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25 octobre 2011

La précarité, principale raison du miracle économique allemand ?

Si le modèle économique allemand est porté au pinacle par les responsables politiques et économiques français, force est de constater qu'on ignore la réalité sociale de celui-ci. C'est ce qu'a fait le site Myeurope qui révèle les dessous du « miracle » !

« Un vrai miracle économique: un taux de chômage historiquement bas, un commerce extérieur florissant, une croissance meilleure qu'en France, des PME orientées vers les nouvelles technologies... N'en jetez plus ! (...) L'Allemagne, c'est aussi, d'après l'OCDE, le pays développé où les inégalités et la pauvreté ont le plus progressé. 20% de travailleurs pauvres, des retraités obligés de retourner travailler pour compléter leurs maigres pensions (...) . Cette face cachée ne concerne pas seulement les oubliés du miracle allemand. Elle est une des raisons de ce miracle (...) A l’heure de la sacro-sainte nécessité d’une convergence franco-allemande, ces questions méritaient bien d’être posées. Retraites, immigration, démographie, précarité... » peut-on lire sur le site de Myeurope qui vient de consacrer un dossier en plusieurs volets : « Le miracle allemand, à quel prix ? »

Nos élites politiques ou économiques français si promptes à louer le modèle économique de l'Allemagne nous auraient donc menti sur la formidable réussite d'un modèle qu'ils recommandent chaudement pour notre pays ?

Nicolas Sarkozy : « J’admire le modèle économique allemand » Jean-François Copé : « Nous devrions utiliser le modèle allemand comme exemple » François Fillon : « Il faudra aller vers un temps de travail commun, vers un âge de retraite commun […], c’est la clé de la survie de la zone euro » Laurence Parisot : « il est indispensable que la France et l’Allemagne aient une approche économique et sociale de plus en plus similaire, pas forcément identique mais similaire et ce que veut dire le mot convergence, c’est réduire les divergences »

Le problème, c'est que toutes ces « déclarations d'amour » font l'impasse, par méconnaissance ou opportunisme, sur une des pires conséquences du modèle économique allemand : La précarité !

Pour la découvrir, il est nécessaire de prendre connaissance du dossier publié par Myeurope dont nous vous donnons ci-dessous quelques extraits

Premier volet de : « les failles et les défis du modèle allemand » (extrait)

La réalité des chiffres du chômage

« (...) un système qui, par vases communicants, aurait progressivement fait passer plusieurs millions d’allemands des listes de chômeurs à ceux de quasi-chômeurs ou travailleurs pauvres (...) Une responsable de l’Arbeitsagentur d’Hambourg (Pôle-emploi allemand), souhaitant garder l’anonymat, ne cache pas sa colère : Qu’on arrête de parler de miracle économique. Aujourd’hui, le gouvernement répète que nous sommes aux alentours de 3 millions de chômeurs, ce qui serait effectivement historique. La réalité est toute autre, 6 millions de personnes touchent Hartz IV, ce sont tous des chômeurs ou des grands précaires. Le vrai chiffre n’est pas 3 millions de chômeurs mais 9 millions de précaires (...) »

Deuxième volet de : « les failles et les défis du modèle allemand » (extrait)

Les nouveaux types de contrat de travail. Focus sur celui qui séduit le plus les employeurs allemands

« Les Mini-Jobs : des contrats à temps partiel, payés 400 euros par mois, qui permettent aux employeurs d’être exonérés de charges mais prive ses bénéficiaires d’assurance maladie et travail. Ils n'ouvrent aucun droit à la retraite ou aux allocations chômage (...) »

Ils : (...) tiennent le haut du pavé, avec une augmentation de 47,7%, simplement devancés par le boom de l’intérim (+134%) (...) Certaines entreprises ont voulu tirer profit du système, privilégiant, par exemple, deux ou trois mini-jobs, fiscalement neutres, à l’embauche d’un salarié en plein-temps (...) »

Troisième volet de : « les failles et les défis du modèle allemand » (extrait)

Myeurope cite le cas de ce retraité qui sert des parts de gâteau à la cafétéria d’un centre de soins : « En tant que retraité je touche 525 euros par mois. Je paye un loyer de 440 euros. Avec téléphone, le gaz, etc, il faut rajouter 150 euros. Et cela ne suffit pas. Il faut bien vivre de quelque chose c’est pour ca que je travaille ici. Wolgang travaille donc 20 heures par semaine dans ce centre, et cela pour 390 euros par mois (...)

