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23 décembre 2011

Sarkozy aux Restos du Coeur : Inconscience, cynisme ou exhibitionnisme ?

Inconscience, cynisme ou exhibitionnisme, comment qualifier la visite du Chef de l'Etat aux Restos du Coeur, venu selon ses conseillers, pour « faire quelque chose de doux dans ce monde extrêmement dur » ?

En 2005, nous écrivions : « Je me suis souvent, depuis la disparition de Michel, demandé s’il aurait continué à faire vivre un mouvement du cœur en le transformant en institution destinée à masquer l’inaction des pouvoirs publics. Modestement, je pense qu’il serait plutôt remonté sur scène ou aurait mobilisé les médias pour stigmatiser une société qui magnifie le marchand au détriment de l’humain »

Ce qui est certain, c'est que Michel Colucci vivant, n'aurait jamais accepté la visite d'un Président, désireux de venir constater de visu les résultats sociaux de la politique qu'il mène depuis son élection !

Nous sommes beaucoup à avoir été choqués par la désinvolture dont notre Président à fait part lors de sa visite aux Restos du Coeur. En effet, flanqué de ses deux ministres, Bruno Le Maire et Roselyne Bachelot, il semble avoir pris autant de plaisir que lorsqu'il visite une usine dont les ouvriers ... ne savent pas de quoi sera fait leur futur.

Le Figaro nous décrit ce voyage au pays des pauvres et « assistés », brocardés quotidiennement par ses ministres et l'UMP : (...) Nicolas Sarkozy a profité d'une dernière journée parisienne pour envoyer des signaux au monde associatif (...) Il s'est d'abord rendu dans un entrepôt des Restos du cœur à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), d'où sortent 6 millions de repas par an, avant de rencontrer des familles dans un centre de distribution du XVe arrondissement, sans micros, ni caméras (...) »

Que pouvait proposer, ou annoncer, à cette occasion, le Président qui s'était engagé en 2007 à réduire d'un tiers la pauvreté en cinq ans ?

Eh bien : « (... ) Les Restos (…), c'est le visage d'une France généreuse, attentive, avec des tas de gens qui dans la discrétion donnent de leur temps, de leur énergie pour ceux qui souffrent, a lancé le président. Une belle France ! »

Puis, il : « (...) a déambulé entre les montagnes de colis entreposés et salué les bénévoles et les salariés (souvent en insertion) de l'association (...) » avec qui il a vaguement dialogué : « Nos contrats s'arrêtent en avril, après plus rien, commence l'un d'eux… Si on peut trouver quelque chose…» « C'est le but » répond le président, avant de lancer: « Bonnes fêtes, quand même ! »

Eh oui, les restos c'est moins glamour que le Fouquet's ou le Cap Nègre. On y trouve surtout des gens indifférents aux prouesses du Président pour sauver l'Europe et sa monnaie, faire disparaître les paradis fiscaux ou réformer le capitalisme. On y trouve aussi quantité de « fraudeurs aux aides sociales » et « profiteurs du RSA », qui pénalisent les classes moyennes, comme l'explique Laurent Wauquiez. Sans compter que ces gens, s'ils ont le droit de vote, sont capables de ne pas voter UMP !

Alors, direz-vous quel but avait cette visite ?

Le Figaro nous explique cet élan de bonté : « (...) Ce n'est pas simplement Noël qui a suscité cette journée. L'Élysée dispose de « remontées de terrain » indiquant que le président est « faible » sur les thèmes de l'équité et de la justice. « Il y a eu des erreurs au début du quinquennat qui ont permis à la gauche de lui coller ce sparadrap de président des riches, analyse un proche. Il faut rééquilibrer les choses. Par ailleurs, il ne faut pas que son action à l'international le déracine des souffrances du quotidien (...) Le président voulait faire quelque chose de doux dans ce monde extrêmement dur », ajoute un conseiller

On aimerait en rire, mais le coeur n'y ait pas !


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Mlrelay

25 octobre 2011

La précarité, principale raison du miracle économique allemand ?

Si le modèle économique allemand est porté au pinacle par les responsables politiques et économiques français, force est de constater qu'on ignore la réalité sociale de celui-ci. C'est ce qu'a fait le site Myeurope qui révèle les dessous du « miracle » !

« Un vrai miracle économique: un taux de chômage historiquement bas, un commerce extérieur florissant, une croissance meilleure qu'en France, des PME orientées vers les nouvelles technologies... N'en jetez plus ! (...) L'Allemagne, c'est aussi, d'après l'OCDE, le pays développé où les inégalités et la pauvreté ont le plus progressé. 20% de travailleurs pauvres, des retraités obligés de retourner travailler pour compléter leurs maigres pensions (...) . Cette face cachée ne concerne pas seulement les oubliés du miracle allemand. Elle est une des raisons de ce miracle (...) A l’heure de la sacro-sainte nécessité d’une convergence franco-allemande, ces questions méritaient bien d’être posées. Retraites, immigration, démographie, précarité... » peut-on lire sur le site de Myeurope qui vient de consacrer un dossier en plusieurs volets : « Le miracle allemand, à quel prix ? »

Nos élites politiques ou économiques français si promptes à louer le modèle économique de l'Allemagne nous auraient donc menti sur la formidable réussite d'un modèle qu'ils recommandent chaudement pour notre pays ?

Nicolas Sarkozy : « J’admire le modèle économique allemand » Jean-François Copé : « Nous devrions utiliser le modèle allemand comme exemple » François Fillon : « Il faudra aller vers un temps de travail commun, vers un âge de retraite commun […], c’est la clé de la survie de la zone euro » Laurence Parisot : « il est indispensable que la France et l’Allemagne aient une approche économique et sociale de plus en plus similaire, pas forcément identique mais similaire et ce que veut dire le mot convergence, c’est réduire les divergences »

Le problème, c'est que toutes ces « déclarations d'amour » font l'impasse, par méconnaissance ou opportunisme, sur une des pires conséquences du modèle économique allemand : La précarité !

Pour la découvrir, il est nécessaire de prendre connaissance du dossier publié par Myeurope dont nous vous donnons ci-dessous quelques extraits

Premier volet de : « les failles et les défis du modèle allemand » (extrait)

La réalité des chiffres du chômage

« (...) un système qui, par vases communicants, aurait progressivement fait passer plusieurs millions d’allemands des listes de chômeurs à ceux de quasi-chômeurs ou travailleurs pauvres (...) Une responsable de l’Arbeitsagentur d’Hambourg (Pôle-emploi allemand), souhaitant garder l’anonymat, ne cache pas sa colère : Qu’on arrête de parler de miracle économique. Aujourd’hui, le gouvernement répète que nous sommes aux alentours de 3 millions de chômeurs, ce qui serait effectivement historique. La réalité est toute autre, 6 millions de personnes touchent Hartz IV, ce sont tous des chômeurs ou des grands précaires. Le vrai chiffre n’est pas 3 millions de chômeurs mais 9 millions de précaires (...) »

Deuxième volet de : « les failles et les défis du modèle allemand » (extrait)

