Lorsqu'il est question de convergence avec le modèle allemand, le Medef insiste surtout sur l'ISF et le coût du travail. Mais lorsqu'il s'agit d'appliquer celui-ci à l'apprentissage le même Medef est beaucoup moins enthousiaste !
Il est toujours plus facile d'imposer des « réformes » au salariés qu'à leurs employeurs. C'est le constat qu'on peut faire face au refus du Medef de mettre en place la « révolution culturelle » de la politique de l’apprentissage de Nadine Morano !
Révolution qu'elle définit de la façon suivante : « (...) Depuis des décennies, l’Allemagne utilise la formation par alternance. Le taux de chômage des jeunes est de 10 % (...) Il faut changer les mentalités en valorisant l’apprentissage auprès des jeunes et de leurs familles mais aussi les entreprises en les incitant à avoir recours à l’apprentissage (...) »
Seulement cette fois, Jean-François Pilliard du Medef et délégué général de la puissante fédération de la métallurgie, l’UIMM refuse catégoriquement toute contrainte de l'état dans le domaine !
Lorsqu'il s'est agit de repousser l'âge de la retraite des salariés, il s'est créé un consensus entre l'exécutif, sa majorité parlementaire et les organisations d'employeurs. Et tout ce beau monde d'expliquer qu'il était indispensable de légiférer le plus vite possible et d'imposer cette « réforme » malgré l'opposition de la majorité des salariés.
Bien entendu, les engagements verbaux des organisations d'employeurs concernant l'emploi des plus de 55 ans n'ont pas été tenus.
Qui se souvient que Christine Lagarde, au nom du gouvernement, évoquant la main tendue de François Chérèque à Laurence Parisot, a déclaré en octobre 2010 : « (...) Se mettre à la table des discussions, parler de l'emploi des jeunes, parler de l'emploi des seniors et examiner les problèmes de fond qui créent une vraie angoisse chez les jeunes et les seniors, ça c'est vraiment un tournant et je trouve que c'est une très bonne chose (...) »
Bon, pour les seniors, on a vu rapidement qu'il ne se passerait rien. En ce qui concerne les jeunes non plus d'ailleurs !
Mais pour ces derniers, cette fois-ci, le Président a voulu taper du poing sur la table . A défaut de pouvoir leur trouver un emploi, ce qu'il est dans l'impossibilité de faire, il a proposé : « d’instaurer des quotas d’apprentis dans les grandes entreprises »
Ah ! l'apprentissage et l'alternance, sujets sur lequel Laurent Wauquiez l'ancien secrétaire d'État chargé de l'Emploi était intarissable allant jusqu'à se rendre en Allemagne pour s'inspirer de leur modèle.
Il promettait d'ailleurs, le 10 décembre 2009, que : « (...) Un jeune sur cinq devra être formé en alternance d'ici 2015 (...) Et proclamait vouloir faire des contrats d'apprentissage et des contrats de professionnalisation : (...) le pilier de la politique de formation en France, prenant pour modèle ... l'exemple allemand (...) On allait créer un : grand portail internet permettant aux jeunes, à leur famille, aux établissements de formation et aux entreprises, de disposer de l'ensemble des informations nécessaires (...) »
ça c'était pour le décorum ! mais en ce qui concernait les employeurs, c'était un peu plus difficile !
Mais : « (...) Laurent Wauquiez dit vouloir « ouvrir le ventre de la bête » : il s'agira, en lien avec les employeurs mais aussi avec les autres acteurs de l'alternance (chambres consulaires, CFA, Opca…), d'examiner ce qu'il est possible de faire en matière d'évolution du quota de jeunes en alternance dans les effectifs des entreprises (...) » Et le Secrétaire d'État très en verve d'appeller de ses voeux un : « développement de l'apprentissage tous azimuts (...) » - AEF Info
Oui mais pour que le « tous azimuts » puisse se généraliser, il aurait fallut que les entreprises jouent le jeu à fond. Ce qui n'a pas été le cas malgré les promesses ... verbales. D'où les quotas évoqués par le Président !
