02 mai 2008

"Je veux une France de propiétaires"

C'était dans un discours au Havre le Le 29/05/2007 que Nicolas SARKOZY lançait cette phrase en forme d'engagement.

N'avait-on rien fait auparavant dans les gouvernements auxquels appartenait notre actuel président ?

Certains se souviennent pourtant qu'un dénommé Jean-Louis BORLOO ministre de la cohésion sociale avait lancé avec "fracas" les maisons à 100 000 €.

Retour sur actualité : Initié par Jean-Louis BORLOO, la maison à 100 000 € a on le sait fait" long feu".

Mais c'était lors d'un précédent quinquenat répondraient les porte paroles de l'Elysée et de Matignon réunis. Oui, seulement, c'était en 2006, c'est à dire il y a fort peu de temps.

Un adage populaire dit qu'en cas de chute de vélo, il faut toujours remonter dessus immédiatement. C'est en quelques sorte ce que le gouvernement toujours à l'affut de mesures ... de communication, a fait par la voix de Christine BOUTIN qui officiellement lancé les maisons à 15 € ... par jour pendant ... 40 ans (voir détails dans le FIGARO)

Il nous revient en mémoire le sketch savoureux de CHEVALLIER et LASPALES où deux propriétaires de maisons "au rabais" qu'ils ont été obligés de terminer eux même énumèrent les avatars qu'ils ont subit. Notamment la chute du sketch : "Je finis par me demander si je vais pas être obligé de la revendre pour payer le crédit"

Si nous avons été un grand nombre à en rire, Madame BOUTIN, elle, est sérieuse !!!

Comment peut-on obtenir une maison à 15 € par jour ? C'est l'Expansion qui nous en donne les clés

"La maison à 15 euros par jour est destinée aux primo-accédants à revenus modestes. En clair, à tous ceux qui « jusque là étaient exclus du monde de la propriété » déclare à L’Expansion.com Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs, un des 150 partenaires à ce jour de l’opération.

Cela étant, le ticket d’entrée est soumis à une poignée de conditions préalables : n’être pas déjà propriétaire de sa résidence principale, avoir au moins 2 enfants, convoiter une zone bénéficiant d’une aide délivrée par une collectivité locale et disposer au maximum de 2 SMIC pour l’année 2006. Soit pour 2 adultes, au maximum 31 588 euros ou 35 525 euros selon que la résidence est située en région parisienne et sur la côte d’Azur ou bien sur le reste du territoire.


2.Comment fonctionne le dispositif ?


Toute l’astuce du meccano monté par les équipes de Christine Boutin consiste à dissocier l’achat du bâti de celui du foncier via le système du Pass-Foncier (c’était du reste déjà le cas avec Borloo). En fait, le candidat paye en deux temps : d’abord sa maison sur 20 ou 25 ans, puis après, le terrain sur lequel elle est construite sur 10 ou 15 ans. Dans l’intervalle, le portage est assuré via l’organisme du 1% logement. Ce qui au total donne un projet s’étalant sur 37 à 38 ans! Le tout pour des mensualités n’excédant pas un loyer "classique", soit de l’ordre de 15 euros par jour, ou encore 450 euros par mois. En bout de course, la valeur de la maison « Boutin » oscillera en moyenne entre 150 et 185.000 euros. Deux banques sont associées au programme : l’Ecureuil et le Crédit Foncier. Les collectivités locales, elles, sont priées d’abonder à hauteur de 3 ou 4 000 euros par dossier .../ ...
"

Y a pas, en France à défaut de pétrole on a toujours des idées ... surtout lorsque les caisses sont vides.

Il est intéressant de noter quelques réactions d'internautes pêchées sur des forums sur ces maisons à 15 €

Quelques réactions sur "Une maison à 15 euros par jour... pendant 40 ans", article publié sur le MONITEUR par exemple

Extraits

Quelle misère! On est en pleine régression. Quand va-t-on arrêter de faire rêver les gens sur ce délire pavillonnaire que Tim Burton adore parodier dans ces films.

