29 janvier 2010

Les banquiers au Forum de Davos : La refondation du capitalisme ... ne passera pas par nous !

Ah ! ils sont beaux nos chefs d'Etat et de gouvernement avec leurs déclarations sur : "plus jamais ça" et le capitalisme à visage humain !

Comment expliquer à leurs concitoyens qu'après avoir remis en selle les banques et institutions financières, celles-ci reprennent tout naturellement leurs habitudes ?

Et surtout comment justifier que : "Le chômage mondial, mis à mal par la crise, a explosé en 2009 atteignant 6,6% à l'échelle mondiale soit un nombre record de 212 millions de personnes, indique mercredi le Bureau international du travail (BIT) mettant en garde contre "une reprise sans emplois". "Le nombre de sans-emploi dans le monde a atteint près de 212 millions en 2009, en raison d'une hausse sans précédent de 34 millions par rapport à 2007, à la veille de la crise économique mondiale", prévient le BIT dans son rapport annuel sur les Tendances mondiales de l'emploi ... / ... " - Source France24

Même si le directeur général du BIT, Juan Somavia déclare qu'il est indispensable que les états doivent avoir : "La même volonté politique qui a sauvé les banques doit être appliquée pour sauver et créer les emplois ... / ... " - Source JDN

"A Davos, on ne refait pas le monde. On cherche juste à en améliorer l'état, selon la devise faussement modeste du forum. La séance du 28 janvier intitulée « repenser le capitalisme de marché » fait partie de ces sessions qu'affectionne la rencontre annuelle ... / ... " Ecrit le Journal La Croix

"... /... Les participants conviennent tous que ce court-termisme ne peut pas durer -ce qui n'est pas qu'une lapalissade. Il faut investir long terme, ne pas satisfaire les seuls actionnaires mais toutes les parties prenantes de l'entreprise : ses employés, ses clients, ses fournisseurs, les ressources qu'elle utilise (environnement), la vie locale où elle est implantée. ... / ... Oui, mais comment ? Silence alors embarrassé des intervenants ... / ... " Source La Croix

Oui mais, diront les aficionados de notre Président de la République : Nicolas Sarkozy s'est montré ferme et convaincant sur la "refondation du capitalisme" !

Pas vraiment répondent ceux qui ont assisté à son intervention

" ... / ... Qu’il soit dans la France profonde ou devant les décideurs industriels et financiers de la planète, Sarkozy fait du Sarkozy. Des blagues, des mimiques, des adresses directes au public, et un discours assez vague. Parfois ça marche. Parfois, ça tombe à plat. Hier, à Davos, pour le premier jour du forum économique mondial, dont le thème est la définition d’un nouveau capitalisme post-crise, le président français était invité à prononcer le discours d’ouverture. Devant une assemblée très partagée sur sa prestation, ce qui l’a particulièrement énervé, Sarkozy en a profité pour adresser le même message qu’il déclame depuis son discours de Toulon, à l’automne 2008 : le capitalisme a besoin de morale. Mais il a été avare en propositions concrètes ... / ...

" ... / ... Sarkozy y va franco. «La mondialisation a engendré un monde où tout était donné au capitalisme financier, presque rien au travail, où l’entrepreneur passait après le spéculateur», déclare-t-il, le doigt levé. Ou encore, en regardant la salle avec un sourire menaçant : «Il y a des profits excessifs qui ne seront plus acceptés parce qu’ils sont sans commune mesure avec la capacité à créer des richesses et des emplois.» ... / ...

Qu’on se rassure, le président n’est pas devenu gauchiste. Il modère son propos, en rappelant qu’il ne condamne pas tout le capitalisme, seulement celui qui a été «dénaturé». Mais la salle ne réagit pas. Et Sarkozy essaie un truc. Il sort du discours préparé pour se lancer dans une longue diatribe contre un président de banque dont il a demandé la démission car un de ses employés avait fait perdre des milliards à l’établissement. ... / ... Elle arrache des applaudissements à deux Indiens au fond de la salle. Sarkozy saute dessus. «Merci aux deux personnes qui applaudissent» ... / ... Malgré tout, à la fin du discours, seule une partie de la salle applaudit, et la grande majorité reste assise. Du coup, Sarkozy revient prendre la parole. Bafouille, en essayant de faire une nouvelle blague sur cette réaction en demi-teinte. Puis il se sauve jusqu’à son hélicoptère avec sa délégation" Source Libération

Il faut dire que son épouse l'a rejoint et qu'il devait vite rentrer pour fêter son anniversaire. Sauver la planète et le capitalisme à ses limites !