Et là, la réponse a été claire : Jean-François Pilliard, délégué général de l’UIMM a déclaré : « Je suis viscéralement opposé aux mesures contraignantes, en l’occurrence les quotas » (...) critiquant : « le souhait du gouvernement d’instaurer des quotas de 3 à 4% de jeunes en contrat d’ apprentissage dans les effectifs des entreprises de plus de 250 salariés, sous peine de sanctions financières (...) »
Et là, ça ne rigole plus puisque : « (...) l’objectif du gouvernement est de rajouter 50 000 contrats aidés aux 390 000 prévus dans le budget 2011 (...) »
Or : « (...) l’UIMM propose le maintien du nombre d’apprentis à 35 000 par an sur la période 2011 à 2012, soit le même niveau que les trois années passées. La fédération attend aussi de nouvelles mesures du gouvernement en faveur de l’alternance, notamment une simplification des procédures et modalités de financement des contrats » - Usine Nouvelle
Et, bien que les employeurs aient obtenu plusieurs concessions, assez scandaleuses, comme : la simplification des conditions requises pour devenir maître d’apprentissage (assouplissement des conditions d’ancienneté) ou la succession possible de deux contrats de professionnalisation (...) la réponse est simple : Il ne faut donc pas attendre de la métallurgie un excès de zèle sur l'apprentissage ! confirment Les Echos
Alors, notre grand réformateur va t-il, comme sur les retraites des salariés, se montrer inflexible et exiger le recours à la loi pour imposer « des quotas d’apprentis dans les grandes entreprises » ?
A vrai dire, déja lancé dans la campagne électorale pour 2012, il est assez probable que le Chef de l'Etat évitera de se mettre à dos un électorat qui lui est en général toujours favorable. Pour se sortir de ce bras de fer, il pourra certainement compter, sur Jean-François Copé et Xavier Bertrand qui ont su, il y a peu, à la demande du Medef et de la CGPME, faire supprimer le projet de dialogue social dans les TPE ... favorable aux salariés.
Ils pourraient par exemple appeller à la « raison » et la « défense de la compétitivité de nos entreprises » et ... réussir à faire passer à la trappe une « révolution culturelle » négative pour ... l'obtention d'un deuxième mandat à la tête de l'état !
A moins, qu'on ne trouve quelque argent dans les caisses vides, pour financer la révolution culturelle de l'apprentissage, sans que cela ne coûte un centime aux employeurs. Le tout étant payé par les salariés contribuables ... après la présidentielle !
Crédit photo
UIMM Bretagne
Il est toujours plus facile d'imposer des « réformes » au salariés qu'à leurs employeurs. C'est le constat qu'on peut faire face au refus du Medef de mettre en place la « révolution culturelle » de la politique de l’apprentissage de Nadine Morano !
Révolution qu'elle définit de la façon suivante : « (...) Depuis des décennies, l’Allemagne utilise la formation par alternance. Le taux de chômage des jeunes est de 10 % (...) Il faut changer les mentalités en valorisant l’apprentissage auprès des jeunes et de leurs familles mais aussi les entreprises en les incitant à avoir recours à l’apprentissage (...) »
Seulement cette fois, Jean-François Pilliard du Medef et délégué général de la puissante fédération de la métallurgie, l’UIMM refuse catégoriquement toute contrainte de l'état dans le domaine !
Lorsqu'il s'est agit de repousser l'âge de la retraite des salariés, il s'est créé un consensus entre l'exécutif, sa majorité parlementaire et les organisations d'employeurs. Et tout ce beau monde d'expliquer qu'il était indispensable de légiférer le plus vite possible et d'imposer cette « réforme » malgré l'opposition de la majorité des salariés.
Bien entendu, les engagements verbaux des organisations d'employeurs concernant l'emploi des plus de 55 ans n'ont pas été tenus.
Qui se souvient que Christine Lagarde, au nom du gouvernement, évoquant la main tendue de François Chérèque à Laurence Parisot, a déclaré en octobre 2010 : « (...) Se mettre à la table des discussions, parler de l'emploi des jeunes, parler de l'emploi des seniors et examiner les problèmes de fond qui créent une vraie angoisse chez les jeunes et les seniors, ça c'est vraiment un tournant et je trouve que c'est une très bonne chose (...) »
Bon, pour les seniors, on a vu rapidement qu'il ne se passerait rien. En ce qui concerne les jeunes non plus d'ailleurs !