A la limite, les maisons des ouvriers mineurs du Nord avaient l'avantage, tout en disposant d'un bout de potager (complément alimentaire... ça pourrait redevenir à la mode), d'être mitoyennes. Cela réduisait les déperditions de chaleur sur les faces latérales et optimisait l'espace. Elles sont construites comment et avec quoi ces maisons ? A quoi ressembleront-elles au bout de 40 ans? Il est vraiment temps de faire avancer en France l'idée du logement collectif intelligent, durable et humain. Car un champ de betterave transformé en lotissement de mini pavillons me paraît bien moins socialisant, bien moins humain qu'un ensemble de logements collectifs d'une hauteur raisonnable, accessible et disposant d'équipements sportifs, sociaux et culturels ... / ...


La maison à 15€/jour est un non sens écologique, énergétique et également un non sens en matière d'aménagement du territoire. Par contre devenir propriétaire d’un "logement à 15€/jour" (ou même moins... 2€/jour par exemple) en bâtiment collectif avec CE solaire (ou autre) et une performance énergétique du niveau prôné par le Grenelle aurait beaucoup plus de sens.Les arguments de votre journaliste sont excellents, mais de quel droit une élite peux ce permettre de "parquer" une partie de la population ! De plus qu'est qui empêche de créer de nouvelles zones industrielles à taille humaine dans l'environnement proche des nouvelles zones d'habitations ? ... / ...

Pour faire suite à vote article sur la maison à 15 €/jour ou à 450 €/mois, je ne comprends pas tous ces politiciens qui essaient de nous faire croire à leurs solutions miracles avec la possibilité d'être propriétaire pour si peu d'argent. Comment se passera l'achat du terrain dans 20 ans? Quel sera sa valeur? Comment revendre sa maison dans 5 ans, 10 ans ?
Pourquoi n'optent -ils pas pour une solution beaucoup plus simple et réalisable à moindre coût, à savoir : obliger les organismes de logements sociaux ou semi sociaux à vendre au-delà de 15 ans leurs biens à leurs locataires avec une remise sur le coût de la maison en rapport avec le nombre de loyers versés. Cette procédure leur permettrait également d'obtenir un auto financement pour la réalisation de nouvelles maisons qui pourraient être vendu dans 15 ans elle aussi.

De plus un organisme de logements sociaux ne devrait pas être en place pour faire trop de bénéfice. Il devrait avoir un fond de roulement qui lui permet de faire fonctionner ses équipes de gestion de leurs patrimoines et de pouvoir intervenir sur des travaux éventuels. Un bien qui serait vendu tous les 15 ans n'aurait pas besoin de remise en état, de ravalement de façade, etc. Tout cela bien sur est une réflexion personnelle, mais pourquoi pas ? ... / ...

Le FIGARO pousse même le bouchon assez loin : "A l'instar de Jean-Louis Borloo, lors du lancement des maisons à 100.000 euros, elle entend répondre au problème de l'accession à la propriété des plus modestes en France. Ses détracteurs dénoncent l'opération de communication rappelant le fiasco de la «maison à 100.000 euros». Lors de sa conférence de presse, la ministre a insisté : «Cette maison (…), ce n'est pas la maison Borloo. Cela n'a rien à voir, c'est un projet totalement nouveau…» A y regarder de plus près les deux dispositifs se ressemblent pourtant ... / ... "

C'est dire si cette France de propriétaires a déjà un peu de plomb dans l'aile. Comme malheureusement tant d'autres engagements et promesses disponibles dans le programme du candidat dont le slogan était : "Ensemble tout est possible"

A moins qu'un redéploiement des aides au logement comme .... dans le cas d'un certain RSA avec sa prime à l'emploi ...