D'ailleurs, cette année : " la Première dame n'a pas participé la 8e édition de ce très beau dîner qui se tient habituellement après la semaine de la mode Haute-Couture. Et pour cause, son époux Nicolas Sarkozy fête ce soir ses 55 ans à l'Elysée ! Si tous les proches du couple sont attendus dans leurs habits de lumière, Carla, elle aussi, sera certainement de toute beauté. L'ambassadrice du Fonds mondial pour le sida n'en oublie pas pour autant sa mission puisqu'elle adressera un message vidéo lors de cette soirée." Source AFP/Yahoo

C'est beau comme du Gala et du Paris Match réunis !

On prend nettement mieux conscience de ce qui est en train de se jouer lorsqu'on regarde le duel qui se déroule entre Barack Obama aux Etats Unis et les banques qui ont décidé de jouer le bras de fer depuis Davos.

" Dans son premier discours sur l'état de l'Union prononcé mercredi soir à Washington, Barack Obama a choisi de mettre en avant la lutte contre le chômage et a réaffirmé sa volonté de réformer le système de santé américain. Critiquant une nouvelle fois les "mauvais comportements" de Wall Street, qu'il accuse d'avoir provoqué la crise, Barack Obama a appelé le Congrès à adopter de nouvelles lois sur la régulation financière en dépit des efforts de lobbying du secteur ... / ... "

Réponse des banquiers : A Davos, Howard Lutnick, directeur général de la banque d'investissement Cantor Fitzgerald, a déclaré à Reuters que le président des Etats-Unis s'engageait dans "une bataille populiste contre les banques". "C'est facile de s'en prendre aux banques quand on n'arrive pas à progresser sur la santé", a-t-il ajouté.

... / ... Interrogé sur les projets de la Maison blanche, Howard Lutnick a répondu: "Comme tout ce qui touche à la régulation, c'est préoccupant parce qu'on ne sait pas s'il ne s'agit pas d'un char qui tire dans toutes les directions." "C'est simple: c'est très populaire de taper sur les banques, mais cela revient à ignorer que les banques sont le principal moteur de l'économie, qu'elles apportent des liquidités et des financements pour que les gens puissent faire croître leur activité, et si l'on passe son temps à les embêter, elles vont être handicapées", a-t-il ajouté ... / ... " Source Yahoo

En clair, la théorie capitaliste qui veut qu'il soit nécessaire de : "mutualiser les pertes" et de "privatiser les profits" va s'imposer !

Les chefs d'état et de gouvernement, se trouvant dans l'impossibilité de trouver un accord mondial, vont nous expliquer que l'on ne peut "sanctionner" ses propres banques. Ne trouvant par conséquent aucune possibilité de contrainte, ils vont appliquer à la lettre des réformes "structurelles" conduisant, par exemple : à repousser l'âge de la retraite à 67, 68, 70 voir 75 ans !

Il se trouvera d'ailleurs des banques et des compagnies d'assurances qui sortiront de leurs cartons de magnifiques plans retraites individuels (capitalisation) basé sur des valeurs boursières ...

Les plus grandes entreprises réclameront la disparition ou une forte diminution (là où cela existe) des salaires minimum, du droit du travail, du droit syndical, des indemnisations chômage ... Tout cela bien entendu au nom de l'efficacité économique !

En clair : Vous n'avez pas su faire payer les gros, mais vous saurez faire payer les petits qui sont tellement plus nombreux ! Ah ! ils sont beaux nos chefs d'Etat et de gouvernement avec leurs déclarations sur : "plus jamais ça" et le "capitalisme à visage humain" !

Crédit dessin
Chapatte
Crédit photo
Le Figaro
E24

28 janvier 2010

Nouvelle tendance vestimentaire politique : La robe ... d'avocat !

Nos parlementaires auraient-ils peur de la précarité de l'emploi qui gagne du terrain chaque jour en France ?

C'est la question que l'on pourrait se poser en constatant qu'il y a de plus en plus de députés qui deviennent avocats !

Alors, inquiétude pour l'avenir ou syndrome du travailler plus pour gagner plus ? :

Si un certain nombre l'étaient avant d'être élus, de plus en plus d'autres, " ... / ... sont tentés par le métier d'avocat, et rejoignent un barreau, notamment celui de Paris (qui réunit plus de 40% des 50.000 avocats français) ... / ... " nous dit le Nouvel Obs

Ainsi, au fil du temps, on a vu, entre autre, devenir avocats :

Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée
Dominique de Villepin, ex-Premier ministre UMP
Noël Mamère, député Verts
Frédéric Lefebvre, conseiller régional UMP d'Ile-de-France
Jean Glavany, député PS
Christophe Caresche, député PS
François Baroin UMP ancien ministre
Hervé de Charette ex UMP
Manuel Aeschliman ancien maire d'Asnières