Mais pour ces derniers, cette fois-ci, le Président a voulu taper du poing sur la table . A défaut de pouvoir leur trouver un emploi, ce qu'il est dans l'impossibilité de faire, il a proposé : « d’instaurer des quotas d’apprentis dans les grandes entreprises »
Ah ! l'apprentissage et l'alternance, sujets sur lequel Laurent Wauquiez l'ancien secrétaire d'État chargé de l'Emploi était intarissable allant jusqu'à se rendre en Allemagne pour s'inspirer de leur modèle.
Il promettait d'ailleurs, le 10 décembre 2009, que : « (...) Un jeune sur cinq devra être formé en alternance d'ici 2015 (...) Et proclamait vouloir faire des contrats d'apprentissage et des contrats de professionnalisation : (...) le pilier de la politique de formation en France, prenant pour modèle ... l'exemple allemand (...) On allait créer un : grand portail internet permettant aux jeunes, à leur famille, aux établissements de formation et aux entreprises, de disposer de l'ensemble des informations nécessaires (...) »
ça c'était pour le décorum ! mais en ce qui concernait les employeurs, c'était un peu plus difficile !
Mais : « (...) Laurent Wauquiez dit vouloir « ouvrir le ventre de la bête » : il s'agira, en lien avec les employeurs mais aussi avec les autres acteurs de l'alternance (chambres consulaires, CFA, Opca…), d'examiner ce qu'il est possible de faire en matière d'évolution du quota de jeunes en alternance dans les effectifs des entreprises (...) » Et le Secrétaire d'État très en verve d'appeller de ses voeux un : « développement de l'apprentissage tous azimuts (...) » - AEF Info
Oui mais pour que le « tous azimuts » puisse se généraliser, il aurait fallut que les entreprises jouent le jeu à fond. Ce qui n'a pas été le cas malgré les promesses ... verbales. D'où les quotas évoqués par le Président !
Et là, la réponse a été claire : Jean-François Pilliard, délégué général de l’UIMM a déclaré : « Je suis viscéralement opposé aux mesures contraignantes, en l’occurrence les quotas » (...) critiquant : « le souhait du gouvernement d’instaurer des quotas de 3 à 4% de jeunes en contrat d’ apprentissage dans les effectifs des entreprises de plus de 250 salariés, sous peine de sanctions financières (...) »
Et là, ça ne rigole plus puisque : « (...) l’objectif du gouvernement est de rajouter 50 000 contrats aidés aux 390 000 prévus dans le budget 2011 (...) »
Or : « (...) l’UIMM propose le maintien du nombre d’apprentis à 35 000 par an sur la période 2011 à 2012, soit le même niveau que les trois années passées. La fédération attend aussi de nouvelles mesures du gouvernement en faveur de l’alternance, notamment une simplification des procédures et modalités de financement des contrats » - Usine Nouvelle
Et, bien que les employeurs aient obtenu plusieurs concessions, assez scandaleuses, comme : la simplification des conditions requises pour devenir maître d’apprentissage (assouplissement des conditions d’ancienneté) ou la succession possible de deux contrats de professionnalisation (...) la réponse est simple : Il ne faut donc pas attendre de la métallurgie un excès de zèle sur l'apprentissage ! confirment Les Echos
Alors, notre grand réformateur va t-il, comme sur les retraites des salariés, se montrer inflexible et exiger le recours à la loi pour imposer « des quotas d’apprentis dans les grandes entreprises » ?
A vrai dire, déja lancé dans la campagne électorale pour 2012, il est assez probable que le Chef de l'Etat évitera de se mettre à dos un électorat qui lui est en général toujours favorable. Pour se sortir de ce bras de fer, il pourra certainement compter, sur Jean-François Copé et Xavier Bertrand qui ont su, il y a peu, à la demande du Medef et de la CGPME, faire supprimer le projet de dialogue social dans les TPE ... favorable aux salariés.
Ils pourraient par exemple appeller à la « raison » et la « défense de la compétitivité de nos entreprises » et ... réussir à faire passer à la trappe une « révolution culturelle » négative pour ... l'obtention d'un deuxième mandat à la tête de l'état !
A moins, qu'on ne trouve quelque argent dans les caisses vides, pour financer la révolution culturelle de l'apprentissage, sans que cela ne coûte un centime aux employeurs. Le tout étant payé par les salariés contribuables ... après la présidentielle !
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UIMM Bretagne
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