec précision sur 10 pages de 50 noms les montants et activités des heureux élus ! Tout comme nous vous conseillons l'enquête : "Ces entreprises familiales leaders de leur secteur" du JDN

Il est bon de préciser que la majorité de ces grandes fortunes ne sont pas soumises à l'ISF puisque ne résidant pas en France ou utilisant la technique des "holdings"

ISF que la présidente du Medef, Laurence Parisot, jugeait en 2008 qu'il serait: "sain" de supprimer... / ... Plus j'observe ce qui se passe dans notre pays, plus je vois que cet impôt, qui a une valeur symbolique très forte, est en réalité une catastrophe économique ... / ... " et de conclure par : "Comment voulez-vous qu'on puisse continuer à créer des entreprises, à investir dans des entreprises si nous n'avons plus le capitaliste prêt à risquer son argent dans une entreprise ? "

Et dire que ces martyrs n'ont obtenu que le bouclier fiscal pour adoucir leurs souffrances (du moins ceux domiciliés en France)

Jean Arthuis sur son blog écrit d'ailleurs à ce sujet : "... / ... Contrairement à ce que nous pensions au moment du vote, son application suscite injustices si choquantes qu'elles le condamnent. ... / ... Le bouclier fiscal, outre ses incohérences, devient un amplificateur de défiscalisations et autres opérations d’optimisation fiscale. Cette dérive contredit la volonté qui avait présidé à la mise en place de ce fameux bouclier. Il est évident que les conséquences sont tout à fait abusives et injustifiables ... / ... "

Il devrait en parler à l'Elysée ou au Ministère des Finances ....



Crédit et copyright photo
Challenge




04 mars 2010

Politique industrielle de la France : Le triomphe du docteur COUE et de l'art abstrait !

Nicolas Machiavel écrivait : "Car il faut faire tout le mal d'un coup afin que moins longtemps le goûtant, il semble moins amer, et le bien petit à petit afin qu'on le savoure mieux"

A bien y regarder, on pourrait trouver dans ce propos, de profondes similitudes avec un autre Nicolas qui lui, s'il n'écrit pas, semble passer son temps à essayer de mettre en pratique les enseignements du grand théoricien de la politique, de l'histoire et de la guerre qu'était Machiavel !

Sauf que la date du "bien petit à petit afin qu'on le savoure mieux" n'est nulle part annoncée, et que la seule hypothèse de bonheur promise au français par l'Elysée est un ... deuxième mandat pour son locataire !

Et dans ce domaine, le Chef de l'Etat excelle.

" L'Elysée a déjà fait son deuil des prochaines élections régionales, écrivent Les Echos : " ... / .... Si l'on en croit les sondages, le dispositif ne sera pas suffisant pour reprendre aux socialistes leurs bastions régionaux au soir du second tour. ... / .. Pour justifier l'échec final, l'argumentaire est déjà prêt : les Français qui aiment les contre-pouvoirs souhaitent conserver les socialistes dans les exécutifs territoriaux. ... / ... Pour autant, Nicolas Sarkozy devrait chercher à la tenir le plus longtemps possible, ne serait-ce que pour permettre aux sondages de l'installer comme candidat incontesté à sa réélection en 2012. Si les têtes de listes réalisent de bons scores, devant le PS, avant de s'incliner au second tour. Le président aura alors davantage d'arguments pour poursuivre son cap. ... / ... " - Source Les Echos

Le problème, c'est que pendant qu'on ourdit dans les allées du pouvoir, pour le conserver, les victimes de ce "petit jeu" du Prince, sont les français, à qui il va falloir continuer, à en faire payer le prix fort.

Les retraites justement !

"Le signal donné par Nicolas Sarkozy lors du sommet social du 15 février est très clair : avec ou sans régionales, la réforme des retraites est lancée, elle constituera le dossier prioritaire de 2010".