D'autres données ?

« Selon le ministère des affaires sociales, plus de 660 000 séniors de 65 à 74 ans auraient un emploi à temps partiel (...) cette catégorie de population est menacée de paupérisation. Ils n’étaient que 416 000 en 2000. Leur nombre a donc augmenté de plus de 58% en dix ans ( soit 660 000 ) Selon les experts, la paupérisation des séniors ne va cesser d’augmenter durant les vingt prochaines années (...) »

Conclusion d'une retraitée : « (...) Des salaires de misère ne peuvent entrainer que des retraites de misère (...) »

A noter au passage, que ces « ingrats » d'allemands, contrairement à Nicolas Sarkozy ou Jean-François Copé ne trouvent pas ce miracle à leur goût. Ils profitent d'ailleurs de chaque élection pour balayer les candidats du parti d'Angela Merckel !

Alors, toujours tenté par : « une approche économique et sociale de plus en plus similaire » ?


Dossier Myeurope : Le miracle allemand, à quel prix ?

Crédit photo
Zec blog

21 janvier 2011

Coût du travail Allemagne/France : Ce que le MEDEF ne vous dit pas !

Après la fiscalité, c'est le coût du travail en Allemagne, que le MEDEF et l'UMP portent aux nues. Problème : Les affirmations sont approximatives et le dernier rapport produit sur le sujet est d'une totale partialité !

C'est au nom de l'amour immodéré des performances économiques de notre voisin que notre "réforme" fiscale devrait voir le jour en Février prochain. Et c'est au nom de cet "amour" et d'un rapport "providentiel", expliquant que : " La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé " qu'on propose de supprimer l'horaire légal de travail et de baisser les charges patronales !

Laurence Parisot, encouragée par l'UMP, a été la première à dégainer : " (...) ne pas voir que la durée du travail a un effet sur notre compétitivité, c'est refuser de voir la réalité en face (...) " sans oublier bien entendu, de demander un : " (...) débat sur la baisse des charges dans les entreprises" - 20Minutes

Ces propos ont été bien reçus par Eric Besson qui s'est fait un devoir de communiquer les informations contenues dans un rapport, rédigé par l'institut économique COE-Rexecode qui a : " (...) analysé le décrochage de l'industrie française face à l'industrie allemande (...) "

Notez au passage que, comme nous le dit 20Minutes, que ce : " groupe de recherche" est " proche du Medef " Ce qui simple à vérifier, lorsqu'on regarde la liste des ses adhérents au nombre desquels, on compte : le MEDEF !

Que dit ce rapport : " (...) La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé (...) " Conclusion : " (...) il faut réduire d'urgence les charges que paient les entreprises, et compenser cette baisse des impôts par une réduction des dépenses publiques. Il propose aussi d'ouvrir de nouvelles négociations entre les salariés et les patrons sur les salaires et la durée du travail ( ...) "

Le rêve de tous ceux qui ont un jour dirigé le CNPF et le MEDEF !

Néanmoins, ce rapport, produit par un "satellite" du MEDEF, est empreint d'une totale partialité. Des preuves ?

Eric Verhaeghe, qui vient de défrayer la chronique en claquant la porte de l'APEC et en rendant la totalité de ses mandats au titre du MEDEF, et selon qui : le MEDEF est accroché à des analyses passéistes, comme il nous l'a affirmé dans un échange de question réponses avec Slovar :

" (...) à l'issue de la crise de 2008 le MEDEF n'a pas mené la rénovation intellectuelle nécessaire pour apporter les bonnes réponses à la crise économique. Ses analyses sont dépassées. Aujourd'hui, il nous faut une vision neuve de la dette, du travail et de son coût, de la répartition de l'effort fiscal (...) " donne son point de vue dans un billet publié sur son blog

Il écrit, au sujet de l'obsession de l'organisation patronale sur le coût du travail.

