11 juillet 2008

Sommet de l'Union pour la Méditérranée : Du moment que la photo est bonne ...

Mauvais sondages, moral des français en berne et les "boulets" pouvoir d'achat et déficits (notamment du commerce extérieur) il est vrai que ces derniers temps notre Président et dans la tourmente.

Il devrait pourtant s'accorder une pause autour d'un "flonflons et paillettes" pour le lancement de "son" Union pour la Méditerranée (UPM) comme le fait remarquer le Nouvel Observateur qui ajoute que : "Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas le fond du projet qui intéresse les journaux, ce matin, mais bien le nom des participants à ce sommet ..."

En effet, qui sera présent sur "la photo immortalisant, dimanche 13 juillet, le lancement du grand dessein sarkozyen" Une quasi certitude: Kadhafi ne viendra pas.

Il l'a fait savoir par une déclaration qui n'augure rien de bon pour l'avenir du projet : "Si l'Europe veut coopérer avec nous, qu'elle le fasse avec la Ligue arabe ou l'Union africaine et nous ne prendrons en aucun cas le risque de déchirer l'unité arabe ou africaine » a-t-il poursuivi. Il a ensuite déclaré que l’ « Union pour la Méditerranée » était vouée à l’échec, tout comme le « processus de Barcelone » ou la politique de voisinage que maintient l’UE avec les pays du sud de la Méditerranée ... "

Mais, cette UPM est-elle vraiment un projet nouveau ?

Loin d’être novatrice, l’Union pour la Méditerranée se place en réalité dans la droite ligne du processus de Barcelone lancé en novembre 1995 par l’Union européenne (UE). Le partenariat Euromed (Euro-Méditerranée) dit aussi Processus de Barcelone a été créé en 1995 à Barcelone à l'initiative de l'Union européenne (UE) ainsi que dix autres États méditerranéens (l'Algérie, l'Autorité palestinienne, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie). La Libye avait un statut d'observateur jusqu'en 1999, mais depuis 2004, la normalisation des rapports avec l'UE prépare l'intégration de ce pays dans le processus de Barcelone. Depuis novembre 2007, l'Albanie et la Mauritanie sont membres de l'Euromed.

Les dix partenaires bénéficient de fonds de la Banque européenne d'investissement au sein du programme MEDA de développement méditerranéen.La possible perspective à très long terme serait le rattachement des dix pays à l'UE ou la création d'une Union méditerranéenne - Source Wikipedia

Bien qu’ayant à sa création un avenir important, le « processus de Barcelone » n’est pas parvenu à répondre aux grandes attentes jusqu’ici, étant donné le manque de volonté des voisins du sud de l’UE à coopérer les uns avec les autres. Comme lors de la création de toute nouvelle Union, une question restera en suspend : "l'Union pour la Méditerranée a-t-elle les moyens de ses ambitions ?" Or, il semble que ce volet soit quelque peu escamoté pour laisser place à ... l'apparence.

La France pensait en réalité obtenir la coprésidence de cette UPM mais la Commission Européenne de son côté a proposé la création d'un secrétariat chargé d'assurer le développement et le suivi des projets ainsi que d'un comité permanent de représentants européens et méditerranéens. Elle souhaite également la tenue de sommets bisannuels des chefs de gouvernement et la mise en place d'une coprésidence chargée de gérer ces sommets. Le choix des institutions de l'Union pour la Méditerranée sera une des questions sur lesquels les Chefs d'Etat ou de gouvernement des deux rives de la Méditerranée se pencheront lors du sommet du 13 juillet à Paris.

Escamotés aussi les concessions de la France à l'Allemagne

Henri Guaino élude de la façon suivante la question : Il rappelle que l'idée du projet initial de Nicolas Sarkozy, "a évolué" puisque selon certains Etats membres, elle risquait de diviser les Européens". Le projet initial a donc débouché sur l'accord franco-allemand qui vise à impliquer tous les pays européens dans cette Union. Source Toute L'Europe

Car, en réalité, la chancelière allemande a imposé au président français que l'Union pour la Méditerranée soit sérieusement recadrée. Angela Merkel ne voulait pas d'une Union pour la Méditerranée qui divise les Vingt-Sept. Elle a obtenu gain de cause : Nicolas Sarkozy a dû lui céder pour sauver leur couple.

D’abord, il excluait l’Allemagne et tous les pays de l’UE qui ne sont pas riverains de la Méditerranée, rompant ainsi avec le choix fondamental opéré dans les années 50 selon lequel il n’y aurait plus désormais qu’une seule et unique communauté stratégique franco-allemande. L’avenir de l’Europe ne se jouera pas seulement au sud, ni seulement à l’est. Il se jouera dans notre capacité à accompagner, dans une démarche commune, la démocratisation et le développement de tout notre voisinage - Source EURACTIV

La contrepartie de l'UPM sera en fin de compte la création d'une autre union tournée vers l'est et portée par les Polonais et les Suédois et baptisé Projet de Partenariat Oriental : Le projet de Partenariat oriental prévoit la création d'un forum de coopération régionale des pays de l'UE avec ses voisins de l'est, notamment avec l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie, ainsi qu'avec la Biélorussie (au niveau des experts). Selon les auteurs du projet, sa réalisation doit déboucher sur l'abrogation du régime des visas entre l'Union européenne et les pays évoqués, ainsi que sur la création d'une zone de libre-échange de services et de marchandises.

Il ne faut pas que la "lassitude de l'élargissement" que connaît actuellement l'Union ne compromette les chances d'adhésion de ces pays, notamment de l'Ukraine et de la Moldavie a, en substance, expliqué à Bruxelles le ministre des Affaires étrangère polonais Radoslaw Sikorski. Sikorski a assuré que Varsovie et Stockholm espéraient un renforcement "idéologique" de la Politique européenne de voisinage (PEV, conçue en 2004 avec le but d'éviter l'émergence de nouvelles lignes de division entre l'UE élargie et ses voisins) Courrier international

Et là, on est bien obligé d'avoir le tournis !!! Car loin de résoudre les problèmes de l'Union européenne, on est en train de créer des prolongements infinis. C'est Sylvie GOULARD qui l'explique le mieux : "Les citoyens n’ont pas été consultés, ni impliqués. Comment imaginer de créer une deuxième « union », en 2008, sans vérifier que les citoyens en acceptent le principe, s’agissant notamment de pays qui accusent de graves retards en matière de droits de l’homme, de liberté religieuse, d’égalité hommes / femmes ? En privilégiant les rencontres au sommet, comme le sommet des 13 et 14 juillet 2008, les autorités françaises, loin de suivre la méthode communautaire, revenaient aux illusions intergouvernementales. Dans ces pays là, les gouvernements en place sont autant une partie du problème que leur solution. Mieux vaudrait travailler avec les sociétés, les ONG, les collectivités locales"

L'Union pour la Méditérranée va t-elle régler le problème de l'adhésion de la Turquie à l'UE ?

Nicolas Sarkozy l’avait annoncé dans son dernier débat télévisé: "La Turquie n’entrera pas dans l’Union européenne tant que je serai président de la République." Certains députés de sa majorité, emmenés par Frédéric Lefebvre et Patrick Devedjian, se sont donc inquiétés de l'"après-Sarkozy". Il faut dire que le projet de réforme de la constitution prévoit de supprimer l'obligation d'organiser un référendum pour valider l'entrée d'un nouveau pays dans l'UE, mise en place par Jacques Chirac.

Ils ont donc cherché un artifice pour maintenir ce dispositif, pour les pays dont "la très importante population peut changer la nature même de l’Union européenne et en modifier les équilibres dans les différentes institutions". Le 29 mai, les députés ont adopté par 48 voix contre 21 un amendement, porté par Richard Mallié (député UMP des Bouches-du-Rhône), porte-parole des 43 signataires, qui rend obligatoire le référendum pour l’entrée dans l’Union Européenne d’un pays représentant plus de 5% de la population totale.

La commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, saisie pour avis sur la réforme des institutions, a supprimé l'amendement adopté par les députés rendant obligatoire un référendum pour l'adhésion de la Turquie à l’UE. La Commission précise, dans un communiqué, que "le dispositif proposé par l'Assemblée nationale (...) pourrait paraître dirigé contre un Etat ami et allié de la France, en l'occurrence la Turquie" et était "susceptible de porter un grave préjudice aux relations diplomatiques entre la France et ce pays" - Source Bakchich

Donc le problème loin d'être contourné au travers d'un partenariat déguisé reste entier.

Quelles seront les implications pour les habitants des membres de l'UMP ?

Économiques tout d’abord, puique 2010, verra la construction d’un espace de libre-échange et de libéralisation de leurs marchés. Il y a tout lieu de s'attendre à des privatisations et dans la suite logique par la prise en main des entreprises Nord. Déja en retard de développement, ces pays risquent de connaître assez rapidement des difficultés sociales que connaissent les pays de l'UE : Licenciements, augmentation des inégalités, du prix des denrées, de l'habitat, des soins, ...

En bref, apporter le savoir faire de la Commission européenne dans les pays du Sud. A prévoir donc le financement du développement par le dumping entre pays et la mise en place de droits à minima.

Enfin, il n'y aura à nos yeux aucune fierté à tirer de cette manifestation lorsqu'on contemplera les chefs d'état qui seront présents sur la photo dont parle le Nouvel Obs. En effet, les atteintes aux droits humains, la torture, la répression des opposants, le musellement des libertés d’association et de presse, la mise en place de législations liberticides d’exception sont le lot quotidien des populations du sud de la Méditerranée.

Et ne venez surtout pas Monsieur le Président nous expliquer que comme la Chine, il est nécessaire de dialoguer pour améliorer les choses il est nécessaire de "valider" certaines situations ou dirigeants.

En fin de compte, ce que retiendra l'histoire, c'est que pour avoir validé l'idée d'un conseiller du prince, l'idée et la construction européenne risquent le chaos. Bonne photo Monsieur le Président ...

Crédit Photo
Rue89
Bibliographie
Processus de Barcelone
Sommet de Paris pour la Méditerranée



10 juillet 2008

Sortie de L'album de Madame SARKOZY : Amour, gloire et beauté ?

La date de sortie du nouvel album de l'épouse du président français Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy, intitulé "Comme si de rien n'était", a été avancée au 11 juillet, au lieu du 21 juillet. L'album "sortira en France et dans la plupart des pays européens le vendredi 11 juillet 2008", indique le communiqué de la maison de disque Naïve, qui précise que les royalties de la chanteuse seront intégralement reversées à la Fondation de France, un organisme caritatif.

Depuis mercredi, "Comme si de rien n'était" peut être écouté gratuitement sur le site internet de la chanteuse. Les textes de l'album pop-folk auraient été écrits "un peu avant, un peu pendant, un peu après" sa rencontre avec le chef de l'Etat, a précisé l'ancien mannequin. Les textes sont intimistes et évoquent pour la plupart l'amour ou le temps qui passe. Certains seront immanquablement sujets à interprétation sur sa relation avec Nicolas Sarkozy.

Dans "Ta tienne", Carla Bruni chante: "Qu'on me maudisse, que l'on me damne/Moi j'm'en balance, j'prends tous les blâmes (...) Moi qui faisais valser les hommes/Toute entière à toi je me donne". Source TSR

Disponible gratuitement en ligne ?

Le temps d'une session d'écoute limitée à deux heures. Renouvelable à l'envi en activant son compte via d'autres adresses mail. L'opération imaginée par sa maison de disques Naïve se poursuit jusqu'au 21 juillet, date de sortie initialement prévue d'un disque dont la publication a finalement été avancée au 11 juillet. Afin de profiter de l'effervescence médiatique entourant l'objet depuis des semaines, en France et en francophonie plus particulièrement. C'est donc sur la foi d'une appréciation minutée qu'il s'agit de délivrer un avis avec un maximum de bonne foi.

Tout en faisant fi, malgré la tentation inhérente, de toutes interprétations idéologiques. Dissociation éthico-artistique dont joue habilement l'opus de la Franco-Italienne commercialisé avec le sticker «Vous pouvez aimer Carla Bruni sans aimer son mari».

Lapalissade d'abord, les quatorze titres de Comme si de rien n'était reprennent langue avec le français, complétés par une chanson en anglais et une en italien. L'ancien mannequin a ainsi choisi de remiser au placard la parenthèse anglophone de No promises début 2007 où elle adaptait de grands poètes anglo-américains de la fin du XIXe siècle. En se reconcentrant sur ces petites mignardises impressionnistes et les péchés mignons brumeux découverts au cœur d'un album de Julien Clerc, elle ravive les douces ambiances mélanco-poétiques qui avaient valu le succès de Quelqu'un m'a dit (1,5 million d'exemplaires vendus). Hormis quelques chansons plus enlevées et outre son obsession pour le temps qui file, l'Eva Perón de l'Hexagone y réactive son charmant timbre voilé et monotone. Sur des ballades mid-tempo essentiellement aux humeurs country-folk, au sein desquelles le chant de Bruni apparaît en revanche davantage à l'avant-plan. Source Le Temps

Un heureux évènement (album) pourrait-il en cacher ... un autre ?

"Je crois qu'il faut que j'arrête la bière, voilà la vérité. Si j'ai pris du ventre, c'est uniquement parce qu'il m'arrive de boire une bière. Certes, j'aimerais bien être enceinte, mais je ne le suis pas. Si je l'étais, je ne fumerais pas", déclare Carla Bruni-Sarkozy dans une interview publiée jeudi par "Metro".interrogée par le quotidien gratuit à l'occasion de la prochaine sortie de son nouvel album, "Comme si de rien n'était" (Naïve), Carla Bruni-Sarkozy annonce qu'elle n'accompagnera son époux aux cérémonies d'ouverture des Jeux de Pékin: "Non. C'est un très long voyage, il n'a jamais été question que j'y aille", déclare-t-elle avant de préciser que le couple présidentiel prendrait des vacances "un tout petit peu, au mois d'août": "Nous allons au Lavandou, chez nous" - Souce Nouvel Obs

Traitement particulier ?

M6 mettra à l’honneur Carla Bruni du 11 au 15 juillet. En effet, vendredi prochain, l’épouse du Président de la République, Nicolas Sarkozy, sortira son troisième album intitulé « Comme si de rien n’était ». Dès cette date à 17h05, M6 diffusera en exclusivité le nouveau clip de Carla Bruni mettant en scène sa nouvelle chanson « L’amoureuse ». Le clip sera multidiffusé dans les émissions musicales de la chaine jusqu’au 15 juillet. Parallèlement, « L’amoureuse » sera proposé sur m6.fr, wideo.fr ainsi que sur le site officiel de l’artiste.

Partenariat avec la radio publique oblige, Carla Bruni-Sarkozy a réservé sa première interview pour promouvoir son nouvel album à France Inter. En avant-première, deux jours avant la sortie officielle de l'album, les auditeurs de France Inter découvriront deux titres : "L'amoureuse" et "Le temps perdu".

France Inter est un partenaire historique de la chanteuse depuis la sortie de son premier album, "Quelqu'un m'a dit". Ce partenariat d'une radio publique avec la première dame de France a récemment fait couler beaucoup d'encre. Avant que la direction de la station mette fin à la polémique en confirmant cette collaboration.

La tournée médiatique de Carla Bruni ne s'arrête pas à France Inter. Le jour de la sortie de l'album, le 11 juillet, elle sera invitée du 20 heures de Claire Chazal sur TF1. A la rentrée, elle est attendue dans Vivement dimanche sur France 2 et sur le plateau du Grand Journal de Canal+.

Tiens donc ....

Pendant ce temps son époux lui se contera de gérer la Présidence de l'Union Européenne, la création de l'Union de la Méditérannée, le 14 juillet et son ami Bachar, la suppression des 35 Heures, la fermeture des tribunaux, la réforme des institutions, ... et des jeux olympiques.

Alors un peu de douceur dans un monde de brutes, ça peut parfois aider une popularité ... défaillante.

