29 avril 2008

Ils pensaient à quoi les députés socialistes ?

Les députés ont adopté par 295 voix contre 23 le projet de loi réformant le marché du travail qui traduit l’accord conclu le 11 janvier dernier entre les organisations patronales et les confédérations syndicales à l’exception de la CGT.

Il y a eu 503 votants et 318 suffrages exprimés.

Les groupes UMP et Nouveau centre (NC) ont voté pour. Le groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) s’est abstenu. Le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) a voté contre.

Le texte instaure notamment une possibilité de rupture de contrat d’un commun accord entre un employeur et son salarié, qui ouvrira droit aux allocations chômage. Cette rupture conventionnelle ne pourra intervenir qu’après un ou plusieurs entretiens au cours desquels le salarié et l’employeur pourront se faire assister, précise le texte.

Le projet de loi crée aussi un contrat pour la réalisation d’un objet défini de 18 à 36 mois réservé aux cadres et aux ingénieurs. Le recours à ce contrat, expérimenté pendant cinq ans, sera subordonné à la conclusion préalable d’un accord de branche étendu ou, à défaut, d’un accord d’entreprise.

Le texte rallonge par ailleurs les périodes d’essai pour les salariés. Elles seront désormais plafonnées à deux mois pour les ouvriers, trois mois pour les agents de maîtrise et les techniciens et quatre mois pour les cadres. Les stages de fin d’études seront inclus dans la période d’essai.

Le projet de loi réduit aussi de trois à un an la durée d’ancienneté requise pour bénéficier de l’indemnisation conventionnelle de la maladie et de deux à un an celle requise pour prétendre aux indemnités de licenciement.

Le sujet devait sembler "léger" au groupe socialiste, radical et citoyen pour qu’ils se soient abstenus !!!! En apprenant cela, il est évident que des millions de salariés vont se poser la même question : Pourquoi s’être abstenus ?

Le texte n’allait-il pas assez loin dans la flexibilité ou bien nos amis socialistes avaient-ils la tête ailleurs. En tout cas,le doute est permis.

On est toutefois en droit de se demander quelles sont les différences entre la vision de l’actuelle majorité et des socialistes qui seraient actuellement au pouvoir en termes de contrat de travail.

A une époque où les politiques de tous bords ne cessent de clamer qu’il faut des techniciens et des ingénieurs afin d’innover, on va leur proposer des CDD pouvant aller jusqu’à 3 ans !!! On supprime le CNE mais on va dans le pire des cas demander aux cadres (il faudra bien un jour se pencher sur le "fameux" statut cadre) de faire 8 mois de période d’essai !!!

Enfin pour tous, la séparabilité revendiquée et obtenue par le MEDEF. Chacun sait bien qu’il suffira de faire pression sur un salarié pour qu’il accepte une rupture de "commun accord". Que se passera t-il ensuite : Arrivée aux ASSEDIC et ... 2 propositions que le salarié ne pourra pas refuser. En fin de compte une "élégante " façon de se séparer d’un salarié et de le reclasser dans les secteurs les plus mal payés et les plus pénibles.

Dernière chose : La flexisécurité conçue par les danois est financée par environ 5 à 6% du budget de la nation. En France ? Plus d’argent dans les caisses !!!

Clairement, nous venons de changer d’époque. L’idée d’origine des 35H00 était de "partager le travail". Depuis ce vote, nous sommes entrés dans l’ère du : "partager le chômage"

COLUCHE ne savait pas lorsqu’il lança cette phrase :

" Je remercie les enfoirés de gauche qui nous on fait croire que c’était la droite qui savait pas gérer et que c’est pour ça qu’on était dans la merde ... Je remercie les enfoirés de droite qui nous ont fait croire que c’était à cause de ce qu’avait fait la gauche qu’on s’en sortait plus ... Je remercie les enfoirés de patrons qui nous ont fait croire que c’était à cause de l’état qu’on arrivait pas à s’en sortir ... Et je remercie les syndicalistes qui nous ont fait croire que c’était la faute au patron ..."

A quel point il était visionnaire.


Crédit et copyright image

FAUJOUR

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