10 février 2012

Ventes de Rafales Dassault : Une bonne affaire pour l'emploi ... indien !

Du Président de la République en passant par Laurence Parisot, on s'était félicité et congratulé pour la vente de Rafales à l'Inde. Problème : Si la vente est confirmée, seuls 18 avions sur 126 seraient construits en France. Depuis silence radio sur le patriotisme économique !


Même si le secrétaire d'État au Commerce extérieur Pierre Lellouche relativisait la signature de Dassault avec l'Inde : « Nous avons remporté le contrat du Rafale en Inde, mais il reste à finaliser un certain nombre de choses (...) A ce stade, je veux être prudent, on est dans une phase de négociation exclusive (...) » Les réactions d'enthousiasme n'ont pas manqué au sommet de l'état et du patronat français.

Nicolas Sarkozy : « (...) 126 Rafale en dernière phase de sélection en Inde, ça va bien au-delà de la société qui les fabrique, bien au-delà de l'aéronautique, c'est un signal de confiance pour toute l'économie française (...) » FranceTV

Laurence Parisot, Présidente du Medef : « C'est une très grande nouvelle pour l'industrie française. Ce contrat, s'il est ratifié, récompense l'esprit de coopération entre un grand groupe français - le groupe Dassault - à la pointe de l'innovation, et un tissu de près de 500 PME. L'avenir de notre économie passe par le développement de binômes de ce type » Medef

Du côté des 1.247 salariés, le soulagement était réel : « (...) Pour que Dassault puisse perdurer il fallait un premier contrat sur des Rafale à l'export. Ça ouvre des portes et ça donne de l'oxygène à tous points de vue (...) »

Bon, tout cela était émouvant aux larmes, sauf que le même jour, on apprenait par Reuters que : « (...) Seule une petite part des Rafale seraient construits en France et les autres fabriqués en Inde si Dassault Aviation finalisait le contrat de 126 chasseurs pour lequel ont été ouvertes des négociations exclusives (...) »

Ce qui signifiait que les salariés français ne verraient, en cas de signature définitive, que d'un petit bout du marché. Ce qui n'a pas empêchait pas Bernard Carayon, un des spécialistes UMP du patriotisme économique de déclarer : « (...) l'achat par l'Inde du Rafale constitue un succès extraordinaire pour Dassault et ses équipes dirigeantes, tenaces et patriotes, parce qu'elles se sont battues autant pour leur appareil que pour le succès de la France (...) »

En clair pas de quoi pavoiser, puisque le contrat de garanti pas aux salariés français une garnatie d'activité sur le long terme. Alors pour quelle raison avoir accepté un tel marché ?

Selon le même Carayon : « (...) La capacité de production de Dassault en France semble être de 11 Rafale par an. Même en augmentant la cadence, Dassault ne pourrait pas pourvoir" à l'ensemble du contrat dans les délais impartis (...) »

Certains pourraient répondre, qu'au moment où le gouvernement ne cesse de nous parler de recherche et de technologie, comme solutions pour sortir la France du chômage. Il est assez étonnant de transférer des emplois de haute technologie !

Oui, mais dans la mesure Dassault n'a toujours pas trouvé un client, le taux de remise proposé par l'avionneur est de plus en plus important tout comme les exigences dudit client. Outre l'impressionnante remise : Le prix proposé par appareil, à l'Inde serait de 80 à 87 millions ( alors qu'ils sont facturés 150 millions à l'armée française ) et il est clair que l'Inde a exigé un transfert technologique lui permettant de faire des économies et de maîtriser un savoir-faire qu'elle ne possède pas !

Transfert technologique jugé gravissime par Paul Quilès ancien ministre de la défense : « La France se créé des concurrents dans un pays émergent considérable »

Curieusement, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot n'ont souhaité nous expliquer ce marché ... de dupes. Il n'y a pas à dire : La réindustrialisation de la France est en marche ...


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Myzone59

2 commentaires:

Thibault a dit…

En même temps le transfert de technologies c'est un peu le principe de base des ventes d'armes aux pays émergents. Dassault aurait jamais vendu d'avions sans cette condition, pas plus que Typhoon. Bref, cet article est inutile.

BA a dit…

Dimanche 12 février 2012 :

Kastelórizo ou Megísti est une île de Grèce, baignée par la mer Méditerranée orientale et située à moins de cinq kilomètres de la côte Sud de la Turquie, environ 110 kilomètres à l'est de Rhodes.

Le 23 avril 2010, Georges Papandréou s'y rend, pour nous annoncer par un très mauvais direct télévisé et en moins de six minutes que « la Grèce accepte le Mécanisme de soutien économique, institué par le Fond Monétaire International, l’Union Européenne et la Banque Centrale Européenne (…) Les marchés ne nous laissent pas le temps (…) Mais les partenaires de la Grèce nous offrent cette possibilité, afin de conduire notre navire dans les eaux d'un port alors protégé, pour pouvoir ainsi le réparer, utilisant des pièces solides et fiables (...) ».

Notre dernière île si loin au large a été depuis surnommée par les journalistes, «île du Mémorandum ». Mais plus maintenant, et de manière officielle.

Car son maire, Pavlos Panigiris, vient de proclamer « le retour à la drachme et ainsi à l'indépendance » de son île : « Nous reviendrons à la drachme, car sous l'euro notre patrie n'est plus souveraine. Pour rester libres et Grecs, il faut partir (…) Nous ne voulons plus les voir ici [ces politiciens], plus jamais » (journal des Municipalités – aftodioikisi.gr).

http://greekcrisisnow.blogspot.com/2012/02/article-120.html