Et depuis peu, deux nouveaux postulants

Rachida Dati Députée européen et maire du VII eme arrondissement
Julien Dray Député et candidat aux régionales

Cette boulimie de travail, qui faisait dire, en 2007 à Hélène Jouan dans un édito sur France Inter : "Travailler plus pour gagner plus", le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy n'en finit pas de faire des émules. Même certains députés s'y mettent. Et quelques uns pourraient finir par obtenir une médaille élyséenne tant ils mettent personnellement en application ce slogan dédié au travail .. / ... "

Ce constat appelle immédiatement une question : La politique est-elle un métier à plein temps ?

Que voila une vilaine question répondront la main sur le coeur, toutes tendances confondues, les élus de la nation. Ils préféreront argueur leur engagement et surtout le fameux : "être utile à ....mon pays, ma région, ma commune, etc ... " Et pourtant, Député, maire et parfois, président du Conseil général ou d'agglomération, c'est un boulot à plein temps qui par ses différentes responsabilités peut être qualifié de métier sans la moindre péjoration.

Dans la mesure ou ce métier, surtout s'il est assortit d'un cumul de fonctions, est particulièrement chronophage, il est toujours étonnant de découvrir que certains élus, trouvent encore un peu de temps, pour s'adonner à d'autres activités professionnelles. Quitte à essayer de nous prouver que les 24H00 qui composent la journée de leurs électeurs sont parfaitement théoriques !

De quelle façon un parlementaire peut-il devenir avocat, alors qu'il n'a pas suivi le cursus habituel ?

" Pour « obtenir le barreau », le moyen est aussi simple qu'opaque pour les politiques. Le site Internet du conseil de l'ordre des avocats de Paris prévoit cette possibilité pour « certaines personnes justifiant d'une expérience professionnelle », renvoyant à l'article 11 de la loi du 31 décembre 1971 : "Les personnes ayant exercé certaines fonctions ou activités en France, [titulaires] d'au moins une maîtrise en droit ou de titres ou diplômes reconnus comme équivalents pour l'exercice de la profession" Nous explique Rue89

Une particularité, toutefois : "Pour les énarques, (comme Jean-François Copé, Dominique de Villepin, François Hollande et Ségolène Royal, par exemple) la démarche est plus simple, puisqu'ils bénéficient d'une équivalence par le jeu des équivalences de diplôme"

Mais, quelques fois, pour ceux qui n'ont pas fait l'ENA, comme pour Julien Dray ou Rachida Dati, ça coince :

" Officiellement, Julien Dray se serait vu refuser l'entrée au barreau de Paris pour des raisons de procédure. Mais il semblerait que le député de l'Essonne ne soit en réalité pas suffisamment diplômé ... / ... " - Source Nouvel Obs

Mais comme nous l'apprend Rue89 : " On a vraiment l'impression que tout cela se fait à la tête du client », résume l'un des membres de l'ordre interrogé par LeFigaro.fr, étonné par le refus adressé à Julien Dray, alors que « d''habitude, les demandes d'admission dérogatoire des politiques passent comme une lettre à La Poste " et d'ajouter : "Pour preuve, l'ancien ministre socialiste de l'Agriculture Jean Glavany a récemment été autorisé à devenir avocat, sans remplir « stricto sensu la condition de diplôme prévue par les textes », indique le rapport réalisé lors de sa demande d'inscription au barreau de Paris"

De son côté Rachida Dati a vu sa demande " repoussée jusqu'à la dissolution effective de sa société de conseil, a-t-on appris mardi 26 janvier. La présidence d'une société de conseil est incompatible avec la fonction d'avocate "

Au delà du côté folklorique, du prestige de la profession et de l'aspect lucratif puisque cela permet d'éviter le plafonnement des revenus d'élu (voir L'indemnité parlementaire et la situation matérielle des députés), il est nécessaire de s'interroger sur la notion (assez floue) de : conflit d'intérêt

En effet, comme l'expliquait Hélène Jouan

" ... / ... Y a-t-il conflit d'intérêt entre l'élu du peuple et son nouveau job ? En l'espèce, Jean-François Copé affirme qu'il ne fait que de la "médiation", mais objectivement, pourquoi un cabinet d'avocat d'affaire l'aurait-il recruté, sinon parce qu'il dispose, au titre notamment de ses fonctions ministérielles antérieures, d'un prestigieux carnet d'adresses ? Il n'en n'use pas sans doute, mais il y a forcément une certaine suspicion autour de son embauche.

