12 janvier 2007

Résistance citoyenne ?

Aujourd’hui 12 janvier 2006, se tient à Paris le procès des militants du "collectif des déboulonneurs"

Qui sont donc ces gens qui ont choisit un si étrange nom de guerre et que demandent-ils ?

Une phrase de GHANDI orne leur site : «La désobéissance civile est le droit imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans cesser d'être un homme.» (extrait de "Tous les hommes sont frères").

"Un Collectif des déboulonneurs s’est créé en 2005, en région parisienne. Il invite les personnes de bonne volonté à en créer un dans leur propre ville, au plus vite, pour se lancer dans l’action non-violente qui est présentée dans cet écrit.

Ce collectif se propose de déboulonner la publicité, c’est-à-dire de la faire tomber de son piédestal, de détruire son prestige. Non pas de la supprimer, mais de la mettre à sa place, pour qu'elle soit un outil d’information au service de toutes les activités humaines."


La tactique ?

"Tous les 4ème vendredi du mois (ou jours suivants), nationalement, jusqu’à obtenir gain de cause, nous dégradons en public, de manière assumée et non-violente les panneaux publicitaires par barbouillage (inscriptions a la peinture)"

Leur revendication ?

"Une taille maximale d’affichage de 50 cm par 70 cm, sur des dispositifs de 2 m2 maximum, accompagnée d’une contrainte stricte de densité, fonction du nombre d’habitants, et la suppression des panneaux énergivores (lumineux, animés, etc).

Cet objectif précis, limité et atteignable permettra de marquer un premier coup d’arrêt à l’expansion du système publicitaire et d’y créer une brèche"


Pourquoi ce choix ?

"Quand l’inertie des pouvoirs publics est réelle face aux enjeux environnementaux et sociaux, aux lois bafouées, au non-respect des libertés individuelles, à la privatisation rampante de l’espace public, quand toute tentative légaliste, associative, politique reste vaine devant la puissance de cette industrie, il devient légitime d’agir en désobéissance civile"

A l’heure ou la publicité a gagné TOUS les media et supports et devient, il faut en convenir une pollution et que les citoyens en « consomment » quotidiennement des doses qu’on pourrait qualifier d’ « overdose » sans se révolter, il est rassurant de constater que des citoyens portent le débat là ou leurs dirigeants ont baissé les bras (ou pactisé avec les marques et leurs affichistes)

Qui n’a pas pesté contre des affiches ou néons géants qui font se ressembler toutes les villes et sont ressenties de plus en plus comme des agressions ?

Ne sommes-nous pas en tant qu'internautes la cible permanente des publicitaires au fait que l'Internet n'a pas d'autre modèle économique ?

"Est-ce une violence que d’inscrire des mots avec des bombes de peinture sur un panneau publicitaire ? Non, il s’agit d’une dégradation. C’est la loi française qui le dit. Si ces mots sont injurieux, ils peuvent être appréciés par un magistrat comme étant une violence morale, ce qui n’est aucunement le cas s’il est écrit par exemple : "PUB = POLLUTION", "PUB = VIOLENCE", "HALTE AU MATRAQUAGE", etc.

Si les barbouilleurs du Collectif des déboulonneurs sont poursuivis devant les tribunaux, il leur sera reproché d’avoir dégradé des affiches, avec le plus souvent la récidive comme circonstance aggravante"
Ecrit François VAILLANT *

Combien coûte la publicité ? (Sommes indiquées en milliards d’euros - Sources : Quid.fr)

Dépenses du Ministère de la Défense (hors pension)
2000 28,6

2001 28,8

2002 31,1

2003 32,4
2004 32,9


Dépenses de communication des annonceurs
2000 28,9

2001 29,0

2002 29,2

2003 29,7

2004 31,2

* Philosophe. Auteur notamment de La non-violence. Essai de morale fondamentale, Paris, Le Cerf, 1990.

Selon le Nouvel Obs : "Le procureur de la République de Paris a requis vendredi 12 janvier 500 euros d'amende avec sursis contre sept personnes poursuivies pour avoir badigeonné de peinture deux panneaux publicitaires devant la gare d'Austerlitz à Paris en octobre. Le jugement a été mis en délibéré au 23 février ..."

Après les actions réussies des Don Quichotte , le combat des anti OGM , ne sommes nous pas en train de voir émerger une conscience citoyenne tant vantée mais souvent évitée par nos politiques ?

Il est clair que le grand soir trotskystes n’est plus qu’un lointain souvenir mais en ce qui concerne les actions et réactions de citoyens, nous n’en sommes qu’au début !!!

Vidéos du collectif en action
Coordination nationale du Collectif des déboulonneurs

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