16 juin 2008

Nul ne peut faire l'Europe contre ses citoyens

53,4 % pour le "non" au traité de Lisbonne. C'est le score officiel de la consultation organisée en Irlande. En 2005 en France, le résultat du référendum de 2005 indiquait 54,67% pour le NON.

Similitude ? En tous cas, il appert que chaque peuple européen consulté démocratiquement refuse ce que les parlements n'ont aucun problème à ratifier. Dans la mesure ou les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'actuelle Union, par peur d'un ou plusieurs nouveaux échecs, que va t-il se passer maintenant.

En Irlande

Le ministre irlandais des Affaires étrangères Michael Martin a souligné lundi que le "non" irlandais créait une incertitude pour l'avenir de l'Union européenne mais que ce "non" devait être respecté par les 26 autres partenaires européens de Dublin. Michael Martin a mis en garde contre toute précipitation pour trouver une solution rapide pour sauver le traité de Lisbonne.

Les pays n'ayant pas encore ratifié le traité : La République Tchèque

Le "non" irlandais a renforcé l'euroscepticisme chez les libéraux au pouvoir à Prague alors que la République tchèque se prépare à prendre la présidence européenne tournante au premier semestre 2009, à un moment crucial pour l'avenir de l'Union. "Les Irlandais ont aidé les eurosceptiques", partout en Europe et notamment en République tchèque, résumait le quotidien Lidove Noviny dans son édition du week-end, à l'unisson d'autres journaux.

Le plus eurosceptique de tous, le président tchèque Vaclav Klaus n'a pas attendu les résultats officiel du référendum irlandais pour lapider l'avenir du Traité dans un communiqué succinct, en se félicitant de la "victoire de la liberté et de la raison sur les projets élitistes artificiels et la bureaucratie européenne".

"Le projet du traité de Lisbonne s'est achevé avec la décision des électeurs irlandais et il n'est plus possible de poursuivre sa ratification", a-t-il dit, ouvrant ainsi la question sur le processus dans son propre pays alors que le parlement tchèque attend encore le feu vert de la Cour constitutionnelle pour voter le texte - 20Minutes

Quelles manoeuvres prépare la présidence française ?

Revenant sur le "non" des Irlandais au traité de Lisbonne, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre JOUYET a observé que "nous sommes dans un contexte où le traité est suspendu". "Il n'est pas mort", a-t-il dit. "S'il n'y a pas de solution de trouvée avec les Irlandais, après un temps de réflexion qu'on doit leur accorder, après avoir suivi l'ensemble des ratifications, il n'y aura pas de traité de Lisbonne, et on vivra dans le cadre actuel qui sera le traité de Nice", a observé Jean-Pierre Jouyet. "Mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté, estimant qu'"il faudra plusieurs mois d'ici aux élections européennes pour savoir si nous serons en mesure d'avoir le traité de lisbonne"- Canadian Press

Alors, va t-on une fois de plus trouver une technique de contournement anti démocratique pour faire adopter ce que les peuples européens - consultés - s'obstinent à refuser ?

Une ratification rapide par la Grande-Bretagne, où la chambre des Lords doit voter mercredi le traité en dernière lecture, leur "redonnerait un peu le moral", selon Andrew Duff.

Les dirigeants européens font le pari risqué d'isoler le "non" irlandais en poursuivant le processus de ratification, ce qui ne laisserait guère d'autre choix aux Irlandais que de revoter.
"Tant que les Irlandais ne disent pas eux-mêmes qu'un nouveau vote est exclu, on peut considérer que le traité a encore un avenir", souligne le diplomate.

En si, à Bruxelles, à Strasbourg et dans les capitales de l'Union on se mettait enfin à réfléchir sur ce que souhaitent réellement les citoyens d'Europe ?

Bibliographie : Traité de Lisbonne
Union Européenne

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