08 juillet 2011

Le calvaire des poissons rouges : priorité sociale de l'UMP ?

Les conditions de vie des précaires, immigrés et homosexuels sont-elles moins difficiles que celles d'un poisson rouge ? C'est ce qu'on peut se demander en lisant la question, hautement insolite, d'un député UMP au gouvernement !

« S'occuper d'êtres humains c'est la plus belle vision qu'on puisse avoir », c'est la phrase de conclusion prononcée par Michel Zumkeller député UMP du Territoire-de-Belfort dans l'émission : Le député du jour, le 16/06/2011 sur LCP

Et quel est le bilan de cette « belle vision » ?

Il a voté pour le projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité qui a pour objet de : « (...) modifier les règles d’entrée et de séjour en France. Il a aussi pour but de renforcer les exigences en matière d’accession à la nationalité (...) » qui a donné lieu à la Loi du 16 juin 2011 dans laquelle on peut lire : « Le titre de séjour étranger malade ne pourra désormais être accordé que si le traitement n’existe pas dans le pays d’origine, indépendamment des conditions d’accès plus ou moins assurées à ce traitement (...) »

Tout comme il a soutenu le défunt CPE, contrat assorti d'une « période de consolidation » de deux ans, durant laquelle l'employeur pouvait rompre le contrat de travail, sans en donner le motif, au fait que : « (...) Nous devons regarder en face la réalité du monde du travail (...) »

On notera aussi cette question au gouvernement sur la fraude au RSA : « Ma question s'adresse à Mme Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Elle concerne la gestion de l'argent public, dans le cadre du versement des prestations du revenu de solidarité active (...) Aussi souhaiterais-je connaître les statistiques récentes concernant ces fraudes, et surtout les moyens mis en oeuvre pour y remédier. Et plus précisément, j'aimerais connaître les chiffres relevés dans le département du Territoire-de-Belfort, que j'ai l'honneur de représenter (...) »

Et s'il a signé en novembre 2010 : l’appel de 65 députés UMP sur la politique familiale dans lequel on peut lire : « (...) Le soutien de la famille et du mariage est au cœur de nos politiques publiques depuis 1945 (...) Elle ne peut pas se réduire à l’ouverture de places d’accueil pour les jeunes enfants, même si cela est nécessaire. Elle doit être plus profonde et plus cohérente (...) » il n'en a pas moins opposé son véto comme 269 de ses collègue UMP au mariage homosexuel

Donc, jusque là, un « sans faute » humaniste ! Mais, notre « visionnaire » ne pouvait pas en rester là. En effet, il lui fallait marquer de son empreinte la législature, en proposant au gouvernement, une grande cause à caractère humanitaire.

Et bien, depuis le 5 juillet 201, c'est fait, puisque notre député vient de poser une question écrite au ministre de l'agriculture. Evoquerait-il les maladies professionnelles dues aux pesticides ? un renforcement de la réglementation sur la sécurité alimentaire ? L'isolement des personnes âgées et le manque de services publics dans le monde rural ?

Roulement de tambour !

Question soumise le 5 juillet 2011: « Michel Zumkeller interroge M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur les conditions de vie des poissons dans les « boules aquariums ». À l'époque où le bien-être des animaux est un sujet plus que jamais à l'ordre du jour, il souhaite savoir pourquoi les « boules aquariums », ces boules de verre « primitives » sont encore vendues couramment à des personnes qui n'ont aucune notion des conditions optimales nécessaires au maintien des poissons d'aquariums. L'absence de filtration entraîne au mieux des changements d'eau très fréquents à partir d'eau du robinet souvent et malheureusement non déchlorée. Au bout de quelques semaines, si les poissons ont survécu, ce changement se fera uniquement lorsque l'eau du bocal deviendra nauséabonde ou lorsque les poissons piperont l'air en surface, preuve qu'il faut agir, s'il en est encore temps. En conclusion, il se demande simplement si on peut interdire la vente de ces bocaux ou « boules pour poissons » comme l'ont déjà fait certains pays européens et interdire strictement d'offrir le poisson rouge en tant que lot dans les foires et autre fêtes foraines, ceci en infraction totale avec l'article L. 214-4 du code rural. La possession de tout animal, même un poisson, doit en effet rester un acte responsable et écologiquement éducatif »

Transmis à tous ceux qui tournent en rond et vivent à plusieurs dans un appartement de quelques mètres carrés, voire insalubre ou ... dans la rue !

