24 janvier 2008

Intervention de Laurent FABIUS à l'Assemblée Nationale

Au cours de la séance de questions au gouvernement, Laurent Fabius a formulé six propositions à prendre d’urgence pour faire face à la crise financière. En réponse, le gouvernement qui semble osciller entre fatalisme et dogmatisme, n’a pas juger utile de clarifier sa politique ou de s’engager sur des solutions précises.

Texte de l’intervention de Laurent Fabius :

Monsieur le Premier ministre,

Les événements financiers de ces derniers jours conduisent chacune et chacun d’entre nous à analyser cette situation et aussi à proposer. Il faut le faire sans catastrophisme mais en évitant aussi la méthode Coué et ne pas faire comme si ces événements ne concernaient pas la France.

Dans cet esprit, je vous voudrais formuler six propositions :

1. Au niveau français, nous demandons au gouvernement de nous présenter dans les meilleurs délais des hypothèses de croissance crédibles, qui soient en ligne avec la situation actuelle.

2. Dans ce cadre, nous souhaitons qu’une action particulière soit menée en direction des PME - qui vont souffrir de la contraction du crédit - et en direction des ménages - par le moyen de la Prime pour l’emploi que nous avons créée - et en direction des personnes âgées et des retraités qui ont besoin d’une revalorisation des pensions.

3. Au niveau européen, car tout est lié, nous souhaitons que l’Eurogroupe prennent très rapidement position en direction de la BCE pour que prenne fin l’attitude dogmatique, à cause de laquelle, si elle continue, la crise financière américaine deviendra une crise financière européenne. C’est la responsabilité de la Banque centrale européenne.

4. Nous souhaitons qu’une position européenne commune soit adoptée en direction des fonds souverains, qui sont en situation, dans ce contexte, de prendre le contrôle de grandes entreprises et de grandes banques.

5. Au plan international, nous demandons que plus de transparence soit apportée en ce qui concerne les règles financières, les règles bancaires et les agences de notation.

6. Nous demandons que le Fond Monétaire International se voit confié une mission d’alerte et de traitement sur ces sujets.

Toutes ces propositions exigent que l’on ait un regard critique sur l’hypercapitalisme financier dans lequel la finance finit par tuer l’économie, dans lequel on trouve un mélange très dommageable de cupidité, de laisser-faire et d’incompétence.

Voici nos propositions. Quelles sont les vôtres ?

Sources
Laurent Fabius.net

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