Les nouveaux types de contrat de travail. Focus sur celui qui séduit le plus les employeurs allemands

« Les Mini-Jobs : des contrats à temps partiel, payés 400 euros par mois, qui permettent aux employeurs d’être exonérés de charges mais prive ses bénéficiaires d’assurance maladie et travail. Ils n'ouvrent aucun droit à la retraite ou aux allocations chômage (...) »

Ils : (...) tiennent le haut du pavé, avec une augmentation de 47,7%, simplement devancés par le boom de l’intérim (+134%) (...) Certaines entreprises ont voulu tirer profit du système, privilégiant, par exemple, deux ou trois mini-jobs, fiscalement neutres, à l’embauche d’un salarié en plein-temps (...) »

Troisième volet de : « les failles et les défis du modèle allemand » (extrait)

Myeurope cite le cas de ce retraité qui sert des parts de gâteau à la cafétéria d’un centre de soins : « En tant que retraité je touche 525 euros par mois. Je paye un loyer de 440 euros. Avec téléphone, le gaz, etc, il faut rajouter 150 euros. Et cela ne suffit pas. Il faut bien vivre de quelque chose c’est pour ca que je travaille ici. Wolgang travaille donc 20 heures par semaine dans ce centre, et cela pour 390 euros par mois (...)

D'autres données ?

« Selon le ministère des affaires sociales, plus de 660 000 séniors de 65 à 74 ans auraient un emploi à temps partiel (...) cette catégorie de population est menacée de paupérisation. Ils n’étaient que 416 000 en 2000. Leur nombre a donc augmenté de plus de 58% en dix ans ( soit 660 000 ) Selon les experts, la paupérisation des séniors ne va cesser d’augmenter durant les vingt prochaines années (...) »

Conclusion d'une retraitée : « (...) Des salaires de misère ne peuvent entrainer que des retraites de misère (...) »

A noter au passage, que ces « ingrats » d'allemands, contrairement à Nicolas Sarkozy ou Jean-François Copé ne trouvent pas ce miracle à leur goût. Ils profitent d'ailleurs de chaque élection pour balayer les candidats du parti d'Angela Merckel !

Alors, toujours tenté par : « une approche économique et sociale de plus en plus similaire » ?


Dossier Myeurope : Le miracle allemand, à quel prix ?

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Zec blog

20 juillet 2011

L'accueil d'urgence attendra t-il le retour de l'hiver ?

Il est étonnant de voir comment le gouvernement a su se montrer pugnace pour obtenir la diminution de la TVA sur la restauration ou aménager l'ISF. Ce qui rend encore plus choquante sa réponse : « L'Etat ne veut pas mettre plus d'argent » face à la situation des familles avec enfants vivant actuellement dans la rue !

« (...) On meurt autant dans la rue en été qu'en hiver, de déshydratation ou de froid. Simplement, il est plus insupportable pour la société de laisser des gens dehors quand il fait très froid. Mais si on veut vraiment sortir les gens de la rue, c'est toute l'année qu'il faut travailler » déclarait Eric Pliez, trésorier de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars)

Néanmoins, les responsables gouvernementaux préfèrent, pour des raisons médiatiques se rendre au Samu Social, en hiver, afin d'y montrer ... leur émotion. Comme Nathalie Kosciusko-Morizet et Benoist Apparu en novembre 2010 : « (...) afin de s’assurer que les dispositifs gouvernementaux sur l’accueil et l’orientation des personnes sans abri sont opérationnels (...) »

Or, en ce moment, explique Christophe Deltombe, le président d'Emmaüs France : « (...) il y a des familles dans la rue, des enfants dans la rue (...) les associations ne sont plus capables de donner un toit aux gens qui en ont besoin » et d'ajouter : « (...) Il y a 100.000 personnes à la rue »

Ce qui n'a pas semblé émouvoir, outre mesure, Benoist Apparu, qui au cours de ses discussions avec Xavier Emmanuelli, le président démissionnaire du Samu Social lui aurait affirmé que : « L'Etat ne veut pas mettre plus d'argent »

Est ce par pudeur, qu'il a oublié d'expliquer que la dégradation des solutions d'aides à l'urgence, sont victimes, d'un état mauvais payeur et ... qui ne tient pas ses promesses ?

En effet, nous apprenait la FNARS en mai 2011 : « (...) A la fin du mois de mai, une trentaine d'associations de solidarité auront versé 150.000 € d'agios à leur banque ! La cause : plusieurs mois de retard dans les versements de fonds publics. En conséquence, les associations ont dû demander des avances aux établissements bancaires et payer des frais financiers (...) Pourtant, en juin 2010, le secrétaire d'Etat chargé du logement, Benoist Apparu, avait insisté sur la nécessité de « transparence, de visibilité, de sécurisation des opérateurs associatifs » « En 2011, vous serez payés au début de l'année et vous saurez de quel budget vous disposerez pendant l'année ». En réalité, nous sommes fin mai, certaines associations n'ont rien reçu depuis 5 mois et envisagent des licenciements (...) Enfin, ils viennent s'ajouter aux réductions budgétaires décidées par le gouvernement pour l'hébergement et la lutte contre l'exclusion (- 2,9 % en 2011 / 2010) (...) »

Puis ce constat en juin 2011 : « (...) Fermeture de places d'hébergement et d'hôtel, sans qu'aucune solution ne soit proposée aux personnes. Ces fermetures sont la conséquence de réductions budgétaires inacceptables en 2011 (- 41 millions d'€) et qui pourraient se poursuivre en 2012 (annonce d'une diminution de 64 millions d'€). Sachant que l'Etat fait lui-même le diagnostic d'un manque de places d'hébergement (ex : déficit de 13 000 places en Ile-de-France) sans vouloir en créer de nouvelles »

Et les associations de rappeler les engagements de 2009 de François Fillon qui déclarait : « Personne ne doit être contraint de vivre dans la rue ou dans un habitat indigne » et décidait d'un : (...) « Chantier national prioritaire pour le logement » 2008-2012 pour les personnes sans-abri ou mal logées (...) »

Alors, que fait-on monsieur le ministre ?

Car comme l'indiquait RMC : Avec les coupes budgétaires, 90 % des personnes qui sollicitent un logement d’urgence en ce moment restent sur le trottoir (...) Ce qui donne lieu à des situations inacceptables dans ce pays.

Aurène Ardoin, infirmière dans les maraudes de nuit au Samu Social : « (...) On les accompagne jusqu'à l’hôpital. Quand il y a des enfants on les accompagne dans les urgences adaptées : Necker ou Robert Debré. On essaye de voir si on peut les mettre à l’abri là-bas. Et malheureusement, il arrive qu’on nous refuse car ils n’ont plus de place. La mission première de l’hôpital n’étant pas la mise à l’abri, clairement ça nous arrive de nous faire jeter des urgences… Dans ces cas là, parfois, ça nous arrive de les laisser dehors »

Mais peut être préférez-vous continuer à affirmer qu'il s'agit d'une « manipulation des élus de gauche » tout en espérant que l'actualité des vacances, de la rentrée des classes, ... occulte le problème, jusqu'à l'hiver afin de pouvoir, à nouveau, montrer votre émotion ... dans les bureaux du Samu Social : « (...) afin de s’assurer que les dispositifs gouvernementaux sur l’accueil et l’orientation des personnes sans abri sont opérationnels (...) » ?