Bien que Bruno Lemaire, ministre de l'agriculture, n'ai pas encore apporté de réponse à cette question sociale majeure, nul doute que Lemaire Bruno, délégué général au projet de l'UMP pour 2012 aura à coeur de la faire figurer à côté des mesures de rétorsion à l'égard des assistés du RSA !

07 juillet 2011

Assemblée Nationale : Premier vrai coup de canif au cumul des mandats ?

L'écrêtement, cette technique permettant à un élu de reverser, à sa guise, le surplus de ses indemnités, au delà de de 8300 euros, vient d'être abrogé. Premier coup de canif significatif au cumul des mandats ?

De plus en plus de citoyens sont excédés par cette manie politique bien française du cumul des mandats.

Et même, si la loi a évolué sur le sujet, notamment depuis 2000 : « (...) Outre l’interdiction du cumul des mandats de député et de sénateur, le mandat de parlementaire est désormais incompatible avec l’appartenance au Parlement européen (...), ainsi qu’avec l’exercice de plus d’un des mandats suivants : conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal d’une commune de plus de 3.500 habitants (...) » Indique le site Vie Publique : « (...) il n’y a pas de limitation des mandats dans les organismes de coopération entre collectivités territoriales (communautés urbaines, de communes, d’agglomération, syndicats mixtes ou intercommunaux) (...) »


Cette situation, a créé, ce qu'un député qualifie de : « (...) petits cumulards locaux, un peu obscurs, qui sont une palanquée (...) » Or, il faut savoir qu'une indemnité est attachée à chaque mandat. Et comme le montant maximum autorisé par loi est de 8300 euros, les élus avaient pris l'habitude de reverser le surplus, suivant la technique parfaitement légale, de l'écrêtement.

Un exemple ?

Cette délibération du conseil municipal d'Issy les Moulineaux, de 2008 : « (...) Il est proposé au Conseil municipal de reverser la somme globale de 4 720 € correspondant à la quasi-totalité de la part écrêtée de l’indemnité du Maire aux conseillers (...) » suit la liste des attributaires et les montants respectifs

Cette particularité avait d'ailleurs été dénoncée par Anticor dans sa charte éthique des collectivités locales : « Non cumul et limitation des mandats et des fonctions exécutives (...) Rappelons qu’aujourd’hui, du fait du plafonnement des indemnités perçues par un élu ayant de multiples casquettes, celui-ci distribue à son entière discrétion le trop perçu à des collaborateurs, affidés etc., multipliant ainsi les risques de collusion et de corruption (...) »

« collaborateurs, affidés » et même parents, enfants ou conjoints, comme nous le rapelle Le Figaro : « (...) Patrick Balkany (UMP), qui avait fait reverser les siennes à son épouse et première adjointe, Isabelle Balkany, en 2008, alors qu'il était maire de Levallois. Ou le conseiller régional de Haute-Normandie Franck Martin, du Parti radical de gauche, également maire de Louviers et président de communauté d'agglomération, qui a fait voter le reversement de son indemnité à sa compagne, également adjointe à Louviers (...) »

Or depuis le le 28 juin à 0h30, cette technique qui permet dans certains cas de rémunérer un proche ou un ami sans s'exposer aux poursuites pour emploi fictif n'existe plus !

On doit cette abrogation à René Dosières ce député spécialiste des finances publiques et locales qui s'est illustré à de nombreuses reprises, en dénonçant les gaspillages de l'état, dont récemment, celui des rémunérations des membres des cabinets ministériels.

Ainsi, l'écrêtement a été supprimé et les sommes en question devraient rester dans le budget de la collectivité concernée, puisque : « (...) l'amendement a été adopté, à l'unanimité, (mais sans enthousiasme - voir vidéo - NDLR ) ce 5 juillet dans le texte suivant : « La part écrêtée est reversée au budget de la personne publique au sein de laquelle le conseiller territorial exerce le plus récemment un mandat ou une fonction »

Ce qui, vous en conviendrez, enlève une partie du charme du cumul des mandats. Mais repose, avec acuité, le problème du statut de l'élu local. Car, le bénévolat a ses limites, surtout dans les grandes agglomérations !

En effet, comme l'expliquait Romain Blachier Adjoint à l'Economie, au Commerce et à l'artisanat de Lyon 7e : (...) La chose me sert notamment à monter quelques opérations dans le cadre de mon mandat. En mairie d'arrondissement, on ne dispose pour ainsi dire pas vraiment de budget, ce qui est problématique pour travailler. Cela me sert aussi, avec mes indemnités, à compenser un petit peu les heures non rémunérées par mon employeur ou autres activités rémunérées que je passe à mon mandat d'Adjoint (...) »

La diversité socio professionnelle de nos élus est à ce prix. A moins de se satisfaire de voir siéger exclusivement, des professions libérales, chefs d'entreprises, fonctionnaires ou retraités, ce qui est le cas de l'Assemblée Nationale ou du Sénat

Débat démocratique et essentiel, mais qui, semble t-il, ne fait pas partie de ceux lancés pour les élections de 2012


Bibliographie
L'Internaute : Qui sont les champions du cumul des mandats ?

Crédit et copyright photo
L'Internaute

06 juillet 2011

Medef : La flexibilité « équitable » expliquée aux salariés

Savez-vous en quoi consiste la « compétitivité équitable » du Medef ? Réponse : supprimer l'horaire légal de travail, ne plus payer d'heures supplémentaires, conserver les allègements de charges et ne pas augmenter les salaires !

Au Medef, on a le chic pour éviter les mots qui fâchent au profit d'expressions nébuleuses mais ... nettement plus élégantes. Ainsi, Laurence Parisot dans sa conférence de presse du 5 juillet ne parlait pas de « flexibilité accrue » mais « d'adaptabilité » et de « compétitivité équitable »

Et oui, le mot flexibilité c'est évocateur, mais laid ! Et pourtant, c'est bien ce qu'a décrit Laurence Parisot au cours de sa conférence de presse.

Il faut savoir que dans le raisonnement du Medef, le salarié est une sorte de « partenaire » qui a d'immenses devoirs, mais doit être conscient que ses droits doivent être minimes, sous peine de voir son entreprise pérécliter.

Donc, selon Laurence Parisot : « (...) Les 35 heures continuent à faire des dégâts, notamment parce que le dispositif 35 heures a créé dans les esprits l’idée que la base horaire était devenue une finalité dans le travail. Alors que cela doit être d’abord un moyen (...) »

En clair, salariés, la dolce vita est terminée. Oubliez vos RTT, investissez-vous, autant qu'il est nécessaire, mobilisez-vous, mais ... à titre quasi gracieux !

Car, dixit Laurence Parisot : « (...) un tel mouvement doit profiter à la fois à la question du coût du travail avec une baisse de la cotisation employeurs, mais aussi profiter au salaire net des salariés, avec une baisse de la cotisation des salariés (...) »

Profiter au salaire net des salariés, mais de combien ?

