16 mai 2009

La France soutien l'adhésion de la Macédoine à l'UE : Tintin redessine les balkans ?

"Nicolas Sarkozy a réaffirmé vendredi le soutien de la France à l'adhésion de la Macédoine à l'Union européenne lors d'un entretien avec le Premier ministre Nikola Gruevski, selon ce dernier" - dépêche AP du 15 mai 2009

Et pourtant, Nicolas Sarkozy Président de l'Union avait été très ferme sur le sujet des adhésions nouvelles : "Je trouverais très étrange qu’une Europe à 27, qui a du mal à s’entendre sur des institutions plus fonctionnelles, soit d’accord pour s’adjoindre un 28e, un 29e, un 30 ou un 31ème pays, ce qui ne ferait qu’aggraver la situation"

La Présidence français de l'union européenne : Les membres de la majorité présidentielle en parlent encore avec des sanglots dans la voix en évitant d'évoquer les quelques 190 millions d'€ (pour 6 mois) dont 90 millions sont allés aux manifestations traditionnelles de la Présidence : organisation de deux Conseils européens, neuf sommets avec les pays tiers, 35 conseils des ministres européens. Ainsi que le coût des manifestations organisées à l’initiative propre de la France et de ses différents ministères s’élèvant à 80 millions d’euros. Quant aux 20 millions restants, ils correspondaient, notamment, aux activités de communication et aux frais de fonctionnement du Secrétariat général de la Présidence française. Source Premier Ministre

Si l'homme Sarkozy doté de nouveaux habits politiques a pu "faire son show" hyper actif en faisant mine de tout décider et tout faire, il a buté sur un certain nombre de point. Le plus important de tous fut le rejet de "son" traité (dit) simplifié : Le traité de Lisbonne par les Irlandais.

Déstabilisé par cet échec, il déclarait en juin 2008 (alors que la France devait prendre la présidence de l'union le 1er juillet 2008) : "qu’il fallait stopper le processus d’élargissement, tant que les questions institutionnelles européennes ne seraient pas réglées (Croatie, Turquie, Macédoine)

La phrase était sans appel : "L’UE devra mettre un arrêt à l’élargissement jusqu’à ce que soit résolue la question du rejet par l’Irlande du traité de Lisbonne, qui devait réformer les institutions européennes"

Et que lisait-on hier dans une autre dépêche de AP ?

Nicolas Sarkozy a réaffirmé vendredi le soutien de la France à l'adhésion de la Macédoine à l'Union européenne lors d'un entretien avec le Premier ministre Nikola Gruevski, selon ce dernier. "Il s'est déclaré prêt à aider l'entrée de la Macédoine dans l'Union européenne", a déclaré le Premier ministre macédonien après l'entretien. M. Gruevski a réclamé une date "avant la fin de l'année" pour le début des négociations.

L'Union européenne a accordé en décembre 2005 le statut de candidat à l'ancienne république yougoslave, mais le processus d'adhésion est bloqué en raison du veto de la Grèce. Depuis l'indépendance du pays en 1991, Athènes s'oppose à l'utilisation par Skopje du nom de Macédoine, qui est aussi celui de la région Nord de la Grèce. La Grèce met aussi son veto à l'entrée de la Macédoine dans l'OTAN. Le Premier ministre macédonien a par ailleurs réclamé la levée des visas imposés à ses ressortissants pour leurs déplacements dans l'Union européenne. Il a assuré que Skopje avait accompli tous les efforts réclamés par l'UE - AP Yahoo

Alors même que le 15 mai 2009 on pouvait lire :

"Peu d'avancée sur le front des "garanties juridiques" réclamées par l'Irlande pour organiser un second référendum sur le traité de Lisbonne. Sur ce point, le projet d'ordre du jour du Conseil européen des 18-19 juin reste encore très flou. Les ministres chargés des Affaires européennes devraient brièvement en discuter le 18 mai à Bruxelles mais sans s'appesantir. La présidence tchèque explique qu'il faut négocier avec les autres Etats membres car certains pourraient avoir de nouvelles revendications. Les garanties réclamées par le gouvernement irlandais pour éviter de renouveler le scénario négatif du 12 juin consisteraient à réaffirmer le droit de chaque Etat membre de désigner un commissaire européen et de prendre ses propres décisions en matière de fiscalité, de défense, de droit à la vie, d'éducation et de santé - Source Fenêtre sur l'Europe

Comment expliquer ce revirement de l'ex Président de l'Union, inflexible il y a quelques mois, alors qu'on ignore encore à quelle date serait organisé un second référendum en Irlande ?

Car, ne l'oublions pas, la Macédoine a reçu le statut de pays candidat à l'UE en 2005, pourtant jusqu'à maintenant les négociations sur son adhésion n'ont jamais été entamées - Source Novosti

En tous cas le communiqué sur le site de France diplomatie est explicite :

"Le Premier ministre Nikola Gruevski effectue une visite de travail à Paris les 14 et 15 mai. Il sera reçu le 14 mai par le président de la République et participera le 15 mai à une réunion de travail avec le MEDEF. Il rencontrera également Eric Besson, ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, ainsi que Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie. . Cette visite sera l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement des réformes engagées en vue du rapprochement avec l’Union européenne de ce pays candidat à l’adhésion depuis décembre 2005 et de réaffirmer notre appui à sa perspective européenne. Nous rappellerons également notre souhait d’un aboutissement rapide des négociations conduites entre Athènes et Skopje, sous les auspices des Nations unies, sur la question du nom du pays.

Les questions régionales seront aussi abordées. Ce sera l’occasion pour nous de saluer à nouveau la reconnaissance par Skopje de l’indépendance du Kosovo dont nous sommes convaincus qu’elle contribue à la stabilité régionale. Ces entretiens permettront également de passer en revue nos relations bilatérales, ainsi que le développement de nos relations économiques"

Et hop, une nouvelle zone de production à par cher en prévision. Il faut dire que les Slovènes commencent à avoir des ambitions de niveau de vie irréalistes pour les entreprises étrangères ....

On découvre également que : "Le Ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire a proposé au Premier ministre de Macédoine d’aller plus loin au niveau bilatéral en négociant un accord de gestion concertée des flux migratoires. Cet accord favorisera en particulier la mobilité des jeunes, étudiants et jeunes professionnels. Eric Besson a annoncé qu’il se rendrait en Macédoine avant la fin de l’année. Source France diplomatie

Alors même que l'Union n'a pas pris de décision quant à cette adhésion puisque Eric Besson a déclaré : "que la France donnerait son accord à la suppression des visas pour les ressortissants macédoniens dès que la Commission Européenne aura indiqué que la feuille de route fixée par l’Union Européenne est pleinement mise en œuvre" - Source The Web Consulting

Tout ceci ne serait qu'un banal reniement ou revirement de plus de la part du Chef de l'Etat si on oubliait de rapeller le contentieux entre la Macédoine et la Crèce (qui elle est membre de plein droit de l'Union)

Dernière provocation en date : "Les autorités municipales de Skopje ont décidé d'ériger sur la place centrale de la capitale macédonienne une statue équestre monumentale d'Alexandre le Grand. Le coût de ce projet est estimé à 4,5 millions d'euros. L'oeuvre, qui doit faire 22 mètres de haut, représentera Alexandre le Grand sur son cheval Bucéphale.

Cette décision des autorités de Skopje risque de susciter un vif mécontentement en Grèce, qui avait déjà très mal pris la décision macédonienne de renommer l'aéroport de la capitale, "Skopje" en "Aéroport Alexandre le Grand", en décembre 2006. Les relations entre Skopje et Athènes sont affectées depuis dix-huit ans par un différend politico-sémantique sur le nom même de la Macédoine. La Grèce bloque depuis 1991 la reconnaissance internationale de la Macédoine sous ce nom, considérant qu'il appartient exclusivement à son patrimoine historique national. - Source Le Figaro

Alors, quelle mouche aurait piqué notre Président de stratège pour accélerer cette adhésion "surprise" ?

On apprend par le journal Le Monde que : "Très attendue, la visite dans les Balkans du vice-président américain, Joseph Biden, dans quelques jours, relance l'attention diplomatique pour cette région. Après le soutien de l'administration Bush à l'indépendance du Kosovo en 2008, cette tournée américaine permettra de préciser l'agenda de la nouvelle administration américaine alors que les pays des Balkans sont engagés, en ordre dispersé, sur la route vers l'Union européenne (UE) et l'OTAN ... / ... Les dirigeants macédoniens ont été heureux d'entendre Barack Obama au sommet de l'OTAN, le 4 avril, exprimer son "impatience" de voir leur pays au sein de l'Alliance, après les entrées, cette année, de la Croatie et de l'Albanie ... / ...