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François Michelot

30 juin 2011

L'hébergement d'urgence n'est pas une priorité du gouvernement !

Alors que la première préoccupation du gouvernement et des parlementaires de la majorité, reste de trouver de nouvelles recettes, pour compenser l'allègement de l'ISF, le budget consacré aux personnes vulnérables continue de se réduire !

Il est bien loin le temps où Xavier Emmanuelli, le créateur du Samu Social, saluait le : « vrai effort de la part du gouvernement, de prise en charge des sans abris notamment avec la mise en place du plan grand froid et avec la décision de débloquer des crédits financiers supplémentaires pour les associations (...) » et pourtant, c'était en 2009 !

C'était d'ailleurs la même année que l'épouse du Président effectuait une « mauraude » avec le Samu Social, au cours de laquelle elle lâchait : « Ce que je voudrais c'est trouver des idées » !



Deux ans plus tard, au Samu Social, on attend toujours les idées mais surtout ... l'argent promis !

Car, si : « (...) le Samu Social est un Groupement d’Intérêt Public dont le financement est géré à 92% par le gouvernement français » Celui-ci a : « (...) statué pour une réduction de 24% de son financement (...) » ce qui vous vous en doutez bien, a eu un impact direct sur les capacités d'accueil.

En effet, cette réduction a amputé de : « (...) 2 000 nuités par jour et de près d’un quart, l’aide apportée par l’association aux plus démunis (...) » Et là où ça devient révoltant, c'est que : « (...) La loi finance 2011 marque un désengagement de 80 millions d’euros de l’Etat, destinés à l’insertion des personnes vulnérables et à la prévention de l’exclusion. Le collectif indique que les seuls fonds destinés à l’hébergement d’urgence ont baissés de 41 millions d’euros, et cette baisse devrait atteindre 64 millions d’euros pour le budget 2012 (...) Xavier Emmanuelli, président fondateur du Samu Social, dénonce l’incompréhension du gouvernement face à l’urgence sociale dont l’objectif est de « maintenir des gens en vie »

Et, dans le même moment où, du patronat, en passant par l'UMP on se gargarise, avec la place des femmes dans la société, on apprend que : « Il y a quelques jours, le Samu social annonçait que, faute de crédits, il serait contraint de fermer le 30 juin le seul centre d’hébergement d’urgence accueillant les femmes à Paris (...) »

Qui sont ces femmes ?

Il s'agit de femmes victimes de violences conjugales : « (...) Premières difficultés elles ont du mal à joindre le 115 qui ferme à 22 heures et maintenant le week-end. Ces 3 derniers mois les associations ont recensé 10 femmes et 16 enfants obligés de dormir dehors ou de rentrer au domicile conjugal (...) »

Or, il faut rappeler que : « (...) la lutte contre les violences faites aux femmes a été décrétée Grande Cause nationale par le Premier ministre pour l'année 2010 (...) » a donné lieu à la : Loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants. Promulguée le 9 juillet 2010

Et que vont-elles devenir ?

Selon Xavier Emmanueli : on va les placer « dans d'autres associations humanitaires ... elles aussi saturées ». Qui ajoute, un peu désabusé : « (...) Tout le système est en danger, parce que l'urgence sociale est un concept que personne n'accepte. Même si tout cela ne l'étonne pas, car « c'est là que le ministre peut faire ses coupes budgétaires (...) »

Si une grande partie des élus de gauche demandent un rétablissement des crédits d'urgence de l'état, pour l'ensemble des associations, Benoist Apparu, le ministre du logement, préfère y voir : une « manipulation des élus de gauche » et propose de : « (...) faciliter l’accès au logement plutôt que de pérenniser une situation qui implique une multiplication infinie des places d’hébergement (...) » solution qui demande de nombreux mois ou années et un budget dont ne dispose pas le ministère !

Donc, pour l'hébergement d'urgence, il faudra attendre que soient traitées, d'autres priorités ... plus électoralistes !


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Samu Social

11 janvier 2011

Précarité des femmes : Quand Pôle Emploi s'inspire de la téléréalité !

S'il suffisait aux femmes touchées par la précarité ou le chômage d'une " journée relooking" de haut de gamme pour en sortir, ça se saurait ! C'est pourtant ce que Pôle Emploi entend faire avec une fondation dont l'épouse du premier ministre est la marraine.

Alors qu'on se gargarise au gouvernement sur l'égalité des chances et la parité, le Secours Catholique fait un constat : les femmes sont les " premières victimes de la pauvreté " ! Ils l'indiquaient dans un rapport publié par le Journal La Croix : " (...) Les femmes représentent 54,4 % des personnes accueillies en 2008 alors qu’elles n’étaient que 51 % en 1989. Surtout, leur vulnérabilité augmente : près de six femmes sur dix vivent seules, 7,6 % travaillent à temps partiel contre 2,5 % des hommes rencontrés et, à l’âge de 35 ans, 83 % d’entre elles ont des enfants à charge contre seulement 53 % des hommes (...) "

A ces difficultés s'ajoutent les mesures de baisse de plusieurs aides sociales annoncées par François Baroin et ... un nombre officiel de chômeurs de 4,019 millions

Comment dans ces conditions retrouver, durablement, sa place dans le monde du travail ?

Faute d'apporter des réponses en créant des emplois, il existe un discours droito-libéral qui consiste à expliquer à ces femmes que ce n'est pas le travail qui manque mais ... leur apparence qui est un frein à leur emploi !

C'est semble t-il la voie qu'a choisit Pôle Emploi qui s'est associé à la fondation EREEl, en recyclant le concept de l'émission de M6 : "Nouveau look pour une nouvelle vie " Emission dans laquelle, des femmes ont décidé de changer leur image et leur look. Et présentée par l'inénarrable Cristina Cordula ( ma chériiiie) qui dirige une agence de conseil en image

En effet, c'est par un communiqué du 10 janvier, baptisé : "1ère journée Action Relooking" que Pôle Emploi présente l'opération

" (...) A l'initiative de sa Présidente, Christine Salaün, le Fonds de dotation EREEL s'est associé à Pôle emploi pour organiser des journées « Relooking » dédiées aux femmes à faible revenu, bénéficiaires du RSA ou des minima sociaux ainsi qu'aux personnes en handicap rencontrant des difficultés à retrouver un travail après une longue période d'inactivité.

Tous les mois à partir du mardi 11 janvier 2011 et pendant une année complète, un petit groupe de femmes se retrouvera dans le cadre feutré des shows rooms du « Bureau d'image by Cynthia Cohen Peres » 71 avenue de Wagram Paris 17ème (...) De 10 heures à 17 heures avec une pause déjeuner organisée et financée par le Fonds de dotation EREEL, elles participeront à divers ateliers coaching destinés à leur donner les bons « réflexes » à reproduire facilement chez elles :

Les ateliers coaching beauté 1/ Atelier soin de la peau : bien préparer sa peau avant le maquillage - conseils.
2/ Atelier maquillage (mise en beauté pour un entretien) - conseils et cours de maquillage.