Sources, crédit et copyright
Le Moniteur
UMP
Le FIGARO
L'EXPANSION

Crédit montage
Bigoufakes

RSA : Intervention de Laurent FABIUS à l'Assemblée

Slovar dans son article "Prendre au pauvres pour donner à plus pauvres qu'eux" mettait l'accent sur la manière dont le gouvernement est en train de "mettre en pièce" le RSA défendu par Martin HIRSCH le haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté.

Nous avons en effet, lors de l'intervention du Chef de l'Etat entendu clairement parler de redéploiement de la "prime pour l'emploi" afin de financer le RSA.

Laurent FABIUS, le 29 avril, est intervenu sur ce sujet lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale

Nous retranscrivons ci-dessous le texte de son intervention

"Permettez-moi, Monsieur le Premier ministre, de revenir sur le revenu de solidarité active, idée juste qui est d'ailleurs expérimentée dans bien des départements que nous présidons. Encore faut-il être précis sur ses modalités.

- Se pose d'abord la question du coût. On a entendu les chiffres les plus divers : au départ, c'était 10 à 12 milliards ; puis le ministre du budget nous a dit que ce serait 5 milliards ; M. Hirsch tient pour 3 milliards ; et l'autre jour le Président de la République a parlé de 1 ou 1,5 milliard. Laquelle de ces excellences contradictoires faut-il croire ?

- Se pose ensuite la question du financement. Les départements se demandent en effet s'ils ne vont pas avoir à payer. Les titulaires de la prime pour l'emploi sont quant à eux très inquiets : nous avons cru comprendre qu'au-dessus de 1,2 fois le SMIC, vous supprimeriez la PPE. S'il n'y avait que moi qui m'inquiétais, peu importerait ; mais permettez-moi de vous citer une intervention sur France Inter du début du mois d'avril : « Le projet qui est proposé par Martin Hirsch a deux inconvénients : il est coûteux - de l'ordre de 3 milliards - et il conduit à diminuer la prime pour l'emploi pour un certain nombre de Français. » L'auteur de cette intervention frappée au coin du bon sens est M. le Premier ministre !

Quelle est donc votre conception de la solidarité ? Pour nous, elle ne consiste pas à financer les revenus des plus pauvres en taxant les pauvres ! Ce RSA risque de devenir - à cause de vous- un revenu de solidarité absente !

Vous avez dit que nous étions hostiles à tout. Pas du tout : nous sommes contre les injustices, mais nous sommes pour la solidarité, la vraie solidarité !"

Sources
Le site de Laurent FABIUS

30 avril 2008

En Mai, fait ce qui te plaît

Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard à instituer la Fête du Travail.

Les manifestations du 1er mai 1936 prennent une tournure historique et marquent durablement l'imaginaire français. Elles contribuent en effet à l'élection de la première coalition de centre gauche, deux jours plus tard : le Front Populaire. Présidé par le socialiste Léon Blum, ce gouvernement ne tarde pas à adopter des mesures historiques pour les travailleurs, la semaine de 40h, les deux premières semaines de congés payés ou la reconnaissance du droit syndical.

2 mai 1968 - Fermeture de la faculté de Nanterre : Au cours d’une journée marquée par des rumeurs d’intervention de l’organisation d’extrême droite Occident contre les gauchistes du Mouvement du 22 mars, la confusion règne dans la faculté de Nanterre. A la fin de l’après-midi, le recteur décide de sa fermeture. Le désordre qui suit donne le point de départ aux événements de Mai 68. Le 3 mai : Premières barricades de Mai 68

26 Avril 2008 : "60% des Français désapprouvent la politique économique du gouvernement (37% "plutôt mauvaise" et 23% "très mauvaise") 33% des sondés la jugent "bonne" (30%) ou "très bonne" (3%). 7% des personnes interrogées ne se sont pas prononcées. Le taux de réponses négatives est monté en flèche depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, passant de 30% en mai 2007 à 63% en mars 2008.

1 er Mai 2008 : Les syndicats vont riposter dans la rue contre les mesures sur les retraites annoncées par le gouvernement, lors des défilés du 1er mai jeudi, puis le 22 mai lors "d'une journée d'action et de manifestation" qu'ils ont annoncée mardi. Au total, ce sont quelque 150 défilés et rassemblements qui sont prévus jeudi, selon un relevé effectué par la CGT. Outre Paris, des manifestations sont ainsi annoncées à Strasbourg, Bordeaux, Pau, Bayonne, Brest, Rennes, Chartres, Orléans, Reims, Montpellier, Toulouse, Le Havre, La Rochelle ou encore Grenoble.

Notre Président aura t-il eu raison de penser qu'il pouvait "liquider l'héritage de Mai 68" ? ou bien comme l'écrit Gérard FILOCHE : "Mai 68 l'histoire sans fin - Liquider mai 68? Même pas en rêve " va se reproduire sans pour cela avoir les mêmes raisons ni le même contexte.

Si en 1968, comme le disait COLUCHE "il y avait plein de boulot mais c'était pas payé", en 2008,

Le salaire français moyen de 1200 € permet tout simplement d'exister.
Le RSA (nouvelle béquille du RMI) sera calculé au rabais et payé avec l'argent de la prime pour l'emploi
Le plan banlieue (anti glandouille ?) est passé aux oubliettes
Le revenu d'accès aux logements sociaux a été relevé. Touchant une fois de plus les plus modestes
Les diverses franchises médicales frappent directement les malades
La réforme hospitalière va priver nombre de collectivités locales d'établissements nécessaires à leurs population
Le non remplacement de fonctionnaires (surtout dans l'enseignement) va rendre difficile voire inefficace leur mission
Le re calcul à la baisse des allocations familiales
L'allongement de la durée de cotisation injustifié (le fond de garantie des retraites s'il avait été abondé devrait contenir 400 et non 40 milliards)
La révision à la baisse du code du travail (CDD pour les ingénieurs, séparabilité, flexibilité unilatérale, ...)

Posent une fois de plus la question de la redistribution des richesses et de l'égalité de chaque français dans la société même mondialisée (au profit de qui ?)

Alors histoire sans fin ? Oui mais pour qui ?

29 avril 2008

Ils pensaient à quoi les députés socialistes ?

Les députés ont adopté par 295 voix contre 23 le projet de loi réformant le marché du travail qui traduit l’accord conclu le 11 janvier dernier entre les organisations patronales et les confédérations syndicales à l’exception de la CGT.

Il y a eu 503 votants et 318 suffrages exprimés.

Les groupes UMP et Nouveau centre (NC) ont voté pour. Le groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) s’est abstenu. Le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) a voté contre.

Le texte instaure notamment une possibilité de rupture de contrat d’un commun accord entre un employeur et son salarié, qui ouvrira droit aux allocations chômage. Cette rupture conventionnelle ne pourra intervenir qu’après un ou plusieurs entretiens au cours desquels le salarié et l’employeur pourront se faire assister, précise le texte.

Le projet de loi crée aussi un contrat pour la réalisation d’un objet défini de 18 à 36 mois réservé aux cadres et aux ingénieurs. Le recours à ce contrat, expérimenté pendant cinq ans, sera subordonné à la conclusion préalable d’un accord de branche étendu ou, à défaut, d’un accord d’entreprise.

Le texte rallonge par ailleurs les périodes d’essai pour les salariés. Elles seront désormais plafonnées à deux mois pour les ouvriers, trois mois pour les agents de maîtrise et les techniciens et quatre mois pour les cadres. Les stages de fin d’études seront inclus dans la période d’essai.

Le projet de loi réduit aussi de trois à un an la durée d’ancienneté requise pour bénéficier de l’indemnisation conventionnelle de la maladie et de deux à un an celle requise pour prétendre aux indemnités de licenciement.