Ah bon! c'est en fin de compte une demande des américains que notre Président soutient avec force ! Que ne ferait-on pour devenir le "meilleur" ami de Barack après avoir été celui de George et se montrer le bon élève de l'OTAN ?

Le nouveau Président de ex-République yougoslave de Macédoine (nom officiel auprès de l'ONU) a toutefois un argument (outre qu'il porte le même prénom que notre Président) qui a du séduire Nicolas Sarkozy : "Je ne vois pas ce que changerait l'entrée de la Macédoine. Ce ne serait pas une charge lourde. Notre pays, c'est comme un quartier de Paris" - Source Le Monde

Effectivement, comment résister dans ce cas à une adhésion même si elle est bâclée et risque de rallumer des tensions bien inutiles dans cette zone à haut risque et nous fâcher avec le partenaire Grec ...

Après Tintin créé l'improbable "Union pour la Méditerranée", nous avons depuis hier : " Tintin redessine les balkans "

Comme c'est beau la gouvernance de la planète, et surtout, tellement plus amusant que ... les problèmes de pouvoir d'achat et de chômage ....


Photo
Diplomatie.gouv



15 mai 2009

Solidarité avec Gérard Filoche : De l’argent est nécessaire pour l'aider à assumer ses frais de justice

Les amis de Gérard Filoche se mobilisent pour l'aider à réunir des fonds pour lui permettre de payer ses frais de justice afférents à une procédure que beaucoup considèrent comme abusive.

Le site "Solidarité avec Gérard Filoche" propose des coordonnées bancaires et un espace vient d'être ouvert sur Ebay pour vendre des dessins originaux de dessinateurs de presse amis.

Si vous voulez l'aider, c'est le moment.

Rappel des faits

En janvier 2009, nous écrivions : "Vous avez été plus de 2000 à venir sur Slovar les Nouvelles pour lire le communiqué de Gérard Filoche concernant sa mise en examen dans le cadre de ses fonctions d'inspecteur du travail. Le nombre de message de solidarité a été impressionnant et de nouveaux soutiens ou message d'amitié continuent à lui arriver soit directement, soit sur sa page Facebook ou par notre intermédiaire. Cette mobilisation peut et doit avoir une suite "

Le plus grave dans cette affaire, c'est que Gérard Filoche est poursuivi dans le cadre de ses activités professionnelles. Qu'à t-il fait et pourquoi son administration se permet-elle de le "lâcher" ?

Accusé de «chantage» et d’«entrave au fonctionnement d'un comité d'établissement», le célèbre inspecteur du travail a été renvoyé en correctionnelle par le parquet de Paris. Multiforme, la répression sociale en France monte d'un cran. Gérard Filoche est soupçonné d'avoir gêné le fonctionnement du CE de l'entreprise de cosmétiques Guinot à Paris, qui devait statuer en juillet 2004 sur le licenciement d'une salariée protégée. La société avait déposé une plainte avec constitution de partie civile pour «chantage» à son encontre.

Initialement placé sous le statut de témoin assisté, Gérard Filoche a finalement été mis en examen le 21 novembre par le juge Yves Madre, qui a ensuite mis un terme à son enquête. Puis, mi-décembre, le parquet de Paris — nouveau bras armé du gouvernement — a requis son renvoi en correctionnelle ... / ...

C’est incroyable mais vrai. Le directeur général du travail (DGT) refuse d’accorder la « protection fonctionnelle » à Gérard Filoche à l’occasion de sa mise en examen dans l’exercice de ses missions. La « protection fonctionnelle », c’est un principe, un fonctionnaire mis en cause dans l’exercice de ses fonctions, dans le cadre de sa défense juridique, est normalement pris en charge par l’administration. Sauf dans le cas d’une « faute détachable du service ». En l’occurrence, ce n’est évidemment pas le cas, c’est totalement dans le cadre de son action comme inspecteur si le patron de l’entreprise Guinot essaie de le mettre en cause.

Gérard Filoche nous explique le pourquoi et le comment de cette "affaire"

Le prétexte est rocambolesque : j’aurais fait « entrave » à son « comité d’entreprise ». Moi ! Gêner un comité d’entreprise ? Et puis quoi encore ? S’il y a un comité d’établissement au siége de l’importante société de cosmétique Guinot -Marie Cohr, c’est parce que j’ai insisté, en tant qu’inspecteur du travail du secteur, pour qu’il soit mis en place, car sinon, la direction n’en avait pas et n’en voulait pas !

Mais ils ont réussi à ce que ledit CE mis en place, fasse partie de ce qu’on appelle les « CE bidons » : il ne comporte que 2 membres totalement soumis à la direction au point de ne jamais fonctionner, sauf pour donner un « avis favorable » au licenciement d’une déléguée syndicale CGT, ce qu’il a fait à deux reprises.

Cette déléguée CGT, est d’abord une femme cadre, d’origine arabe, de retour de congé maternité, dont l’entreprise a voulu se débarrasser après 6 ans de bons et loyaux services. Pour la pousser dehors, elle qui s’occupait de la zone commerciale arabe, ils l’ont mis à une zone Amérique latine Pacifique qu’elle ne connaissait pas et dont elle ne parlait pas la langue, ce qui lui demandait deux fois plus de travail, une forme de harcèlement alors qu’elle avait les soucis de son nouveau-né. Plutôt que de lui redonner son poste après son congé maternité, ils y ont même mis des intérimaires ... / ...

Chez Guinot, les salariés cadres font des heures supplémentaires dissimulées en masse : ils les appellent d’ailleurs ironiquement « les heures philanthropiques ». Lorsque, pour faire valoir ses droits, la jeune femme s’est syndiquée, a demandé des élections de CE, elle est devenue la femme à abattre : isolement, propos racistes, dénonciation dans la boîte où tout le monde a peur. Ils m’ont demandé trois de fois de suite l’autorisation de la licencier, la dernière en juin 2004, sous un prétexte kafkaïen, après l’avoir cette fois « mise à pied ». La tenant ainsi, par la privation de salaire, ils ont fait traîner la procédure, négligeant de réunir le CE prévu début juillet. Ils allaient, si je n’étais activement intervenu, la laisser ainsi tout l’été. J’ai exigé que le CE se tienne vite, formalité nécessaire, et qu’ils me saisissent vite. Ils ne l’ont fait que le 24 juillet, alors que je partais le 26 juillet en congés tout le mois d’août.

Alors j’ai hâté la procédure, je suis allé dans l’entreprise, faire mon « enquête contradictoire », prendre acte que le CE avait voté, et prendre ma décision de refus d’autorisation de licenciement le lendemain avant mon départ en vacances, de façon à ce que la salariée retrouve un salaire fin juillet… et non pas fin septembre. Ça s’est passé ainsi, déjouant ce qui était manifestement une mauvaise pratique de la direction.

Je suis arrivé assisté d’une collègue contrôleuse, le 24 juillet 2004 avant le CE. J’ai avec l’accord total de la direction, dans le bureau du directeur, sans objection de quiconque, en expliquant ma démarche, sur le coup, interrogé et confronté au total neuf personnes. Cela m’a suffi pour établir l’innocence de la déléguée CGT, et le « CE » s’est réuni sans surprise, c’est-à-dire que les deux membres pro patronaux sont sortis du bureau du directeur pour aller voter… l’avis favorable au licenciement de leur collègue, à deux voix contre zéro, à bulletin secret, ce qui leur a pris moins de dix minutes… C’était leur seul point à l’ordre du jour ... / ... Reprocher à un inspecteur du travail « une entrave » au CE c’est tenter d’escalader l’Annapurna pieds nus, ça ne s’est jamais fait. Je n’avais absolument aucune raison de faire la moindre pression sur les deux membres du CE totalement subordonnés à la direction et dont je connaissais le vote d’avance - lequel n’engageait pas ma décision. Je n’étais absorbé que par mon « enquête contradictoire » de façon à obtenir le maximum d’éléments et à rendre imparable juridiquement le refus de licenciement de la salariée ... / ...

