29 octobre 2010

Laurence Parisot : Les entreprises n'ont aucune responsabilité dans le chômage des jeunes !

François Chérèque a t-il pu croire une seconde à la validité de l'offre de Laurence Parisot d'une : " délibération sociale " sur le chômage des jeunes et seniors ? En tous cas, celle-ci est formelle : Il n’y a pas de responsabilité des entreprises dans le fait que le taux de chômage des jeunes soit très élevé !

Le leader de la CFDT aurait du lors de l'émission "Mots croisés" lundi soir, se rappeller de cette phrase de Nicolas Sarkozy : " pour négocier il faut avoir quelque chose à négocier" avant de lancer son : ... / ... Il faut absolument maintenant entrer dans les négociations sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, c'est une urgence"

Car, si cette offre de négociation immédiatement reprise au vol par Laurence Parisot : " ... / ... qualifiant cette proposition de "scoop" ... / ... " et affirmant " Je suis d'accord pour qu'on ouvre une délibération sociale, pour voir si on peut, sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble" ... / ..." - Slovar

Néanmoins, il semble bien, qu'on se soit un peu payé la tête des français, car ce joli dialogue, digne d'une pièce de Feydau, était dépourvue de spontanéité, comme le faisait remarquer le Canard Enchaîné, puisque " Raymond Soubie, le conseiller "social" de l'Elysée avait annoncé la veille sur Europe 1, le principe de telles négociations, quasiment dans les mêmes termes" - Le Monde

Au delà de ce constat, ce que nous regrettons, c'est que madame Parisot n'ait pas eu le courage de profiter de l'émission Mots croisés, pour expliquer sa perception du chômage des jeunes, qui tourne autour de 25 %

Elle a préféré se confier à Paris Match, (repris par Le Monde) où elle répond d'une façon aussi creuse que surréaliste !

Paris Match : Le taux de chômage des jeunes tourne autour de 25 %. N’y a-t-il pas une responsabilité des entreprises dans ce mal français ?

Laurence Parisot “Non, car embaucher coûte si cher que nos entreprises doivent se restreindre pour recruter. Restaurons le zéro charge pour toute embauche dans les TPE, elles sont le gisement de l’emploi futur ! " et de nous brandir : " l’Allemagne où le coût du travail est moins élevé, quoique les salaires y soient supérieurs"

Ce qui est parfaitement faux comme l'écrit Intox2007, se référant à un article du Monde du 24 mars 2010, où Mathilde Lemoine, directrice des études économiques de la banque HSBC France expliquait : " Le coût du travail est plus élevé au Royaume-Uni ou en Allemagne qu'en France"

Mais qu'à celà ne tienne puisque, Laurence Parisot a sa vision du "modèle social français "

Paris Match : Vous suggérez que le modèle social français est à revoir ?

Laurence Parisot : " ... / ... Notre modèle social doit évoluer pour intégrer une autre échelle, celle du monde, et ce fait majeur que la France est en perte de compétitivité ... / ... La ­Corée du sud va nous ravir la cinquième place des exportateurs mondiaux. C’était inimaginable il y a dix ans. Lorsque nos entreprises ne sont pas compétitives, elles doivent fermer, délocaliser, supprimer des emploi ... / ... "

Alors monsieur Chérèque, toujours persuadé de l'opportunité d'une "... / ... négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes et des seniors ... / ... " ou sur ... le modèle social français du futur vu par le MEDEF ?

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Le Figaro

28 octobre 2010

Financement de la Sécurité Sociale : Les perdants et les gagnants !

Après avoir expédié la "réforme" des retraites, le gouvernement et sa majorité vont s'occuper de la Sécu. Au programme : Economies sur le dos des assurés et de plus en plus de transferts vers les assureurs qui voient d'un bon oeil cette nouvelle rente !

" Quand on a un marteau en tête, on voit tous les problèmes sous forme de clous " dit un proverbe, qui illustre, à merveille la façon dont le gouvernement et sa majorité sont en train de façonner la vie des français pour les années à venir.

