22 novembre 2006

Ernest-Antoine Seillière le retour … dans la continuité

L’information n’a pas fait la une ni les brèves des journaux et pourtant elle concerne tous les salariés de l’Union Européenne. C’est EURACTIV qui nous l’explique au travers d’un article :
La Commission sur le point de renoncer au Livre vert sur le droit du travail

« Sous la pression des entreprises et de certains Etats membres, la DG Emploi s'est prononcée contre la publication d'une communication sur le droit du travail européen »

Mais plus précisément ?

« La Commission avait l'intention de publier une communication intitulée "Travailler en Europe - emploi, compétitivité et justice sociale sur le marché européen du travail" en septembre 2006. Dans le même temps, une consultation devait être lancée sur "l'adaptation du droit du travail pour garantir la flexibilité et la sécurité pour tous »

En raison de critiques, surtout de la part du Royaume-Uni, la communication et la consultation ont toutes deux été reportées.

Peu avant le vote prévu de la Commission sur ces deux documents le 4 octobre, la fédération européenne des employeurs UNICE avait en effet adressé une lettre au président de la Commission, José Manuel Barroso, dans laquelle elle se disait "extrêmement préoccupée par le contenu de ce document" et appelait M. Barroso à "reconsidérer le contenu du Livre vert et le moment opportun pour le publier"

UNICE ça vous dit quelque chose ?

Rendons sur son site pour les découvrir :

A la suite du chaos et de la destruction engendrés par la seconde guerre mondiale, s’est affirmé un besoin fondamental de reconstruction et de collaboration en vue du développement économique du continent européen. Un élément de cette collaboration fut la création en 1949 du Conseil de fédérations industrielles d’Europe (CIFE), et, dans ce cadre, de l’Union des industries des pays de la Communauté européenne, créée par les fédérations nationales des six Etats membres de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Le premier mandat de l’Union des industries des pays de la Communauté européenne fut de surveiller les développements de la CECA. En toute logique, elle s’attacha par la suite à analyser les conséquences politiques de la Communauté créée par le Traité de Rome et évolua pour devenir en mars 1958 l’Union des Industries de la Communauté européenne (UNICE).

Au fur et à mesure que la CEE s’est élargie et s’est approfondie, UNICE a également grandi. Actuellement, en 2006, UNICE compte 39 membres de 33 pays, y compris les pays de l’Union européenne, les pays de l’Espace économique européen et des pays de l'Europe centrale et orientale. L’organisation est structurée autour de sept commissions de politique principales ainsi que d'une soixantaine de groupes de travail, et se compose de quarante-cinq membres du personnel supervisés par le Secrétaire général M. Philippe de Buck et sous la direction du Président actuel Ernest-Antoine Seillière.

Si le nom de Ernest Antoine Seillière n’évoque pas forcément grand chose à la très grande majorité des européens, les français ont gardé la mémoire du grand pourfendeur social et ennemi juré de Martine AUBRY.

Il n’ont pas non plus oublié son passage au CNPF qu’il rebaptisa MEDEF.
Il n’ont pas oublié non plus l’élégance avec laquelle il a « rallumé » la lutte des classes sociales.
Ils n’ont pas oublié non plus que sa holding Marine Wendel est le fruit généreux de la nationalisation de la sidérurgie (Soit un patrimoine professionnel de 730 millions d’euros)

Quels sont les griefs de l’UNICE vis à vis du « livre vert » ?

Les principaux reproches d'UNICE portaient sur le fait que "le projet actuel donnait une image négative des formes flexibles de travail et du statut d'indépendant qui n'est pas justifiée." UNICE poursuivait : "Il propose implicitement d'harmoniser le droit du travail, ce qui nuirait à la croissance et à l'emploi et va à l'encontre de l'approche de 'flexicurité'."

Nous y voilà !!! Trop d’information nuit à la bonne marche des entreprises. Notre bon Ernest Antoine a encore trouvé un nouveau fléau à combattre.

Il est assez choquant de constater que l’Union européenne au travers de son président puisse, à la demande d’un lobby occulter un document concernant la vie des citoyens d’Europe. Au delà du choquant, il faut vraiment se poser la question de la validité du mandat des commissaires européens devant une telle entorse à la démocratie.

Désolé M. Sellière, mais j’espère que cette information sera relayée de bonne façon par les blogueurs et internautes !!!


Sources
Le monde diplomatique
UNICE
EURACTIV

Crédit photo
UNICE

Aucun commentaire: