14 octobre 2010

Les "patrons voyous" de Molex se payent la tête d'Estrosi et de ses ex-salariés !

Molex dont le DRH déclarait : " Molex est connu dans le monde entier pour ses bonnes relations avec son personnel .. / ... Nous sommes très conscients de nos responsabilités" vient au grand dam de Christian Estrosi et des salariés licenciés, d'annoncer qu'il cessait de financer le plan social prévu !

Molex, ça vous rappelle quelque chose ? Mais oui, cet équipementier américain traité de "patron voyou" par Christian Estrosi et qui entendait fermer son usine de Villemur, pourtant rentable afin de transférer la production en Slovaquie.

Qu'arguait le groupe Molex qui avait racheté l'usine en 2004 à la SNECMA, pour justifier cette fermeture ?

Interview du DRH de Molex Europe, Stéphane Kellar, au journal La Dépêche le 24 octobre 2008

Pourquoi cette fermeture ? Nous devons garder notre compétitivité sur le marché. Le coût du site, le plus élevé d'Europe, des matières premières nous oblige à proposer (sic) la fermeture de l'usine à nos partenaires sociaux ... / ... L'usine faisait pourtant des bénéfices... Nous avons eu des chiffres en hausse, mais rien ne dit que nous n'en aurions pas eu en baisse à l'avenir ... / ... Que va devenir le personnel ? Nous allons discuter avec eux. Molex est connu dans le monde entier pour ses bonnes relations avec son personnel. Nous chercherons les meilleures solutions pour leur reclassement. Nous sommes très conscients de nos responsabilités.

Pour ceux qui l'auraient oublié Christian Estrosi expliquait sur France2 le 15/09/09 qu'il avait trouvé un repreneur partiel et se portait garant d'un plan social correct pour les salariés non concernés par la reprise !

Vidéo à 1'35 : " Pour autant, il faut un plan social qui accorde la dignité et qui indemnise des salariés qui ont subit des conséquences et des préjudices importants ... / ... "


Christian ESTROSI accord sur la reprise de Molex
envoyé par christian-estrosi


Dignité qui avait bien mal commencée !

Comme l'expliquait Le Monde du 06.09.10 " ... / ... Fin mars 2010, à peine arrivé au ministère du travail, Eric Woerth donne l'autorisation à Molex de licencier, contre l'avis de l'inspection du travail, les délégués du personnel de l'usine ... / ... " Dans le même temps : " ... / ... les dirigeants de Molex Toulouse sont condamnés pour "délit d'entrave au comité d'entreprise", et écopent de six mois avec sursis ... / ..."

Et avait soulevé la notion de conflit d'intérêt

" La CGT estime que le ministère du travail n'a pas été objectif dans l'affaire. Et cible Eric de Sérigny. A l'époque, ce cadre supérieur, membre et animateur actif du premier cercle de l'UMP, ami de Patrice de Maistre, aide Eric Woerth notamment dans ses relations avec les entreprises. Or, Eric de Sérigny travaille parallèlement comme consultant pour Athéna, une société de conseil qui aide les avocats de Molex à gérer la fermeture de l'usine ... / ... "

Or, bien que le 16/09/2009 Les salariés de l'usine Molex acceptaient le plan social qui devrait se traduire par 283 licenciements. Ce qui donnait lieu à un communiqué de Christian Estrosi : " qualifiant le dénouement de «positif», et ce «grâce à un plan de sauvegarde de l'emploi de grande qualité ... / ... " - Le Figaro

Or on vient d'apprendre par un communiqué du groupe Molex l'information suivante

" Le groupe Molex a jusqu’à présent accepté d’apporter à la société Molex Automotive SARL les fonds nécessaires afin que cette dernière puisse exécuter ses obligations au titre du Plan de sauvegarde de l’emploi et ce, alors même qu’il n’y était pas tenus ... / ... Le groupe Molex rappelle que le coût par employé du plan de sauvegarde de l’emploi est en moyenne de 100.000 euros par salarié. Or, l’action de 188 anciens salariés de la société Molex Automotive SARL devant le Conseil de prud’hommes de Toulouse visant notamment à obtenir une indemnité exorbitante équivalent à cinq ans de salaire, en plus des sommes octroyées au titre du plan social, démontre que l’attitude conciliante de Molex n’est suivie d’aucun effet. Cette situation consternante a donc conduit la société Molex Automotive SARL à déposer son bilan auprès du tribunal de commerce" - Une communication du Groupe Molex

Cette réaction du groupe Molex tendrait-elle à prouver qu'il n'était pas vraiment "blanc bleu" dans cette affaire et qu'il craignait, par là même, une nouvelle condamnation par le Conseil de prud’hommes de Toulouse ?

En clair : Que signifie le dépôt de bilan pour les salariés licenciés ?

Selon l'actuel "liquidateur amiable" BTGS : " ... / ... la procédure va mener à la liquidation judiciaire et le futur mandataire liquidateur pourra solliciter l'intervention de l'association de garantie pour les salaires (AGS) chargée de se substituer aux entreprises défaillantes ... / .. " - AFP/Google

Et même si Christian Estrosi a immédiatement réagit en déclarant dans un communiqué : " Je ne laisserai pas Molex fuir ses responsabilités et trahir un seul de ses engagements" et exige : " ... / ... du groupe Molex qu'il prenne toutes ses responsabilités en assumant sans délais chacun des engagements pris devant lui ... / ... " tout en expliquant qu'il : " ... / ... entend user de tous les moyens de droit possibles afin que Molex garantisse le paiement des sommes dues aux salariés ... / .. "

Il est assez clair que le Groupe Molex se moque totalement des foudres promises par le Ministre et que c'est l'AGS qui va payer l'addition en son lieu et place !

Christian Estrosi osera t-il ressortir : " ... / ... la menace de demander officiellement aux constructeurs automobiles français de suspendre immédiatement toute commande de matériel incluant des produits fabriqués par Molex " alors que PSA et Renault se disaient peu concernés par cette éventualité ?

En attendant, il est à craindre que cette attitude de Molex ne donne "des idées" à d'autres entreprises peu scrupuleuses, sans que le gouvernement français ne puisse s'y opposer !

Car, à y regarder de plus près, le départ annoncé de Ryanair de Marseille pour avoir été condamné "travail dissimulé" est un autre signe attestant que certaines entreprises entendent bien ne plus se conformer au droit social français et ne font pas grand cas des propos des politiques !

D'autant que les propos de Christine Lagarde sur Europe1 : " ... / ... on a tout intérêt à regarder ce qu’on peut changer" pour éviter que d’autres entreprises étrangères ne quittent à leur tour le territoire français ... / ... " pourraient bien leur donner raison !

Crédit photo
France24

1 commentaire:

Olivier Bonnet a dit…

Merci pour l'info et l'efficace rappel :-)