Même si le dossier des retraites n'est pas, à notre sens clos, au gouvernement et à l'UMP, on est déja "passé à autre chose". Et cet autre chose, c'est, comme l'appelle, Christian Saout : " ... / ... Le détricotage du filet de sécurité que constitue l’assurance maladie ... / .. "

En effet : " Les députés ont commencé mardi soir l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 ... / ... présenté par François Baroin, ministre du Budget, et Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, qui proposent 4,5 milliards d'euros de recettes nouvelles et un plan d'économies de 2,4 milliards d'euros ... / ... "

Et là encore, le gouvernement fait preuve de sa "volonté de concertation" puisque : " L'examen de ce projet de loi ... / ... devrait s'achever vendredi soir ou samedi, l'Assemblée devant se prononcer le 2 novembre par un vote solennel sur l'ensemble du texte " - Le Point

Alors, tous aux abris ?

Si du côté de l'UMP on essaye de mettre en valeur les quelques nouvelles taxes qui pourraient contribuer à la baisse du déficit, comme nous l'expliquent Les Echos

- La hausse du forfait social sur la participation et l'intéressement de 4 % à 6 %
- L'augmentation des cotisations des employeurs au titre des accidents du travail.
- Assujettisement aux cotisations sociales les indemnités de licenciement supérieures à trois fois le plafond de la Sécurité sociale, soit 103.860 euros
- Soumission des actions gratuites au même régime que les stockoptions (le gouvernement y est hostile)
- Taxation des retraites chapeaux (seuil pas encore définit)

La réalité est beaucoup plus prosaïque, puisque ce sont les assurés qui vont payer au prix fort la majeure partie de ces économies !

C'est ce que nous explique la Mutualité Française : " Plusieurs ... / ... dispositions vont pénaliser les ménages et leurs complémentaires, à travers des transferts de charge directs pour un montant de 340 millions d’euros ... / ... les dispositifs médicaux, comme les attelles ou les pansements, seront remboursés à 60% au lieu de 65% ... /... relèvement du seuil à partir duquel la contribution du malade est plafonnée à 18 euros pour les actes coûteux, réalisés en ville ou à l’hôpital. Ce seuil passera de 91 à 120 euros. Les dépenses de transport ne seront plus systématiquement prises en charge pour les patients en affection de longue durée (ALD) ... / ... l’hypertension artérielle isolée ne sera plus inscrite à la liste des ALD ... / ... De fait, ces transferts de charge seront tout simplement imposés aux usagers après la publication des différents textes réglementaires ... / ... "

D'où proviennent ces informations ? Et bien, tout simplement des déclarations de Roselyne Bachelot, lors de la présentation du Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2010. Et que disait-elle ?

" Tous les acteurs du système de soins devront poursuivre les efforts engagés et les maintenir dans la durée" ... Les patients compris !

Si certains argueront que la baisse du remboursement de quelques médicaments ou pansements n'est pas un drame, en ce qui concerne les ALD, on ne parle pas de remèdes au "Service médical faible ou insuffisant" Car, il s'agirait ni plus ni moins que de faire payer ceux que de graves maladies rendent les plus fragiles, en : Supprimant la prise en charge systématique des patients atteints d’affections de longue durée (ALD) comme l'indiquent la Mutualité Française et Futura santé

Ces mesures, que condamne Catherine Lemorton, député PS qui fait remarquer qu'il y a : " ... / ... quasi-obligation, pour ceux qui en ont les moyens, de recourir à une complémentaire santé pour se garantir un taux de couverture décent ... / ... "

C'est vrai ! Mais, si on en parlait, justement des organismes d'assurances qui vendent de la "complémentaire santé" et se voient accorder par le gouvernement la plus belle des rentes ?

C'est UFC-Que Choisir, qui s'en est chargée et nous donne ses constatations dans une enquête publiée le 30 septembre, sur le coût des dépenses de santé des ménages : " ... / ... l’inflation des primes est sans rapport avec les remboursements ». Soit une progression de 44% par personne couverte, entre 2001 et 2008, contre seulement une croissance de 27% des prestations de remboursement ... / ... Quand une personne consacrait 407 euros à se soigner en 2001, elle devait y consacrer 618 euros, sept ans plus tard. Soit une progression de 52% ... " Nous dit le site 24Ore

Si les assurés sont pieds et poings liés face à cette nouvelle "réforme", il n'en est pas de même semble t-il du côté du corps médical.