Pour en connaître le montant, il est bon de se référer à une intervention du Medef, en mars 2011 : « (...) la contrepartie offerte aux salariés est expliquée par le chef de file de la délégation patronale, Patrick Bernasconi : (...) La réduction maximale de cotisation est fixée à 0,4 point. Le taux de cotisation est actuellement de 6,40% : 4% sur la part employeur et 2,4% sur la part salariale (...) La baisse prévue représente (...) 60 à 70 euros de pouvoir d’achat en plus pour un salarié (...) »

Au delà de ce pourboire, Laurence Parisot nous confie comment elle entend rénover les relations entre salariés et employeurs, dans le cadre de la « compétitivité équitable » : « (...) du point de vue de la durée du travail, cela veut dire que nous gagnerions en adaptabilité si la durée du travail devenait une durée conventionnelle. Une durée conventionnelle, cela veut dire une durée qui se négocie au niveau de l’entreprise, éventuellement au niveau de la branche. Cela, c’est un apport en souplesse qui nous rend plus compétitif ou plutôt également compétitif au sens de aussi compétitif et c’est bien de la compétitivité équitable car dans équitable, il y a le respect de chacun et notamment des salariés de nos entreprises (...) »

Revenons deux secondes à la définition de la « laide » flexibilité, proposée par la Banque de Ressources Interactives en Sciences Economiques et Sociales. Elle en définit plusieurs types, dont deux, sont bien connues des salariés

« (...) La flexibilité quantitative externe se réalise par le recours au marché du travail. Elle consiste à faire varier les effectifs de l'entreprise en fonction des besoins par le recours aux contrats de travail précaires et les licenciements. (Plus de 600 000 ruptures conventionnelles depuis sa création )

La flexibilité qualitative externe consiste à remplacer le contrat de travail par un contrat commercial plus facile à rompre. On peut citer le recours aux travailleurs intérimaires (...) » (Lire : les effectifs intérimaires sont en hausse de 17 % depuis le 1 er janvier )

Et une qui ressemble à s'y méprendre à « l'apport en souplesse » vantée par madame Parisot !

La flexibilité quantitative interne s'obtient par la variation de la durée de l'activité en fonction de la production : variation des horaires de travail, utilisation de temps partiels, annualisation de la durée du travail : les creux dans l'activité de l'entreprise sont compensés par les périodes de boom ce qui évite le recours aux heures supplémentaires plus onéreuses (...) »

Cette souplesse ne saurait bien entendu mettre fin aux allègements de charges qui : « (...) ne sont pas un cadeau. Les allégements de charges sont une nécessité. Sans ces allégements de charges, la situation de notre commerce extérieur serait bien pire encore (...) »

Résumons nous : Plus de flexibilité et de productivité des salariés cumulé au maintien des allègements de charges. Donc plus de profits à distribuer aux actionnaires ! Maintenant, pour ce qui concerne les dits salariés, ce serait à l'état de prendre en charge ou transférer sur le consommateur/salarié cette baisse de cotisation. CQFD !

On pourra regretter que Laurence Parisot n'ait pas eu le temps de de nous expliquer en quoi les 35H00 ont été si désastreuses pour les profits des entreprises du CAC 40 et ses actionnaires ?

2007 : « (...) près de 95 milliards d'euros (...) »
2008 : « (...) près de 85 milliards d'euros de bénéfices (...) »
2009 : « (...) 49,6 milliards d'euros de profits (...) »
2010 : « (...) Plus de 80 milliards d'euros de bénéfices (...) »

Entreprises qui, au demeurant, payent infiniment moins d'impôts, sur les sociétés que les PME, voir, pas du tout !

Quant aux rémunérations des dirigeants exécutifs des entreprises du SBF 120. Indice qui comprend les 120 principales sociétés cotées en France et donc celles du Cac 40, on pourra constater, que la vie n'a pas été trop dure en 2009 comme en 2010.

Mais comme le dit Laurence Parisot : « (...) La France a changé. L’Europe a changé. Le monde a changé (...) » Et c'est pourquoi, elle affirme sans rire que : « (...) Dans une telle approche globale, sans limite dans le temps, sans contrainte, nous pouvons avoir l’espérance de remplir cet objectif d’une meilleure compétitivité au service de tous (...) »

Reste à savoir la définition exacte du : Tous ... de Laurence Parisot !