Crédit photo
Var Matin et Ma ville.com
Crédit Montage
Sarkoshow

09 juillet 2008

Ensemble tout devient possible: "Provocation et Opt out"

Le candidat Sarkozy dans son programme de campagne proposait :

1. Mettre fin à l'impuissance publique
2. Une démocratie irréprochable
3. Vaincre le chômage
4. Réhabiliter le travail
5. Augmenter le pouvoir d'achat
6. L'Europe doit protéger dans la mondialisation
7. Répondre à l'urgence du développement durable
8. Permettre à tous les Français d'être propriétaires de leur logement
9. Transmettre les repères de l'autorité, du respect et du mérite
10. Une école qui garantit la réussite de tous les élèves
11. Mettre l'enseignement supérieur et la recherche au niveau des meilleurs mondiaux
12. Sortir les quartiers difficiles de l'engrenage de la violence et de la relégation
13. Maîtriser l'immigration
14. De grandes politiques de solidarité, fraternelles et responsables
15. Fiers d'être français

Source Sarkozy.fr

Trop de français ont cru que ce candidat serait différent de son "formateur" et prédécesseur qui avait pour habitude de dire que "les promesses n'engagent que ceux qui y croient" Passé les premieres exhibitions vacancières et les objets de prix, la réalité est tombée sur tous ceux qui avaient et n'avaient pas voté pour lui. Fort de ses prestations de président et d'une majorité où émerge quotidiennement des députés ultra libéraux heureux de faire progresser leurs idéologies ou de laisser leur nom sur une loi, notre Président a trouvé un nouveau plaisir : narguer et provoquer.

Gérard Filoche s'exprime sur cette provocation

« En France, on ne s’aperçoit même plus quand il y a une grève… » s’esclaffe Bling-bling devant l’assemblée de l’UMP samedi 4 juillet 2008. Tiens donc, le même jour, Goodyear à Amiens, explose. Ce n’est pas la première, ni la dernière. « Non aux 4 X 8 ». Assez d’être obligés de travailler plus en gagnant moins !

La courbe des grèves est en augmentation depuis quatre années. Le nombre de grévistes, la forme des conflits se radicalisent, mais Bling-bling organise le silence dans les médias. Depuis le 1er février et la courageuse grève des caissières de Carrefour, il y a eu des centaines de grèves pour les salaires que TF1 se charge d’anesthésier en empêchant qu’elles prennent conscience de leur nombre, de leur force, de leurs revendications communes…

Bling-bling s’est joué des syndicats, les a opposés les uns aux autres, il a manipulé les directions pour qu’elles jouent « perso » au lieu de chercher un front syndical commun uni… Mais tout cela s’accumule, cela va « mal finir » ou plutôt l’explosion s’annonce, à force de provoquer ainsi tout azimut, les grèves vont se faire entendre ! Et massivement dans tout le pays ! Pour les salaires en premier : 10 euros de l’heure minima, le Smic à 1500 euros tout de suite, 200 euros pour tous tout de suite.

Les résultats du commerce extérieur sont désastreux, la Cour des Comptes alerte, la commission Mazeaud réfute "l'immigration choisie", ... Et à la très grande surprise des français médusés, on rétablit des horarires de travail d'un autre siècle (avant 1936 selon un député socialiste) Je laisse encore une fois Gérard Filoche qui, au demeurant est inspecteur du travail

Les coups de grisou tuent moins aujourd’hui que les accidents cardio-vasculaires. Mais le stress et le surtravail ruinent plus sûrement les vies. Toute attaque contre la limitation des durées du travail est une attaque à la fois contre la santé des travailleurs et contre les salaires : elle vise à faire travailler plus et à gagner moins, ce qui est le programme réel, en œuvre, concret, de Sarkozy.

S’il existe une durée maxima du travail limitée à 10 h par jour et 48 h par semaine c’est pour défendre la santé des travailleurs contre les exigences des employeurs et parfois contre eux mêmes, s’ils sont poussés à les subir. C’est une question fondamentale d’ordre public social.

S’il existe aussi une durée légale du travail à 35 h c’est qu’elle sert de référence à tous les salaires, à la mensualisation à 151 h 66, au Smic, aux grilles conventionnelles, et c’est le seuil du déclenchement des heures supplémentaires majorées à 25 % puis à 50 % puis à 100 %. C’est encore une question d’ordre public social.

Ce 8 juillet 2008, le gouvernement qui clame sur tous les toits son envie de casser cet ordre public social, n’a pas encore osé aller jusqu’au bout, et c’est tant mieux ! Il n’a ni abrogé la durée légale à 35 h comme l’exige le Medef, ni supprimé les durées maxima de 10 h et 48 h du travail, comme l’exigent les néo libéraux - qui l’ont porté en Europe à 60 ou 65 h hebdomadaire (encore que Xavier Bertrand ait signé en Europe en expliquant que cela ne s’appliquerait pas en France… pour le moment !).

Mais hypocritement, lâchement, le gouvernement Sarkozy-Fillon-Bertrand fait quand même le travail de sape, pas à pas. Loi par loi. Décret par décret. Il module, dérégule, casse l’ordre public social républicain.

Il vient de donner de nouvelles possibilités, dans le cadre établi de la loi scélérate de Fillon du 4 mai 2004 qui permettait déjà de déroger « par le bas », en défaveur des salariés. C’est l’opt out à la française.

Le gouvernement et l’Assemblée UMP ont augmenté le nombre de cas où il deviendra possible de remettre en cause au niveau de l’entreprise, ce qui a été décidé au niveau de la branche et au niveau de la branche ce qui a été décidé au niveau interprofessionnel ou au niveau de la loi. Il a fait adopter la loi Bertrand sur la « durée du travail » qui permet de saper par le bas l’ordre public social des 35 h au détriment des salaires, des droits, de la santé, des conditions de travail et de vie des salariés.

Ainsi, il sera possible dorénavant, quand elle sera promulguée, être signé par les syndicats, des « accords d’entreprise » qui dérogeront, pour les cadres, aux 35 h et aux 218 jours de travail qui y correspondaient en cas d’accord sur des « forfaits jours ».

(Attention, jusque là, TOUS les cadres, sauf les rarissimes cadres supérieurs, ont un horaire de droit commun, contrairement à de fausses légendes, un « forfait jour » ne se présume pas, il doit être explicite, il ne pas permet pas légalement de dépasser les durées maxima ni d’éviter le paiement des heures supplémentaires. Et il ne peut exister sans l’accord d’une majorité de syndicats : il n’échappe pas au contrôle des horaires ni au paiement des heures supplémentaires en cas de dépassement ; en principe toute heure au-delà du contingent annuel d’heures supplémentaires autorisé – porté de 130 à 220 h par Fillon - doit être majorée à 100 %).

Un nouveau plafond a été fixé à 235 jours par la nouvelle loi Bertrand le 8 juillet, ce qui revient si une majorité de syndicats signe un tel forfait, à réduire les repos à 130 jours par an (104 jours de repos hebdomadaires + 25 jours de congés et au 1er mai) supprimant l’équivalent de tous les jours fériés.

Faire travailler les cadres 235 jours au lieu de 218, les syndicats qui prendront la responsabilité de signer cela auront une lourde responsabilité ! On peut dire que ce seront des syndicats « jaunes ». Mais on peut penser aussi que le gouvernement facilitera ensuite la signature par des « non-syndiqués » comme l’ANI du 9 avril le laisse entrevoir. De même qu’il évoque des accords « majoritaires » possibles et nouveaux avec 30 % de salariés seulement.

De même que des « accords » de branche étaient déjà possibles pour déroger au contingent annuels d’heures supplémentaires (230 h dans la poissonnerie, et 360 h dans les HCR).

On peut prédire aussi qu’ensuite, ils étendront aux non - cadres ce qui a été imposé à ceux-ci.

On peut aussi être certains que les nombreux employeurs qui ne paient pas déjà, de façon frauduleuse, une heure supplémentaire sur deux, essaieront d’en profiter pour imposer 45 h à 55 h voire 60 h par semaine sous prétexte qu’il n’y a « plus d’horaires ».

Enfin, le gouvernement permet de déroger à la majoration à 25 % des premières heures supplémentaires, pour les ramener à 10 % reniant ce qu’il avait prétendu faire avec la loi TEPA d’août 2007 : tout cela finit donc en obligation de travailler plus pour gagner moins !