Et voila pourquoi, il est aujourd'hui poursuivi.

Nous ajouterons comme le fait judicieusement remarquer un extrait du texte de la pétition "solidarité avec Gérard Filoche" :" Comment alors que le Parquet débordé, manque de moyens au point de classer la majorité des PV de l’inspection du travail, choisit-il de donner suite à une plainte patronale prétendant de façon invraisemblable que Gérard Filoche fasse « entrave à un Comité d’Entreprise » ?"

En attendant, la procédure se poursuit, des conclusions ont été déposées par l’avocat de Gérard Filoche auprès du juge d’instruction. Un premier acompte de 2300 euros doit être versé, mais il faut compter bien davantage à l’occasion de l’ensemble de la procédure. Ce sera très cher au total. Beaucoup de ceux qui ont signé la pétition parmi les 34 000 signatures de soutien, ont proposé spontanément leur aide financière.

Deux dessinateurs de presse, Faujour et Lindingre ont décidé de leur côté de céder plusieurs de leurs dessins originaux qui viennent d'être mis en vente sur le site Ebay et dont la vente permettra à Gérard Filoche de payer une partie de ses frais de justice.

Vous pouvez trouver l'espace Ebay de vente des dessins ICI

Et surtout, n'hésitez pas à faire tourner ce message entre les blogs ....


Slovar les Nouvelles



14 mai 2009

Vendredi le retour ... de l'Hebdo

Et oui, certains l'avaient oublié mais demain c'est Vendredi, jour de l'Hebdo. En plus, on est en manque puisque le précédent numéro (spécial) couvrait plusieurs semaines.

Les dernières nominations dans l'audiovisuel : Hess & Val ainsi que celle de Gérard Leclerc (ami du Président) à la tête de la chaîne parlementaire ne laisse rien présager de bon pour nos futures informations.

Si les grands media adorateurs du locataire de l'Elysée n'ont aucun problème pour survivre, il n'en est pas de même pour les derniers media libres ou d'opposition. L'affaire Mediapart poursuivi par François Pérol, Rue 89 entendu par les juges, ... Nous sommes beaucoup à aimer cette presse parce qu'elle n'est pas au service d'intérêts économiques et aussi parfois parce que comme Vendredi ils publient les papiers des blogueurs que nous sommes.

Si nous sommes beaucoup à nous informer sur leurs sites et y trouver du plaisir, il ne faut pas oublier que nous le faisons en toute gratuité. Cette gratuité qui viendra probablement un jour à mettre fin aux meileures bonnes volontés. Alors, les gars, il va falloir mettre la main au porte monnaie ... sinon !

Cette semaine dans Vendredi

Dossier spécial : Vendredi Hebdo fait le point sur la loi Hadopi

Vendredi hebdo consacre un dossier inédit de 4 pages à la loi Hadopi. La rédaction propose les points de vue et les intérêts des différents acteurs du secteur, démontre pourquoi la loi est inapplicable, met en avant les alternatives possibles, et anticipe ce que sera la situation dans les prochains mois :

Avec les auteurs les plus influents de la blogosphère (Narvic sur Novovision.fr, Philippe Astor sur ZDnet.fr, ITRNews.com…), ...

Sommaire

Le jour où Nicolas Sarkozy a acheté la presse…
Au moment où l’Elysée reparle de son projet de « code de déontologie pour les journalistes », de plus en plus de questions se posent autour des rapports de Nicolas Sarkozy avec les médias, ...

« La Kermesse de la grippe ? M'en fous »
L'épidémie de grippe serait-elle la bienvenue pour parler d'autres choses que de ce qui va vraiment mal ? ...

Les élections européennes : l’Europe des Hypocrites
En pleine période électorale, les contestations autour de la politique et du fonctionnement du système européen sont nombreuses. De la faible mobilisation annoncée des citoyens le 7 juin prochain à la construction d’une Europe sociale, les voix sont nombreuses à s’élever notamment sur le Web ...

Pays émergeants, démocratie, développement et… SMS
En occident, le SMS passe pour un loisir de (riches) adolescents ou de ménagères de moins de 50 ans férus de jeux télévisés soi-disant « participatifs ». A contrario, dans les pays pauvres, le « développement » économique, mais aussi politique et sanitaire, passe de plus en plus par les téléphones portables, et le SMS ...

Ci-gît le site politique
Hors période électorale, les politiques ne sont pas très actifs sur le Web. Certains abandonnent même leur blog. D’autres se les font piquer par des cybersquatteurs qui n’hésitent pas à en faire des sites… pornos ! ...

A lire aussi cette semaine : Le radar internet avec les billets et les hommes politiques dont on a le plus parlé sur internet pendant la semaine, le troll et son billet le plus méchant de la semaine, le bloggeur de la semaine…

Un rappel à ceux qui pensent lire gratuitement le numéro en ligne : Ce n'est pas possible. Pour une fois pas question d'être radin. A moins de piquer le numéro de quelqu'un qui l'a acheté. Mais personne ne fais jamais ça :-))

A vous de voir !!!

Vendredi L'Hebdo
http://www.vendredi.info

Les belles légendes du Sarkozysme : Les heures supplémentaires

Les français n'ont toujours pas digéré le « formidable » pouvoir d'achat que leur a apporté celui qui s'en était auto proclamé Président en 2007.

Dans la mesure où ceux-ci aiment bien les histoires à condition qu’elles finissent bien, ils demandent, après deux ans de pouvoir qu’on leur apporte les preuves des engagement de campagne.

Or, comme Christine Lagarde leur annonce : « Le chiffre de la croissance pour le premier trimestre 2009 sera "mauvais", à la veille de la publication des chiffres de l'Insee.

La ministre de l'économie a refusé de donner le chiffre exact de la croissance du PIB. "Je ne l'ai pas encore. Les ordinateurs de l'Insee continuent à mouliner et puis il y a un embargo jusqu'à demain matin mais je sais qu'il ne sera pas bon", a-t-elle expliqué. "On est dans la foulée du quatrième trimestre 2008 qui a été à - 1,1 et depuis ça ne s'est pas amélioré. La politique qu'on mène, elle vise à redresser fin 2009 pour avoir des effets en 2010"

Mais alors, finit la fête du travailler plus plus gagner plus et de l'enrichissement par la valeur travail ?

C'est dommage pour nous et surtout pour le gouvernement qui avait bien essayé de nous faire prendre des vessies pour des lanternes dans une autre enquête de l'INSEE publiée début mai et portant le nom de « Les salaires dans les entreprises en 2007 : une forte progression »

En 2007, dans les entreprises du secteur privé et semi-public, le salaire mensuel moyen pour un poste à temps complet s’élève à 2 661 € en brut et 1 997 € nets de tous prélèvements à la source. Compte tenu de la hausse des prix à la consommation de 1,5 % en 2007, le salaire net moyen a augmenté de 1,5 % entre 2006 et 2007 en euros constants. L’éventail des salaires reste inchangé, les hausses de salaire étant relativement homogènes : de 0,8 % pour le premier décile à 1,2 % pour le dernier décile. Néanmoins, ce sont les salariés se situant dans le dernier décile dont le salaire moyen a le plus progressé (+ 3 %). La loi TEPA relative aux heures supplémentaires est entrée en vigueur en fin d’année. Au cours du dernier trimestre, un quart des salariés ont effectué des heures supplémentaires « TEPA », représentant un volume moyen de 30 heures. Pour ces derniers, les charges sociales ont été allégées de 90 € en moyenne sur le trimestre.

Si ces chiffres ont été du « pain béni » pour le gouvernement et l’ensemble des organisations d’employeurs, ils continuent d’ailleurs, à justifier le refus de la CGPME et un accord de principe « mou » de la part du MEDEF sur le fameux trois tiers de répartition des résultats des entreprises et surtout sur toute augmentation des salaires

Néanmoins, comme l’écrivait France Soir le 8 mai : Il s'agit d'une "philosophie du mistigri"

En effet : Le salarié bénéficie d’un allégement des cotisations salariales de Sécurité sociale et d’une exonération d’impôt sur le revenu en lieu et place des 10 % minimum comme c’était le cas précédemment pour les entreprises de 20 salariés ou moins.

A un bémol près : s’il s’avère aujourd’hui difficile de savoir si la loi a entraîné une augmentation ou non du nombre d’heures supplémentaires, il est en revanche possible d’estimer l’effet de l’allégement de cotisations sociales, chiffré par l’INSEE à « un gain de l’ordre de 90 euros pour ce salarié sur le trimestre » quand un précédent rapport gouvernemental faisait état d’un chiffre de 150 euros par mois.