Il est néanmoins bon de rappeler comme l'écrivent Cécile Duflot et Pierre Pierre Larrouturou dans Rue89 que : "On ne pourra pas sauver les retraites si on ne parvient pas à lutter radicalement contre le chômage et la précarité. Hélas, presque trois ans après leur arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy et François Fillon n'ont engagé aucune réforme pour lutter contre le chômage et la précarité. Le total des inscrits à Pôle emploi a augmenté de 800 000 en dix-huit mois, mais le gouvernement semble se moquer totalement de cette question. Ce silence en dit long sur les priorités de l'équipe au pouvoir. Le chômage et la précarité sont au cœur de la crise dans laquelle s'enfonce notre pays : que l'on parle du dossier des retraites, de l« 'intégration des jeunes de banlieue » ou de la défiance de plus en plus grande des citoyens vis-à-vis des politiques, on en revient toujours au lancinant problème du chômage ... / ... "

Au fait quoi de neuf sur le front du chômage ?

" Le ministre du Budget Eric Woerth a estimé mercredi sur France Inter que la baisse du chômage n'interviendrait pas avant le 2e semestre 2010 car "c'est long d'inverser ces courbes" ... / ... "On est revenus dans une logique de croissance faible" avec "entre 1,2 et 1,4% selon les estimations", ce qui n'est "pas si mal pour une sortie de crise, mais c'est pas suffisant pour recréer de l'emploi" - Source Le Point

Quels en sont les chiffres actuels

Le Parisien

" Le nombre de chômeurs indemnisés par l'assurance chômage ou par l'Etat a atteint 2,568 millions en janvier, soit 14,5% de plus qu'en janvier 2009, selon des chiffres diffusés mardi par Pôle emploi, tandis que le nombre d'inscrits augmentait davantage (+16,4%). Fin janvier, en incluant les personnes en activité réduite (catégories A, B et C), le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi a atteint 3,865 en métropole et 4,103 avec les départements d'outre-mer.

... / ... Toutes allocations confondues, y compris chômage, formation et préretraites, le nombre de personnes indemnisées par Pôle emploi a augmenté de 0,3% sur un mois et s'inscrit en hausse de 15,5% en un an pour atteindre 2,767 millions, contre 2,39 millions en janvier 2009. En forte hausse sur un an, le nombre de bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisée (CRP) a atteint 73.300 en janvier et celui des bénéficiaires du Contrat de transition professionnelle (CTP) s'est élevé à 14.000. Ils sont comptés comme stagiaires de la formation professionnelle ... / ... "

AP/Yahoo

" Le taux de chômage en France métropolitaine s'établissait à 9,6% de la population active au 4e trimestre 2009 (10% en incluant les DOM), soit une hausse de 0,5 point par rapport au trimestre d'avant, selon les chiffres rendus publics jeudi matin par l'INSEE. Selon l'institut, la France retrouve ainsi son niveau de chômage d'il y a dix ans, en 1999 et comptait au quatrième trimestre 2009 plus de 2,7 millions de chômeurs.

En clair, la France manque d'emplois et surtout, d'entreprises capables d'en proposer !

Car la situation est grave : "45% des 2 millions d'emplois détruits en France entre 1980 et 2007 sont imputables à la mondialisation. C'est la conclusion à laquelle a aboutit une étude réalisée par le Ministère de l'économie ... / ... Parmi les autres facteurs, l'externalisation, c'est à dire le transfert d'emplois de l'industrie vers le secteur des services aux entreprises, expliquerait la perte de 500 000 emplois industriels (25%) Tandis que les gains de productivité seraient responsables de 30% des pertes d'emploi" Source Alternatives Economiques

Mais notre Chef de l'état, celui qui "aime les usines" a un plan !

"... / ... Pour restaurer la base industrielle de la France, le gouvernement prône d'abord une politique de filière. Parce qu'il faut une relation plus équilibrée entre les donneurs d'ordres et les sous-traitants, loin d'une relation de «dominants à dominés» monnaie courante aujourd'hui. La mise en place de fonds d'investissement sectoriels pour les filières les plus stratégiques -numérique, énergie, transport, pharmacie ... / ... ainsi que la localisation en France des outils de production ou de recherche. "Il n'est pas normal que BMW produise près des trois quarts de ses voitures en Allemagne et que Renault n'en produise que 25 % en France", aime à citer en exemple Christian Estrosi.