Les heures pourront être plus nombreuses et moins majorées partout où le rapport de force sera moins favorable aux salariés, lorsque les syndicats laisseront faire ou signeront, lorsque les employeurs feront du chantage à l’emploi et à la délocalisation. C’est cela la destruction de l’ordre public social, là ou il sera le plus vulnérable, sans doute dans les PME et TPE.

En attendant les cadres pourront être soumis légalement à des horaires qui remontent à ceux du 19e siècle et qu’il a fallu des décennies de combat social pour limiter et bloquer. Stress, AVC, karoshi, burn out... C’était déjà le cas souvent mais illégalement. Cela tend a devenir légal. Il deviendra encore plus difficile d’obtenir justice, réparation, et de faire valoir ses heures pour avoir un salaire décent.

Car la finalité de toutes ces attaques contre la durée du travail ne visent pas, en dépit du mensonge gouvernemental, a faire travailler plus mais à faire gagner moins.

Alors, les français vont-ils continuer à baisser la tête en entendant : « En France, on ne s’aperçoit même plus quand il y a une grève… » ?


Sources
Démocratie et Socialisme
Contribution Démocratie & Socialisme

Crédit et copyright image
Delucq

Et un record de plus, et un ...

Ce sont l'AFP et La Tribune qui l'écrivent :

Le déficit du commerce extérieur de la France s'est accru en mai à 4,738 milliards d'euros, un montant supérieur aux attentes, contre 3,739 milliards d'euros le mois précédent, selon des données corrigées (CVS/CJO) publiées ce mercredi par les Douanes.

Le déficit d'avril a en outre été révisé en légère hausse après une première estimation de 3,716 milliards annoncée il y a un mois.

Les économistes attendaient en général un déficit de l'ordre de 4 milliards d'euros en mai.
Les exportations ont diminué à 34,719 milliards d'euros (contre 35,313 milliards un mois plus tôt), tandis que les importations ont augmenté à 39,457 milliards (contre 38,052 milliards), après trois mois de baisse.


La France a vendu en mai vingt Airbus qui lui ont rapporté 831 millions d'euros, après vingt-deux avions pour 1.112 millions d'euros en avril.
Sur les cinq mois de janvier à mai, le déficit cumulé atteint 18,696 milliards d'euros contre 12,188 milliards au cours de la même période de 2007. Chez les Douanes, on souligne que la baisse des exportations en mai est également due à "un petit trou d'air sur les grands contrats de transport".

"Qu'il s'agisse des biens d'équipement, intermédiaires, des automobiles, à destination de l'Union européenne, des Etats-Unis, de l'Afrique ou encore du Proche et du Moyen-Orient, les exportations françaises reculent quasiment partout et dans tous les domaines", s'alarme Marc Touati.


"La situation économique américaine, même si elle est un petit peu moins mauvaise que ce qui avait été escompté, n'arrange pas les choses", a reconnu mercredi la ministre de l'Economie française, Christine Lagarde, sur BFM. "On le ressent dans les résultats du commerce extérieur, où clairement on accuse une diminution de nos mouvements de biens vers les Etats-Unis".
"

La récession est aux portes de la France, de l'Allemagne et de la zone euro", prévient Marc Touati.


Alors que le commerce extérieur avait contribué pour 0,2 point à la croissance française au premier trimestre, les économistes redoutent une contribution nulle, voire négative au second.


"Sachant que la consommation est mal en point, si les entreprises venaient à moins contribuer à la croissance, cela signifie qu'on se dirige tout droit vers une quasi stagnation de l'économie française au deuxième trimestre", souligne Alexander Law. "

En d'autres termes, les 1,7% de croissance que nous attendons pour cette année constituent la barre haute de notre scénario", précise-t-il.

Le Premier ministre français François Fillon a de son côté assuré mercredi que la croissance atteindrait "au moins 1,7%" en 2008.


Compte tenu du désastre programmé, il est donc temps à notre sens de cesser de brader le restant de patrimoine économique comme les services postaux (privatisation rampante) ou de continuer épuiser chaque pays de l'Union dans des processus de concurrence ahurissants (EDF, SNCF) Si tous les français s'inquiêtent des gros nuages sobres qui s'accumulent, c'est dans ce climat enchanteur que les députés viennent d'allonger la durée du travail des cadres en leur supprimant leurs RTT et probablement leurs jours fériés.

Savez vous, mesdames et messieurs les députés du Nouveau Centre et de l'UMP, que ce ne sont pas les heures travaillées qui manquent mais les clients et leurs commandes ? A force d'avoir laissé filer la production hors des frontières tout en ne modernisant pas l'appareil de production, la France et une grande partie de l'Europe finiront en état de dépendance totale.

Mais après tout, c'est vrai que vu de l'Assemblée Nationale ou du Sénat, la mondialisation et ses dégâts colatéraux sont très supportables ... à observer.


Sources, crédits et copyrights
AFP Google
La Tribune
Crédit montage
Sarkoshow
Bigoufakes

08 juillet 2008

La réforme et l'UMP sont en panne ... d'argent

Les français ont tord de réclamer sans cesse du pouvoir d'achat. Ils ont bien moins de difficultés que ... l'UMP.

En effet, ce "petit" mouvement politique est à court d'argent !!! Plaisanterie ? Il semble bien que non puisque l'UMP au travers d'un Emailing vient de lancer des bons de souscription portant le joli nom de "bons de soutiens à la réforme"

Comment l'UMP présente t-elle cette souscription ?

L’UMP est pleinement engagée aux côtés du Président de la République et du gouvernement pour mener à bien les réformes de fond dont la France a tant besoin.

C’est en développant des moyens d’information, en multipliant les réunions publiques, en éditant de nouveaux argumentaires, en augmentant, sur Internet, la visibilité des mesures prises, en envoyant de nombreux courriers, que nous rétablirons la vérité sur les réformes sans précèdent qui sont effectivement menées. Pour cela, nous avons besoin de vous. Si vous voulez que la France se réforme en profondeur, associez-vous à notre campagne nationale en souscrivant aux “Bons de soutien à la réforme“.

Votre Bon ajoutera une pierre à l’édifice que nous sommes en train de construire pour faire gagner notre pays. C’est grâce à votre soutien que nous pourrons agir encore plus pour faire avancer la réforme. Source UMP dons

Pour les français qui l'ignoreraient, l'UMP disposait au titre de l'exercice 2006 d'un budget de ... 53 086 839 € dont 32 173 698 € de financement public. Plus près de nous, voici une estimation trouvée sur le site du Commission Nationale de Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP) :

UMP : 25 107 612€ de financement public annuel : 16 976 896€ (1,65€ multiplié par le nombre de voix obtenues) plus 13 895 716€ (soit 44 394€ multipliés par le nombre de députés), moins 1,8M€ reversé au Parti radical valoisien et moins la « sanction–parité » de 3 965 000€. A cela s’ajoute les cotisations des adhérents, les contributions des élus et les dons de personnes physiques, pour un total estimé à 53,7M€ - Source : Commission Nationale de Comptes de Campagne et des Financements Politiques(CNCCFP) - Délibéré par la commission en sa séance du 29 novembre 2007 Année 2006 Estimation 2007 Le Figaro cité sur le site du CNCCFP

Bonne gestion que tout cela puisqu'il faut commercialiser d'urgence les "bons de soutiens" dont vous trouverez ci-dessous l'image insérée dans le Web mailing

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Et oui, les temps sont durs. Pour convaincre les plus réticents, l'UMP a décidé d'utiliser un argument choc : "Souscrivez aujourd'hui même et recevez votre certificat de souscription édité à votre nom et signé par Patrick DEVEDJIAN"

Alors, un beau cadeau à s'offrir ou à offrir, surtout lorsqu'on sait, de quelle façon Patrick DEVEDJIAN est contesté dans son propre camp, car, ça risque même de devenir un collector ... rapidement.

NLDR : Nous sommes prêts à forwarder l'Emailing à ceux qui mettraient en doute son existence ou prétendraient qu'il s'agit d'un montage.

Sources, crédits et photos
UMP
CNCCFP

Réforme du forfait jour : Travailler encore un peu plus ... mais pour pas grand chose !!!

Les députés ont achevé, dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 juillet, l'examen du projet de loi sur la réforme du temps de travail, après avoir adopté un amendement qui plafonne le forfait jours, notamment pour les cadres, à 235 jours de travail par an.