05 juillet 2011

Les petits cadeaux « électoraux » du Sénat aux professions de santé ?

Mis sous pression par un lobby de syndicats de professionnels de santé, les sénateurs ont récemment supprimé un article, adopté par l'Assemblée Nationale, qui aurait permis aux mutuelles de mieux rembourser leurs adhérents !

« (...) Suivant l'avis de la commission des Affaires sociales, les sénateurs n'ont pas accordé aux mutuelles la possibilité de contracter directement avec des professionnels de santé pratiquant des tarifs raisonnables, ou se conformant à des critères de qualité. Des accords considérés comme gagnants-gagnants par la Mutualité Française car en échange d'engagements, ils profitent de la clientèle des mutuelles (...) » Ecrit la Mutualité Française

Le texte voté en première lecture par l'Assemblée Nationale : « (...) devait remettre les mutuelles sur un pied d’égalité avec les sociétés d’assurances et les institutions de prévoyance, en leur permettant de moduler les remboursements selon le professionnel de santé choisi par les adhérents (...) »

Si cette décision du Sénat a provoqué la colère de la Mutualité Française qui a fait part de son : « vif mécontentement » et du réseau Santéclair (Allianz, Maaf, MMA, MGP et Ipeca) qui affirme que celle-ci : « compromet l’avenir des réseaux de soins et nuit gravement à l’intérêt des complémentaires »

Du côté des syndicats professionnels d'opticiens, on crie victoire !

Extraits de l'article publié sur acuite.fr : « Portail des décideurs de l'optique »

« Réseaux : la plupart de vos syndicats saluent une victoire au Sénat et continuent la bataille (...) Christian Roméas, président du SynOpe (Syndicat des opticiens sous enseigne) salue « une victoire », tout comme Dr. Jean-Bernard Rottier, son homologue du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France). Alain Gerbel, président de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), se félicite aussi de l'impact de la mobilisation majeure contre cette mesure : la pétition demandant sa suppression a réuni plus de 6 000 signatures et de nombreux élus ont été alertés sur ce dossier. Le Casopi (Syndicat des centrales d'achat au service des opticiens indépendants), qui a largement relayé cette action, se réjouit également de cette première bataille gagnée (...) »

« de nombreux élus ont été alertés sur ce dossier » et de quelle façon ?

Et bien, la Fnof avait rédigé un argumentaire : « à utiliser pour expliquer/appuyer sa démarche auprès d'un député/sénateur » cet argumentaire est toujours disponible dans un des forums daté du 21 Mai 2011 du site acuite.fr

« POUR LA SUPPRESSION DE L’ARTICLE 22 DE LA PROPOSITION DE LOI FOURCADE. Contenu : Cet article modifie le Code de la mutualité. Il autorise les mutuelles à mieux rembourser les adhérents qui se font soigner par un professionnel, un établissement ou un service qui fasse partie d’un réseau de soins avec lequel ces mutuelles ont passé un accord. Origine : Voté par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen de la proposition de loi Fourcade. Initiative du député Yves Bur (député UMP du Bas-Rhin) (...) » et la Fnof de préciser en fin de texte le : « Mode opératoire » à destination des élus

1. Appeler le sénateur ou député (Monsieur le Député/Madame le Député ou Monsieur le Sénateur/Madame le Sénateur) – contacter sa permanence parlementaire. Eventuellement le rappeler s’il n’est pas joignable ou disponible. Insister pour prendre un rendez-vous téléphonique.
2. Lui exposer les raisons de votre appel en allant à l’essentiel : Il faut supprimer l’article 22 de la proposition de loi Fourcade qui lèse les professionnels, les patients en menaçant l’accès aux soins de proximité et en créant un marché captif
3. Puis revenir sur les 3 arguments principaux qui sont ceux qu’il pourra reprendre.