3/ Atelier mains et ongles (importance des mains pendant un entretien) - conseils, soins des mains et des ongles.
4/ Atelier coiffure (coupe et brushing)
Mise en beauté, relooking coiffure - Conseils pour bien se coiffer.
5/ Atelier Image de soi :
Test de couleurs (quelle couleur choisir pour mettre en valeur son teint, ses cheveux ?).

Essayage de vêtements et conseils suivant sa morphologie et adaptés au poste recherché.
Conseils pratiques sur l'importance de l'allure, de la gestuelle, de la démarche, de la diction et des intonations de voix en entretien professionnel. (...) lors de la première journée d'inauguration, Bernard Debré Président d'honneur d'EREEL, Penelope Fillon Marraine de coeur d' EREEL et Marie-Anne Chazel Marraine d'EREEL tous très touchés par cette initiative, seront présents (...) Un reportage photo sera réalisé et chaque participante sera photographiée avant et après la séance de Relooking. Elle repartira avec des cadeaux (produits de maquillage, échantillons soins de beauté, vêtements) et sera suivie individuellement tout au long de l'année par Pôle emploi et EREEL(...) "

Le communiqué n'indique, toutefois pas, si des vidéos de la transformation de "souillons" en princesses, seront disponibles sur Youtube ou Daily Motion. Ni si celles-ci deviendront ambassadrices de la cosmétique française auprès des autres femmes précaires ...

Sans commentaire !


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L'internaute

17 novembre 2010

La pauvreté et la précarité grandes oubliées des priorités du Président ?

Hier soir, le Président nous a présenté ses priorités. L'une d'elles est : " une réforme fiscale censée amortir les problèmes de concurrence avec l'Allemagne" En gros, supprimer l'ISF pour éviter, comme il le prétend, que ceux qui y sont soumis, traversent le Rhin pour s'y installer. En revanche pas un mot sur ... la pauvreté et la précarité qui s'installent durablement dans le pays !

C'est nouveau et ça date d'hier soir : L'ISF donnerait envie aux titulaires d'un patrimoine soumis à l'ISF de quitter la France pour partir en Allemagne. Bien que tout le monde sache que ce sont la Suisse et la Belgique qui ont les faveurs des exilés fiscaux, Nicolas Sarkozy a préféré agiter le "péril" allemand pour justifier la suppression de l'ISF dans notre pays et ... annoncer la fin du bouclier fiscal.

Cette décision/renoncement, puisqu'il était encore inconcevable le 4 octobre de remettre en cause le bouclier fiscal, comme l'affirmait le nouveau secrétaire d’Etat, chargé du Tourisme, Frédéric Lefebvre, coûtera une petite fortune au budget de l'état. Puisque comme nous l'écrivions dans Slovar le 8 octobre dernier, ce "Poker fiscal" va lui rapporter 678 millions et lui faire perdre environ 4 milliards

Quant à tous ceux qui doivent se contenter de leurs salaires et ne disposent pas d'un patrimoine conséquent, ils auront eu le droit au retour des 35H00 " aberrantes " et du " travailler plus pour gagner plus" : " ... / ... Le travail ne se partage pas. Dans un pays, plus il y a de gens au travail plus il y a croissance, plus il y a de la richesse, plus il y a donc de possibilité d’emplois pour les jeunes ... / ... ” - Euronews

Devant une telle sollicitude de notre Président à l'égard d'une partie de son électorat, il est clair qu'on peut s'attendre, pour ces fêtes de fin d'année à de belles commandes dans les grandes maisons de champagne pour fêter cet évennement.

D'autres français, beaucoup plus nombreux et que le Président n'a pas évoqué, n'auront pas ce plaisir. A commencer par les " 3,5 millions de personnes n'ont d'autre choix que d'être mal logées" dont nous parlait il y a quelques jours la Fondation Abbé Pierre

" La Fondation Abbé Pierre a dénoncé mardi une "situation sans précédent depuis 1954 du mal-logement" ... / ... 3,5 millions de personnes sont mal logées en France: 1 million dans des logements surpeuplés; 1 million dans des logements sans toilettes, sans salle de bains ou sans chauffage; 1 million dans des logements non permanents (tentes, voitures, amis ...), dont 100.000 sans-abri; 500.000 dans des structures collectives (foyers ...) - AFP/Google

On pourra aussi reprocher à notre Président d'avoir fait l'impasse sur plusieurs rapports publiés ces derniers jours, comme celui de Dominique Versini, défenseur des enfants

Dénonçant entre autre : " le recul des politiques publiques sur l’accès de tous aux droits de tous, un manque de volonté politique, malgré le vote du droit au logement opposable, sur la construction de logements sociaux dans les régions tendues, enfin, un empilement et un manque de coordination de dispositifs de lutte contre la pauvreté et l’exclusion associé à un éparpillement des budgets." - Une autre vie

A rapprocher de 2007 où il soulignait que : " ... / ... 7 millions de personnes vivent en France sous le seuil de pauvreté, dont deux millions d'enfants" et estimait que "c'est en nous donnant des objectifs chiffrés et des obligations de résultat que nous nous mobiliserons suffisamment pour réduire réellement la pauvreté ... / ... " et d'ajouter : " ... / ... l'objectif de réduire d'au moins un tiers en cinq ans la pauvreté dans notre pays doit être l'objectif du gouvernement " - France Matin

Mais aussi ce rapport de l'INSEE, dont il ne peut ignorer l'existence : "France, portrait social - Édition 2010 " commenté, entre autre par Le Nouvel Obs

Et dans ce rapport, on y trouve des données sur la pauvreté, présentées par 20Minutes, qui auraient mérité un petit mot de notre Président !

" Plus d'un Français sur cinq a traversé une période de pauvreté ... / ... La pauvreté ne se réduit pas aux seuls revenus, a souligné Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee ... / ... , Dans la lignée du rapport du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, qui recommande de compléter la croissance (évaluée par le PIB), par des indicateurs de «bien-être», prenant en compte des activités non-marchandes et des inégalité .... / ... "

Quels sont ces indicateurs ?

" ... / ... les contraintes budgétaires (découverts bancaires), les retards de paiement (de loyers ou de factures), la consommation (possibilité de manger de la viande tous les deux jours, partir une semaine de vacances par an, acheter des vêtements neufs, recevoir), rencontrer des difficultés de logement ... / ... "

Conclusions ?