Parmi les salariés à temps complet du secteur privé ayant effectué au cours du dernier trimestre 2007 30 heures supplémentaires relevant de la loi Tepa. La majorité d’entre eux sont des ouvriers et les secteurs les plus consommateurs de ces heures supplémentaires au 4e trimestre 2007 demeurent la construction et l’hôtellerie-restauration.

Le contingent d’heures supplémentaires, qui était auparavant fixé au niveau des branches professionnelles et ne pouvait dépasser 220 heures par an, est désormais fixé par la loi Tepa au sein des entreprises et peut atteindre 405 heures annuelles (avec un maximum de 48 heures hebdomadaires).

Cela signifie qu’il peut exister des pics d’activité, durant lesquels l’employeur recourt aux heures supplémentaires, mais aussi des périodes où le salarié travaille moins. On rase gratis

Selon l’étude publiée fort opportunément avant la remise à Nicolas Sarkozy d’un rapport sur le partage des profits, « c’est tout en haut de l’échelle, parmi les 10 % de salariés à temps complet qui gagnent le plus, que les salaires ont le plus progressé en 2007, relève l’INSEE.

En 2007, 10 % des salariés ont gagné plus de 3.163 euros net par mois, tandis qu’à l’autre bout de l’échelle, 10 % ont touché moins de 1.083 euros.

Le salaire mensuel moyen pour un temps complet a atteint 2.661 euros brut (1.997 euros net), plus de deux fois le SMIC, dans les entreprises du secteur privé et semi-public. La moitié des salariés ont cependant touché moins de 1.594 euros net par mois.

Qu’à cela ne tienne, notre Président est déjà passé à autre chose et nous prépare probablement un nouveau "Grenelle" de la participation … Le temps de forger de nouvelles très belles légendes !!!



13 mai 2009

Crise économique : Le boom du business du contrôle médical patronal

La crise, le chômage, la précarité, voici des mots qui semblent devenir notre quotidien et auxquels, on s'habitue par media et communications gouvernementales interposés.

Si les politiques sont devenus fébriles et montrent les limites de leurs pouvoirs face à un MEDEF maître du jeu, on se demande bien une fois le "gros" de la crise passé vers quels seront les "gisements d'emplois" vers lesquels on pourra orienter les jeunes générations et les salariés de tous âges.

Néanmoins, toute crise économique et sociale permet à certaines professions de prospérer. Aussi, les professions de sécurité et de police ou de contrôle privés en tous genres font florès et leur clientèle augmente un peu plus chaque jour.

Exemple type : Les agents privés de recherches (nouveau nom des détectives privés). Les moyens de preuve qu'ils obtiennent sont parfois pour ne pas dire souvent illicites comme on a pu le voir dans l'affaire concernant Olivier Besancenot.

Si le fond de commerce de ces flics privés était l'adultère et qu'ils se consacrent désormais la plus grande partie de leur temps à repérer les fraudes de toutes sortes, de plus en plus d'entreprises font appel à eux à des filatures de salariés destinées à connaître leur emploi du temps et activités hors du travail. En clair comme l'écrit Ouest France : "en matière d'espionnage privé, les employés indélicats ont désormais remplacé les maris volages"

Avatar d'une époque où la gestion intelligente des ressources humaines et la discussion ont été remplacés par le "flicage" ?

Les enquêteurs ou contrôleurs privés faisaient autrefois plutôt "profil bas" et se contentaient d'encaisser leur honoraires dans une semi clandestinité feutrée.

Et bien, ça c'était avant, puisque maintenant, les organismes privés de contrôle des salariés communiquent sur le Net.

Nous vous donnons ci-dessous des extraits du communiqué de presse d'un de ces opérateurs privés : la société AXMEDICA publié le 12 mai 2009 sur le site Conférence de Presse Virtuelle, entrecoupé d'explications et définitions pour mieux comprendre le phénomène.

AXEMEDICA : La contre-visite médicale employeur est une procédure en plein essor, bien qu’encore méconnue du grand public et des employeurs. La plupart des dirigeants d’entreprises pense que le contrôle d’un arrêt maladie est du ressort de la CPAM. Or, un organisme privé de contrôle médical peut également mettre en place ce type de contre-visite.

Contre-visite médicale ou plus exactement : Contrôle médical patronal. Car, le contrôle médical patronal est à ne pas confondre avec les contrôles médicaux ou administratifs que les caisses primaires sont habilitées à organiser elles-mêmes auprès de leurs assurés. La loi ajoute ainsi un degré de complexité supplémentaire à ce véritable « mille feuille » du contrôle médical de l’état de santé du salarié malade. La complexité vient du nombre et de la qualité des médecins qui ont en charge à différents titres le contrôle de l’état de santé du salarié malade : médecin traitant, médecin contrôleur patronal, médecin conseil de la sécurité sociale, et enfin médecin du travail. Source "Nouvelles règles des contrôles médicaux des arrêts de travail du salarié malade : quid en cas de divergences médicales ?"

Alors, comment devient-on médecin contrôleur ?

Exemple fournit par Synéance un autre "acteur" de ce business

- Contactez Synéance au ....... pour prendre connaissance de notre organisation.
- Nous vous transmettons une convention validée par le Conseil de l'Odre de Lyon.
- Vous nous retournez cette convention dûment signée.

- Dès qu'un contrôle est à réaliser près de votre secteur, Synéance prend contact avec vous.
- Nous vous transmettons l'ordre de mission pour le contrôle.


SOGIREC, lui est encore plus précis sur le recrutement des médecins contrôleurs

Qui peut devenir un médecin contrôleur ?
- Tout médecin (libéral ou hospitalier..)

- justifier de son inscription au Conseil de l'Ordre des Médecins.


Quelle est la législation qui encadre le contrôle médical ?

- pour le secteur privé par la loi de mensualisation n°78-49 du 19 Janvier 1978

- pour le secteur public la loi du 26 Janvier 1984 et Art. L 852 et L.859 du Code de la Santé Publique.

- Le salarié ne peut se soustraire au contrôle médical.
Réalisation du contrôle médical - Nous recevons des demandes de contre-visites médicales établies par des employeurs soucieux de vérifier si leurs salariés sont aptes le jour de votre visite à reprendre le travail.
- La contre-visite est réalisée au domicile du salarié ou au sein de votre cabinet médical suivant le choix de l’employeur.
- Vous devez examiner le dossier médical du salarié et procédez à un examen. Vous déterminer à l’instant de votre visite si l’état de santé du salarié justifie la poursuite de l’arrêt de travail.
- Vous communiquez au salarié le résultat de votre examen et transmettez à Sogirec le résultat de votre contre visite.

- Chaque fin de mois Sogirec procède au règlement de vos honoraires du mois écoulé.

Certains vont encore plus loin pour recruter. Ainsi ANC (Agence Nationale de contrôle) qui écrit avec un assez joli cynisme :

... / ... En début de carrière, les jeunes médecins commencent souvent par faire des remplacements. Il faut compter environ trois ans avant de pouvoir s'installer en libéral. Ouvrir son cabinet suppose de gros investissements : achat de matériel, constitution ou rachat d'une clientèle, frais de comptabilité et de secrétariat... C'est pourquoi devenir médecin contrôleur ANC constitue une source de revenu non négligeable mais permet également d'acquérir une expérience originale et de voir une pluralité de pathologies ... / ... Après quelques années en libéral, certains praticiens changent d'activité et se tournent vers la médecine de contrôle. Être alors partenaire ANC constitue un excellent moyen de rester dans la course sans sacrifier ses loisirs et de continuer à exercer son métier avec passion sans tenir compte alors des réalités économiques d'un cabinet médical ... / ...

Clairement, un jeune médecin, un médecin en fin de carrière et surtout, votre généraliste habituel peuvent au choix : Monter leur cabinet ou arrondir leurs fins de mois ou retraite en pratiquant cette activité qu'ANC magnifie avec ce texte destiné à décomplexer les candidats : "c'est aussi participer de manière civique à l'effort entrepris pour réduire les coûts liés à l'absentéisme frauduleux, véritable fléaux qui pénalise l'ensemble de la collectivité et participe à l'augmentation du déficit de la Sécurité Sociale"

Comment gagner plus en travaillant plus ? C'est tellement beau qu'on croit lire un extrait du serment d'hypocrate !!!

Comment se définit la mission de ces cabinets privés de chasse aux fraudeurs supposés ? texte du communiqué d'AXEMEDICA

En effet, depuis plus de 20 ans, la loi autorise les employeurs du secteur privé ou public à mandater un médecin par le biais d’organismes privés, afin de contrôler les arrêts maladie de leurs salariés, d’en vérifier le bien-fondé et d’agir ainsi sur le taux d’absentéisme au sein des structures de travail. Depuis sa création AXMEDICA, rencontre un franc succès auprès des employeurs. Le premier trimestre 2009 affiche d’ailleurs une croissance du CA atteignant près de 30 %.

Affirmation exacte puisque l'AMELI indique sur un document (La lettre d'information de la CPAM de Gironde destinée aux employeurs) de 2007

Et AXMEDICA de préciser

... / ... Fort de ce succès auprès des employeurs, AXMEDICA a sollicité début 2009 toutes les caisses primaires d’assurance maladie du territoire afin de transmettre systématiquement les rapports de contrôles effectués sur les salariés. Près de 30% des caisses ont répondu favorablement à notre démarche et acceptent de prendre en compte des rapports médicaux d’un cabinet privé.

L’absentéisme touche différemment les professions et les secteurs d’activité, mais il existerait selon les spécialistes, un taux incompressible d'absentéisme (compris entre 3,5 et 4 %).

Les chiffres suivants mettent en évidence le poids et l’impact de l’absentéisme pour les entreprises :

- 246 millions de journées ont été indemnisées pour des arrêts de travail en 2005, soit un coût de 7,2 milliards d'euros environ (pour le régime général) : 20 % de la population active a bénéficié d'un arrêt de travail (source : CNAM).

- En 2006, la France a enregistré le taux d’absentéisme au travail le plus élevé d’Europe avec un taux de 4,5 %, la moyenne européenne se situant à 4 %. La France devance notamment l'Allemagne (4,4 %), la Belgique et la péninsule ibérique (4,1 %), le Royaume-Uni (3,9 %) et l’Italie (3 %) (source : rapport du cabinet d'audit et de conseil Pricewater house Coopers).

- En 2007, le taux d’absentéisme français s’élèverait à 3,69 % (soit 13,5 jours d’absence en moyenne par salarié) (source : Baromètre de l’absentéisme en France de Alma Consulting Group).

- L’absentéisme représenterait 7 millions d'arrêts de travail environ (source : CNAM)
Cependant, près de 60% des employeurs en France admettent ne pas avoir mis en place un système de contre-visite et de gestion de l’absentéisme.

Mais que lit-on sur le blog Cadre Emploi ?

Il en va des enquêtes comme des cadres ambitieux. Certaines sont justement opportunistes. Ainsi celle que Le Figaro a publié entre les deux ponts de mai, son supplément hebdomadaire Réussir avec à sa une, une enquête sur l’absentéisme. Des études croisées en provenance de l’assureur Dexia, du cabinet PriceWaterhouseCoopers et de la Dares (Direction de l’animation, de la recherche et des statistiques) permettent de dresser le podium européen du boulot buissonnier. Et la France arrive en tête des absences avec un taux de 4,5%.

Des chiffres qui datent de 2006, mais qui permettent néanmoins d’établir quelques constats qui, selon les spécialistes, sont toujours d’actualité. En premier lieu, la plupart des arrêts maladies constatés ne seraient pas le fait de tire-au-flanc, qui, selon les études, ne seraient que 4%. Ensuite, et c’est le plus intéressant, et le plus paradoxal aussi, cette envolée serait intimement liée aux 35 heures. En raison notamment du surcroît d’activité et de pression, conséquence de la diminution du temps de travail alors que sa charge est restée inchangée.

Enfin, cette enquête permet, une fois n’est pas coutume, de faire tomber quelques préjugés sur nos voisins européens. Les Allemands, réputés bosseurs dans notre bon vieil inconscient de latins, obtiennent un score presque similaire au nôtre avec 4,4%. Et ce sont justement les italiens, latins s’il en est, qui s’en tirent le mieux, avec un petit 3% d’absentéisme.

Il est à noter qu'AXMEDICA a également prospecté avec succès, selon le texte disponible sur leur site, le MEDEF

Soucieux de l'aide que nous pouvons apporter aux entreprises, commercants, artisans et autres, AXMEDICA a rencontré le MEDEF dans le but de présenter ses offres. Suite à ce rendez -vous, AXMEDICA démarche les MEDEF territoriaux afin que les adhérents puissent bénéficier de nos offres. Une fiche d'information "générale" sur les contre-visites médicales et leur principe devrait être disponnible prochainement à tous les employeurs.

Mais, au fait, combien sont-ils a se partager ce marché et pourquoi prospèrent-ils ?

Nous avons trouvé la réponse dans une interview du magazine Capital avec, justement, Raphaël Wecker le gérant d'Axmedica Syscontrole. (interview intégrale )

Extraits :

Une dizaine d'organismes privés sont mandatés par des entreprises pour contrôler les arrêts maladies des salariés. Le phénomène prend de l'ampleur en France ...

Avec 60 visites médicales par mois et quatre arrêts de travail sur dix injustifié, la société Axmedica Syscontrole traque les salariés en congé maladie. Depuis 1978 pour le secteur privé et depuis 1986 pour le secteur public, une loi autorise les entreprises à effectuer des contrôles médicaux .

Capital.fr : Pourquoi les employeurs ne se contentent pas du contrôle médical de la Sécurité Sociale ?

Raphaël Wecker: Faute de moyens humains, il est rare, voire impossible pour la Sécurité Sociale d'agir auprès d'un grand nombre de salariés. Elle se concentre plus sur des critères qualitatifs : arrêts de plus de 40 jours et de plus de trois mois. Or, les organismes privés mandatés par les entreprises interviennent à partir d'un arrêt de travail de 48 heures.


Capital.fr : Quelles sont les entreprises qui font appel au contrôle médical patronal ?


Raphaël Wecker: Une majorité de grands comptes mais aussi de plus en plus d'artisans. Dans les très petites entreprises (de moins de dix salariés) une absence est plus remarquée et gênante. Les salariés contrôlés sont ceux qui sont coutumiers des arrêts de travail. Dans les grandes entreprises, le contrôle médical patronal est plus systématique. Même pour un arrêt de 48 heures.


Capital.fr : Comment Axmedica Syscontrole effectue ce contrôle médical patronal ?


Raphaël Wecker: Une fois informé par le salarié de son congé maladie, l'employeur se rend alors sur notre site web pour remplir en ligne sa demande de contrôle médical ou bien il télécharge un document à nous renvoyer par la poste. Dès réception de sa demande, nous dépêchons un médecin qui se trouve le plus proche su domicile du salarié. Le médecin effectue sa visite aux heures de présence légales : de 9 à 11h et de 14 à 16h. Les salariés qui sont en sortie libre sont convoqués dans un cabinet médical. ... / ...

Capital.fr : Que se passe t-il en cas d'arrêt de travail injustifié?

Raphaël Wecker: Le médecin mandaté par l'employeur n'oblige pas le salarié à reprendre son travail. Il stipule seulement que la reprise d'activité est conseillée. Si celui-ci ne suit pas l'avis du médecin, l'employeur peut suspendre ses indemnités. Une copie du rapport médical est envoyée à l'assurance maladie. Et dans certains départements (ndrl : Vaucluse, Morbihan, Somme, Eure-et-Loir, Aude, Marne), les caisses d'assurance maladie peuvent même interrompre le versement des indemnités journalières.

Capital.fr : Peut-aller contre l'avis du contrôle médical patronal ?


Raphaël Wecker: Si le contrôle médical patronal ne convient pas, le salarié peut retourner voir son médecin et demander à bénéficier d'un prolongement de son arrêt de travail. Mais l'employeur peut demander à nouveau un contrôle médical sur cette prolongation de congé maladie.


Capital.fr : Un salarié peut-il être contrôlé à la fois par son patron et par la Sécurité sociale ?


Raphaël Wecker: C'est possible. Mais à ma connaissance, cela n'est jamais arrivé. Par contre un employeur a déjà fait appel à deux organismes privés pour contrôler l'arrêt de travail d'un salarié.