Sur le milliard d'euros dédié aux états généraux dans le cadre du grand emprunt, 185 millions d'euros ont d'ailleurs été prévus afin d'accorder des avances remboursables aux entreprises désireuses de réinvestir en France. Une enveloppe de 500 millions pour des prêts à taux bonifiés pour les investissements verts est aussi prévue dans ce cadre.

En matière d'innovation, une pérennisation de la forme actuelle du crédit impôt recherche - au moins pour les PME - serait annoncée aujourd'hui. Le CIR pourrait en outre être étendu aux dépenses de normalisation, brevets et prototypes. Une idée qui remporte un soutien quasi unanime. À un détail près, son coût : environ un milliard d'euros ... / ... " - Source Le Figaro

Le tout bien entendu sans avoir la moindre idée du temps qu'il faudra pour que ces mesures prennent effet et surtout, il faudra comme le fait remarquer Le Figaro convaincre notre partenaires européens : "Du temps, il en faudra également un peu pour mener une ­action volontariste au niveau européen, afin de convaincre les États membres de la nécessité de mener une politique industrielle commune"

Ce que confirme Challenge : " ... / ... Mais les recettes ne peuvent pas être les mêmes que dans les années 1960. La construction européenne interdit désormais aux Etats d'accorder des subventions à leurs industries, comme l'ont fait les grands plans gaullistes et pompidoliens ... / ... "

Par contre, pas un mot sur les : " .... / ... plus de 25 milliards d'euros d'exonérations de charges sociales sur les bas salaires qui bénéficient aujourd'hui essentiellement au secteur tertiaire, et notamment à la grande distribution et aux cafés-restaurants, secteurs en rien menacés de délocalisations ... / ... " - Source Les Echos

En gros, devant une situation gravissime, on nous propose : Machiavel pour la politique, l'art abstrait pour les solutions économiques et surtout : La méthode COUE pour le reste !

Maintenant, à vous de voir si l'hypothèse : "Si les têtes de listes réalisent de bons scores, devant le PS, avant de s'incliner au second tour. Le président aura alors davantage d'arguments pour poursuivre son cap" correspond à vos attentes et votre idée du futur.

Pour ce faire : Rendez-vous les 14 et 21 mars devant les urnes !

03 mars 2010

C'est nouveau et ça vient de sortir : Nicolas Sarkozy aime les fonctionnaires !

Qu'est ce qu'il ne faut pas faire ou dire pour retrouver un peu d'estime voir de confiance auprès des français ! C'est en gros ce que doit se dire Nicolas Sarkozy notre Président.

Du fin fond de ses 35 à 36% de popularité, fort de ses résultats ( Economie en berne, chômage au plus haut ), il n'a qu'une angoisse : Un conflit social dans lequel serait impliquée la fonction publique dans son ensemble !

Bien qu'on soit loin des déclarations du candidat en 2006 à Périgueux (6 octobre 2006) où il disait : “chercher à opposer les salariés du secteur public et du secteur privé est dangereux. Chercher à faire des fonctionnaires les boucs émissaires de la faillite des politiques dont ils ne sont en rien responsables est indigne. Chercher à faire passer les fonctionnaires pour des privilégiés est injuste

Il a essayé, mardi, à Laon de retrouver sa verve pré électorale !

" ... / ... Soyez fiers d’être fonctionnaires», a dit Nicolas Sarkozy aux personnels de la mairie de Laon, où il est venu visiter le service des passeports biométriques. Selon lui, «on ne parle pas bien des fonctionnaires. On ne respecte pas assez vos compétences. On ignore les difficultés qui sont les vôtres», a-t-il affirmé ... / ... " - Source Libération

Et oui, vous ne rêvez pas, c'est le même qui déclarait en 2007 :

" ... / ... Dans mon esprit, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux ne peut être que la conséquence de la redéfinition des missions et du changement de méthodes et d'organisation" ... /... Nous irons plus loin au fur et à mesure de l'avancée des réformes" ... / ... "le rythme de diminution des effectifs de l'Education nationale sera fonction des progrès réalisés dans la remise à plat des programmes et des rythmes scolaires, qui est nécessaire à l'équilibre de nos efforts"

Et surtout : "le même effort doit être consenti par les collectivités territoriales" - Source Nouvel Obs dont sont issus les fonctionnaires territoriaux à qui il demandait hier d'être : "fiers d’être fonctionnaires"!