Dans le livre « Copé l'homme pressé », dont Rue89 a publié les bonnes feuilles début janvier, les auteurs révèlent notamment comment le président du groupe UMP à l'Assemblée a fait pression pour enterrer une proposition de loi qui gênait le cabinet d'avocats d'affaires Gide-Loyrette-Nouel… où il est collaborateur depuis septembre 2007 ... / ... "

Et que disent ces députés avocats pour leur défense ?

" ... / ... Car, quelques députés, avocats eux mêmes, n'hésitent pas à raconter qu'il s'agit ni plus ni moins que d'un détournement de la loi, celle-ci interdisant au parlementaire de s'installer comme "consultant", l'inscription au barreau de Paris comme avocat permet de toucher des honoraires.

Alors les motivations de ces élus cumulards sont diverses. "Peur de la précarité du mandat électif et donc anticipation de leur reconversion" plaident certains, "nécessité de garder les pieds sur terre" a avancé hier Jean-François Copé, envie de gagner de l'argent tout simplement reconnaissent d'autres plus discrètement. Rien d'illégal à tout cela, mais un petit soupçon d'illégitimité, ou de "régime spécial" accordé aux élus du peuple " - Hélène Jouan

Régime spécial. Le mot est lâché ! Et il nous permet justement, en ces temps de réforme de retraites que nos députés doivent discuter, de nous rappeler avec quelle sévérité nos parlementaires ont fait évoluer la leur !

" ... / ... La retraite des députés est 100 % garantie. ... / ... Si la caisse de retraite des députés connaît une mauvaise conjoncture, la subvention accordée est simplement augmentée ... / ... Quels sont les arguments de l’Assemblée pour justifier des avantages aussi exorbitants ? : « La précarité de la fonction » ... / ..." - Source Sauvegarde des Retraites



Et de plus, alors que le mot d'ordre est l'allongement de la durée de cotisation et un âge de départ possible à 62 ans : Il peuvent partir à 60 ans avec une retraite à taux plein avec 22,5 annuités. Cette réforme n’entrera, bien entendu, en vigueur qu’en 2012 !

Mais, nous sommes persuadés qu'avec des avocats comme Noël Mamère qui a déclaré : "Aujourd'hui avocat, je défendrai des sans-papiers, je défendrai des étrangers, je défendrai des causes liées à l'environnement et aux libertés", Dominique de Villepin déclarant de son côté : "toute sa vie avait été placée sous le signe du combat pour le bien public, et qu'il entendait poursuivre ce combat pour la paix et la justice en qualité d'avocat" ou Frédéric Lefevbre (ancien lobbyiste) qui lui est devenu avocat, parce qu'André Santini, a repris son siège de député des Hauts-de-Seine et s'était donc retrouvé sans activité .... Les salariés vont trouver de fiers défenseurs de leurs propres droits à une juste retraite ...


Crédit image
Les Avocats Pierre Laforêt

27 janvier 2010

Le Feuilleton des régionales - Acte 2 : Vers un très gros score de la gauche !

"La gauche réaliserait une poussée aux élections régionales avec 51% des intentions de vote, contre 36,5% pour la droite et l'extrême droite réunies, selon le baromètre Ifop pour Paris Match."

Ce qui confirme, ce que nous écrivions le 11 déc. 2009 dans notre chronique, "Le Feuilleton des régionales - Acte 1" : " Au delà de permettre aux citoyens de renouveler l'exécutif des régions, cette élection est un test grandeur nature pour tous les partis et formations politiques ! " et là, les estimations prédisent que nous allons vers ce qu'on a coutume d'appeler : un vote sanction !

Le chef de l'Etat ayant décidé lui même de "nationaliser " ces élections, il est clair que ce scrutin sera une sorte de référendum : Contre ou pour Nicolas Sarkozy !

Il faut se souvenir de la façon dont il a positionné le débat, comme l'expliquait Rue89 en novembre 2009

" ... /... Une charge d'une violence inédite

Car la charge de samedi contre ses adversaires est d'une violence inédite dans un contexte de campagne depuis l'élection de l'ancien président de l'UMP à la magistrature suprême. ... / ...

A l'adresse du PS, d'abord, dont la première secrétaire Martine Aubry est accusée « d'agiter le chiffon rouge, à trois mois des élections régionales, pour faire remonter le Front national » : " Ce n'est pas une pratique qui honore ceux qui ont décidé de la prendre"

A l'attention des Verts, ensuite, qui avaient réalisé une belle percée aux européennes de juin. Nicolas Sarkozy considère qu'ils sont coupés de la réalité : « Quand j'entends nos écologistes parfois dire qu'ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est-ce qu'ils savent qu'il y a du chômage […] de la misère dans le monde, est-ce qu'ils savent qu'il y a près d'un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décroissance, ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là ? »

L'envoyé spécial de Ouest France à Aubervilliers décrypte le sens sous-jacent des arguments du chef officieux de l'UMP : « L'UMP […] ira chasser sur les terres de l'extrême droite et des Verts. “J'ai toujours eu l'obsession d'élargir ma famille politique”, a lancé Nicolas Sarkozy, comme par défi. Après “l'ouverture aux personnes”, il propose de réfléchir à “l'ouverture aux thèmes” ... / ...

Voilà donc la campagne des régionales « nationalisée ». Pour Matthieu Verrier, envoyé spécial de La Voix du Nord, « l'UMP joue bilan national contre bilan régional », et « la campagne s'annonce donc comme une confrontation entre une majorité présidentielle et des majorités régionales ». Pas moins de seize ministres sont d'ailleurs candidats. - Source Rue89

Si le 11 décembre, nous vous indiquions, en ce qui concernait la région IDF : " Dans une enquête Ifop publiée jeudi par lejdd.fr, dans le cas d'un duel Huchon-Pécresse au deuxième tour, le président socialiste sortant obtiendrait 52% des voix contre 48% à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Valérie Pécresse serait battue sur le même score par la chef de file des Verts Cécile Duflot. Au premier tour, la liste UMP-Nouveau Centre conduite par Valérie Pécresse obtiendrait 34% des voix, devançant Jean-Paul Huchon (23%) et Cécile Duflot (16%)"

Qu'en est-il, en ce mois de janvier 2010, au niveau national ?

"La gauche réaliserait une poussée aux élections régionales avec 51% des intentions de vote, contre 36,5% pour la droite et l'extrême droite réunies, selon le baromètre Ifop pour Paris Match. Les 12,5% restants iraient aux centristes du MoDem (6,5%), à l'Alliance écologiste indépendante (2%) et à divers listes (4%).

Pour l'institut, ce rapport de forces est encore plus défavorable à la droite que lors des régionales de 2004, quand la gauche avait remporté 20 régions métropolitaines sur 22.

Avec 27% des intentions de vote, le Parti Socialiste - bénéficiant désormais de la légitimité de Martine Aubry - semble en mesure d'effacer sa déconvenue des dernières élections européennes, souligne l'Ifop.

Surtout, le PS reprend un net avantage au sein de la gauche sur les listes Europe Ecologie (13%), en retrait par rapport à leur résultat du dernier scrutin européen.

Au sein de la gauche radicale, la liste du Front de gauche obtiendrait 5%, devant celle du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot (3%) et Lutte ouvrière (2%). Des listes d'alliance du NPA et du Parti de gauche dans plusieurs régions obtiendraient 1%.

Dans ce contexte, "la situation de la majorité présidentielle apparaît très malaisée", estime l'institut. Avec 27% d'intentions de vote, l'UMP obtient un score inférieur de 4 points au socle électoral de Nicolas Sarkozy le 22 avril 2007.

En outre, elle se heurte à deux difficultés liées à la perspective du second tour : les très insuffisantes réserves de voix dont elle pourrait bénéficier le 21 mars et la capacité du Front National - fort de 8.5% d'intentions de vote - à se maintenir dans une dizaine de régions" - Source Yahoo

Des chiffres qu'on semble prendre au sérieux à l'Elysée puisque le Figaro dans son édition Web d'hier titrait : "L'UMP ne veut pas nationaliser les régionales"

" En expliquant sur TF1 , lundi soir, que ce n'était «pas le rôle du président de la République» de s'impliquer dans la campagne des régionales , Nicolas Sarkozy a confirmé publiquement une mise en retrait que les dirigeants de l'UMP avaient anticipée depuis la mi-décembre ... /... "

A suivre, car finalement, le slogan : "Ensemble tout est possible" pourrait bien devenir une réalité .... contre son promoteur !

Crédit et copyright dessin
Enzo

26 janvier 2010

Emplois verts : Prometteurs sur le papier mais ... hypothétiques sur le terrain !

On nous aurait menti ?

Les emplois verts ne seraient-ils qu'un argument politique de plus, bien loin de résoudre le chômage endémique que connaît notre pays ?

Alors que, lancé par les Verts et autres mouvements à caractère écologique et repris par toute la classe politique, les fameux emplois verts qui doivent fournir les emplois de demain, seraient surtout ... hypothétiques.

En effet : " ... / ... Un avis du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) publié lundi vient doucher quelque peu cet optimisme ... /... " - Source La Tribune

Qui est le COE ?