L'amendement du rapporteur, Jean-Frédéric Poisson (UMP), porte donc de 218 à 235 le seuil maximal de jours de travail par an pour les salariés au forfait, sauf accord contraire conclu dans une entreprise ou une branche.

Les députés UMP et du Nouveau Centre ont voté cet amendement soutenu par le gouvernement - le texte initial ne comportait aucun plafond. Les groupes Socialiste, radical et citoyen et de la Gauche démocrate et républicaine (PC et Verts) ont voté contre - Source Le Monde

La création du forfait jours dans les lois Aubry avait été inspirée par l'impossibilité de comptabiliser le temps de travail de certains cadres dépassant largement les 35 heures par semaine (seule limite : 13 heures par jour). En contrepartie du non-paiement des heures supplémentaires effectuées, ces salariés bénéficient de jours de repos supplémentaires au-delà des cinq semaines légales de congés payés. Actuellement, les 35 heures équivalent, sur l'année, à des forfaits de 218 jours. Une très grande majorité d'entreprises ont négocié des forfaits entre 200 et 210 jours.

Or, il faut savoir que tout ceci va devenir caduc à partir de cet après-midi. Afin que chacun puisse prendre la mesure de ce qui va se décider à l'assemblée nationale, nous avons décidé de vous livrer ci-dessous les échanges entre le "gentil" Xavier Bertrand soutenu par sa majorité et l'opposition de gauche. A vous de mesurer l'ampleur des changeme,nts qui vont intervenir dans votre vie quotidienne.

Extraits des débats à l'Assemblée Nationale

M. Jean-Yves Le Bouillonnec – Nous souhaitons rédiger ainsi la fin de l’alinéa 17 et l’alinéa 18 de cet article : « au plafond de 218 jours. L’accord collectif prévu à l’article L. 3121-39 fixe par ailleurs le nombre annuel de jours travaillés en tenant compte de ce plafond. Le nombre annuel de jours travaillés est fixé en respectant l’application du repos quotidien minimal de onze heures, des jours de congés payés correspondant à au moins cinq semaines de congés payés, de l’application de deux jours de repos par semaine et des jours fériés chômés »
... / ...

M. Christophe Sirugue – Si l’on considère le nombre annuel maximal de jours travaillés comme une norme sociale, il est clair que ce projet de loi, qui autorise à aller jusqu’à 285 jours, est une véritable régression. Si nous n’y remédions pas, seuls seront préservés dans l’année les dimanches – et encore, puisqu’une réforme est envisagée –, quatre semaines de congés payés et le 1er mai. Nos amendements précisent que le nombre annuel de jours travaillés doit respecter le repos quotidien de onze heures sans dérogation, un repos hebdomadaire de deux jours, des jours fériés chômés et au moins cinq semaines de congés payés.

M. Jean-Marie Le Guen – Ces amendements vont au cœur du débat. Vous pensez, à mon avis à tort, que c’est l’intensification du travail qui va rendre à la France sa compétitivité. Nous pensons que c’est, premier lieu, par l’investissement dans les hommes et dans la recherche et développement qu’on y parviendra.

Plusieurs députés du groupe UMP – Et nos efforts pour la recherche ?

M. Jean-Marie Le Guen – Vous prônez l’intensification du travail comme élément majeur de la compétitivité…

Plusieurs députés du groupe UMP – L’un des trois éléments majeurs !

M. Jean-Marie Le Guen – …parce que vous considérez que le coût du travail est ce qui pèse le plus en la matière. Mais il suffit de voir les résultats de l’Allemagne, qui a un coût du travail comparable au nôtre, pour comprendre que ce poids n’est que secondaire. Ce choix de l’intensification du travail, qui n’est pas qu’économique car il a des conséquences sociales et sanitaires, aura des effets pervers. Ce sera le cas sur le travail des seniors par exemple, qui est un enjeu majeur pour l’avenir de notre système des retraites et pour la capacité de travail de notre pays. Les seniors renonceront à toute formation parce qu’ils seront – cela n’existe pas que pour les cadres supérieurs – en situation de burn out. Avec votre mirage du pouvoir d’achat, qui est par ailleurs rogné par l’inflation et la vie chère, vous êtes en train de développer un burn out généralisé dans le salariat français. C’est non seulement desservir la politique sociale, mais aussi aller contre la modernité et contre la compétitivité de l’économie française (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC).

Plusieurs députés du groupe UMP – C’est M. Le Guen qui est en plein burn out !

M. Jean-Marie Le Guen – Les salariés n’ont qu’à travailler, c’est ça ? De la sueur, toujours plus de sueur ! (Interruptions sur divers bancs)

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – La commission a repoussé ces amendements, au profit de celui qui va être discuté et qui plafonne le nombre de jours au forfait (Brouhaha sur tous les bancs).

Les amendements identiques 1326 et suivants, repoussés par le Gouvernement, mis aux voix, ne sont pas adoptés.

Mme Martine Billard – L’amendement 136 vise à en rester à 218 jours. L’ensemble des cinq confédérations syndicales reconnues sont hostiles à un dépassement de ce nombre, qui prend en compte tous les droits actuels des salariés – congés payés, jours de repos, jours fériés – et les jours de RTT. À partir du moment où l’on va plus loin, il n’y a plus de réduction du temps de travail : terminé les 35 heures pour les salariés nouvellement embauchés, y compris pour ceux qui sont au forfait jours – contrairement à ce que vous tentez de faire croire ! – et le tout contre une rémunération ridicule. Et le passage à 235 jours, ainsi que va le proposer la commission des affaires sociales, signifie la disparition des jours chômés payés autres que le 1er mai. Aujourd’hui, il est possible de bénéficier de neuf jours chômés payés, selon les accords de branche. Avec un plafond de 235 jours, plus de jour de Noël chômé payé !

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Tout est faux !

Mme Martine Billard – Plus de jour de l’an, de 8 mai, d’Ascension, de 14 juillet, de 15 août, de 11 novembre chômés payés !

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Tout est faux !

Mme Martine Billard – Les salariés qui voudront passer Noël en famille, célébrer le 8 mai, aller sur les tombes de leurs proches à la Toussaint devront prendre sur leurs congés payés (Protestations sur les bancs du groupe UMP). Ils n’auront plus d’autre solution. Le MEDEF avait rêvé de supprimer les jours chômés payés, vous êtes en train d’y parvenir grâce aux forfaits jours, avec la disparition des jours de RTT en prime. Remarquez que cela représente des économies pour le budget de l’État : les exonérations fiscales de la loi TEPA trouveront moins à s’appliquer !

... / ... Ce que vous appelez la valeur travail, c’est l’exploitation maximale ! C’est pourquoi mon amendement vise à en rester à 218 jours, bien que je me sois toujours battue contre le forfait jours, car c’est la seule solution supportable

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – L’amendement 86, deuxième rectification, répond à la volonté de limiter le nombre de jours travaillés dans l’année, dans le cadre des forfaits jours. Il instaure pour cela un plafond, fixé à 235 jours, ce qui correspond à un jour férié chômé – le 1er mai –, à trente jours de congés payés et à deux jours de repos hebdomadaire garantis sur l’année. Ce plafond s’appliquera lorsque les conventions collectives n’auront pas opté pour un plafond plus élevé. La mesure évitera par ailleurs à l’employeur de justifier du choix d’un plafond. Enfin, ce chiffre de 235 jours résulte d’un calcul facilement compréhensible et qui évite la diversité des limites d’une entreprise à l’autre.

.../ ...

M. Jean-Paul Anciaux, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques – À titre personnel, je suis favorable à l’amendement 86, deuxième rectification, mais je dois vous présenter un amendement 105 au nom de la commission des affaires économiques. L’article 17 du texte dispose que le nombre maximal de jours travaillés est fixé par accord collectif ou à défaut par l’employeur, après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel. Il en résulte que ce nombre pourrait atteindre 282 jours, déduction faite des trente jours de congés payés, des cinquante-deux jours de repos hebdomadaire et d’un jour férié. Ce chiffre nous paraît excessif. Nous proposons donc un plafond de 250 jours applicable à défaut d’accord.