Le problème, c'est que discours ou pas, la situation n'a pas changé depuis 2007 et : "les fonctionnaires sont inquiets face à la suppression d’emplois (non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite), la poursuite de la RGPP (révision générale des politiques publiques) avec la fusion de certains services, la réforme de la mobilité ou celle de leur retraite ... / ... "

Car si le Chef de l'Etat a essayé de se montrer "câlin" à l'égard de la fonction publique territoriale (déficits obligent ?), il n'a pas changé de route malgré ses arguments "Churchilliens" (Du sang, de la sueur et des larmes) : "J’ai bien conscience de tous les changements qu’on vous impose. C’est normal que cela crée du stress et de l’inquiétude" et leur promet (après tout que valent les promesses) de : "revaloriser" leur travail, rendre moins difficiles les concours dans la fonction publique, revoir le système de notation ... / ... "

Et d'ajouter avec le plus grand sérieux : "Aujourd’hui, quelqu’un dont le poste est supprimé n’a aucune protection. Ce que nous avons mis en place, c’est un système où il y aura trois propositions qui tiennent compte de votre famille, de l’endroit où vous habitez, de vos compétences. C’est beaucoup plus protecteur. Moi, je souhaite davantage de mobilité"

Mais les fonctionnaires ont de la mémoire et ne risquent pas d'oublier les propos peu "câlins" de l'un de ses principaux ministres, Eric Woerth ; “Si la personne refuse, c’est qu’au fond elle n’a plus envie de travailler dans l’administration. Il n’y a pas de raison que l’administration continue à ce moment-là à la payer

Il n'ont pas non plus oublié l'interview satisfaite du même Woerth dans laquelle il déclarait à propos de la fonction publique : "Nous l'avons tenu et même dépassé puisque nous sommes à 15 479 suppressions de postes exprimés en équivalent temps plein travaillé. C'est mieux qu'en 2006, année durant laquelle 9 500 postes avaient été supprimés" - Source Slovar

Quelles réactions à ce dernier show du Président ?

Extrait de l'article du Nouvel Obs : Les réactions au discours de Sarkozy sur la réforme de la Fonction publique

Syndicats

Anne Baltazar, secrétaire générale des fonctionnaires FO : "Il faut un arrêt des suppressions d'emplois aveugles de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), il faut qu'ils se calment, ils vont trop vite, trop loin, les agents sont déboussolés ... / ...

Jean-Marc Canon, secrétaire général des fonctionnaires CGT : "Au-delà de la déclaration sur le fait qu'il faut être fier d'être fonctionnaire, il y a bien ce décret sur la mobilité, qui correspond une politique dogmatique de réduction du nombre d'emplois"

Bernadette Groison, secrétaire général de la FSU : "C'est un discours angélique, mais c'est une chose que de dire aux fonctionnaires qu'ils sont formidables et une autre de continuer à supprimer un poste de fonctionnaire sur deux, ce qui revient à une non-reconnaissance du travail effectué... / ...

Les politiques

Razzy Hammadi, secrétaire national du PS aux Services publics : "Le nouvel exercice d'autosatisfaction de Nicolas Sarkozy sur la fonction publique ne remplacera pas les enseignants, les policiers et les gendarmes dont les postes ont été supprimés ... /...

Roland Muzeau, porte-parole des députés communistes, Républicains et du Parti de Gauche : "Le vibrant hommage aux personnels des services publics" rendu par le président a "tout du baiser de Judas". "Au delà des paroles, les choix du président de la République et de sa majorité de droite ne souffrent d'aucune ambigüité. Le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la possibilité désormais effective de procéder à des licenciements dans la fonction publique, le refus d'engager les personnels d'éducation nécessaires pour assurer la sécurité des élèves dans les collèges, sont clairement revendiqués".