" 22% des Français de plus de 16 ans sont touchés ... / ... La pauvreté monétaire (disposer de moins de 950 euros par mois ) touche 13% de la population ... / ... Cette chute temporaire dans la pauvreté s'explique notamment par une croissance, des gains de productivité et un pouvoir d'achat relativement faibles en France, qui renforcent les aléas et l'impact sur la consommation ... / ... "

Autre indicateur utilisé par l'INSEE : " ... / ... la qualité de vie : outre les conditions matérielles, il tient compte de l'état de santé, des conditions de travail, du niveau d'éducation, de la sécurité, et du «capital social», c'est-à-dire «la participation à la vie publique et les contacts avec les autres .... / ... les personnes aux revenus faibles et les familles monoparentales «sont les deux groupes qui ont la qualité de vie la plus dégradée» au regard de ces critères ... / ... "

Mais, que représentent ces "cas sociaux" qui pourraient "travailler plus" pour sortir de leur misère, à côté d'un : " ... / ... déficit de compétivité avec notre principal client et notre principal partenaire qui est l’Allemagne ... / ... "

On notera néanmoins que l'interview : " ... / ... retransmise sur TF1, France 2 et Canal+, a rassemblé ... / ... 12,3 millions de personnes " Alors que : " Le précédent dispositif du même genre, à savoir une interview retransmise en direct sur plusieurs chaînes simultanément, avait rassemblé 15,1 millions de téléspectateurs en février 2009 et 18,8 millions en novembre 2007... / ... " - JDD

On connaît plus d'un présentateur ou animateur vedette qui aurait été viré de la grille des programme pour moins que ça ! Est ce un premier signe de ce que décideront les français dans environ 530 jours ...

Crédit et copyright photo
Europe1

09 novembre 2010

An 2010 : Le Père Noël "social" est-il une ordure ?

Le titre de cet article est celui que j'avais choisi, en décembre 2005. Cette année là, les partenaires sociaux modifiaient à la baisse les règles d'indemnisation du chômage. 5 ans plus tard, près de 4 millions de français pointent à Pôle Emploi et une part de plus en plus importante d'eux est totalement décrochée !

Ces fêtes de fin d'année qui sont, traditionnellement, symbole de trêve pour le monde politique et source d'activité pour les entreprises vont semble t-il être moroses. En effet, le "président du pouvoir d'achat" s'est mué en gestionnaire de crise, et le terme de "Ri-Lance" lancé par l'inénarrable Christine Lagarde n'a même pas réussit à faire sourire les français !

Cette morosité est gênante pour le gouvernement, car depuis de nombreuses années, seule la consommation des ménages permet d'obtenir quelques points de croissance et joue comme l'expliquait, le BercyBlog du Monde, commentant une note de l'INSSE : "Un rôle d'amortisseur".

Si l'INSEE se montre confiante pour la fin de 2010, expliquant que la consommation : " ... / ... devrait surtout être portée par la hausse des revenus et du pouvoir d’achat ... / ... " (sic) L'étude du 9 novembre 2010, que Deloite publie tous les ans sur les " prévisions de dépenses des Européens pour Noël " semble bien contredire ses prédictions.

Extraits

" ... / ... Après la crise de 2008, 62% des Français continuent de penser que leur pays est en récession. Ils ont perdu l’espoir d’une reprise en 2011, puisque seulement 11% d’entre eux l’envisagent ... / ... Les Français perdent pour la première fois confiance dans la sécurité de leur emploi : contrairement à ce que nous avons toujours relevé à l’occasion de nos études précédentes, le solde entre le nombre de Français confiants quant à la sécurité de leur emploi par rapport à ceux qui craignent de le perdre est devenu négatif (-3%) ... / ... "

La conséquence ?

" ... / ... les Français ... / ... envisagent de réduire leur budget de dépenses de Noël (-4,4%). Ils sacrifieront surtout le poste de dépenses en cadeaux (-4,9%), en veillant à réduire le moins possible les repas de fêtes (-2,2%) ... / ... La France fait partie, avec les autres pays du sud et le Royaume Uni, des pays pour lesquels nous avons relevé les prévisions les plus pessimistes ... / ... "

Un symbole fort dans cette étude

" ... / ... les parents souhaitent acheter des cadeaux éducatifs (49%) pour leurs enfants, cela traduisant leur préoccupation de préparer leurs enfants à affronter un futur plus difficile ... / ... " Intégralité de l'étude

Bon, même si on peu regretter ces quelques "privations" ou "restrictions" que le gouvernement justifiera d'une façon ou d'une autre. Nul ne pourra faire l'impasse sur les derniers chiffre communiqués par le Secours Catholique qui, avec beaucoup d'autres associations caritatives, n'arrivent plus à "gérer" la file toujours plus longue de ceux qui sont victimes du système !

Le pire, honte à nos décideurs politiques et économiques, c'est qu'au delà des familles, ce sont les plus jeunes qui sont de plus en plus nombreux à frapper à la porte d’une organisation caritative pour recevoir un colis alimentaire !

Que dit le rapport du Secours Catholique ?

" ... / ... Après une baisse observée en 2007, le nombre de situations rencontrées par le Secours Catholique augmente en 2009 pour la seconde année consécutive avec 1 480 000 personnes accueillies. Cette année, l’étude analyse particulièrement les ressources des personnes et démontre l’impossibilité pour les ménages de s’en sortir. Une fois réglées en début de mois les charges contraintes, qui représentent 68 % du budget, il reste environ 250 euros pour se vêtir, se soigner, se nourrir et payer ses dettes ... / ...Cette étude démontre clairement qu’aucun ménage rencontré n’est en mesure de faire face à ses dépenses sans tomber dans l’endettement, non pas par mauvaise gestion, mais du fait de la faiblesse de ses ressources ... / ... " Intégralité du rapport et Statistiques d’accueil 2009 du Secours Catholique

Quant aux jeunes : " L’association note une augmentation du nombre de moins de 25 ans dans ses antennes, qui représentent désormais 11 % des personnes accueillies ... / ... Les jeunes se retrouvent très tôt en situation de détresse, s’alarme Didier Piard, directeur de l’action sociale à la Croix-Rouge. Plus diplômés et plus qualifiés que les générations précédentes, les jeunes de 18 à 25 ans ... / ...sont aussi plus précaires. Un sur cinq (sur)vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 950 € par mois. C’est la classe d’âge la plus touchée par la pauvreté mais aussi par le chômage. Près d’un quart d’entre eux (23,3%) sont aujourd’hui à la recherche d’un emploi ... / .... " - Le Parisien

Chiffres que connaissent Laurence Parisot auteure du célèbre : " Les entreprises n'ont aucune responsabilité dans le chômage des jeunes ... / ... embaucher coûte si cher que nos entreprises doivent se restreindre pour recruter"- Slovar Ou notre Président de la République, qui court d'un G20 à l'autre, en brandissant sa "réforme du capitalisme" dont aucun des participants ne veut !