" (...) La litanie est bien construite: les Allemands ont pratiqué une rigueur salariale qui leur a permis de baisser le coût du travail et de retrouver leur compétitivité. Grâce à cette politique, leurs salariés coûteraient moins cher que les salariés français, ce qui leur permettrait de vendre mieux, etc ( ...) la commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2010 fait un point très intéressant sur cette question. Extrait :

1 – la mesure du coût du travail est très difficile et contestable, car elle passe par des données agrégées qui mélangent des données très différentes (...) s’agit-il du coût horaire moyen ? du coût salarial global ? des rémunérations brutes annuelles et des cotisations patronales ? (...)

2 – (...) le financement de la sécurité sociale en Allemagne repose de plus en plus sur l’impôt. La part des cotisations sociales a donc diminué dans les recettes de la sécurité sociale. L’invention de la TVA sociale en 2007 a joué un grand rôle dans ce rééquilibrage (...) En revanche soyons bien clairs sur la signification de cette tendance: les citoyens se substituent aux employeurs pour financer la protection sociale.


(...) même s’il y a une convergence progressive du coût du travail entre les deux pays, le travail allemand coûte 24,6€ de l’heure en moyenne, et le travail français seulement 23,6€ " - Intégralité de l'article sur le blog d'Eric Verhaeghe

Même analyse, de la part du directeur de recherche au CNRS, l’économiste Philippe Askénazy. Celui-ci explique à 20minutes.fr pourquoi la question est, selon lui, mal posée.

" (...) dans les faits, un salarié allemand coûte aujourd’hui plus cher qu’un salarié français (...) Quand un Allemand a marqué «40 heures» sur sa fiche de paie, il travaille effectivement 40 heures environ. Un cadre français au forfait, officiellement à 35 heures, va dans les faits travailler 45 heures (...) Les salaires ont été gelés et la TVA sociale créée (...) Si l’on se base sur les comptes nationaux, qui agrègent un maximum de critères, notamment la productivité, le coût du travail est plus élevé en Allemagne qu’en France. Et la raison est simple: les salariés allemands sont mieux payés (...) Une économie avec un coût du travail élevé mais des entreprises innovantes sera toujours plus compétitive que l’inverse.

(...) Pour combler ce différentiel, la France a donc deux solutions. Elle peut soit continuer à se développer dans des secteurs peu productifs et baisser son coût du travail, soit rendre ses entreprises plus innovantes et donc plus productives. C’est un choix politique "

Malheureusement, une fois de plus, il semble que le choix politique s'oriente vers une seule variable d'ajustement : Les salariés. Ceux-ci n'auront qu'à "travailler plus" pour gagner ... la même chose, au nom de la compétitivité avec leurs homologues allemands. Afin d'augmenter sensiblement la part versée ... aux actionnaires !

29 septembre 2009

Résultat des élections en Allemagne : Réponse de Slovar  à François Hollande

Hier matin, Slovar les Nouvelles a publié sa vision de la déroute sans nom du SPD aux élections législatives (nous vous conseillons également la lecture de l’interview de Gilbert Casasus sur Marianne2.fr )

Alors qu'il nous semblait que le Parti socialiste français devrait se contenter de faire profil bas et annoncer (devant ces résultats prémonitoires) qu’il cesse tout égarement dans sa course à la "modernisation" socio démocrate, nous avons pris connaissance du dernier article écrit par François Hollande sur le site Slate qui semble prouver que certains leader du PS continuent à se voiler la face.

La majorité des partis socialistes ou socio démocrate européens ont vendu leur âme au "diable" capitalisme et perdent à chaque élection un peu plus de terrain. Cette perte de crédibilité tient au fait qu’à force de vouloir singer la droite libérale, les électeurs leur préfèrent l’original ou se réfugient dans l’abstention

Dans cet article, François Hollande joue habilement entre le commentaire sur l'élection allemande et la situation en France, qui présente, c'est évident des similitudes. Nous avons donc décidé de répondre à ses arguments sur la défaite du SPD en Allemagne (et le résultat des élections au Portugal)