Olivier Carré, secrétaire national UMP en charge de la Fonction publique : "Le Mouvement Populaire salue les propos du chef de l'Etat (...) à la logique de la quantité, le président privilégie la logique de la qualité, qualité de vie professionnelle pour les fonctionnaires et qualité du service pour les usagers". Et de terminer son communiqué par la phrase suivante : "Le Mouvement Populaire est ouvert au dialogue avec tous les agents des trois fonctions publiques ainsi que leurs représentations syndicales"

Il faut dire que : "début septembre, cinq syndicats ont annoncé une journée d'action le 23 mars, portant sur les retraites, mais aussi sur l'emploi, le pouvoir d'achat et les services publics" - Source Le Point

Ce qui laisse à penser que si, comme le chantaient les Rita Mitsuko : "les histoires d'amour finissent mal en général" celle entre le Président et les fonctionnaires est dans la phase ... terminale !

02 mars 2010

Prescription des délits financiers : Une démocratie exemplaire qu'il disait !

A l’université d’été du Medef, en 2007, Nicolas Sarkozy évoquait et demandait la dépénalisation du droit des affaires. Il faut dire que cela faisait longtemps que le MEDEF faisait pression dans ce sens

"La pénalisation de notre droit des affaires est une grave erreur. Comment faire un calcul économique quand on ne sait pas à l’avance comment la réglementation va s’appliquer, quand on ne sait pas ce qu’on peut raisonnablement attendre des juges [...] quand le risque financier lié à l’incertitude juridique se double de plus en plus d’un risque pénal ?"

Propos qui faisaient réagir immédiatement les magistrats

"J'ai le sentiment que le gouvernement est partisan d'une justice à deux vitesses et d'une politique à deux vitesses. Nous avons d'un côté une répression accrue pour les délinquants ordinaires et, de l'autre, une impunité proclamée ou promise pour les délinquants en col blanc. C'est triste mais cela correspond au climat politique actuel ... / ... " déclarait, de son côté, Serge Portelli, vice-président du Tribunal de Paris, président de la 12e Chambre correctionnelle - Source Nouvel Obs

Fidèle à ses paroles, le chef de l'état mettait la "machine" en route

Le 27 février 2008 : "... / ... un groupe de travail, présidé par le haut magistrat Jean Marie Coulon, était chargé de plancher sur le sujet très controversé de la dépénalisation du droit des affaires. Le groupe de travail a remis son rapport le 20 février dernier à la ministre de la justice, Rachida Dati ... / ... A l’occasion d’un déplacement au tribunal de commerce de Paris le 6 septembre 2007, Nicolas Sarkozy avait affirmé son souhait d’en finir avec une « pénalisation à outrance » du droit des affaires ... / ... En revanche, pas question de dépénaliser les infractions les plus graves. Il s’agit de maintenir en l’état « le socle du droit pénal des affaires », composé des principaux délits financiers, à savoir l’abus de biens social, l’abus de confiance, l’escroquerie ou encore le faux en écritures comptables. Quant au délit d’initié, il serait plus sévèrement puni avec une peine de 3 ans d’emprisonnement, contre 2 actuellement ... / ... " - Source Net PME

Bilan de ces travaux et promesses ?

On peut lire ce matin le texte suivant : "Le nouveau code de procédure prévoirait que tout délit serait prescrit - c'est-à-dire considéré comme trop ancien pour être poursuivi - six ans après la date où l'infraction a été commise, et ce "quelle que soit la date à laquelle elle a été constatée", lit-on dans l'avant-projet auquel Reuters a eu accès.

Si ce point était adopté, ce serait un changement révolutionnaire dans la justice pénale française.

... / ... Si la nouvelle règle proposée avait été en vigueur, il aurait été impossible, par exemple, de poursuivre l'affaire des ventes d'armes à l'Angola (survenue en 1993, dénoncée en 2000), et nombre d'autres affaires de corruption.