4. Si possible, lui faire parvenir une note qui en fasse le résumé (cf. exemple ci-joint)
5. Remplir le fichier Excel joint pour permettre un suivi de l’opération globalement (...) »

A noter quelques idées et suggestions faites par des participants au forum dont celle-ci : « il me semble qu'il faut mettre aussi comme conséquence , une perte d'emplois - c'est un point + qu'important - et il faudrait le chiffrer (...) que la profession licencie 30% des opticiens , et qu'elle n' offre plus d'emplois aux diplômés sortant tous les ans des écoles ? ça, c'est leur problème et ça les concerne »

Menaces et pressions qui ont été efficaces puisque, les sénateurs ont supprimé l'article en question.

Et même si, nous dit L'Argus de l'assurance : « (...) le texte doit encore être examiné en deuxième lecture à l’Assemblée du 6 au 8 juillet (...) » on ne pourra que constater que les sénateurs sont d'une grande « sensibilité » électorale ces derniers temps.

« Sensibilité » dont ils ont fait preuve à l'égard d'autres professions de santé (clientèle traditionnelle de l'UMP) comme nous l'apprend la Mutualité Française. On été supprimées : « (...) toutes les mesures contraignantes pour les médecins : déclaration des congés, remplacements dans les zones sous-dotées sous peine de sanctions financières, obligation pour les dentistes d'afficher le prix d'achat des prothèses (...) Concernant la taxe de 50 centimes d'euro sur les feuilles de soins papier, les sénateurs ont renvoyé le sujet aux négociations conventionnelles, qui doivent s'achever le 30 septembre (...) »

Navrant, en cette période d'austérité budgétaire qui impose à beaucoup de patients des restrictions de soins. Sensation confirmée par Valérie Segond, journaliste à La Tribune qui constate que : « (...) Décidément, cette grande proximité entre l'élu et le médecin coûte très cher au pays (...) » ... le prix d'un mandat électoral ?


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Clubic

04 juillet 2011

UMP 2012 : Travailler plus, gagner moins et payer plus d'impôts ?

L'UMP veut enterrer définitivement le « travailler plus pour gagner plus ». Ainsi l'UMP propose, en cas de réélection de supprimer l'exonération de charges des heures supplémentaires et d'offrir au Medef, la fin de la durée légale du travail !

Après la « présidence du pouvoir d'achat», l'UMP veut faire disparaître le fameux « travailler plus pour gagner plus » créé par la loi Tepa.

Problème : Les organisations d'employeurs ont manifesté un grand intérêt pour cette mesure. D'ailleurs, y quelques mois, Laurence Parisot ne déclarait-elle pas : « (...) Ce serait très, très dommage de revenir en arrière sur les mécanismes d'encouragement aux heures supplémentaires (...) »

Oui, mais pour tenir les objectifs de réduction du déficit, il faut trouver 22 milliards d'euros d'économies en 2012. Or, l'exonération des charges pour les heures supplémentaires ne suffiraient pas, d'où l'idée de supprimer les exonérations de charges directement liées aux 35 heures.

Alors, afin de ne pas faire hurler à la mort les organisations patronales, pourquoi ne pas leur offrir en échange ce qu'elles demandent depuis des années : La suppression de la durée légale du travail !

Que proposent Copé et Novelli ?

« (...) La loi ne fixerait plus qu'un cadre, la durée du travail étant définie branche par branche, ou entreprise par entreprise (la loi pourrait acter « un plancher et un plafond », note Jean-François Copé). Objectif : le relèvement de la durée travaillée, jugé essentiel par l'UMP (...) »

Ce que réclamait effectivement, Laurence Parisot le 19/01/2011 : « (...) Remplacer la durée légale du travail par une durée conventionnelle négociée dans chaque branche. Et abandonner toute référence à une durée hebdomadaire pour se focaliser sur une temporalité plus longue (mensuelle, trimestrielle ou annuelle) permettant aux entreprises d'adapter « leur temps de travail à la réalité de leur carnet de commande (...) »

En clair, permettre aux employeurs d'obtenir des négociations beaucoup plus favorables que ne le sont, celles de branches ou interprofessonnelles ! Et qui aurait pour effet de liquider la notion d'égalité entre salariés, définie par le code du travail.