Nous vous donnons ci-dessous l'intégralité de son texte avec nos commentaires


" ... / ... Le SPD s'effondre plus encore. Et c'est le parti libéral qui rafle la mise et devient le nouveau partenaire d'une majorité tournée davantage à droite. Au Portugal, l'enjeu était de reconduire ou pas le Premier ministre socialiste José Socrates. Celui-ci sort gagnant du scrutin, mais perd sa majorité absolue au Parlement. La droite, divisée, est au plus bas, et la gauche de la gauche sur deux listes différentes, au plus haut (20%). Quelles leçons tirer de ces deux consultations, un an après le déclenchement de la crise? 1. Les partis au pouvoir fléchissent, mais ne rompent pas. Leur érosion témoigne du mécontentement de l'électorat, leur solidité de sa crainte de tout changement. L'ordre et la stabilité deviennent des valeurs refuges.

Petite différence toutefois : En Allemagne c'est un front majoritaire de droite qui va gouverner alors qu'au Portugal la gauche perd la majorité absolue. Quant à la gauche représenté par José Socrates, il est utile de lire ce qu'en dit un article de l'Express :

"Avec qui José Socrates va-t-il tenter de s'allier pour pouvoir gouverner sans que son parti ait réussi à conserver la majorité absolue? Nous ne savons toujours pas s'il cherche des alliances: il le fera sans doute et ne l'a pas exclu... S'allier oui, mais avec qui? Et sur quelles bases? L'alliance est inenvisageable avec la droite PSD et l'extrême gauche. Socrates a donc trois alternatives. La première est de rester tout seul, mais dans ce cas il sera minoritaire à l'Assemblée générale. La deuxième est de s'allier avec le CDS-PP (conservateur), un des grands gagnants de ces élections. Enfin, avec le BE (Le Bloc de gauche)

Sans compter ce commentaire : "L'UMP rêve de pouvoir appliquer le programme du Parti socialiste (PS) de José Socrates", affirme Arthur Silva (rédacteur en chef de l'Association Luso-Française Audiovisuelle), en allusion au système plutôt de droite imposé par le Premier ministre. Depuis déjà quelques mois, le chef de l'Etat portugais est accusé d'être plus à droite que Tony Blair" Et le fait que : 40% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter. Première historique depuis la révolution des Œillets en 1974 et le retour de la démocratie au Portugal.

2. Les petits partis prospèrent, où qu'ils se situent, plus à droite ou plus à gauche. Ils véhiculent la protestation et ne s'embarrassent pas du poids encombrant du réalisme. La crise les nourrit, mais pas suffisamment pour les rendre incontournables.

Il me souvient qu'en 1969, la SFIO donnait naissance au Parti Socialiste et que son candidat officiel à la présidentielle recueillait 5% et que le renouveau fut un échec, et qu'il faudra attendre François Mitterrand pour faire du PS un grand parti.

Qui est capable aujourd'hui de dire qui sera le grand parti de gauche de demain ? De la façon dont la direction et un certain nombre d'élus du PS se comportent, il y a lieu de penser que "petits partis deviendront grands". Ce raisonnement est applicable à TOUS les Parti socio démocrates européens qui ne répondent plus aux aspirations du peuple de gauche et préfèrent se transformer en administrateurs (parfois zélés) du pire capitalisme.

3. L'idéologie paraît secondaire. Centre droit et centre gauche sont regardés comme l'avers et le revers de la même pièce. Ils subissent le même déclin, celui des forces de gouvernement, auxquels les peuples livrent leur destin mais sans enthousiasme ni plus guère de confiance.

Mais non, l'idéologie n'est pas secondaire. Ce sont surtout les socio démocrates qui n'en n'ont plus ! Il y a quelques années, les socio démocrates d'un pays nordique perdaient les élections. Le nouveau premier ministre conservateur annonça immédiatement qu'il n'avait quasiment rien à changer au programme de son prédécesseur.

Ce cas est de plus en plus fréquent et est représentatif de la désaffection des électeurs. En Allemagne, beaucoup d'électeurs de la CDU ont voté pour les libéraux. En gros, il sont passés de droite à ... droite. Le SPD qui a gouverné avec les conservateurs n'a reçu que ce qu'il méritait : Le rejet des électeurs !