Il est à noter qu'il aurait été également impossible de poursuivre nombre d'autres affaires de corruption comme celles : "ayant visé la mairie de Paris ou le dossier des marchés publics d'Ile-de-France" - Source Le Monde

La règle actuelle est due au fait que les délits financiers sont des délits cachés et ne sont découverts le plus souvent que de longues années après les faits, par exemple à l'occasion d'un changement de majorité dans une municipalité, ou un audit de comptes publics ou privés par des spécialistes." - Source Yahoo/Reuters

Merci qui et pour qui ? Car, dans le même temps, le tout sécuritaire du gouvernement fait rage !

" ... / ... Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, a jeté un pavé dans la mare en révélant, dans le JDD du 20 décembre, que le nombre officiel de gardes à vue est minoré de 20 à 30%, la plupart des infractions liées au Code de la route n’étant pas comptabilisées.

Au lieu des 578.000 personnes en garde à vue recensées en 2008, "on arrive à 750.000, ce qui est beaucoup, d’autant que la plupart ressortent sans aucune poursuite", déclarait Jean-Marie Delarue dans nos colonnes. Fin janvier, c’est un chiffre noir encore plus important, 900.000 gardes à vue, qui est lancé par le journaliste Matthieu Aron dans son livre Gardés à vue (Les Arènes), avec les mêmes arguments ... / ... "

Fort de ces informations, vous pourrez constater le sommet d'équité entre le citoyen lambda et les élites politiques et économiques. Et, surtout, obtenir la preuve qu'une démocratie exemplaire en marche !

01 mars 2010

Le feuilleton des régionales - Acte 4 : L'UMP devrait perdre l'Alsace et la Corse !

Si l'on exclut la région Languedoc Roussillon, où la liste FRECHE est devenue autonome, le PS et ses alliés de gauche devraient bien réaliser le "grand chelem" aux élections régionales de mars.

Si plus personne ne croit aux déclarations "méthode COUE" du "gentil" Xavier Bertrand, qui annonce : "que son parti allait progresser "en nombre de conseillers régionaux et aussi en terme de régions".

A l'Elysée, on commence à vraiment prendre les choses au sérieux en ce qui concerne, notamment, la défaite programmée des ministres candidats !

Le Président de la République vit, dit-on de plus en plus mal, l'idée d'une déroute électorale, surtout en Ile de France, siège de son futur "Grand Paris"

En effet, Nicolas Sarkozy vient de convoquer Valérie Pécresse, la tête de liste UMP pour la région IDF au fait que : "beaucoup, dans son camp, pronostiquent un naufrage. Au point que l’Elysée a décidé de reprendre les choses en main. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est convoquée mardi dans le bureau de Nicolas Sarkozy, en compagnie de Claude Guéant, Xavier Bertrand, Frédéric Lefebvre, mais aussi des huit têtes de listes départementales, de Rama Yade et de Roger Karoutchi, ex-rival de Pécresse à la primaire francilienne.

... / ... Mais dans son propre camp, beaucoup pensent que la candidate est "dépassée par les événements". "Ce n’est plus une campagne électorale, c’est un chemin de croix, torpille le député UMP Eric Raoult. Toutes les erreurs ont été accumulées. Valérie Pécresse est sans doute une bonne candidate pour l’Ouest parisien bourgeois, pas pour le reste de la région. Son projet autiste est complètement décalé par rapport aux attentes des gens." Raoult est le seul à parler aussi ouvertement. Mais en "off", les propos vont souvent dans le même sens. "Pécresse n’a pas la bonne méthode, accuse un élu ... / ... " - Source JDD

Gros sujets d'angoisse : la possible perte des bastions régionaux de la majorité présidentielle : L'Alsace et la Corse. Or, les derniers sondages (qui confirment jour après jour la tendance) indiquent que ces deux régions ont toutes les chances de basculer à gauche en mars prochain

Région Alsace : CSA publié lundi 1 er Mars 2010 par le Parisien-Aujourd'hui en France

Les listes d'union dirigées par le PS obtiendraient 46% des voix au second tour contre 41% à celles de l'UMP, dans le contexte très vraisemblable d'une "triangulaire" imposée par le Front national.

La gauche est créditée d'une victoire avec 55% des voix contre 45% à l'UMP dans l'hypothèse d'un duel.
Les listes socialistes menées par Jacques Bigot, président de la Communauté urbaine de Strasbourg, arriveraient en tête de la gauche au 1er tour avec 19% des voix, devant celles d'Europe Ecologie de Jacques Fernique, créditées de 15% des suffrages.