Mais chiffres auxquels on répond par le "glorieux" " je dirige la 5° puissance économique du monde" dans laquelle on laisse ses ministres, l'un expliquer que : " Faire travailler bénévolement les chômeurs serait une excellente idée" tout en regrettant que : "cette mesure serait difficile à appliquer en France" - L'Union Ou l'autre affirmer qu'il " ignore le nombre de chômeurs sans ressources " - Slovar

Il serait peut être temps, Monsieur le Président, de vous souvenir de vos déclarations et promesses de campagne de 2007, disponibles sur le site "ABECEDAIRE des propositions de Nicolas Sarkozy". Site, qui vient très récemment ... d'être supprimé par l'UMP (disponible, provisoirement, en cache Google) : " Je veux donner à chaque Français les moyens de réaliser ses projets et tout particulièrement à la jeunesse parce qu’elle porte en elle le monde de demain " Discours Besançon (13/03/07)

Au fait, monsieur le Président : Les restos du Coeur vont ouvrir leur 26e campagne d’hiver lundi 29 novembre 2010 et ils manquent de locaux . Peut être pourriez-vous donner quelques consignes ...


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25 février 2009

Les précaires de l' Education nationale se mobilisent et vous ?

Précarité et emploi. Ce sont soit disant les deux priorités du gouvernement si l'on en croit les dernières déclarations du Chef de l'Etat. Les résultats de la confiance que font les français à ces déclarations sont sans appel : Plus de 65% de ceux-ci interrogés affirment ne pas croire à la stratégie de Nicolas Sarkozy pour sortir de la crise économique et sociale.

Si notre Président ne dispose d'aucun moyen pour améliorer les conditions salariales des employés du privé (voir le refus du MEDEF de céder quoi que ce soit) il a toute latitude pour améliorer le sort des salariés de la fonction publique.

Mais direz-vous : "La précarité dans la fonction publique ça n'existe pas !!! " Détrompez-vous, elle existe. Notamment dans un domaine où l'état nous serine qu'il est urgent d'investir pour le futur : L'éducation nationale.

Nous vous donnons ci-dessous un extrait d'un texte écrit par Marie José Gaechter qui fait partie de ces précaires que l'Etat utilise sans jamais leur offrir la possibilité de sortir ... de la précarité.

Nous, les EVS, CAV, Auxiliaire de Vies Scolaires, Nous voulons une reconnaissance à travers une titularisation, un salaire décent... Nous voulons continuer à travailler dans l'éducation nationale. Pour ma part, j'adore mon poste polyvalent de secrétaire en lycée, mais il est en CAE à 20 h mensuel sur 5 jours puisque notre gouvernement à demandé aux français de travailler plus pour gagner plus... donnez-nous simplement le droit de travailler.

CAE, derrière ce sigle se cache une réalité honteuse, l’exploitation d’êtres humains, CAE, piège et pièce maitresse d’un dispositif gouvernemental qui a institué un nouveau statut de normalité à la précarité du salarié, cette insécurité sociale est appelée à devenir dans une logique libérale, le mode d’existence de milliers de salariés, cela sera bientôt la norme pour tous les salariés qui ont eu ou seront confrontés à un handicap, à l’âge, etc., Je vois mal ce qui va désormais pouvoir arrêter la machine infernale de ces contrats, chronique annoncée d’une tragédie sociale.

Cela concerne toute la société. Chacune et chacun d’entre nous.

2 ans, vingt quatre mois, 730 jours tout au long desquels femmes et hommes savent qu’ils seront jetés. Mesure t’-on suffisamment la peur, l’angoisse, la hantise de n’être considérés que comme un produit jetable ?

Être précaire, c’est aussi être vulnérable, en insécurité permanente, souvent pauvre. Les statuts des EVS/CAE semblent se faire dans une quasi indifférence, or, nous n’avons aucun statut. Nous sommes jetables, corvéables, sous payés, sans apport de formation, aux droits incertains, aux missions floues, et sur la base obligatoire de temps partiel et nous n’avons pas le droit de refuser car nous serions rayés de l’ANPE.

L’Éducation nationale collabore à la mise en place de la précarisation des personnels et valide ces constantes régressions des conditions de travail qui est inacceptable.

Tout autant étonnant que scandaleux, car la situation de ces personnels est dramatiquement urgente

Pour les 42.500 EVS, la situation est claire et limpide, dans la limite des droits du salariés, les contrats aidés 2006/2009 prendraient fin en juin 2009 via l’ANPE (le pôle emploi, comme l'on dit maintenant) et le turn over de personnel perdurera dès la nouvelle rentrée 2009/2010.

À la question posée : "Vous allez donc renvoyer des employés qualifiés, avec des connaissances et des compétences acquises et reconnues notamment sur la prise en charge des enfants handicapés ?"

La réponse est oui

"L’idée d’extraire (celles et ceux qui voudraient voir perdurer leur emploi, au même poste) du dispositif contrat aidé en leur proposant un CDI de droit commun, vous a effleuré ? "

La réponse est oui, mais qui va payer ?


Nous avons pris contact avec Marie José Gaechter et lui avons proposé d'en dire plus sur la situation actuelle de ces salariés qui travaillent dans la fonction publique sous contrat de droit privé.

Bonjour Marie José

Slovar : Vous avez lancé une pétition par laquelle vous demandez :

-L'arrêt des recrutements sous contrats précaires.
- L’aide à la direction étant importante pour un meilleur fonctionnement de l’écoles.
- La scolarisation des enfants handicapés étant une priorité nationale.

Pouvez-vous nous expliquer qui vous êtes et à quel mouvement ou collectif se rattache cette pétition ?

Je suis référente pour le collectif UNCEVS, pour le département 53, l’UNCEVS ou l’Union Nationale des collectifs des employés de vie scolaire est une association loi 1901, qui regroupe les employés de vie scolaire sous contrats de droit privé au sein de l’Éducation nationale, c'est-à-dire tous les contrats aidés par l’État.

Slovar : Dans votre pétition vous parlez de la précarité de certains postes d'enseignants. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Ces postes ont été crée notamment pour aider à la scolarisation des enfants handicapés , mais la palette de ces emplois est très vaste, cela va de l’aide à la Direction dans les écoles maternelles et primaires, ou bien des assistant de vie scolaire dans les collèges ou lycées, secrétariat, animation, surveillance, etc.

Ces contrats sont tous différents, tant sur l’appellation, sur la durée, sur les rémunérations. L’objectif premier de ces contrats était de remettre sur le marché du travail, des personnes en difficulté d’intégration avec la perspective de suivre des formations afin de regagner le marché du « travail normal ».

Deux types de contrats qui sont actuellement les plus menacés :

Le CAE, contrat d’adaptation dans l’emploi, avec une durée de 2 ans non renouvelable devait servir aux rmistes, ou aux handicapés divers (soit dit en passant surtout pour les plus de 50 ans) 20 ou 26 h rémunéré au taux du salaire minimum, salaire pris en totalité en charge par l’État, les collectivités locales, etc.

Le CAV, contrat d’avenir, avec une durée de 3 ans non renouvelable, 26h, rémunéré au taux du salaire minimum, salaire pris en totalité en charge par l’État, les collectivités locales, etc.

Ces contrats n’ont pas bénéficié de formation, et L’Éducation nationale, utilise depuis des années le turn over pour ne pas pérenniser ces emplois, car vous pouvez faire 2 ans en CAE, puis 3 ans en CAV, Etc.