En effet, dans un article mis en ligne le 26 octobre 2010 par le site Le Journal de Médecine, on apprend que : " ... / ... L’attention des professionnels de santé et de l’ensemble des observateurs devrait se concentrer sur les garanties données quant au respect des hausses de tarif (notamment le passage du C à 23 euros pour les généralistes) ... / ... la disposition qui prévoit que les augmentations d’honoraires pourront s’appliquer trois mois (contre six auparavant) après la signature d’un accord entre l’Assurance maladie et les professionnels de santé devrait se révéler très rassurante ... / ... "

Mais comme le fait remarquer Le Figaro : " Alors que l'Assurance-maladie devrait enregistrer cette année un déficit historique de 14,5 milliards, la revalorisation des généralistes lui coûtera environ 250 millions par an. Le prix, espère le chef de l'État, de la réconciliation avec le corps médical, l'une des cibles électorales traditionnelles de la droite, qui a visiblement déserté lors des régionales, marquant son exaspération ... / ... " CQFD !

27 octobre 2010

Le chômage total ou partiel touche 3,999 millions de français !

Triste record des tenants du "travailler plus pour gagner plus" ! les personnes sans activité (au chômage) et ceux qui ont une activité réduite étaient à fin septembre 2010 près de 4 millions en France, selon le Ministère de l'emploi.

Obnubilé par sa "pédagogie" sur la "réforme" des retraites, le gouvernement semble avoir oublié que : Le chômage est de loin la plus grande inquiétude des Français. En effet : " Pour 28,8% d'entre eux, c'est la première des préoccupations " ! - L'Expansion

Or, les chiffres de septembre 2010 sont tombés hier et il sont franchement mauvais !

" ... / ... Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité (catégorie A) a progressé de 4.600, à 2,697 millions en septembre. En incluant les personnes ayant exercé une activité réduite, le nombre des inscrits au Pôle emploi a crû de 28.300, se rapprochant du seuil fatidique des 4 millions (à 3,999 millions) ... / ... " Ces chiffres viennent malheureusement confirmer ceux du mois d'août : " ... / ... +15.900 pour la catégorie A ... / ... " Détails sur AFP

Et que répondent les ministres concernés : Christine Lagarde et le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez. ?

" Cette hausse limitée n'interrompt pas la tendance à la stabilisation du marché du travail observée depuis plusieurs mois ... / ...Les chiffres de septembre "montrent que le choc du mois d'août est en train de se résorber ... / ... L'année 2010 se terminera avec un recul du taux chômage ... / ... "

Ben voyons. Vous ne croyez pas, madame et monsieur les ministres, qu'il faudrait arrêter de prendre les français pour des enfants en bas âge ?

Car, si l'on en croit Eric Heyer, économiste à l'Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE), la situation devrait empirer : " la croissance n'est pas assez forte et visible à long terme pour inciter les entreprises à reprendre les embauches massives". "L'ajustement sur le marché de travail n'est pas terminé, même s'il y eu un peu de croissance".

Prévoyant un "essoufflement de la croissance en 2011", Eric Heyer : " table sur "une hausse du taux de chômage à 9,7% fin 2011, après 9,4% cette année" AFP/Google

Ces chiffres, qui parlent mieux que le bel étalage de propos technocratiques et politiques de nos ministres, mettent en "valeur" une donnée, au combien importante, au moment où les deux assemblées viennent de voter la "réforme" des retraites

" ... / ... le point noir reste la dégradation continue de l'emploi des seniors, sujet qui a été au coeur des polémiques sur la réforme des retraites. Le nombre des plus de 50 ans --sans activité ou avec activité réduite-- en quête d'un emploi a cru de 1,5% sur le mois et bondi de 16,3% sur un an (soit 727.200 personnes). Par ailleurs, le chômage de longue durée continue de progresser et touche désormais 1,469 million de personnes, plus du tiers du total des inscrits ... / ... " - AFP/Google

Ce qui vient contredire de façon formellle les propos que Laurent Wauquiez tenait dans une tribune libre, publiée le 13-10-2010 sur le site Le Marché des Seniors.

Extraits

" ... / ... La réforme des retraites veut inciter les séniors à demeurer en activité plus longtemps. Cette population a trop longtemps été considérée comme une variable d’ajustement en cas de ralentissement de l’activité économique ... / ... Le combat pour l’emploi des seniors est une priorité du gouvernement. Pour le gagner les incitations financières et les nouveaux dispositifs légaux doivent s’accompagner d’une véritable révolution des mentalités. ... / ...

En fait, cette population continue d'être la : " variable d’ajustement en cas de ralentissement de l’activité économique " contrairement à ce qu'affirme monsieur Wauquiez !