Le sujet devait sembler "léger" au groupe socialiste, radical et citoyen pour qu’ils se soient abstenus !!!! En apprenant cela, il est évident que des millions de salariés vont se poser la même question : Pourquoi s’être abstenus ?

Le texte n’allait-il pas assez loin dans la flexibilité ou bien nos amis socialistes avaient-ils la tête ailleurs. En tout cas,le doute est permis.

On est toutefois en droit de se demander quelles sont les différences entre la vision de l’actuelle majorité et des socialistes qui seraient actuellement au pouvoir en termes de contrat de travail.

A une époque où les politiques de tous bords ne cessent de clamer qu’il faut des techniciens et des ingénieurs afin d’innover, on va leur proposer des CDD pouvant aller jusqu’à 3 ans !!! On supprime le CNE mais on va dans le pire des cas demander aux cadres (il faudra bien un jour se pencher sur le "fameux" statut cadre) de faire 8 mois de période d’essai !!!

Enfin pour tous, la séparabilité revendiquée et obtenue par le MEDEF. Chacun sait bien qu’il suffira de faire pression sur un salarié pour qu’il accepte une rupture de "commun accord". Que se passera t-il ensuite : Arrivée aux ASSEDIC et ... 2 propositions que le salarié ne pourra pas refuser. En fin de compte une "élégante " façon de se séparer d’un salarié et de le reclasser dans les secteurs les plus mal payés et les plus pénibles.

Dernière chose : La flexisécurité conçue par les danois est financée par environ 5 à 6% du budget de la nation. En France ? Plus d’argent dans les caisses !!!

Clairement, nous venons de changer d’époque. L’idée d’origine des 35H00 était de "partager le travail". Depuis ce vote, nous sommes entrés dans l’ère du : "partager le chômage"

COLUCHE ne savait pas lorsqu’il lança cette phrase :

" Je remercie les enfoirés de gauche qui nous on fait croire que c’était la droite qui savait pas gérer et que c’est pour ça qu’on était dans la merde ... Je remercie les enfoirés de droite qui nous ont fait croire que c’était à cause de ce qu’avait fait la gauche qu’on s’en sortait plus ... Je remercie les enfoirés de patrons qui nous ont fait croire que c’était à cause de l’état qu’on arrivait pas à s’en sortir ... Et je remercie les syndicalistes qui nous ont fait croire que c’était la faute au patron ..."

A quel point il était visionnaire.


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FAUJOUR

Laurent FABIUS : Quatre propositions pour retrouver une perspective

Le journal Les Echos a publié hier une tribune de Laurent Fabius intitulée "Quatre propositions pour retrouver une perspective". Vous trouverez ci-dessous l'intégralité du texte.

"Que M. Sarkozy déçoive est une évidence. Que la gauche doive formuler des contre-propositions pour l'avenir est une exigence. En voici quatre, originales, dans des domaines essentiels.

Nous souffrons en France d'un lourd problème de compétitivité. Le plus inquiétant, c'est moins la question de nos coûts salariaux, relativement inévitables dans un pays très développé, que celle de notre insuffisance d'innovation et de recherche. C'est elle qui est déterminante sur le long terme. C'est par elle que nous ferons la différence dans la mondialisation.Puisque la France va présider l'Union européenne, je propose que nous lancions le projet concret d'une Coopération européenne pour la recherche et l'innovation (Ceri), nouveau moteur du développement. Osons mettre en commun nos budgets nationaux de recherche, créer un espace européen de l'innovation dont bénéficieront nos PME, abattre les murs qui fragmentent les parcours et les carrières de nos étudiants et de nos chercheurs. Proposons un seul ministère européen de la Recherche et de l'Innovation, doté d'une politique coordonnée. C'est ainsi que l'Europe et la France redresseront la tête et contribueront au développement durable.