Le Conseil a été créé par un décret du 7 avril 2005, et installé par le Premier ministre le 6 octobre 2005. Placé auprès du Premier ministre, le Conseil d’orientation pour l’emploi est une instance nouvelle d’expertise et de concertation sur l’ensemble des questions de l’emploi - Source COE

Cette expertise et ce rapport, remettrait donc en cause ce qu'affirment les nombreux partis et formations politiques qui nous "vendent" les emplois verts comme la panacée du futur ... de l'économie française et européenne ?

Et pourtant, ils l'affirment haut et fort !

Les Verts et Europe Ecologie

Europe Ecologie dans son programme pour les élections européennes : "La conversion écologique de l’économie européenne aura notamment pour conséquence la création de 10 millions d’emplois verts en dix ans sur l’ensemble des territoires et instaurera un revenu minimum européen" et un internaute d'ajouter en commentaire : "Plus d’écologie est synonyme de plus d’emplois pour une raison simple : les secteurs qui vont croitre avec la lutte contre le changement climatique et le remplacement des énergies fossiles sont plus intensifs en travail que les secteurs appelés à décroitre dans leur forme actuelle (production et distribution d’énergies fossiles, construction automobile…)... / ... " - Source Europe Ecologie

Le Parti Socialiste pour la même campagne électorale y allait de son couplet : Relancer l’économie par la croissance et les emplois « verts ».

" ... / ... Pour arriver à cette excellence écologique, les socialistes proposent d’investir massivement dans la recherche et développement pour créer, par exemple, des bâtiments moins gourmands en énergie. Afin d’aider les entreprises à investir le secteur « vert », les socialistes européens proposent de faciliter le crédit auprès de la Banque européenne d’investissement. Enfin, pour faciliter la reconversion des travailleurs vers ces nouveaux secteurs, les eurodéputés socialistes soutiendront une augmentation du budget du Fonds Européen d’Ajustement à la Mondialisation qui fera le lien entre les anciennes et les nouvelles activités" - Source Paperblog

Quant à l'UMP, les inventeurs de "l'écologie populaire", une recherche "emplois verts" sur leur nouveau site donne : Résultat de votre recherche : Aucun résultat ne correspond à votre recherche. Honnêteté ou mise à jour en cours ?

Néanmoins, pour le chômeur que je suis, même s'il reste sceptique face à ce "miracle " de l'écologie économico politique, penser qu'on puisse créer des emplois, s'écoute et se regarde de près !

Surtout que piqué au vif par le rapport du COE, on s'est dépêché au gouvernement de trouver ... des emplois verts disponibles, comme on peut le lire sur le site Développement durable

14 000 emplois verts à pourvoir dès aujourd’hui selon le Pôle Emploi

Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargé du social auprès du ministère du Développement durable, a commandé un recensement au Pôle Emploi afin de connaître les besoins en emplois verts dans l’Hexagone. Résultat : 14 000 emplois verts seraient à pourvoir immédiatement.

« Ces emplois sont disponibles dès aujourd’hui », ont souligné les services de la secrétaire d’Etat. Plus de 10 000 découlent directement des décisions du Grenelle de l'environnement. 2 352 postes concernent des métiers « spécifiquement liés à l'environnement », comme l’entretien d’espaces verts ou l’assainissement de l’eau. Une grande partie de ces emplois à pourvoir se trouvent dans le bâtiment ... / ..."

En traduisant, on obtient : des emplois dans les parcs et jardins, chez un opérateur comme VEOLIA, ou la pose d'isolants, de nouvelles portes ou fenêtres (sans aucune garantie que celles-ci soient produites en France).

C'est à dire des emplois qui existent depuis bien longtemps, mais rebaptisés pour l'occasion : emplois verts et qui sont pour la plupart de "mauvaise qualité" (CDD, temps partiel, bas salaires)

Alors, que dit justement, le rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi au sujet de l'avenir de ces emplois ?

" ... /... La croissance verte représente un potentiel de création d’emplois au cours de la prochaine décennie que les principales études évaluent sous certaines conditions à plusieurs centaines de milliers

- L’activité va augmenter dans certains secteurs (emplois directs et indirects) ;
- Les nouvelles activités sont souvent très créatrices d’emplois ;
- Les emplois créés sont pour une part non délocalisables ;
- Les nouveaux emplois correspondront pour certains à de nouveaux métiers, pour d’autres à des métiers existants dont le contenu est appelé à évoluer, enfin pour une partie seront la conséquence d’un surcroît d’activité dans des secteurs traditionnels (transports collectifs…).

... /... La dimension sociale devra être prise en compte en ayant une vision globale de l’emploi, afin que les nouveaux emplois soient des emplois de qualité (conditions de travail, évolutions de carrières, niveau des salaires. Il faudra considérer le fait que certains emplois liés aux investissements de la croissance verte ne seront pas pérennes et que des emplois pourront être menacés... / ... Le Conseil recommande en particulier un véritable plan Marshall pour la formation liée à la croissance verte ... /... " Source Cdurable - Télécharger le rapport

La Tribune est plus sévère et surtout beaucoup plus réaliste !

" La croissance verte a, depuis le début de la crise, été présentée comme l’un des principaux outils voire comme une véritable martingale de lutte contre le chômage. Selon les prévisions gouvernementales qui s’appuient notamment sur une étude du Boston Consulting Group réalisée en 2008 cette croissance écologique pourrait créer plus de 600.000 emplois qualifiés de "verts" d’ici à 2020. Une étude très contestée car elle omet de prendre en compte les emplois détruits d’ici là et qui a fait dire à certains spécialistes que ses chiffres avaient été "gonflés".

... /... Le virage de l'économie vers le respect de l'environnement pourrait en effet créer jusqu'à 600.000 emplois mais seulement, et seulement si le potentiel existe, estime le COE. Car au-delà des bonnes intentions et des espoirs que suscite cette croissance, le changement s'annonce beaucoup plus "complexe" que ce que les pouvoirs publics laissent entendre. "La croissance verte peut être significativement créatrice d'emplois dans les nouvelles activités", mais "avec une ampleur encore incertaine à moyen et long terme", indique-t-il.

... /... En écho aux propos cet automne du secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, qui déclarait qu’"il (fallait) que le Grenelle de l'environnement crache de l'emploi", le COE souligne que "le développement durable ne saurait tenir lieu de stratégie unique pour atteindre le plein emploi ... / ... " Source La tribune

Que dire de plus, si ce n'est, que les milliers ou millions d'emplois verts défendus par Jean-Louis Borloo ont la même valeur que les millions d'emplois de services à la personne initiés par ... Borloo Jean-Louis !

Pour le gouvernement :

"Marché services à la personne bilan 2009 : "Bien que l’on assiste depuis la mi 2008 à un ajustement sévère de l’emploi national et à une hausse continue du chômage, l’emploi et l’activité dans les services à la personne continuent à se développer en 2009 même si le rythme est ralenti par le choc brutal de la crise.

Plusieurs indicateurs témoignent de cette résistance à l’évolution conjoncturelle. Tout d’abord, le nombre d’heures total travaillées dans le secteur continue à progresser : on prévoit en 2009 une hausse de 1,5% alors que le nombre d’heures dans l’ensemble de l’économie pourrait diminuer de plus de 2%. Mesurés en équivalent temps plein, les services à la personne restent par conséquent créateurs nets d’emploi ... / ... " - Source Services à domicile

Et pour la réalité ?

" L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) signale de son côté que le chiffre avancé par le gouvernement de 235000 emplois créés correspond en fait à 75000 équivalents temps plein et dénonce la précarité et la sous qualification de ces emplois : “Le secteur des services à la personne étant, avec ou sans plan public, fortement créateur d’emplois, le problème central porte dès lors plutôt sur la nature et la qualité des emplois dans ce secteur.

Ceux-ci sont en effet à temps très partiels : 12 heures par semaine, contre 23 heures en moyenne pour l’emploi à temps partiel dans son ensemble. De plus, les salariés de ce secteur sont dans 80 % des cas employés de gré à gré et n’ont de ce fait pas accès à la formation, aux contrôles médicaux, à ceux de l’Inspection du travail ou à la médiation syndicale en cas de litige du travail.” - Source le Blog de Sylvie Jean

En sera t-il de même pour le nouveau "formidable gisement d'emploi" que représentent les emplois verts ?

Car, comme nous l'explique L'Usine Nouvelle, dans un article du 16 mars 2009, la fabrication des matériaux nécessaire à une partie stratégique des emplois verts est déjà réalisée ... en Chine !

La Chine, premier atelier mondial des cleantech


Eoliennes : Les fabricants chinois - et filiales chinoises de groupes occidentaux - de composants pour éoliennes ont fourni plus de 56% des équipements mondiaux fin 2007, selon le Global Wind Energy Council (GWEC), contre 41% en 2006. Et leur part de marché devrait augmenter significativement à l'avenir. Les entreprises chinoises commencent en 2009 à exporter leurs pales au Japon et en Europe, et espèrent fournir bientôt les Etats-Unis.

Photovoltaique : la Chine est devenue premier producteur mondial de modules photovoltaïques dès 2007 avec une production de 1,18 GW.