4. La social démocratie n'est plus identifiée comme un modèle à l'échelle de l'Europe, mais considérée pays par pays dans sa version locale. Moderniste à Lisbonne, usée à Berlin. Elle s'en sort quand elle dispose d'un vrai leader, Socrates au Portugal. Elle glisse en Allemagne, faute de trouver un remplaçant sérieux à Gerhard Schröder.

Un remplaçant sérieux à ... Gerhard Schröder ! Non, c'est une plaisanterie ?

L'homme avec Tony Blair qui a inventé la fumeuse troisième voie ? Cette géniale idée qui consistait à se faire élire à gauche et gouverner exactement comme la droite l'aurait fait ?

Comme nous le rappelions sur Slovar : C'est le gouvernement de Gerhard Schroder qui a mis en place le plan Hartz d'aide au chômeurs :

" ... Pour en justifier, il faut que le foyer dans son ensemble ne perçoive pas suffisamment de revenus. « Autrement dit, explique Lutz Kupitz, dirigeant de la section Die Linke de Bernau, non seulement la personne au chômage doit être dépourvue de ressources, mais ses proches doivent établir la preuve qu’ils ne peuvent pas l’entretenir. » ... / ... Pour les chômeurs de longue durée qui ne perçoivent plus, après un an sans emploi, que l’aide sociale (395 euros), c’est déjà un cauchemar. « Avec Hartz IV (la réforme du marché du travail, instaurée il y a quelques années par le gouvernement Schröder), on est placés sous surveillance et confrontés en permanence aux chicaneries de l’administration déclare Mathias, la cinquantaine, technicien sans emploi depuis trois ans ... "

Soutienez-vous également les déclarations de Peter Struck, chef de file du SPD au Bundestag qui déclarait : "En raison des bouleversements démographiques, nous avons besoin de la retraite à 67 ans" - Source Le Figaro

Et que pensez-vous de ceci : "Fin août, Duisbourg, cet ancien bastion social-démocrate a réélu pour un second mandat un maire chrétien-démocrate (CDU), Adolph Sauerland. Seuls 45,7 % des électeurs se sont déplacés, une participation historiquement basse. L'électorat ouvrier est resté à la maison ... / ..." Source Le Monde

5. La gauche de la gauche progresse, elle publie des communiqués de victoire, bombe le torse et fait la leçon à coups de menton. Mais elle ajoute la nuisance à l'impuissance quand elle prend pour cible le seul parti avec lequel elle pourrait un jour gouverner: celui des socialistes. Elle construit ses succès sur la défaite de son camp.

Ceux vous connaissent prétendent que vous avez de l'humour. Nous préférons croire que c'en est ... Les socialistes ou socio démocrates n'ont besoin de personne pour perdre des élections.

"Il vaut mieux perdre des élections, que perdre son âme !" disait (le sulfureux) Michel Noir en refusant tout accord avec le FN. Le SPD, lui, a perdu les élections et surtout son âme .... depuis bien longtemps ....

Vous croyez vraiment qu'on peut faire rêver ou donner des perspectives d'avenir à des gens en leur proposant de poser ses pas "dans les pas de la droite" (si modérée soit-elle).

Nous avons souvent par le passé condamné l'extrême gauche pour son refus d'alliance. Mais cette fois-ci, arguer qu'il faut aveuglément se joindre au Parti Socialiste uniquement parce qu'il représenterait le seul leader incontesté est une imposture et nous rejoignons le NPA qui demande au PS d'expliquer ce qu'il ferait une fois au pouvoir. Les français ne s'y tromperont pas plus que les allemands !

6. Les verts plafonnent à moins de 10%. Nulle poussée écolo outre-rhin, pas davantage dans la péninsule. Un mouvement s'installe néanmoins en Europe, mais sans la dynamique que confère une alliance stratégique.

Un peu vite dit. Les Verts allemands ont une audience beaucoup plus importante dans leur pays et ont instillé dans tous les partis une bonne dose d'écologie. Le SPD en faisant cavalier seul et ne trouvant aucun accord électoral avec les Verts a justement cassé la dynamique de gouvernement des années précédentes.

En France, une partie des électeurs qui ont voté pour les Verts à la dernière élection européenne votent habituellement socialiste. Si la stratégie consiste à croire à une alliance avec le MODEM plutôt qu'avec les Verts, il est clair que dans peu, on pourra dire PS = SPD = branlée électorale. Mais comme disait Dalladier en 39 : "On les aura" et on a bien vu qui a eu qui !