Que dit-il à ce sujet ?

« (...) Le code du travail fixe des durées maximales quotidienne et hebdomadaire qui, sauf dérogation, s’appliquent à toutes les formes d’organisation du temps de travail. L’amplitude journalière est réglementée par le biais des dispositions sur le repos quotidien. S’agissant de mesures pour préserver la santé des personnels les dérogations sont très restrictives (...) » - Prud'hommes Isère

Quelles sont les durées maximales de travail ?

« (...) il existe des durées maximales au-delà desquelles aucun travail effectif ne peut être demandé. Ces durées maximales de travail s’imposent également au salarié qui cumule plusieurs emplois. Sauf dérogation, les durées maximales sont fixées à :
10 heures par jour ;

48 heures par semaine ;
44 heures en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives.


En outre, les salariés doivent bénéficier d’un repos quotidien de 11 heures au minimum et d’un repos hebdomadaire de 24 heures auquel s’ajoutent les heures de repos quotidien
» - Gouvernement

Outre le fait que la suppression de l'horaire légal du travail déplacerait le curseur des heures supplémentaires. Elle aurait aussi pour effet de faire ressurgir « l’opt-out individuel » actuellement appliqué en Grande Bretagne et contestée par la Confédération européenne des syndicats, qui permet aux employeurs de : « (...) contourner la semaine de 48 heures maximum sous certaines conditions : les travailleurs doivent signer des accords individuels d’opt-out et ils ne peuvent subir aucune pénalisation s’ils refusent de le faire (...) » Théoriquement !

En effet, nous apprennent Les Clés du Social : « (...) Les enquêtes menées par le TUC (la confédération des syndicats britanniques) indiquent que 4 millions de travailleurs britanniques travaillent plus de 48h par semaine (...) Ces enquêtes révèlent que près de 2/3 des salariés qui disent travailler régulièrement plus de 48h par semaine affirment qu'on ne leur a pas demandé s'ils voulaient déroger à la durée maximale de 48h (...) »

Mais celà suffirait-il à faire le bonheur du Medef ?

Il semble bien que non. C'est pourquoi, l'UMP se propose de satisfaire une autre revendication des organisations patronales : le transfert du financement de la protection sociale vers le contribuable, comme le laissait entendre Laurence Parisot : « (...) Est-ce qu'on peut passer une partie de ce financement du travail sur la consommation ou pas ? Est-ce qu'il faut fiscaliser beaucoup plus largement et recourir à la CSG ? C'est tout ceci qu'il faut mettre en débat avec toutes les parties prenantes (...) »

Donc, l'UMP propose : « (...) la suppression de 12 milliards de charges patronales finançant la branche famille (...) » financée par : « (...) un transfert équivalent, (...) sur trois ans, de recettes de TVA supplémentaires (1,5 point) ou de CSG (1,1 point) - Novelli. Jean-François Copé insiste, lui, sur l'intérêt d'une hausse de TVA « anti-délocalisation », en tentant de faire oublier l'appellation « TVA sociale » - Le Figaro

Et Le Figaro de conclure : « (...) Au final, cette équation pourrait changer la donne sur le temps de travail (même si l'idée de forcer les partenaires sociaux à négocier reste ambiguë), mais elle conduirait aussi à une hausse des prélèvements obligatoires de plus de 15 milliards (...) »

En résumé : Travailler plus, plus longtemps, gagner moins, payer plus de taxes et voir le chômage continuer d'augmenter. Belles perspectives !