Eclairage : L'éclairage aussi. Selon Policy Matters Ohio, une large partie des ampoules à basse consommation de GE sont fabriquées en Chine, dans un site en partenariat avec Xiamen Topstar Lighting.- Source l'Usine Nouvelle

Bah ! Après tout, tant qu'il restera des pelouses à tondre, des fenêtres à poser et quelques heures de ménage/repassage à faire, il se trouvera toujours des politiques pour nous expliquer comment ils comptent résorber durablement le chômage ...

Crédit photo et image
Humains associés
Un métier pour la planète et surtout pour moi ! Elisabeth Laville




25 janvier 2010

Nicolas Sarkozy ce soir sur TF1 : Vers un bide de la communication présidentielle ?

Notre Président, qui a boudé le service public pour s'adresser aux français, ce soir sur TF1, réussira t-il à en réunir un maximum pour son émission dédiée de ce soir ?

C'est la question que beaucoup de media se posent !

Car, si selon AFP : "Un Français sur deux aimerait que Sarkozy parle d'emploi lundi soir sur TF1"

Un Français sur deux (48%) souhaiterait que le président Nicolas Sarkozy aborde la question de l'emploi lundi soir sur TF1, selon l'Observatoire de l'opinion LH2 publié lundi par le NouvelObs.com. Interrogés sur les sujets qu'ils souhaitent que le président de la République aborde en priorité lors de cette intervention, 48% des Français citent l'emploi, devant la réforme des retraites (39%) et le pouvoir d'achat (32%).

Les autres sujets arrivent loin derrière: 18% des sondés souhaitent que le chef de l'Etat évoque en priorité la question de l'encadrement des hauts salaires et des bonus et 17% l'interdiction du port du voile intégral, un sujet qui intéresse davantage les sympathisants de la droite (27% contre 10% seulement des sympathisants de la gauche).

14% des sondés aimeraient que Nicolas Sarkozy évoque en priorité la taxe carbone, 11% la réforme des collectivités locales et 9% seulement le débat sur l'identité nationale.

Selon un autre sondage réalisé par TNS Sofres pour Europe 1, seulement un Français sur trois envisage de regarder Nicolas Sarkozy ce soir sur TF1.

L’intervention du chef de l’Etat lundi soir sur TF1 ne suscite pour l’instant ni engouement massif ni désintérêt de la part des Français. Un tiers des Français (32%) pensent qu’ils vont « certainement ou probablement la regarder », 42% qu’ils « ne sont pas sûrs de la regarder, mais qu’ils s’informeront en tout cas sur ce que Nicolas Sarkozy y aura dit » et un quart (26%) « ne vont probablement pas la regarder et ne s’informeront pas particulièrement sur qu’il y aura dit ».

Nicolas Sarkozy est particulièrement attendu par ses sympathisants : la moitié des sympathisants de droite (53%) pensent en effet qu’ils regarderont certainement ou probablement l’émission. Les sympathisants de gauche se montrent, eux, nettement moins attirés : la majorité (47%) ne sont pas sûrs de la regarder mais s’informeront sur ce qui aura été dit. - Source morandini

Sur France Inter ce matin, les journalistes estimaient que les audiences de ce soir pourraient être un baromètre pour Nicolas Sarkozy, à quelques semaines des élections régionales.

Rien que ça ? Mais, il y a pire !

Ce soir Nicolas Sarkozy devra affronter le "côté obscur de la force" ! En effet, ce soir, dans Paroles de Français, Nicolas Sarkozy devra lui aussi affronter la concurrence. Et quelle concurrence puisqu'il fera face à Star Wars sur M6.

Alors, pour lutter contre cette super production américaine, notre Président pourrait prendre la "Star War attitude". Car nul ne sait si TF1 ne va pas introduire suspense et action pour attirer les téléspectateurs :

Montrera t-il son profil Luke "Nicolas" Skywalker ou essayera t-il de s'imposer en Dark "Sarkozy" Vador ?

Parlera t-il des redoutables envahisseurs qui avancent implacablement vers le centre de la galaxie ?

Obi-Wan "Chirac" Kenobi sera t-il devant son poste de télévision ?

Princesse "Carla" Leia sera t-elle dans les coulisses pour parer à toute attaque ?

R2" Lefebvre" D2 et C "besson" 3PO seront-ils à proximité de leur petit maître ?

Et enfin, profitera t-il de l'émission pour annoncer que : "Aux présidentielles élections de 2012, candidat il sera" ? car comme le dit maître Yoda : "Difficile à voir. Toujours en mouvement est l'avenir."

Finalement, on peut se poser la question de savoir ce qu'on regardera ce soir à la télévision !

Crédit montage et dessin
Le Sniper
Le Placide