Chacun trouvera ici les analogies qui lui conviendront, et évaluera ces résultats à l'aune de ses préjugés. Je préfère en rester au constat. C'est la clarté, la cohérence et la crédibilité qui permettent de construire une victoire. C'est en étant soi-même qu'une force de gouvernement peut avoir une chance d'y accéder ou d'y rester. A douter de soi, on finit par faire fuir ses électeurs, cette leçon vaut aussi pour la France à travers les élections partielles.

Et bien, chez Slovar, nous trouvons beaucoup d'analogies et les jugeons effectivement à l'aune de nos préjugés. Nous retiendrons la dernière phrase qui est sans doute la plus terrible de cet texte : "A douter de soi, on finit par faire fuir ses électeurs, cette leçon vaut aussi pour la France à travers les élections partielles" De notre côté, nous dirons,et nous sommes de plus en plus nombreux à le penser, "qu'à faire douter les électeurs, on finit par les faire fuir ou ... rester à la maison ..."


Source Crédit et copyright
Slate

12 novembre 2007

"Plus jamais ça" qu'ils disaient !!!

Hier la France commémorait la fin de la terrifiante boucherie de 1914 - 1918. Cette année le Président nouveau toujours à l'affut d'un bon coup avait décidé outre de faire flotter un seul drapeau étranger : Le drapeau américain. Pourquoi ne pas avoir également fait flotter ceux de tous les alliés ?

Bon, passons. La vraie nouveauté semble t-il était le discours.

Extraits

En ce 11 novembre, ma pensée va aux deux derniers survivants de la plus atroce des guerres. Ils ont vécu toute leur vie avec le souvenir ceux qui sont tombés à leurs côtés, avec le souvenir des corps déchiquetés par la mitraille, avec le souvenir des hommes enterrés vivants dans la boue des tranchées, avec le souvenir des morts qu’il fallait piétiner pendant l’assaut.

Quand la bataille a été finie, quand le silence s’est fait sur la terre où tant d’hommes s’étaient battus jusqu’à l’extrême limite de leurs forces, ceux qui avaient survécu ont déposé leurs armes, ont quitté leurs uniformes et sont rentrés chez eux.

Ils ont montré leurs blessures à leurs enfants. Ils ont raconté leurs combats, ils les ont emmenés sur les lieux où avaient été versés tant de sang et tant de larmes, ils leur ont fait visiter les grands cimetières où tant de morts dorment sous les croix blanches.

Ils n’ont pas parlé à leurs enfants de gloire et de victoire. Ils n’ont pas dit à leurs enfants qu’ils étaient des héros. Ils leur ont parlé de souffrances, de sacrifices, des horreurs de la guerre. Ils ont voulu leur apprendre à détester [...]

Emouvant. Qui pourrait imaginer que le 12 novembre 2007 on puisse lire le communiqué suivant :

La chancelière allemande Angela Merkel s'est déclarée lundi favorable à des sanctions "dans le cadre de l'ONU" contre l'Iran s'il persiste dans son programme nucléaire, tout en envisageant de "réduire les relations commerciales" parallèlement avec Téhéran.

Le président français Nicolas Sarkozy, qui la rencontrait lundi à Berlin dans le cadre d'un conseil des ministres franco-allemand, tente de pousser l'Union européenne à adopter des sanctions contre Téhéran parallèlement à celles décidées dans le cadre des Nations unies.

En gros, en découdre ne déplairait pas à nos dirigeants. Les millions de morts n'arrivent décidemment pas à impacter la pensée des gestionnaires de pays saignés à blanc par les conflits. L'allégeance à la politique de l'axe du mal américain est de plus en plus le crédo des européens et nous mène tout droit à un prochain chaos de plus. Mais de façon plus prosaïque, l'Iran comme l'Irak sont des "éponges à pétrole" ça vaut bien quelques bombardements !!!!

Et bien comme chantait Boris VIAN, Angela et Nicolas si l'envie vous en prend nous vous répondrons : "S'il faut donner son sang allez donnez le votre ..."