Et ce n'est pas le : " lancement du club "emploi seniors" qui " s'ajoutera à d'autres dispositifs: l'aide à l'embauche pour les demandeurs d'emploi de plus de 55 ans et le doublement de l'aide, jusqu'à 700 euros par mois, pour les entreprises dont les seniors assurent en toute fin de carrière le tutorat de jeunes ... / ... " ni d'ailleurs : " l'évaluation en milieu de travail, qui permet au candidat de tester l'entreprise (gratuitement) pendant quelques jours ... / ... " qui vont faire illusion !

A qui ferez-vous croire que les entreprise qui ne recrutent jamais de salariés de plus de 50 ans le feraient parce que l'état lui verserait des subsides. A moins de considérer que celles-ci ne sont que des vulgaires "chasseuses de primes" ?

Où est la : " véritable révolution des mentalités" dont vous parlez, si bien, monsieur Wauquiez, dans votre tribune ?

Non madame et monsieur les ministres, la réalité, c'est que vous ne pouvez rien faire contre des "allègements" d'effectifs ou comme l'écrit Eric Heyer : " ajustement sur le marché de travail " rendus plus faciles, notamment, grâce à la rupture conventionnelle. Vous avez accepté le principe pervers des organisations d'employeurs qui vous ont chanté une fois de plus : " la liberté de mieux licencier pour mieux embaucher " le tout sur fond de politique industrielle inexistante !

Devant une situation gravissime, les français ne pourront que constater que vous restez particulièrement silencieux le volet de la loi TEPA sur les "fameuses" heures supplémentaires qui représentent : " ... / ... chaque année environ 4 milliards d'euros (0,2% du PIB) pour inciter les salariés et les entreprises à faire des heures supplémentaires ... / ... " - Alternatives Economiques

Alors, s'il vous plaît : Arrêtez de prendre les français pour des enfants en bas âge !


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Babouse

26 octobre 2010

CFDT : Lacher la proie de la "réforme" pour ... l'ombre de la négociation avec le MEDEF ?

Alors que la CGT souhaite durcir le conflit avec le gouvernement, sur la réforme des retraites , Christine Lagarde vient de se réjouir en déclarant qu'elle pensait que : " l'expression est en train de changer et saluait à la fois le retour de la raison et du dialogue". L'appel du pied de François Chérèque au MEDEF n'y est pas certainement pas étranger !

Christine Lagarde semble bien informée, puisqu'elle a : " estimé mardi, sur Radio Classique, que le conflit sur les retraites était à un "tournant", ajoutant que le "retour au dialogue" était "une très bonne chose" et de lancer : " Je pense que l'expression est en train de changer et je salue à la fois le retour de la raison et du dialogue"

Ces propos faisaient référence à une "négociation sur l'emploi des jeunes et des seniors" proposée par le leader de la CFDT, François Chérèque et immédiatement acceptée par la présidente du Medef Laurence Parisot, lors de l'émission Mots croisés lundi soir sur France 2 " -AFP/Google

Alors, fin du front syndical uni au profit de négociations au contenu ... hypothétique ?

Souvent CFDT varie serait-on tenté de dire et de penser. Alors qu'il y a encore 4 jours, François Chérèque déclarait au sujet de la mobilisation sur la "réforme" des retraites : " Les salariés nous demandent de continuer et on le fait" Il soulignait dans ses propos : " un sondage ... / ... selon lequel 69% des personnes interrogées approuvent les grèves et manifestations contre le projet de loi" et ajoutait qu'il y avait "un fort sentiment d'injustice sur cette réforme et sur beaucoup d'autres choses" indiquant au passage : qu'il était " temps de se remettre à dialoguer " AFP/Google

" temps de se remettre à dialoguer " : C'est cette dernière phrase qui aurait du mettre la puce à l'oreille des salariés opposés dans leur grande majorité à la "réforme" !

Car, depuis quelques heures, visiblement la détermination du leader de la CFDT a du plomb dans l'aile !

En effet, François Chérèque, a déclaré lundi : " ... / ... La meilleure chose qu'on a à faire ... / ... c'est qu'on ouvre une négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors" ... / ... On ne peut plus y couper, la responsabilité des entreprises est engagée. Le patronat a voulu cette réforme, sa responsabilité est engagée. Il faut absolument maintenant entrer dans les négociations sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, c'est une urgence"

Cette offre de négociation a été immédiatement reprise au vol par Laurence Parisot qui, pleine d'enthousiasme, a répondu : " Je voudrais dire à François Chérèque que je suis d'accord", qualifiant cette proposition de "scoop" ... / ... Je suis d'accord pour qu'on ouvre une délibération sociale, pour voir si on peut, sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble" ... / ... Elle a ajouté que " ce serait une bonne façon de passer à autre chose" - AFP/Google

"Négocier", "passer à autre chose". Celà signifierait-il que la CFDT a fait son deuil du recul de l'âge légal de départ à la retraite auquel elle était opposée ? Cela signifie t-il aussi qu'elle aurait fait défiler et fait faire grève à des millions de salariés pour rien ?