Capital.fr : Quel est le pourcentage d'arrêts maladie injustifiés ?


Raphaël Wecker: En ce moment, leur nombre progresse. Près de 40% des arrêts sont injustifiés contre 30% habituellement. Il peut s'agir d'un refus de contrôle, de l'absence du salarié à son domicile pendant ses heures de présence obligatoires, de non présentation à une convocation ou bien d'un arrêt médical injustifié.


Capital.fr : Comment expliquez-vous ce boom d'arrêts maladie ces dernières années?


Raphaël Wecker: Avec cette conjoncture économique, les gens sont stressés. Moins de 10% des arrêts injustifiés concernent le stress au travail. De plus en plus d'entreprises misent sur le rendement, la productivité et le moindre coût. Ce type d'arrêt est souvent perçu comme injustifié sauf dans des cas de dépression.


Capital.fr : Est-ce un bon retour sur investissement de faire appel à un organisme privé pour vérifier la véracité d'un arrêt de travail ?


Raphaël Wecker: Un contrôle médical d'un salarié coûte 120 euros TTC en moyenne. Et cela permet de diminuer de 20% l'absentéisme dans une entreprise. L'aspect gendarme de la démarche est efficace auprès des salariés.


Nous ajouterons que le réseau d' AXIMEDICA est constitué, selon les déclarations de son dirigeant de plus de 3000 médecins contrôleurs, généralistes ou spécialistes - Source Village justice

Mais, qu'en pensent réellement les médecins ? Nous avons trouvé une réponse sur le site du Conseil national de l'ordre des médecins

L’article 103 prévoit qu’à titre expérimental, les caisses de sécurité sociale peuvent mettre en place une nouvelle procédure de contrôle des arrêts de travail permettant au service médical de demander à la caisse de suspendre le versement des indemnités journalières sur la seule base des conclusions d’un contrôle médical patronal.

Si certains garde-fous ont été fixés, comme la possibilité pour l’assuré de saisir le contrôle médical en cas de suspension de versement, cette disposition laisse perplexe compte tenu des dérives de certaines sociétés qui se sont spécialisées dans la réalisation des contre-visites patronales.

On peut également s’interroger, au plan déontologique, sur la faculté pour le médecin-conseil de l’Assurance maladie de demander à la caisse la suspension du versement des IJ sur la seule base des informations apportées par le médecin contrôleur patronal, sans examen de l’assuré, ni même de son dossier.

Il apparaît enfin anormal que lorsqu’un nouvel arrêt de travail est prescrit à la suite d’une décision de suspension des IJ, il ne produise pas effet, dans l’attente de l’avis du service médical. Cette disposition jette une suspicion inacceptable sur la justification médicale de l’arrêt de travail prescrit et remet en cause la validité d’une prescription, alors même qu’elle n’a pas fait l’objet d’un contrôle médical.


Néanmoins, la chasse est lucrative pour les organismes privés, puisque certains opérateurs donnent leurs chiffres de croissance

Avec plus de 600% de croissance de notre chiffre d'affaire en 2005, +40% en 2006, ce sont plus de 8000 clients qui nous accordent leur confiance Source 1001 commerces

A tel point que des Unions d'employeurs négocient des "avantages" pour leurs adhérents : "La contrevisite médicale - Pour luttez contre l'absentéisme abusif, l'UPE 06 vous propose un tarif négocié auprès d'un spécialiste du contrôle médical patronal" (voir document tarifaire)

Nous laisserons la conclusion au site CQFD qui situe bien les enjeux de ce juteux business

Que des boîtes comme Mediverif, Medica Europe et autre Contrôle Médical Service, spécialisées dans la lutte contre l’absentéisme, voient leur chiffre d’affaires exploser ? On s’interroge sur la probité de tels médecins-contrôleurs quand on voit qu’une boîte comme Synéance, spécialisée dans la contre-visite médicale, fait sa pub en brandissant le chiffre de 45 % d’arrêts jugés abusifs par ses médecins agréés, telle autre comme Medica Europe poussant la surenchère jusqu’à 54% ! ... / ... Mais le pire est à venir. Le projet de loi de financement de la Sécu prévoit que les contrôles effectués à la demande de l’employeur puissent faire sauter la totalité des indemnités journalières et non plus seulement la part patronale ! Vous avez bien compris : une prestation sociale versée par un service public dépendra bientôt d’un contrôle médical privé.

Quand on vous disait qu'en France il existait des créneaux porteurs, vous aviez tord ... de ne pas le croire !

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France contrôle médical
Sud Autoroutes
Dalloz



12 mai 2009

Chômage : La "séparabilité" du MEDEF affiche son bilan ... catastrophique

La crise économique est dure pour les salariés et même si Jean-Claude Trichet et l'inénarrable Jacques Marseille nous informent que la crise est derrière nous et que : "les trimestres suivants seront moins mauvais".

De son côté, Jacques Carles président d'un cabinet en stratégie et prospective déclare dans Le Parisien :

"... / ... Pour les banques, on voit apparaître des résultats positifs. Aux Etats Unis, Goldman Sachs veut déjà rembourser ses dettes auprès de l'Etat Fédéral pour pouvoir être libre de ses mouvements. Au niveau boursier, les cours se sont raffermis ... / ... le jour où ça va redémarrer, certains auront fait beaucoup d'argent " pour finir par : "En revanche les chômeurs qui sont entrés dans la précarité auront plus de mal à rebondir ... / ... Même avec une reprise, il y aura ce que j'appelle le "legs de la crise" Il faudra donc des mesures sociales fortes"

En clair, si on a une vague idée des gagnants, on connaît déjà les perdants !

En termes de mesures sociales, il en est une qui fait à nouveau parler d'elle depuis quelques jours, c'est la "rupture conventionnelle du contrat de travail" introduite dans le code du travail par la loi de modernisation sociale.

Retour en arrière :

"La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? ". Laurence Parisot invite à évaluer les effets de cette mesure dans quelques mois mais affirme avoir rencontré beaucoup de chefs d’entreprises très intéressés par ce dispositif déclarait Laurence Parisot Lors de l’université d’été du Medef le 30/08/2005 à Jouy-en-Josas.- Source TF1

Pressée de donner des gages à la frange la plus dure de ses adhérents qui regrettait le départ du "célébrissime" Ernest-Antoine Sellières partit évangéliser les parlementaires et la Commission européenne en prenant la tête du lobby Business Europe, elle indiquait de quelle façon le MEDEF comptait gérer les relations sociales en France.

Au delà du "bon mot" (probablement initié par sa coach Rosine Lapresle-Tavera, dont on affirme qu'elle joue auprès de la présidente du Medef le rôle de "conseillère personnelle" : écriture de discours, recrutements, opérations de communication…/ ... voir article Rue89 ), il faut noter que cette phrase a fait son chemin et que, comme le rappelle Démocratie & Socialisme elle est devenu une réalité :

Parisot en rêvait, Bertrand l’a fait, en créant le droit de rompre le contrat sans motif et avec le minimum de procédure. La loi du 26 juin 2008 (articles L 1231 à 1237 du nouveau code du travail) et les décrets d’applications du 18 juillet ont instauré la « rupture conventionnelle du contrat de travail ».

... / ... Dans cette rupture " amiable ", pas de préavis, les sommes dues au titre d’indemnités sont sûres puisque contresignées par le salarié, les recours aux prud’hommes sont improbables une fois que l’homologation a été actée par l’administration du travail. La rapidité est assurée : le délai de rétractation n’est que de 15 jours, celui de l’homologation est aussi de 15 jours. En un mois vous êtes débarrassé de n’importe quel salarié. Vous pouvez renouveler l’opération autant de fois que vous voulez sans vous embarrasser d’obligations sociales collectives – simplement pour plaire à la Bourse et aux actionnaires.

Tel employeur qui en a assez de sa salariée depuis des années, lui mène la vie dure, lui rend l’atmosphère insupportable, puis lui propose une "rupture conventionnelle". "J’te supporte plus ! Tu t’en vas ! Tu signes ! T’auras tes droits ! ". Tel syndicaliste placardisé finit par céder, et reçoit un petit bonus… pour débarrasser le plancher. Pas de motif, pas de reclassement, pas de formation, pas de plan social, le minimum d’indemnités légales et dehors ! ... / ...