M. Jean-Yves Le Bouillonnec – Encore un progrès social !

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Tout ce qu’a dit Mme Billard est faux, sans exception. Ce n’est pas parce qu’elle parle avec conviction qu’elle ne dit pas des contrevérités. Les plafonds sont des maxima, et il va de soi que si les jours fériés sont chômés en vertu d’une convention collective ou d’un usage, ils le demeureront ; mais je vous soupçonne fort de le savoir ! Les Français sont pétris de bon sens, vous ne réussirez pas à leur faire peur.

... / ...

M. Benoist Apparu – Le groupe UMP soutient cet amendement. Comme l’a dit le ministre, tous les arguments qui viennent d’être utilisés sont erronés.

Est-ce que la législation actuelle interdit de travailler au-delà de 218 jours ? Évidemment non ! Dans le cadre des lois Aubry II, on peut travailler jusqu’à 282 jours.

Dans le projet modifié par la commission, la limite de 218 jours est le seuil de déclenchement des jours supplémentaires donnant lieu à un bonus de 10 %, lequel n’existait pas dans les lois Aubry.

Enfin, le plafond de 235 jours s’appliquera par défaut, en l’absence d’accord collectif dans l’entreprise ; la loi permettant actuellement d’aller jusqu’à 282 jours, c’est une avancée sociale considérable (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP).

Mme Martine Billard – Il faut vous remercier, alors !

M. Benoist Apparu – En effet !

M. Alain Vidalies – Je défends tous nos sous-amendements à l’amendement de la commission – du 1751 au 1828 – en même temps.

On nous propose que le forfait jours, limité à 218 jours dans l’année, puisse faire l’objet d’un aménagement grâce à l’invention d’un nouveau concept, celui de « nombre maximal de jours travaillés ». À M. Apparu, qui nous parle de grande avancée sociale, je veux relire l’article L. 3121-49 du code du travail : « Lorsque le nombre de jours travaillés dépasse le plafond annuel fixé par la convention ou l’accord, le salarié bénéficie, au cours des trois premiers mois de l’année suivante, d’un nombre de jours égal à ce dépassement ». Voilà ce qui se passe aujourd’hui quand on dépasse 218 jours. Mais vous, vous voulez fixer un autre plafond : quelle régression !

... / ...

Monsieur le rapporteur, je vous remercie car au moins, vous dites les choses telles qu’elles sont. Je remarque néanmoins que les salariés auront pour seule protection les 11 heures de repos quotidien ; cela signifie qu’ils pourront travailler 13 heures par jour et 13 heures pendant 235 jours, cela fait quand même 3 055 heures de travail dans l’année : cela nous ramène, disons, entre 1919 et 1935… (Exclamations sur les bancs du groupe UMP)

Et vos 235 jours, ce n’est pas un plafond : cette limite ne vaudra qu’à défaut d’accord d’entreprise, lequel pourra aller jusqu’à 282 jours !

Accord d’entreprise, plus de protection par l’accord de branche, forfait jours étendu à des salariés qui ne sont pas aujourd’hui concernés, dépassement du plafond de 218 jours : il est rare qu’un seul article fasse faire une telle régression sociale !

Mme Martine Billard – Le ministre a beaucoup d’aplomb pour nier les réalités lorsqu’elles sont peu porteuses médiatiquement : après la semaine de 48 heures, la suppression des jours fériés ! Le rapporteur, lui au moins, assume le fait que pour arriver à 235 jours, on ne conserve que le 1er mai ; et dès lors que vous avez inversé la hiérarchie des normes, le salarié pourra se voir privé, par l’accord d’entreprise, d’autres jours fériés chômés et payés. Il aurait fallu, pour garantir ces jours fériés, vous arrêter à 225 jours – ou même 227, pour tenir compte du fait que certaines dates fériées tombent un jour non travaillé. Vous devrez assumer aussi cette réalité, Monsieur le ministre !

M. Benoist Apparu – Nous l’assumons tous !

... / ...

Mme Martine Billard – Les 235 heures, de plus, ne sont un plafond que s’il n’y a pas d’accord : certains accords pourront fixer un plafond entre 218 et 235, d’autres au-delà même, entre 235 et 282. Est-ce un progrès ? C’est la porte ouverte au maximum possible : 282 jours travaillés, 13 heures par jour, un seul jour de repos par semaine, et plus aucun jour férié. Assumez-le publiquement ; osez dire à l’opinion que votre modèle social, ce sont des travailleurs qui travaillent constamment ! Mais vous n’avez pas le courage d’assumer ce que vous faites !

M. Jean-Yves Le Bouillonnec – J’ajoute que votre amendement, Monsieur le rapporteur, supprime l’alinéa 18 de l’article : dès lors, on pourrait aller au-delà des 235 jours, lorsqu’il y a un accord collectif, sans respecter les obligations relatives au repos quotidien et au repos hebdomadaire. Pourquoi retirez-vous la référence contenue dans le projet ? Ces maxima constitueraient un petit frein lorsqu’il y a un accord collectif.

Plusieurs députés UMP – C’est incroyable !

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – Avis défavorable à tous les sous-amendements. Je précise que l’amendement de la commission conserve les dispositions initialement contenues dans l’alinéa 18 ; cette nouvelle rédaction évite simplement une redondance.

M. Roland Muzeau – Et les jours fériés ?

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Avis défavorable. Vous ne réussirez pas à occulter le fait que ce n’est pas ici, dans cet hémicycle, mais au sein de chaque entreprise que les problèmes se règleront, par des accords et selon des règles précises ! Je sais que cela vous gêne de ne pas décider à la place des salariés : c’est dans votre nature ! Ce que nous voulons, c’est une loi qui apporte des garanties…

Un député SRC – Quelles protections apportez-vous ?

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – …mais aussi des libertés dans l’entreprise. La différence entre vous et nous, vous devriez l’assumer : c’est à cause d’elle que vous êtes dans l’opposition !

M. Alain Vidalies – À court d’arguments, vous en arrivez là ! Mais, depuis le début de notre débat, qui décide à la place non seulement des salariés, mais aussi des entreprises ? C’est bien vous, Gouvernement et majorité, qui ne respectez pas un accord signé par les partenaires sociaux. Vous faites voter un amendement pour reporter l’accord UPA ! C’est bien l’UMP qui a décidé à la place des partenaires sociaux, à la place des salariés, à la place des entreprises. Comment, ensuite, osez-vous nous donner des leçons ?

Les sous-amendements 1751 à 1763, 1764 à 1776, 1777 à 1789,1790 à 1802, 181, 1803 à 1815, 1816 à 1828, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.

L’amendement 136, mis aux voix, n’est pas adopté.

... / ...

M. Francis Vercamer – L’amendement 216 vise à réintroduire la majoration de 25 % de la valeur afférente à la journée de travail supplémentaire effectuée, sachant qu’un accord collectif peut prévoir un taux de majoration différent, qui ne peut toutefois être inférieur à 10 %. « Travailler plus pour gagner plus » suppose que tout travail supplémentaire soit convenablement rémunéré : il convient donc de modifier légèrement le texte afin de revenir à la norme des 25 %.

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – Défavorable.

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Défavorable.

L’amendement 216, mis aux voix, n’est pas adopté.

... / ...

Mme Martine Billard – Les forfaits annuels en heures, qui ne s’appliquaient qu’aux cadres, sont désormais étendus à de nouvelles catégories de salariés. Il est donc important de reprendre les garanties qui existaient dans le code du travail à propos des documents qui permettent de comptabiliser les heures de travail de chaque salarié. C’est l’objet de l’amendement 168. Quel que soit le nombre de salariés concernés par l’extension du forfait, ils doivent de toute façon avoir les moyens de contrôler leurs heures et de se défendre si nécessaire. Je m’étonne que ce petit alinéa ait disparu, comme par hasard, alors que vous avez repris le précédent. Enfin, je rappelle au rapporteur que les forfaits jours comprenaient auparavant des jours de RTT. Je ne suis pas sûre que les salariés gagnent à ce qu’ils soient remplacés par une rémunération à 110 %.

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – Avis défavorable. Le titre VII du code du travail sur le contrôle de la durée du travail et des repos s’applique toujours intégralement. Cet alinéa a disparu parce que la loi n’a pas à préciser qu’elle respecte la loi en vigueur.