Le sénateur UMP Philippe Richert se placerait toujours en tête le 14 mars avec 33% des voix pour ses listes. L'extrême droite totaliserait 17% des voix au premier tour, dont 12% pour le Front national mené par Patrick Binder.


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Un autre sondage Ifop publié le 3 février par Paris Match et le journal L'Alsace prédisait une arrivée en tête des écologistes au premier tour et leur victoire au second dans une triangulaire. Selon ce sondage, Philippe Richert l'emportait en revanche au second tour si la liste de gauche était menée par Jacques Bigot. L'extrême droite était alors créditée de 15%. Les cartes du jeu politique ont été rebattues en Alsace, région ancrée à droite depuis des décennies, avec la mort brutale en août dernier du président du conseil régional Adrien Zeller, présenté comme charismatique et atypique. Source Yahoo/Reuters

Région Corse : OpinionWay pour Le Figaro, LCI, RTL et Corse Matin

Une liste d'union entre le Parti socialiste, le Parti radical de gauche et les divers gauche remporterait 32% des suffrages, devant celle de l'UMP (29%) si les listes du Front de gauche, de Femu a Corsica et Corsica Libera se maintiennent toutes trois au deuxième tour.

Si le Parti socialiste, emmené par Paul Giacobbi, fait alliance avec les divers gauche et Femu a Corsica, son score bondit à 41%, contre 33% à l'UMP, 12% pour la liste du Parti radical de gauche conduite par Emile Zuccarelli et 14% pour le Front de gauche.


Dernière hypothèse: si le deuxième tour oppose trois listes, celle de toute la gauche réunie, celle de l'UMP et celle des deux listes nationalistes, la gauche l'emporterait avec 45% des voix, contre 33% à la droite et 22% aux listes Corsica Libera et Femu a Corsica.
... / ... Le sondage a été réalisé du 24 à 26 février auprès de 1.001 personnes inscrites sur les listes électorales de Corse, interrogées au téléphone ou à leur domicile - Source Yahoo/Reuters

Les derniers espoirs de l'UMP se reportent donc sur la région centre ou Hervé Novelli, le monsieur TVA à 5,5% pour la restauration et des auto entrepreneurs à 400 € par mois, vient de lancer sa "ferme célébrité" : Novelli TV.

Si l'impétrant affichait sa sérénité au travers d'un sondage au début du mois de février, le donnant largement en tête au premier tour devant le candidat socialiste sortant, un récent sondage, commandé cette fois-ci par le Parti socialiste, annonce une large victoire pour la gauche au second tour - Source Libération

De bonne augure pour la gauche ! A moins que les listes Europe Ecologie ne viennent offrir quelques résultats à la majorité présidentielle comme l'explique Cécile Duflot : "... / ... Le sujet aujourd'hui, c'est que des présidents socialistes sont un peu méprisants, voire très sûrs d'eux et un peu hégémoniques". Evoquant l'hypothèse de triangulaires qui pourraient voir le jour en Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes ou Bretagne, Mme Duflot a déclaré que "ce sera de la responsabilité des socialistes, c'est eux qui ont rendu publique - pour certains d'entre eux - leur volonté de ne pas faire d'accord avec Europe Ecologie ... / ... "- Source Le Figaro

Il serait temps que Madame Duflot comprenne que pour faire un accord électoral, il faut des convergences de programmes. Convergences qui exigent des concessions des diverses parties ! Or, Europe Ecologie qui campe sur ses certitudes a cru que le score du PS au européennes se reproduirait, lui laissant une place de choix pour conquérir des régions !

En clair, Europe Ecologie qui anticipe un score "moyen", essaye d'en rendre responsable le PS et risque par son attitude, au pire : d'ouvrir la porte de certaines régions aux listes UMP, au mieux : de ne pas participer à l'exécutif des régions dirigées par la gauche !

Merci Madame Duflot de ne pas faire payer votre apprentissage politique aux électeurs de gauche !