21 novembre 2006

Le temps des militantes

C’est une petite phrase anodine qui va probablement devenir « culte » si la presse veut bien lui prêter vie.

Interrogé hier matin sur Europe1 par Jean-Pierre ELKABBACH sur la campagne du Parti Socialiste, Thierry BRETON a répondu : « qu’il ne s’intéressait pas aux histoires de M. HOLLANDE et de sa femme » Repris par JP ELKABBACH qui lui a dit « je ne peux pas laisser passer ça, vous pourriez dire Ségolène ROYAL et son compagnon François HOLLANDE » M. BRETON s’est ensuite englué dans un langage ésotérique dont lui seul à le talent.

Cette phrase montre a quel point la candidature de Ségolène ROYAL perturbe l’actuel majorité et surtout qu’on considère toujours que le rôle de la femme dans la société moderne se situe derrière l’homme ou comme l’aurait dit Dominique STRAUSS KHAN à collectionner les fiches recettes.

On peut aimer ou détester un candidat, une politique ou une idéologie mais lorsqu’on voit avec quelle agressivité a été traitée Michèle ALLIOT MARIE au dernier congrès UMP, on perçoit clairement que la phrase de Thierry BRETON est tout sauf sibylline !!!

On semble avoir à l’UMP une curieuse vision des femmes en politique et pourtant, on y parle quotidiennement de rupture.

Il est évident que le vote de 2007 va marquer une nouvelle étape dans la vie de la nation puisque pour la première fois la génération issue des années 50 va enfin prendre les commande de l’état. Mais c’est surtout l’irruption des femmes pour le combat présidentiel qui restera comme le fait marquant.

Ce qui est important de noter c’est que ces femmes candidates ne sont pas issues des obligations de parité mais sont bel et bien des militantes de longue date. Cela confirme s’il en était besoin que l’engagement politique, syndical ou citoyen n’est pas lié à quelque notion de gestion des minorités que nous propose l’UMP dans sa plate forme électorale.

Chacune des candidates a du se battre pour s’imposer dans des domaines où on ne les souhaitait pas. Il ne faut pas oublier que les femmes ont été longtemps cantonnées aux secrétariat d’état à la condition de la femme, la famille ou la santé. Les français aiment la force de caractère mais pas les parachutages ou les nominations de complaisance.

C’est à ce titre que de nombreux français trouveraient judicieux de porter une femme à la tête de l’état. C’est également vrai qu’ils ne la désigneront que parce qu’elle portera en elle les preuves d’un engagement et d’une action politique volontaires. Les français ne voteront pas pour élire une femme mais se prononceront sur le message et les engagements de la candidate d’un mouvement politique dont elle portera les couleurs et les valeurs.

Ségolène ROYAL qui, sans nul doute est la première femme militante politique en position d’être élue présidente de la république en 2007, pourrait l’être par des françaises et des français qui trouveraient là l’occasion de montrer à toute la classe politique une tout autre vision de la notion de minorités.



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