Ce ne sont plus des licenciements avec "cause réelle et sérieuse", ni avec motif économique ou cause structurelle, c’est une simple mise à la porte, sous pression, à la tête du client. ... / ... - Source D&S

Jean-Michel Muglioni (Agrégé de philosophie) donnait lui aussi sa vision de la parabole de Laurence Parisot :

... / ... cette proposition révèle cette fois une conception de l’amour, du divorce, et du travail qui déshonore celui qui la partage.

Si elle veut dire
quaujourd’hui la plupart des couples divorcent, et que par conséquent il faut admettre que salariés et patrons divorcent de temps en temps les uns des autres, cette comparaison au goût douteux revient encore à ériger l’échec en norme naturelle puis civile, et elle laisse en plus entrevoir une conception étrange du rapport entre le salarié et celui qui le paie : car l’échec d’un mariage et celui d’un contrat de travail ne sont pas du même ordre, à moins qu’il faille aller travailler par amour de son patron. ... / ...

La philosophie platonicienne de l’amour a dominé l’occident depuis plus de deux mille ans (et pas seulement sous la Renaissance florentine). Que donne-t-elle à penser ? Que l’amour est amour de l’éternité.
Qu’il est ce par quoi l’homme n’est pas un animal et aspire à un ordre de choses qui échappent à la précarité. Un certain degré d’inculture permet de dire n’importe quoi ... / ...

Certains diront : "Oui, mais vous isolez la phrase de son contexte" Et bien, donnons le contexte

Deuxième enjeu : le marché du travail. Le marché du travail en France fonctionne mal. Comment le dynamiser demanderont certains ? comment le sécuriser diront d’autres ? comment y accéder tout simplement ? Engageons ensemble la réflexion sur toutes les précarités et sur toutes les flexibilités, à partir de la remise à plat de l’assurance chômage, à partir d’une évaluation du contrat de travail et en particulier de la séparabilité, et à partir de l’examen des propositions de sécurisation des parcours. - Source MEDEF - 29 juin 2006

Vous noterez au passage que la séparabilité a été officialisée par la loi de modernisation sociale alors qu'on attend toujours l'ébauche d'une discussion sérieuse dans le domaine de la sécurisation des parcours !!!

Très en verve sur le sujet, Laurence Parisot avait déclaré : "C’est comme un divorce à l’amiable" "Oui, mais c’est toujours le même qui part avec les meubles" lui répondait Gérard Filoche à l'époque

Quelques débats et déclarations plus tard, où en sommes-nous de l'application de cette modification du code du travail, validée par le gouvernement et sa majorité parlementaire ? Car rappelons le, le MEDEF indiquait un mauvais fonctionnement du marché uniquement du, bien entendu, aux seuls salariés qui encombraient inutilement les entreprises.

Un texte de la DARES, c'est dire du Ministère du travail, des relations sociales, de la solidarité et de la ville qui fait le point sur ce dispositif :

Le nombre de ruptures conventionnelles du contrat de travail ne cesse d'augmenter depuis le début de l'année : 13 326 demandes homologuées ont ainsi été enregistrées par la Dares (ministère du Travail) en mars 2009 (dernières statistiques connues), contre 12 928 en février et 9 226 en janvier 2009.

En décembre 2008 une pointe avait enregistrée à 11 768 demandes homologuées après une montée en charge progressive du nouveau dispositif créé par l'article 5 de la loi du 25 juin 2008 portant modernisation du marché du travail résultant de l'ANI (accord national interprofessionnel) du 11 janvier 2008 (872 demandes homologuées en août 2008, 3 183 en septembre, 7 189 en octobre et 8 459 en novembre 2008). Ces statistiques ne recensent que les seules ruptures conventionnelles concernant les salariés non protégés.

La rupture conventionnelle est une procédure qui permet à l'employeur et au salarié de convenir en commun des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. Cette rupture résulte d'une convention signée par les parties au contrat, c'est-à-dire l'employeur et le salarié, et homologuée par le DDTEFP.

Le nombre de demandes de rupture conventionnelle reçues au cours du mois de mars 2009 était de 16 368, parmi lesquelles 658 ont été déclarées irrecevables (soit, un taux d'irrecevabilité de 4 %). Le taux d'irrecevabilité tourne autour de 4 % à 5 % depuis le mois de novembre 2008.

Le nombre de demandes refusées dans le mois a atteint 2 413 en mars 2009, soit un taux de refus de 15 %, stable par rapport à février 2009 (2 336 refus) mais en diminution de deux points par rapport à janvier 2009 (taux de refus de 17 %). Au début de la mise en oeuvre du dispositif, le taux de refus atteignait 27 % (août 2008), puis 24 % (septembre 2008), 19 % (octobre 2008), 18 % en novembre 2008. Il était de 16 % en décembre 2008 et de 17 % en janvier 2009.

En huit mois, d'août 2008 à mars 2009, près de 67 000 ruptures conventionnelles ont été homologuées.

Dans la mesure où la crise économique est passée par là, et que les plans sociaux commencent à faire monter la grogne, voila une méthode qui fait moins de vague et surtout coûte considérablement moins cher aux entreprises.

Cette "technique" permet de refiler au pôle emploi des quantités de gens dont on assume plus la responsabilité. Ce qui équivaut en ces temps de chômage de masse à envoyer les plus âgés ou les moins qualifiés à "l'abattoir" des minima sociaux.

En effet, comme l'expliquait judicieusement D&S : "Dans cette rupture " amiable ", pas de préavis, les sommes dues au titre d’indemnités sont sûres puisque contresignées par le salarié, les recours aux prud’hommes sont improbables une fois que l’homologation a été actée par l’administration du travail. La rapidité est assurée : le délai de rétractation n’est que de 15 jours, celui de l’homologation est aussi de 15 jours" alors que s'il avait fallut entamer une procédure "classique".

Il est probable que certaines entreprises auraient été condamnées par le tribunal des prud'hommes à réintégrer les salariés ou à leur verser des indemnités conséquentes.

Les prud'hommes : Voila la cible honnie des employeurs. C'est le seul endroit où le salarié ne subit pas la loi de l'argent puisque cette justice est gratuite. Néanmoins, avant de quitter son ministère pour sièger l'âme en peine à Strasbourg, Rachidat Dati a commencée à donner quelques gages au MEDEF puisqu'elle a : "supprimé 61 tribunaux prudhomaux sur 267 ! Le Code "recodifié" du travail permet d’en supprimer d’autres plus facilement et de modifier leur fonctionnement par décret"

Et oui, que voulez-vous : "La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?"

Mais est ce bien le problème du MEDEF qui vient d'accepter après moult pressions du gouvernement de créer un Comité des sages dont la mission est expliquée sur le site du MEDEF et dont le "très social" Claude Bébéar est le "patron" (voir citation du dessin plus haut)

"Le Comité pourra être saisi par les conseils d’administration ou de surveillance, les comités de rémunération et les assemblées générales des entreprises qui ont adhéré au code Afep-Medef dans le cadre des règles de fonctionnement prévues par le droit des sociétés. Ses avis seront transmis aux entreprises qui l’auront saisi. Le Comité se réserve la possibilité de communiquer sur ses avis s’il estime quil n’en a pas été rendu compte de manière appropriée. L’Afep et le Medef recommandent aux entreprises de saisir le Comité des Sages dès qu’elles peuvent être concernées" - Source MEDEF

Un sommet d'hypocrisie dans lequel on peut constater que cette instance voulue par le gouvernement n'est que consultative et aléatoire puisque, si les entreprises n'adhèrent pas au code Afep-Medef, RIEN ne leur est applicable et que pour les autres, la sanction n'est que la "possibilité de communiquer sur les avis du comité".

Si "La vie, la santé, l’amour sont précaires" et que le travail "ne doit pas échapper à la loi" en revanche qu'en est-il de l'amoralité et du cynisme du MEDEF et de ses adhérents qui eux échappent sans aucun souci à législation qui, elle, frappe leurs salariés !!!

Crédit images
Fajour
Journal du Net



11 mai 2009

Elections européennes : Il faut assumer mon petit Bernard !!!

Bernard Kouchner a bien du malheur. Contrairement à Eric Besson qui a accepté de boire le calice jusqu'à la lie avec une satisfaction non dissimulée, notre Ministre des Affaires étrangères a soudain des pudeurs de dernière minute pour soutenir de façon inconditionnelle les listes UMP pour les prochaines élections européennes.