Précisément, le péril environnemental constitue un deuxième et colossal défi. La détérioration écologique, si elle se confirme, provoquera des bouleversements économiques, sociaux, sanitaires et d'ordre public massifs. Plusieurs pays parmi les plus grands continuent d'agir - ou de ne pas agir - comme si de rien n'était. Pour concilier la protection de l'environnement et la concurrence internationale, je propose l'établissement d'« écluses écologiques » taxant l'importation des produits polluants, ou, davantage compatible avec les règles internationales, l'établissement d'une « pollutaxe » universelle. En bref, instituer un prélèvement écologique, modulé en fonction de l'impact environnemental des produits. Ce prélèvement sera faible ou nul sur les produits propres et significatif sur les produits polluants. Le montant en sera affecté à un Fonds mondial d'action contre la pauvreté. On objectera que ce mécanisme contredirait l'autorégulation économique : mais on voit les catastrophes auxquelles celle-ci aboutit ! Chacun admet qu'il faille mobiliser des centaines de milliards d'euros pour sauver des établissements financiers ; pourquoi, dans le même temps, serait-il impossible de protéger la planète et la vie humaine tout en favorisant la concurrence par cette pollutaxe universelle ?

La France connaît des problèmes spécifiques liés à son manque de stratégie industrielle et d'outils pertinents pour la mettre en oeuvre. Alors que beaucoup de pays se dotent d'instruments forts d'action publique, nous avons tendance, nous, à démembrer ceux que nous possédons, dans un grand mouvement anti-État qui nous affaiblit nous-mêmes. La vérité est que, si nous devons combattre la bureaucratie, nous avons besoin d'une puissance publique dynamique. Je propose que la France se dote d'un fonds souverain, constitué à partir de la Caisse des Dépôts. Il interviendra dans le domaine économique selon des critères éthiques analogues à ceux de l'actuel Fonds souverain norvégien. Il pourra être rapproché du Fonds de réserve des retraites. L'un et l'autre seront alimentés notamment à partir du produit des privatisations et des cessions immobilières de l'État. Si on veut éviter que notre industrie se délocalise systématiquement ou/et se fasse dominer par des pays tiers, ce « Fonds souverain France » ainsi qu'une politique monétaire européenne beaucoup plus pragmatique qu'aujourd'hui sont des voies nouvelles à explorer pour une stratégie de nos entreprises à la fois offensive et défensive.

Ma dernière proposition concerne le pouvoir d'achat. Le climat social dans notre pays se dégrade : perte d'espérance de la jeunesse, inquiétude des salariés, précarisation des retraités, voilà ce qu'on constate sur le terrain. En l'absence de perspective claire de redémarrage, le risque existe de tensions fortes à l'automne, notamment dans nos banlieues. Personne n'a rien à y gagner. Il est urgent que le pouvoir s'attelle sérieusement à la question de la dette, du logement, des services publics et du pouvoir d'achat. Qu'il revienne sur tout ou partie du paquet fiscal, ou plutôt du « boulet fiscal » afin de dégager des fonds pour ces priorités. Qu'il subordonne l'octroi des exonérations sociales à la conclusion d'accords salariaux. Et que les dirigeants en place commencent par montrer l'exemple. Le pire dans la situation présente est en effet que ce pouvoir ne présente aucune perspective de long terme, qu'il donne le sentiment de se préoccuper surtout de lui-même et ne dessine pas d'espoir.

Voici quatre propositions de fond. Elles sont cohérentes avec la vision d'une « économie sociale et écologique de marché » que j'ai proposée au PS et qu'il vient de reprendre dans sa nouvelle déclaration de principes. Ces pistes sont ambitieuses, concrètes, elles sont soumises à discussion. N'est-ce pas cela, d'abord, ce qu'on attend des responsables politiques ?

Sources et crédit
Le site de Laurent FABIUS

Record d'impopularité .. à battre ?

Selon un sondage diffusé lundi par BVA pour France Inter et Les Echos réalisé après l’intervention télévisée du président Nicolas Sarkozy.