A vrai dire, l'offre de négociation de la CFDT au MEDEF s'apparente à une capitulation en bonne et due forme. Capitulation qui devrait permettre au Président et à sa majorité d'affirmer que la "pédagogie" a rallié un partenaire social de poids !

Comme en 2003, où la CFDT a validé une réforme des retraites qui devait selon ses dires avoir pour priorité : l'état de l'emploi des seniors ?

Capitulation que François Chérèque aura du mal à expliquer aux salariés, alors qu'il fustigeait le 29 septembre : " la volonté d'humilier les Français mobilisés contre la réforme" tout en dénonçant l'Elysée, qui affirmait une moindre mobilisation : " C'est le signe que le pouvoir est gêné par notre mouvement parce qu'il reste maîtrisé et républicain ... / ... " - JDD

Des négociations avec la corde au cou ?

Plus que probablement, puisque Laurence Parisot a clairement revendiqué : " ... / ... le statut de « marraine » de la réforme engagée par le gouvernement et le recul des bornes d'âge (de 60 à 62 de l'âge légal de départ et de 65 à 67 de la retraite sans décote) et l'allongement de la durée de cotisation ... / ... " - Boursorama

D'autant que le MEDEF qui a obtenu, pêle-mêle : De larges modifications du code du travail, la suppression de la contribution Delalande, la mise en place du licenciement par rupture conventionnelle et a réussit à interdire aux salariés des les TPE toute représentation syndicale, sera en position de force face à une CFDT qui n'aura plus, qu'à manger le chapeau d'un vague : " code de bonnes pratiques " que ne manquera pas de lui imposer Laurence Parisot !

Alors, assisterons-nous au retour en fanfare du calamiteux CDD seniors pour les plus âgés et celui du scandaleux CPE pour les plus jeunes ou de leurs équivalents "modernisés", au nom de la "négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors" ?

A vous de nous le dire monsieur Chérèque ... et vite !

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Ouest France

25 octobre 2010

Industrie automobile : L'impuissance du pouvoir à maintenir l'emploi en France !

Malgré les déclarations et les coups de menton de nos responsables politiques, l'emploi dans l'industrie en France continue à régresser. Notamment dans l'automobile qui, contrairement à ce qu'affirme le Chef de l'Etat, ignore un peu plus chaque jour le territoire national pour produire ses modèles.

Pour le Président, l'époque des visites d'usines dans lesquelles il se pâmait en répétant : " Les usines c'est mon truc " se font plus rares et surtout de plus en plus encadrées. Il faut dire que sa cote de popularité : " est tombée à 29% (-3 points)" et que " ... / ... sept Français sur dix (70%) se disent mécontents du président, selon le baromètre mensuel IFOP pour le JDD " Il est d'ailleurs à noter que : " ... / ... Parmi les salariés du secteur privé, 26% se déclarent satisfaits et 73% insatisfaits ... / ... " - AP/Yahoo

Et son son dernier déplacement à Bonneval dans l'Eure-et-Loir. où il a rencontré quelques dizaines d'ouvriers d'une usine de fabrication d'équipement professionnel de cuisines, pour leur parler, pendant près d'un quart d'heure ... de la réforme des retraites. N'apporte toujours aucune réponse à des salariés inquiets pour leur futur ou celui de leurs enfants !

C'est dans un tel contexte que, voulant probablement éviter quelques sifflets ou quolibets, il s'est rendu au dernier mondial de l'automobile ... la veille de son ouverture officielle ...

Si la petite histoire retiendra que visitant le stand Renault, il a lancé au designer : "J'aime bien vos chaussures". Ce qui lui a valu un : " Je voudrais que vous aimiez mes voitures" de la part dudit designer !

La grande retiendra que les politiques ne peuvent plus comme du temps de la "régie Renault" influer sur la stratégie d'un constructeur. Même si le Président se plait à embellir les choses ...