Il s'en explique d'une façon extrêmement alambiquée dont lui seul a le secret : "En tant que ministre des Affaires étrangères et européennes, j'ai oeuvré depuis mai 2007 au service d'une ambition et d'une politique", souligne-t-il dans son communiqué. "Cette ambition, c'est celle de la France et de l'Europe. Cette politique, c'est celle du président de la République et du Premier ministre"

Bon, au moins ça a le mérite d'être clair. En acceptant la mission au côté du Chef de l'Etat durant ces deux premières années, j'ai approuvé la politique de mon Président et j'en suis content.

Néanmoins, et c'est là où ça coince, l'UMP qui cherche une fois de plus à faire un mauvais coup au PS (qui devrait se désintéresser du sort final de ce socialiste d'opérette mais baisse toujours les yeux lorque l'UMP évoque son ralliement et sa fidélité au Président) s'attendait à ce que le "French Doctor" affirme la main sur le coeur son engagement et même la couleur de son bulletin de vote. A savoir : "Je voterai pour la liste UMP"

Au lieu de cela, on peut lire sur le site de LCI : "Des propositions précises seront rendues publiques en ce début de semaine. Ce sont celles-ci qui, naturellement, m'inspireront", indique-t-il sans dire clairement en faveur de quelle liste européenne il se prononcera le 7 juin. Le ministre entretient donc le suspense comme à plaisir. Et il se paye le luxe, dans ce même communiqué, d'un vibrant éloge de la construction européenne en relevant que "jamais dans l'histoire, l'Europe n'a été aussi libre de son destin. Jamais elle n'a eu autant les moyens d'être un acteur essentiel au service de la paix, d'une croissance économique mieux partagée et d'un système financier mieux régulé. La responsabilité de chaque citoyen est d'exprimer son choix pour le projet européen", affirme-t-il.

Et ça, par contre, ça a le mérite ... de n'être pas clair du tout et c'est surtout la preuve que notre bon ministre a "le cul entre deux chaises". Cette situation qu'il a lui même générée en rejoignant VOLONTAIREMENT le gouvernement de François Fillon, il se doit aujourd'hui de l'assumer publiquement au lieu de nous jouer : "J'y va t'y, j'y va t'y pas"

Et oui mon cher Bernard, vous vous êtes essayé au mythe de Faust et refusez d'en payer le prix.

De quoi avez-vous peur ?

Que le fantôme de Jean Jaurès vienne perturber vos nuits ?
Qu'en cas de défaite de la majorité parlementaire aux prochaines présidentielles nul ne veuille plus de vous ?
Que François Bayrou en prenne ombrage et vous néglige dans son futur gouvernement en cas de victoire ?

Afin de vous tranquilliser, nous vous rappellerons que le votre est secret et que vous pourrez mettre n'importe quel bulletin dans l'urne le jour venu et expliquer à ceux qui vous en parleraient en privé que vous avez choisit le camp cher à vos idées ou actions.

Trahir son camp, c'est passer de l'autre côté. C'est le premier pas qui compte et vous en avez fait beaucoup pour devenir l'un des Ministres les plus actifs d'un gouvernement de droite assumée. Alors les états d'âme ....

De plus, cessez de vous angoisser puisque Claude Allègre a demandé à rejoindre le gouvernement et que Jack Lang et Manuel Valls se demandent de quelle façon franchir le rubicon. En fin de compte, la solitude qui semble vous peser risque d'être mons difficile à vivre avec des "collègues" qui vous aideront, nous en sommes certain à " être un acteur essentiel au service de la paix, d'une croissance économique mieux partagée et d'un système financier mieux régulé"

Et surtout restez zen, vous auriez pu comme Michel Rocard devenir "ministre" des pingouins et autres ours polaires .... Elle est pas belle la vie ?

Dernière information concernant le sujet évoqué par Slovar les Nouvelles

"Bernard Kouchner a fini par crever la polémique. Oui, il votera bien pour les listes UMP aux élections européennes du 7 juin, a-t-il fait savoir dans un communiqué transmis lundi midi depuis New York." Le Parisien

Et bien voila, Bernard, ce n'était pas si difficile que ça !!! Il ne reste plus maintenant qu'à prendre une carte à l'UMP et à créer un club des "traitres de gauche" avec Eric Besson ... Félicitations !

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HUB



10 mai 2009

Garder son travail et gagner ... 69 euros brut par mois

On était de bonne humeur le 6 mai dernier à la salle Pleyel. En effet, l'UMP encadré par ses dirigeants et ministres fêtaient les deux ans de présence à l'Elysée de son champion.

Extraits : "L'action continue ! Le 6 mai, pour les deux ans de l’élection de Nicolas Sarkozy, François Fillon et 12 ministres du gouvernement se sont rassemblés autour de Xavier Bertrand pour rappeler les résultats de deux ans d'action menée au service des Français"

Au cours de cette "sauterie", l'actuel Ministre du Travail et des relations sociales Brice Hortefeux " a répondu aux attaques de l’opposition sur la réforme du travail le dimanche en expliquant qu’en temps de crise le gouvernement se devait de tout tenter pour défendre l’emploi"

Défendre l'emploi, c'est exactement ce que fait le patron de Carreman qui a décidé de licencier 6 personnes en leur proposant un reclassement en ... Inde.

Carreman est une entreprise qui avait déja fait parler d'elle en 2005 :

Le 30 novembre 2005 on pouvait lire sur le site du Journal La dépêche

Castres (81) - Textile : Carreman vend son unité de 160 salariés - Le fait du jour. Les salariés castrais s'opposent à l'externalisation de leur usine alors que le groupe intègre 600 salariés en Roumanie et en Inde. L'heure est grave dans l'entreprise textile Careman et en particulier sur l'unité de Castres où pour la toute première fois de son histoire, la quasi totalité des employés devrait être en grève aujourd'hui entre 11h30 et 14h30 ... / ... Les salariés ne veulent donc pas devenir des façonniers dont le principal handicap est justement de jouer la «variable d'ajustement» lorsque les commandes s'affaiblissent ... / ...

Le 9 mai 2009 on pouvait lire cette dépêche de l'AFP

Un chef d'entreprise textile de Castres a récemment proposé à neuf salariés licenciés un reclassement en Inde pour 69 euros brut par mois, provoquant stupeur et colère au sein de l'entreprise et dans la région. La direction de l'usine textile Carreman, qui emploie 150 personnes à Castres, a décidé de licencier neuf de ses salariés et leur a proposé un reclassement dans une autre usine du groupe à Bengalore, en Inde. La proposition, jugée scandaleuse par les salariés, est de 69 euros brut par mois pour six jours de travail. Elle inclut un 13e mois, une assurance médicale et une caisse de prévoyance.

... / ... La direction de l'usine a répondu qu'elle ne faisait qu'appliquer la loi. "C'est la loi française qui nous oblige à faire par écrit une proposition de reclassement si on dispose d'autres sites, même si c'est en Papouasie ou au Bengladesh. Je suis conscient que c'est stupide, mais c'est la stupidité de la loi", a déclaré le PDG de Carreman, François Morel, dans un entretien au quotidien régional la Dépêche du Midi vendredi. - Source AFP/GOOGLE

"Nous sommes dans un milieu très concurrentiel avec des clients qui ne sont pas toujours très loyaux et qui veulent acheter de plus en plus loin pour payer de moins en moins cher, alors qu'ils revendent toujours au même prix, poursuit le PDG. On a été obligé de délocaliser, sinon c'était la fin"

Pour le maire UMP de Castres, cette proposition n'est tout simplement «pas responsable». «Un petit chèque plutôt qu'un reclassement aurait été plus tolérable», s'indigne pour sa part un responsable CGT de l'entreprise. Autant dire que la colère n'est pour le moment pas retombée sur le site de Carreman. D'autant que les salariés auraient découvert hier qu'un voyage à Bora-Bora était prévu prochainement pour les commerciaux du groupe ... - Source D&S

C'est probablement en pensant à ces méthodes d'un autre âge que le Premier Ministre déclarait le 6 : Malgré la crise, le gouvernement a en effet maintenu son effort de changement : "cet élan réformiste ne s'arrêtera pas". Car les lendemains de crise verront s’opposer les nations gagnantes et les nations perdantes « les gagnantes seront celles qui auront l’audace de se transformer dans la crise pour en faire un tremplin" - Source UMP


Tremplin pour qui ?


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BAR