Le mouvement dirigé par Jean-François Copé ne pourra pas s'appuyer sur la victoire et le bilan de Nicolas Sarkozy pour éviter une déroute aux les législatives. Leur seul argument sera de demander aux français une majorité UMP pour rééquilibrer les pouvoirs !
Question : Un mouvement politique qui a perdu toutes les élections durant les cinq dernières années, y compris la présidentielle, peut-il implorer les français de lui donner une majorité à l'Assemblée Nationale ? A priori non.Eh bien c'est pourtant ce que l'UMP demande aux électeurs !
En effet, Nathalie Kosciusko-Morizet n'hésitait pas hier soir à lancer : « Nous avons perdu cette élection », mais « ce n'est pas fini » Avant d'ajouter aujourd'hui qu'elle souhaitait : « (...) une majorité la plus large possible pour l'UMP aux élections législatives pour rééquilibrer les pouvoirs après l'élection de François Hollande à la présidence (...) on a le nouveau président de la République, le Sénat, la plupart des régions, un très grand nombre de départements, beaucoup de grandes villes, qui sont à gauche (...) Je rêve d'un rééquilibrage à l'occasion des législatives. Ce serait inédit en France que tous les pouvoirs soient aux mains d'un seul parti, en l'occurence les socialistes (...) »
Donc, si on comprend bien le message de Nathalie Kosciusko-Morizet, les français après avoir infligé la plus sévère des corrections à l'UMP, à chaque élection, devraient dans leur grande mansuétude, donner massivement leurs votes à un mouvement ... qu'ils ne cessent de rejeter ? Mais dites moi chère madame, pourquoi ne vous a t-on pas entendue vous offusquer lorsque la droite parlementaire dirigeait sans partage le pays ?
Au delà du comique involontaire des propos, on notera surtout que l'UMP, en cas de défaite importante aux législatives, risque de se retrouver devant un sérieux problème ... de trésorerie. Car, comme tout le monde le sait, les dotations de l'état aux mouvements et partis politiques sont liées aux résultats électoraux. Dans le cas d'une déroute ou du moins d'un mauvais résultat, quid du remboursement du nouveau siège de l'UMP, du fonctionnement du parti (permanents, matériel de propagande, ...) et surtout du financement des prochaines campagnes à venir (municipales) ?
Vous avouerez qu'on en bien loin des convictions ou engagements de la présidentielle. Surtout que ceux-ci ayant échoué à convaincre les français ne devraient pas être mis en avant par les candidats de l'UMP ! Néanmoins, Slovar dans les semaines qui viennent ne manquera pas de vous rappeler le contenu des programmes de l'UMP et du Président candidat validé par le même UMP !
Dans le domaine des convictions, on pourra au passage s'amuser du courage politique d''Alain Juppé qui a déclaré : « Nous ne ne renoncerons pas, bien sûr, à nos convictions, nous allons repartir à la prochaine bataille, celle des élections législatives » mais ne se sera pas candidat à Bordeaux, alors qu'en mars dernier, il expliquait au Figaro qu'il le serait. Il faut dire que : Dans la deuxième circonscription où Alain Juppé aurait été opposé à la députée sortante socialiste Michèle Delaunay, le nouveau chef de l'État a obtenu 59% des suffrages ... Alors, l'excuse du non cumul de mandats ....
On finira (provisoirement) par le courage politique de ces ministres ou députés UMP qui ont souhaité trouver au plus vite une circonscription accueillante qui leur éviterait un combat difficile ?
Alors, madame Kosciusko-Morizet, monsieur Juppé et monsieur Copé, il va falloir trouver d'autres arguments que le simple rééquilibrage des pouvoirs pour éviter de sombrer corps et biens dans quelques semaines. Et comme c'est assez improbable ...
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3 commentaires:
Cher Auteur, tout à fait d'accord avec vous, les Français se sont prononcés pour Hollande, et comme ils ont de l'humour, ils devraient ne pas lui donner les moyens de sa politique mais redonner les pouvoirs à la future ex-majorité qui s'est planté pendant 5 ans et ce n'est pas le Prince-Consort de l'ex régime de Sarkozy, Copé, qui va convaincre qu'il n'est pas un espèce de Sarkozy bis
Ce ne serait vraiment pas juste de retirer leur emploi à des gens aussi désintéressés, même si l'on peut penser qu'avec leurs talents, ils en retrouveraient probablement un bien rémunéré. De plus, à quoi serviraient tous ces gestes amicaux envers les privilégiés pour être payés d'ingratitude ?
Ça reste le danger au mois de juin, que le résultat des législatives amène une cohabitation avec un gouvernement de droite, et on repart pour 5 ans d'un régime injuste et anti-social pro-MEDEF, mon souhait sera qu'une majorité de gauche soit belle et bien élue et de faire une vraie politique progressiste.
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