Mme Martine Billard – Mais cet alinéa y figurait précédemment !

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – Je comprends, mais ce n’est pas nécessaire.

L’amendement 168, repoussé par le Gouvernement, mis aux voix, n’est pas adopté.

... / ...

M. Alain Vidalies – S’il y avait une multiplicité de modèles, c’est que les besoins étaient très différents selon les entreprises. On ne répond pas à des exigences différentes de façon semblable. Certaines entreprises – les industries lourdes ou les entreprises de papeterie – doivent travailler en continu : c’est une donnée de départ que les partenaires sociaux prenaient en compte pour décliner les exigences particulières de chaque entreprise. De la même façon, certaines entreprises travaillent par cycles : les questions de saisonnalité, d’amplitude ne s’y posent pas de la même façon ... / ... . Est-il normal, même pour sauver leur emploi, d’obliger les salariés à passer du travail en 3x8 au travail en 4x8, c’est-à-dire en ajoutant un week-end sur deux à peu près ?

M. Jean-Paul Anciaux, rapporteur pour avis – Dans certains cas, il faut le faire !

M. Alain Vidalies – Vous savez ce que cela veut dire : ces samedis, ces dimanches, les salariés ne verront pas leur famille, ne feront pas de sport, ne se cultiveront pas. On ne peut pas s’adresser à eux en les traitant d’incapables et de fainéants ! Ils font déjà les 3x8 Monsieur Poisson, vous savez que les enquêtes sur la pénibilité montrent que c’est un des principaux facteurs de décès et de vieillissement prématurés. Mais quand on vous dit : c’est ça ou la porte, quel choix a-t-on ? ... / ...

M. Jean-Paul Anciaux, rapporteur pour avis – La conclusion est erronée.

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – Avis défavorable. Je ne reviens pas sur la question de la concurrence. Sur la prise en compte de la spécificité des entreprises, nous considérons effectivement que c’est la négociation au niveau de l’entreprise qui permettra de la prendre en compte de la façon la plus satisfaisante : c’est un vrai désaccord entre nous.

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Même avis.

L’amendement 1536, mis aux voix, n’est pas adopté.

Mme Martine Billard – L’amendement 179 est de cohérence. L’article 18 de votre projet représente, à l’évidence, une régression de plus. Pendant des décennies, les salariés se sont battus pour réduire – voire supprimer – le travail de nuit, le travail du dimanche, le travail en 3x8. Vous allez dans le sens inverse : vous avez déjà étendu le travail de nuit, vous étendrez bientôt le travail du dimanche, et vous libérez toutes les possibilités d’organisation du travail en 3x8, en 4x8, en travail horaire continu.

M. Jean-Paul Anciaux, rapporteur pour avis – C’est la réalité !

... / ...

Mme Martine Billard – Vous vous pliez à des obligations qui n’ont pas lieu d’être. Ces « réalités » ont toujours existé : relisez les débats qui ont eu lieu depuis le début du XXe siècle, vous retrouverez toujours la même antienne. Nous n’entendons plus, c’est vrai, la droite et le patronat nous expliquer que la réduction du temps de travail risquerait de développer l’oisiveté et l’alcoolisme ; mais depuis un siècle, tous les autres arguments sont les mêmes ! Eh oui, le conflit entre le patronat et les salariés existe depuis longtemps.

Le rapport de forces est aujourd’hui en faveur du patronat, et vous en profitez pour casser les protections collectives et revenir à la situation qui prévalait dans les entreprises avant la seconde guerre mondiale. ... / ...

Vous parlez de travail tout au long de la vie ; mais comment demander à des salariés de continuer à travailler au-delà de 60 ans en leur proposant des semaines de 48 heures, l’extension des 3x8, voire le passage aux 4x8 ? ... / ... Ce que vous proposez, c’est travailler plus, tout le temps, jusqu’à en mourir

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – Avis défavorable.

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Même avis.

L’amendement 179, mis aux voix, n’est pas adopté.

Mme Martine Billard – En autorisant la fixation d’un délai de prévenance inférieur à sept jours, le texte reprend certes les dispositions en vigueur, mais en supprimant la notion de « contreparties » mentionnée par l’article L. 3122-14. Ces contreparties n’étant pas indues, loin de là, l’amendement 180 tend à revenir à la situation actuelle. Chacun sait que la modification des horaires a des conséquences sur la vie des salariés, notamment en matière de garde des enfants ou de transports. Il faut s’organiser autrement.

... / ...

En ne reprenant pas la notion de contreparties, ce texte pénalisera le travail des femmes. C’est d’autant plus étonnant que vous avez fait adopter, il y a peu, une loi sur l’égalité salariale. Il ne faudra pas s’étonner que la situation ne progresse pas si nous régressons à ce point en matière de délai de prévenance.

M. Roland Muzeau – Très bien !

M. Jean-Frédéric Poisson, rapporteur – Avis défavorable.

M. Xavier Bertrand, ministre du travail – Même position.

M. Patrick Roy –Ce projet de loi, très peu humaniste, emportera de graves conséquences pour les femmes. C’est pourquoi nous aimerions que la commission et le Gouvernement soient un peu plus loquaces.

L’amendement 180, mis aux voix, n’est pas adopté.

... / ...

M. le Président – Nous avons achevé l’examen des articles du projet de loi. Je rappelle que la Conférence des Présidents a décidé que les explications de vote et le vote par scrutin public sur l’ensemble du projet auraient lieu mardi 8 juillet à 15 heures.

Prochaine séance, cet après-midi, mardi 8 juillet 2008, à 15 heures

Le gouvernement ayant décidé "l'urgence" sur ce texte, dès son vote par le Sénat, une commission mixte paritaire sera convoquée afin de mettre au point un texte commun aux deux assemblées. Un texte sera ensuite soumis aux députés et sénateurs pour sa lecture définitive avant la fin de la session extraordinaire du Parlement, prévue pour la fin du mois. La CFE-CGC voit dans ces 235 jours un "retour au siècle dernier". La centrale des cadres, qui entend déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, estime que "cette limite correspond, en fait, à une année pleine [365 jours] de laquelle on retire les jours de congés [25], les samedis [52], les dimanches [52] et le 1er mai".

Maintenant vous savez !!!


Source
Assemblée Nationale - intégrale des débats
Crédit image
Le Placide

07 juillet 2008

Rapport Mazeaud sur les quotas d'immigration : Cause toujours ...

C'était le 7 février 2008. On pouvait lire sur le portail du Premier Ministre : "Brice Hortefeux a installé, le 7 février, "la commission sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d’immigration", dont les travaux sont dirigés par l’ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud.

Cette commission, qui rendra compte de ses travaux fin mai, doit étudier deux domaines de la politique d’immigration : la maîtrise des flux - particulièrement les quotas - et la simplification du contentieux des étrangers, a expliqué le ministre au cours de la séance d’installation. La commission devra préciser le cadre juridique actuel avant de proposer, si cela s’avère nécessaire, les termes d’un projet de révision de la Constitution.

Concernant les quotas, elle devra examiner les expériences conduites à l’étranger, puis envisager le cadre juridique nécessaire à la définition de quotas d’immigration en France. Elle précisera en particulier quels pourraient être les rôles respectifs du Gouvernement et du Parlement. Dans la lettre de mission adressée à Pierre Mazeaud, Brice Hortefeux souligne qu’il est "exclu que soit défini un quota limitant le nombre de demandeurs d’asile". A des fins de maîtrise globale de l’immigration, le ministre suggère que soit fixé "chaque année un nombre de migrants admis à entrer et séjourner en France, conformément aux besoins et aux capacités d’accueil de la nation".

Outre son président, le commission compte douze membres, parmi lesquels Hervé Le Bras, directeur de recherche à l’Ined (Institut d’études démographiques), Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires sociales et à l’Intégration, le professeur Jean-Bernard Auby, les présidents des commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat - Source Le Portail du Premier Ministre

Et que peux t-on lire le 7 juillet 2008 : "la commission répond "trois fois non" aux interrogations gouvernementales - pas de quotas, pas de réforme des juridictions et pas de révision de la Constitution - et conclut qu'"une politique de contingents migratoires limitatifs serait sans utilité réelle en matière d'immigration de travail, inefficace contre l'immigration irrégulière"- Source Le Figaro.

Et le quotidien pourtant "assez conciliant" avec le gouvernement de conclure : "Voilà une formule qui semble enterrer définitivement un dispositif de quotas en France"

A propos du rapport on peut aussi lire : "Une politique de contingents migratoires limitatifs seraient sans utilité réelle en matière d'immigration de travail, inefficace contre l'immigration irrégulière", estiment les spécialistes sollicités par le ministre. Le rapport souligne en effet qu'étant donné qu'il est impossible de fixer des quotas pour les étrangers arrivant en France au titre du regroupement familial ou de l'asile, ils viseraient uniquement l'immigration économique, ce qui serait "inefficace".

"Des quotas (par branche ou par métier) sont envisageables au niveau national ou européen, mais ne sont pas indispensables à la maîtrise du flux", explique le document. La commission note par ailleurs qu'"une politique de quota migratoire ou par grand type d'immigration n'est pratiquée nulle part en Europe", contrairement à ce que prétend Nicolas Sarkozy. Et de qualifier, sans demi-mot, le quota de "fixation unilatérale et opportuniste de contingents d'entrée", Source Libération.

Et pourtant, la France qui dirige l'Union a délégation française est tellement certaine que ses idées sont incontournables que François Fillon et Brice Hortefeux l'ont fait clairement savoir :

" ... / ... "Je crois que nous sommes très proches d'un accord", a déclaré la semaine dernière le Premier ministre français François Fillon lors d'une rencontre avec des journalistes européens. "Il reste quelques problèmes sémantiques à régler."

"Une des raisons données pour le 'non' est que l'Europe est déconnectée des citoyens et qu'elle ne prouve pas sa capacité à répondre aux défis posés aux sociétés", a expliqué la semaine dernière le ministre français de l'Immigration, Brice Hortefeux. "Un de ces défis est l'organisation des flux migratoires ... / ... "

Oui, mais tous les européens ne l'entendent pas de cette oreille et contestent certains points. Quels sont les deux points les plus contestés ?

Le "CONTRAT D'INTÉGRATION"

La France souhaitait au départ que les Vingt-Sept s'engagent à renoncer aux régularisations massives d'immigrés illégaux. Nicolas Sarkozy s'était emporté contre cette politique qui a dans le passé été menée en Espagne, en Italie et en France, dans la mesure où elle provoque un "appel d'air".

Le nombre d'immigrés illégaux est estimé à huit millions dans l'Union par la Commission européenne. Plus de 200.000 clandestins ont été arrêtés dans l'UE pendant la première moitié de 2007 mais moins de 90.000 ont été expulsés. Mais l'Espagne et d'autres pays refusent de se lier par un engagement contraignant en insistant sur leur souveraineté.

L'autre pierre d'achoppement est l'idée française d'un "contrat d'intégration" qui devrait être signé par les immigrés légaux qui s'engageraient à apprendre la langue ou à respecter les lois de leur pays d'accueil, comme par exemple la laïcité ... / ...

POLITIQUE D'ASILE COMMUNE

"Chaque pays reste libre de déterminer qui il veut sur son sol, mais il y aura un signal politique fort", explique Hortefeux en soulignant qu'il s'agit d'une "déclaration politique" et non pas d'une directive européenne.

Ainsi, la politique d'asile serait à terme commune pour traiter les demandeurs de la même manière partout dans l'UE. L'objectif est d'installer dès 2009 un bureau d'appui aux Etats membres pour faciliter l'échange d'informations sur les demandeurs afin de parvenir à des critères communs en 2010.

Les sanctions pénales contre les employeurs qui offrent du travail aux illégaux, texte qui est déjà sur la table, s'y retrouveront, de même que la directive sur le retour des demandeurs d'asile qui n'ont pas obtenu gain de cause. Les Vingt-Sept sont parvenus à un accord sur la fixation d'une durée maximale de 18 mois de détention des immigrés illégaux avant leur expulsion vers leurs pays d'origine et ce texte a été approuvé par le Parlement européen, ce qui a suscité un tollé parmi les défenseurs des sans-papiers. Voir "directive de la honte"

La conclusion d'accords de "réadmission" des immigrés illégaux par leur pays d'origine, dont certains sont conclus ou en négociation, sera encouragée par le pacte, qui entend aider les pays d'émigration à garder leur main d'oeuvre. Les moyens de surveillance des frontières extérieures de l'UE seront renforcés, même si le mécanisme Frontex ne devrait pas déboucher sur un corps européen de garde-frontières.

Sur l'immigration légale, l'idée d'une "carte bleue" à l'image de la "carte verte" américaine pour gérer au niveau européen les besoins d'immigration légale est déjà sur la table.

Ah!, il fallait de dire tout de suite qu'il n'y aurait à terme que deux couleurs susceptibles de faire rêver. Pour tous ceux qui n'auront pas gagné au tirage, les autres, ce sera united color of ... désespoir.

Autrefois pillés pour leurs matières premières, les pays pauvres se verront ,si les propositions françaises devaient être adoptées, privés de leur matière grise. Oui, mais il y a le codéveloppement diront certains. Afin de lever tous les doutes, nous indiquerons au lecteur que celui-ci représente 4,5% du budget global du ministère pour 2008 - Source ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement

Pour en revenir à la réalité politique française, il est intéressant de lire comment l'UMP envisage de tenir compte des réserves émises par le rapport Mazeaud.

"Il semble que la réponse du rapport soit négative", a estimé Frédéric Lefebvre, avant d'ajouter que "finalement, cela revient à la politique conduite par Brice Hortefeux depuis un an", fondée sur des "quotas conventionnés", établis "par convention avec les pays sources d'immigration". Frédéric Lefebvre estime que "faire comme si c'était une condamnation de la politique menée par le gouvernement est tout simplement ridicule".

Il a ensuite expliqué que son parti, l'UMP, souhaitait qu'il y ait "chaque année un débat au Parlement sur l'ensemble de l'application de cette politique d'immigration choisie", et plus particulièrement sur la question du développement de "l'immigration de travail".

Ce qui est étonnant dans le discours de M. Lefebvre, c'est sa vision des commissions indépendantes. Si Clémenceau disait : "quand je veux enterrer un problème, je créé une commission" Avec l'UMP, ce serait plutôt "lorsqu'une commission pose un problème, elle cesse d'être légitime".

En clair, comme sur l'audio visuel, le code du travail, la retraite ou tout autre sujet, les commissions ne servent que si elles recopient les décisions du Chef de l'Etat ou de ses supplétifs de l'UMP. Avis à ceux qui seraient sollicités : Cause toujours ....

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JIHO
Micro Hebdo

Un créateur peut-il en cacher un autre ?

Après avoir subit un an de "réformes" sarkoziennes, les français bien fatigués vont pouvoir partir (s'il en ont les moyens) en congés d'été. Un petit changement pour tous ceux qui prendront leur voiture : Pour traverser l'Hexagone en voiture, les Français doivent être équipés d'un gilet réfléchissant jaune et d'un triangle de signalisation en cas d'immobilisation du véhicule. Cette mesure, obligatoire depuis le 1er juillet, ne fera pas l'objet de sanction avant octobre

Dans des spots télévisés, Karl Lagerfeld vante l'unique mérite du gilet qui, s'il n'est pas saillant, "peut sauver la vie". Les conducteurs non équipés n'encourront cependant aucune sanction cet été. Suite aux ruptures de stock constatées dans de nombreux magasins, l'amende forfaitaire de 135 euros n'entrera en effet en vigueur qu'au 1er octobre prochain.

Notre Président est trop bon !!! Merci notre Président, bonne vacances notre Président ...

Pour que les français ne prennent pas l'habitude d'oublier que la rupture ne doit pas prendre fin avec les rayons de soleil, Slovar avec l'aide du grand Sarkoshow ont décidé de vous présenter la version "vie économique et sociale" de cette campagne. Vous trouverez ci-dessous un prototype d'affiche auquel, pour l'instant, vous avez échappé.


Franchement, c'est abusé ....

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La sécurité routière
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Sarkoshow