"60% des Français désapprouvent la politique économique du gouvernement (37% "plutôt mauvaise" et 23% "très mauvaise") 33% des sondés la jugent "bonne" (30%) ou "très bonne" (3%). 7% des personnes interrogées ne se sont pas prononcées. Le taux de réponses négatives est monté en flèche depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, passant de 30% en mai 2007 à 63% en mars 2008.

L’indice de popularité de la politique économique (bonnes opinions moins les mauvaises opinions), qui ne cessait de se dégrader depuis des mois, est légèrement remonté ce mois-ci, passant de -29 en mars à -27 en avril. Interrogés sur les thèmes abordés jeudi lors de l’intervention télévisée du président Nicolas Sarkozy, une large majorité de Français (59% contre 30%) conteste ses propos sur l’impact positif des heures supplémentaires sur le pouvoir d’achat.

59% des personnes interrogées ne sont "pas d’accord" avec l’affirmation selon laquelle "on ne doit plus remplacer un certain nombre de fonctionnaires partant en retraite, y compris parmi les enseignants afin de réduire le déficit budgétaire".

En revanche, une courte majorité (51%) est d’accord avec le chef de l’Etat sur le fait qu’il sera "nécessaire que tous les Français cotisent bientôt une année de plus pour garantir le système de retraite". Les plus favorables sont les plus de 65 ans et les retraités (à respectivement 63% et 58%). Toutes les autres classes d’âge y demeurent hostiles. Enfin, les Français se montrent hostiles à 54% au volet du projet de loi de modernisation de l’économie sur les critères d’implantation des enseignes de la grande distribution, jugeant que c’est "une mauvaise chose" car cela "va détruire des emplois dans le petit commerce et appauvrir les petits producteurs ... "

Les actifs remercieront les plus de 65 ans qui comme tout le monde le sait n'ont plus de question à se poser sur leur avenir professionnel.

Il va avoir du boulot le nouveau communicant du gouvernement !!. Il y a fort à parier qu'en 2012 notre Président ne se représentera pas et qu'il laissera à son successeur et surtout aux français le soin de régler la note. Il faut dire qu'à cette époque là, on aura liquidé en partie le service public, allongé le départ à la retraite à 65 ans, radié tout chômeur quel que soit son âge s'il n'accepte pas de travailler pour des clopinettes dans la restauration ou le BTP, que plus aucune entreprise ne sera soumise à une condamnation prud'hommale et que le droit des affaires aura été dépénalisé.

Remarquable bilan prévisonnel qui colle bien aux résultats du sondage BVA. Il ne reste plus qu'à attendre 2009 et 2010 (élections régionnales et européennes) pour le remercier d'amener notre beau pays au rang de pays en voie de développement. Après tout, un Président de la 5 eme République à 10% de bonnes opinion c'est un challenge !!!!

Crédit image
Sarkoshow

28 avril 2008

Soyons chics : Aidons le gouvernement !!!

Quand l’opinion publique gronde, le gouvernement reconnaît ses erreurs. Jeudi, lors de son show télévisé, le Président avait ouvert la voie: «Sans doute, j’ai fait des erreurs». Puis évoquant plus précisément le paquet fiscal, il confessait devant le tribunal des journalistes «une erreur de communication totale».

Interviewé dans le «Journal du Dimanche», François Fillon en remettait une couche en fin de semaine: «La carte SNCF a donné lieu à une mauvaise appréciation de ma part […]. Il y a eu une erreur. Je l'assume.» Lundi matin, c’est au tour de la ministre de l’Economie Christine Lagarde d’avouer ses fautes, reconnaissant elle aussi une «erreur» de communication sur le bouclier fiscal.

Devant des aveux aussi touchants, nous ne pouvons que proposer que les français réagissent en acceptant une nouvelle "pièces jaunes" afin de pouvoir envoyer un exemplaire de "La méthode Couac pour LES NULS" à chacun de nos ministres et secrétaires d'Etat.

Allez Carla, un bon geste ...


Merci qui ?

Remerciements au blog du CHI