Le Président a profité de cette visite pour " mettre les choses au point et régler ses comptes " sur les implantations des constructeurs automobiles à l’étranger, rappelant que la part des emplois français dans l'automobile était primordiale : " ... / ... Ce n’est pas du nationalisme, pas du protectionnisme. C’est simplement que la filière auto, tous métiers confondus, c’est 10% de la population française "

Chiffre contestable puisque ... faux, comme le prouve une étude de l'OFCE

Comme l'explique Sylvain Barde, dans un court mémo du 10 février 2009: " ces fameux 10% proviennent d'un rapport du Conseil économique de 2006. Rapport qui, pour estimer le nombre d'emplois induits par l'industrie automobile en France s'appuyait lui-même largement sur les chiffres du Conseil des constructeurs français d'automobiles, le lobby qui regroupe Renault, Peugeot, leurs filiales (Citroën, Renault Trucks etc.), mais aussi Heuliez et Panhard...

En fait, sur ces 2,5 millions d'emploi évoqués régulièrement, seuls 737 000 sont directement liés à l'industrie automobile. Il s'agit des salariés des grands groupes, de leurs sous-traitants et équipementiers, des fabricants de remorques... Les autres (qui sont tout de même plus d'1,8 million)? Il s'agit des garagistes, des autos écoles, des assureurs, des employés des casses. Mais aussi des taxis, ou des salariés des constructeurs de routes. Et mieux, des pompistes, des pervenches qui mettent les PV, et même de la presse automobile ... / .. " - Source Mediapart - lire l'intégralité du mémo

Alors, justement, qu'à dit le Président de la République au Mondial de l'automobile ?

" ... / ... Jamais je n’accepterai la désindustrialisation de la France. Que chacun le note bien. Il n’y aura de ma part aucune faiblesse en la matière. Gagnez des parts de marché, devenez des intervenants mondiaux, mais la France veut garder une partie de sa production industrielle, notamment dans l’automobile, en France. Nous ne céderons jamais. Tout ce qu’on fait, ce n’est pas simplement pour que vous créiez des usines à l’autre bout du monde. Créer des usines pour gagner des parts de marché, formidable. Mais fabriquer à l’étranger pour vendre en France, non. C’est la limite absolue " - L'automobile magazine

Limite absolue ?

C'est certainement pour cela que la Gendarmerie Nationale qui avait décidé de remplacer ses véhicules d'intervention rapide Subaru Impreza WRX, a décidé de retenir la Renault Megane RS - Automoto

Le message du Président aurait donc été retenu par l'administration, puisqu'une voiture française, permettra de lutter contre l'insécurité routière (deuxième cheval de bataille du Président) !

Sauf que : La Mégane R.S. est assemblée à ... Palencia en Espagne ! nous apprend le magazine Autoplus 1154 du 19/10/10 et ce n'est pas, semble t-il que provisoire, puisque : " Tous les opérateurs de l’usine de Palencia en Espagne ont bénéficié de formations spécifiques, parmi elles : le montage des accessoires extérieurs, l’assemblage des trains avant à pivot indépendant, le montage des sièges Recaro " - Edubourse

Que représentent, diront certains, quelques voitures (mais au combien symboliques) à côté du formidable projet de voitures électriques qui doivent être construites en commun avec Daimler (Mercedes-Benz ) ?

Projet qui avait donné lieu en octobre 2009, à une visite officielle de Nicolas Sarkozy à l’usine de Hambach qui fabrique les SMART. Visite au cours de laquelle le Président de la République et Dieter Zetsche, président du conseil d’administration de Daimler AG et directeur de Mercedes-Benz Cars avaient officialisé le projet

On notera quand même que la lecture de l'automobile magazine de novembre 2010 n'est pas des plus rassurantes. En effet, au détour d'une brève : " Renault-Nissan et Daimler -Benz la prise de bec" on apprend qu'on est loin des nombreuses créations d'emplois promises : " ... / ... nous pensions être prêts pour un accord de standardisation des prises en bornes de recharge. Nous venons de nous rendre compte que ce n'est pas le cas. dit en termes diplomatiques mais clair Dieter Zetsche" Conclusion : " le débat à rallonge risque de mettre en péril le planning de lancement extrêmement serré .... / ... "

Ennuyeux ! Mais non, un petit coup de fil à la "chère Angela" et à Carlos Carlos Ghosn, devrait régler le problème rapidement ... enfin, peut être ... Au fait, quelqu'un a t-il des nouvelles des mesures "fortes" que Christian Estrosi devait prendre à l'encontre de l'entreprise Molex ?

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