Il y a aussi les cas des Assistants d’Éducation, mais là c’est encore un autre type de contrat complètement différents qui sont renouvelable tous les ans, jusqu’à 5 ou 6 ans, et encore d’autres tous tellement différents mais tous précaires.

Slovar : Combien avez-vous obtenu de signatures jusqu'à présent ?

Nous avons actuellement 5230 signatures qui est peut en regard de l’enjeu 42 500 employés de vie scolaire qui vont être licenciés définitivement fin juin 2009 (pétition en ligne sur le lien plus bas), ces personnes n’ayant pas ou très peu reçu de formation, vont se retrouver au même point qu’elles étaient au début, car bien de ces contrats sont rompus avant la fin des 3 ans, il n’y a pas dans ce cas de validation de l’expérience.

Slovar : Quelle suite comptez-vous donner à cette pétition (réunions, mouvements, ...) ?

Nous allons tenir un colloque de réflexion sur les contrats d'avenir dans l'éducation nationale le 4 mars 2009 à Paris 12 rue Cabanis et continuer à maintenir la pression.

Slovar : Comment vous contacter ?

Par mail
mjg@gmail.com
mariegaechter@hotmail.fe
marie.gaechter@orange.fr

Et au travers des différents sites suivants
Le site de la pétition
Le site de l'Uncevs
Le forum des collectifs Evs/Avs
Les articles publiés par le collectif sur Le Post

Merci Marie José Gaechter et bonne chance pour la pétition et votre combat collectif.



22 janvier 2009

Education : Xavier Darcos invente la fonction publique des précaires

Le 2 juin 2008, nous écrivions un article (Fonction publique : Faites ce que je dis ...) sur la vision de nos gouvernants actuels sur la fonction publique.

Nous mettions notamment en avant le recrutement important de conseillers en tous genres et surtout les nombreuses redondances entre l'Elysée, Matignon et les différents ministères.

Extraits : On compte à ce jour 37 ministres ou secrétaires d'Etat . Même si les secrétaires d'Etat sont sous la tutelle de ministères, on peut globalement dire que tous les aspects de la gestion du pays semblent couverts. Il ne faut en effet pas oublier que chaque ministre ou secrétaire d'Etat dispose d'un cabinet dont le nombre de conseillers peut varier de zéro (Rama YADE) à une trentaine (Roselyne BACHELOT) à 37 (Christine LAGARDE) soit en moyenne une vingtaine de conseillers.

Une visite sur le site de la Présidence de la République à la page "Cabinet de Nicolas SARKOZY" amène à se poser des questions sur la diminution du nombre de fonctionnaires notamment en ce qui concerne le cumul ou doublonnage ... / ... En regardant de plus près les deux (impressionnantes) listes, on constate non seulement que l'Elysée et Matignon possèdent dans leurs cabinets respectifs des équivalents ou doublons et qu'ils couvrent la totalité des sujets ou dossiers gérés par les ministères ou Secrétariats d'Etat. Muni de ces informations, on est légitimement en droit de se poser une question : Comment est-il possible d'obtenir la moindre efficacité dans l'action ?

Une question nous vient immédiatement à l'esprit : La réduction du nombre de fonctionnaire dont Eric WOERTH se gaussait il y a peu de temps va t-elle s'appliquer aux ministères, à Matignon ou au cabinet Elyséen au nom de l'efficacité et de la gestion sérieuse ? Car, enfin, les émoluments des fonctionnaires présents dans les cabinets n'on rien à voir avec celui des simples salariés de la fonction publique ou territoriale ... / ... L'intégralité de l'article

On vous répondra en haut lieu que c'est normal, compte tenu de l'hyper activité de nos excellences. Sauf que lorsque l'Etat proclame ses intentions en termes de train de vie qui consistent à diminuer de façon drastique le nombre de fonctionnaires au service du public (c'est à dire de tous les français) il devrait se regarder dans la glace.

La dernière augmentation du budget de fonctionnement de l'Elysée en est une bonne illustration : Les crédits alloués à l'Elysée devraient augmenter de 11,45% l'an prochain par rapport au budget 2008 initial pour atteindre 112,33 millions d'euros, selon le projet de budget pour 2009, qui sera examiné le 13 novembre par le Parlement. Ces crédits apparaissent dans le document budgétaire consacré aux "pouvoirs publics" (Elysée, Assemblée nationale, Sénat...), qui va être transmis cette semaine au Parlement par Bercy.

Les charges de fonctionnement (fournitures, télécommunications, frais de réception...) vont croître de 25,2%. "La très forte augmentation de l'activité de la présidence par rapport aux périodes précédentes (réceptions multipliées par deux par rapport à 2006) agit inévitablement sur l'évolution" de ces dépenses, peut-on lire dans le "bleu" budgétaire.
Le budget arrêté pour les frais de déplacements du président Nicolas Sarkozy est en hausse de 33% par rapport en 2008. Un renforcement de cette ligne budgétaire "est souhaitable" en raison de "la très nette augmentation" des déplacements du chef de l'Etat depuis le début du quinquennat, "en accompagnement d'une politique active voulue par celui-ci", selon le document.- Source AFP

Par contre, il est un domaine où les économies d'échelles auront été les plus sévères, c'est dans l'Education Nationale. Education, qui, du reste est pourtant, un des seules chances de la France, pour arriver à ne pas disparaître dans cette foutue mondialisation que plu personne ne contrôle. Mais économies obligent ....

Souvenez-vous, c'était en Août 2007 : Comme annoncé, plus de 11.000 postes de personnels de l'Education nationale, en majorité des enseignants, seront supprimés à la rentrée, sur un total de 1.115.000 fonctionnaires de ce secteur. Des suppressions de postes qui interviennent dans le cadre de la volonté gouvernementale de ne pas remplacer, dans l'Education nationale, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.

Collèges et lycées

Dans le détail, de source syndicale, ces suppressions concerneront pour l'essentiel les enseignants: sur les 9.800 emplois qui disparaîtront dans le public, seuls 400 fonctionnaires administratifs (sur 285.000 postes) ne seront pas remplacés. Ce sont les collèges et lycées qui paieront le plus lourd tribut avec, de même source, 9.430 enseignants en moins à la rentrée 2008. Au total, «l'Education nationale, qui représente à peu près la moitié de la fonction publique participera pour moitié à l'allègement de 22.700 suppressions de postes dans l'Etat l'an prochain», selon le Ministre. - Source 20Minutes

Puis en juillet 2008 - A la suite de l’annonce de Xavier Darcos du non-remplacement de 13.500 de postes dans l'Education nationale pour la rentrée 2009, les réactions fusent. «Ca nous semble des chiffres extrêmement graves», estime le secrétaire général du SE-Unsa (enseignants) Luc Bérille, «on bat le record de suppressions d'emplois du budget 2008». Pour lui, c’est un «scénario catastrophe» même «si on est dans la fourchette basse du scénario» (Le ministère des Finances propose en effet 19.000 à 20.000 non renouvellement de départs à la retraite ... / ... Source 20Minutes

La détermination des syndicats d'enseignants et des lycéens a beau ne pas faiblir, le Ministre Darcos persiste.

Alors, comment expliquer et qualifier la dernière trouvaille de Monsieur Darcos qui consiste à faire la chasse à l'absentéisme en recrutant des agents précaires ? :

PARIS (AFP) — Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, annonce dans une interview au Figaro à paraître jeudi qu'il va recruter 5.000 agents, en emplois aidés dans le cadre du plan de relance, pour prévenir les familles de l'absence de leurs enfants. "De plus en plus d'élèves sont absents de manière régulière. Or, tout est lié. L'absentéisme mène au décrochage, qui conduit à l'échec scolaire, lequel mine l'insertion professionnelle et sociale des jeunes", affirme-t-il. "Et c'est lorsqu'un jeune n'est plus encadré, qu'il n'a plus de projet, qu'il peut être conduit à tous les échecs. L'absentéisme est un fléau, et les solutions actuelles pour y remédier ne fonctionnent pas", poursuit le ministre. "Certains établissements préviennent les parents rapidement via des SMS ou des appels téléphoniques, mais cela ne suffit pas", estime-t-il encore. Aussi, "avec Fadela Amara, (...) nous avons décidé de recruter 5.000 "médiateurs de la réussite scolaire", qui feront l'interface entre l'école et les parents", annonce le ministre. Selon lui il s'agira d'"emplois aidés dans le cadre du plan de relance" qui concerneront des "personnes qui connaissent les quartiers, les familles, mais qui relèveront de l'Éducation nationale". Ils seront "opérationnels dès le mois de mars pour remplir leur mission"- Source AFP

Trop fort !!!! On va recruter des emplois aidés afin de faire du flicage de gamins alors que de l'autre côté on va diminuer le nombre de ceux qui sont censés leur apporter des connaissances.

Cette fois, on touche le fond de la démagogie et de l'utilisation de grosses ficelles. Il est clair qu'il ny a pas d'argent pour l'éducation, les quartiers et que le RSA ne démarre pas. Alors comment faire pour abuser les français lorsqu'on craint qu'ils ne se révoltent ? Et bien on va utiliser la compassion habituelle et faire des assauts de cynisme en recrutant des précaires pour les affecter à des emplois qui ne seront jamais que précaires. Car, qu'est ce qu'un contrat aidé ?

Définition de l'INSEE : Un contrat aidé est un contrat de travail dérogatoire au droit commun, pour lequel l'employeur bénéficie d'aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l'embauche, d'exonérations de certaines cotisations sociales, d'aides à la formation. Le principe général est de diminuer, par des aides directes ou indirectes, les coûts d'embauche et/ou de formation pour l'employeur. Ces emplois aidés sont, en général, accessibles prioritairement à des "publics cibles", telles les personnes "en difficulté sur le marché du travail" ou les jeunes. Ils relèvent du secteur marchand (c'est le cas par exemple des contrats "initiative emploi") ou du secteur non marchand (par exemple contrats "emploi-solidarité"). Dans le second cas, ils sont le plus souvent conclus par des associations, des collectivités territoriales ou des entreprises publiques ... / ... Les personnes "en difficulté sur le marché du travail" sont : les demandeurs d'emploi de longue ou de très longue durée (par exemple les personnes ayant 12 mois de chômage dans les 18 mois précédents, ou 24 mois dans les 36 mois précédents), les bénéficiaires de minima sociaux tels que l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ou le RMI, les personnes handicapées, les personnes de plus de 50 ans au chômage depuis plus de 3 mois ou en congé (ou convention) de conversion, les jeunes sans aucune qualification... - Source INSEE

Le procédé est révoltant, car cette mesure n'est ni plus ni moins qu'une opération de communication destinée à faire croire à l'efficacité d'un gouvernement dont la gestion relève du "mercurochrome et du sparadrap".

S'il est indispensable de sortir de la grande précarité ceux qui relèvent des minima sociaux, il est ahurissant de les affecter et les exposer à des situations que seuls des professionnels sont à même de gérer. Sentiment que l'on partage à l'Unsa-Education qui a dénoncé un "effet d'annonce" du ministre. "Aucune discussion ne s'est ouverte sur le rôle et la formation de ces 'médiateurs' alors que des professionnels de l'éducation comme les conseillers principaux d'éducation et les assistantes sociales jouent un rôle essentiel auprès des familles", note le syndicat dans un communiqué.

Il reste maintenant à savoir si après le futur ticket à gratter de la Française des Jeux pour financer le patrimoine, les précaires pour faire la chasse à l'absentéisme, les chômeurs adjoints de sécurité (A l'occasion de la suppression de 4.800 emplois dans la police d'ici à 2011, 1.400 postes d'adjoints de sécurité vont être ouverts aux chômeurs de longue durée en "contrats d'accompagnement" pour une durée de cinq ans), devrons nous envisager de porter directement le courrier au domicile des nos correspondants ?

Mais n'ayez crainte, SOS banquier vient d'obtenir 10,5 milliards de plus en s'engageant à "limiter les dividendes versés aux actionnaires" Parce qu'il aura bien des dividendes qui seront probablement versés avec l'argent public qui leur aura été versé. Splendide !!!


13 décembre 2007

Martin, c'est bien d'avoir essayé mais il faut partir maintenant

"En France, le Revenu minimum d'insertion est devenu un mode de subsistance pour plus d'un million de personnes. Ce dispositif au fonctionnement parfois ubuesque est dans le collimateur de Nicolas Sarkozy ... / ...

Martin Hirsch veut aller plus loin. Son idée maîtresse est le Revenu de solidarité active (RSA) : au lieu de laisser les gens vivoter avec le RMI, il leur permettrait de cumuler les revenus d'un travail avec ceux de l'aide sociale.

Pour toute reprise d'une activité professionnelle, certains bénéficiaires verront leur revenu doubler - de 500 à 1000 euros, par exemple - ce qui impliquera des dépenses supplémentaires évaluées à 2 milliards d'euros.

Déjà expérimenté dans plusieurs départements, ce système pourrait être généralisé à toute la France dès l'an prochain. Séduisant sur le papier, le RSA présente aussi des risques. Le premier est que certains bénéficiaires cumulent durablement leurs allocations avec un emploi précaire, sans jamais sortir de l'aide sociale.

Le second danger est que ces travailleurs subventionnés, donc moins chers pour les employeurs, remplacent de «vrais» salariés. Le phénomène s'est déjà produit avec les «contrats aidés» existants (Contrat emploi solidarité, Contrat d'accompagnement vers l'emploi...): il arrive que leurs bénéficiaires s'emparent de postes dont les titulaires sont licenciés et poussés à leur tour vers le RMI ... / ..."

Quel journal français impertinent a t-il bien pu publier cet article dont nous vous donnons un extrait ?

Et bien , ne cherchez pas, il s'agit du journal Le Temps qui est ... Suisse.( lire l'intégralité de l'article )

Avec tout le respect que nous vous devons pour votre travail chez EMMAUS du au travail de l'homme, chez Slovar, nous disons : "Martin, c'est bien d'avoir essayé mais maintenant il faut partir !"

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Sarkozynews