26 mars 2008

Du nouveau dans la gastronomie européenne ?

Qui a dit que la commission européenne se mêlait de tout et sans discernement ?

De mauvais esprits certainement. Si en termes d'emploi ou d'acquis sociaux, on a pu constater que le minimum était la règle, on peut trouver dans le travail de la commission des actes de bravoures comme : "La mise sur le marché d'ingrédients novateurs devrait permettre aux Européens d'élargir leur palette gustative"

Que dit justement la commission au sujet de la qualité de notre alimentation ?

De la Ferme à la table

La sécurité alimentaire est une priorité essentielle en Europe. Les règles rigoureuses de l’Union européenne ont encore été durcies en 2000 pour faire en sorte que l’alimentation des Européens soit la plus sûre possible. Le nouveau dispositif mis en place est plus intégré: les aliments pour animaux et les denrées alimentaires sont soumis à un suivi étroit de la ferme à la table. Les autorités européennes évaluent le risque avec attention et cherchent toujours à obtenir les meilleurs avis scientifiques possibles avant d’interdire ou d’autoriser un quelconque produit, ingrédient, additif ou OGM.

Cette règle s’applique à tous les aliments pour animaux et denrées alimentaires, qu’ils viennent de l’intérieur ou de l’extérieur de l’Union.

Sécurité ne signifie pas uniformité. L’Union favorise la diversité fondée sur la qualité. Le droit européen protège les aliments et produits régionaux traditionnels en faisant en sorte que les consommateurs puissent les distinguer des copies. L’Union incite de plus en plus ses agriculteurs à privilégier la qualité, non seulement de l’alimentation, mais aussi de la vie en milieu rural.

L’Union respecte également le droit du consommateur de choisir en connaissance de cause. Elle encourage le débat public, impose l’étiquetage informatif et rend public les avis scientifiques qu’elle reçoit, de manière telle que les consommateurs puissent avoir confiance dans ce qu’ils mangent.

Alors là, nous disons bravo !!!

Mais alors, c'est quoi les "ingrédients novateurs" ?

Nous vous livrons ci-dessous la réponse trouvée sur le site de la commission européenne :

Des ingrédients produits au moyen de nouvelles techniques ou des aliments qu'il n'est pas habituel de consommer en Europe, tel est l'objet de la toute dernière proposition de la Commission européenne destinée à stimuler l'innovation dans le secteur agro-alimentaire.

Selon Markos Kyprianou, commissaire européen responsable de la santé, cette proposition «offrira aux consommateurs européens la possibilité de choisir les aliments les plus actuels possibles et créera un environnement favorable à l'industrie alimentaire en Europe».

Les nouveaux aliments font déjà l'objet d'une réglementation européenne. La nouvelle proposition permettrait toutefois d'établir un ensemble de règles plus efficaces et plus pratiques. Tirant parti de l'expérience acquise avec la législation en vigueur, elle tient compte de l'évolution technologique et des derniers avis scientifiques.

Dans un souci de simplification, la procédure d'évaluation et d'autorisation des nouveaux aliments serait centralisée au niveau de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Actuellement, ce sont les États membres de l'UE qui se chargent des évaluations initiales.

Les produits jugés sûrs pourraient alors être autorisés dans toute l'UE, ce qui accélérerait et uniformiserait la procédure, tout en la rendant plus transparente.

Pour ce qui est des aliments régulièrement consommés dans les pays tiers, mais nouveaux en Europe, ils pourront être mis sur le marché cinq mois seulement après la notification, à condition bien sûr que leur innocuité ait été attestée.

Un exemple de nouvel aliment?

Une huile riche en DHA (acide docosahexaénoïque) utilisée dans les produits laitiers et les substituts du lait destinés aux personnes intolérantes au lactose. On peut également l'employer dans les matières grasses tartinables, les céréales pour petits-déjeuners, les compléments alimentaires et les aliments diététiques.

Dans la mesure ou les diététiciens, le corps médical dans son ensemble et la commission européenne préconisent la consommation massive de produits le plus naturel possible comme les légumes, il est étonnant à plus d'un titre de lire cette ode à la "stimulation du secteur agro alimentaire"

Au fait, Markos Kyprianou , le responsable de la santé des européens qui comme son nom l'indique est de nationalité grecque (Chypriote très exactement) ignore t-il que l'ensemble de la communauté médicale affirme que le régime naturel Crétois reste le meilleur atout contre nombre de pathologies (dont l'obésité) ?

On a un peu la sensation que les lobbies de l'additif ont guidé la réflexion du commissaire ....

Jamais en reste pour promouvoir les bienfaits de l'Europe, la commission propose également sur son site un lien vers un site dont le joli nom est : eu.minichefs.

Description : "Autour d'une table, dans la cuisine, les chefs d' Europe vous proposent un voyage qui rappelle les saveurs, les arômes et les plaisirs de la cuisine européenne"

Alors là bravo, car nous émerveiller avec les meilleurs plats des 27 pays de l'union, quelle bonne idée !!! Sans vouloir jouer les rabat joie, nous vous invitons à modérer votre ardeur.

12 propositions de recettes sont notre disposition. Quelles sont-elles et à quel pays appartiennent-elles ?

Finlande : Mousse de baies sauvages de l'arctique
Suède : Boulettes de viande
Luxembourg : Purée de pommes de terre

Bon, attention, que proposent les "grands" pays de la gastronomie

France : Rouleau de jambon blanc aux poireaux
Espagne : Fraises et son gratiné d'orange
Italie : Pâtes à la Norma

Nous vous laissons découvrir la "compote de champignon" ou la "salade de saucisse" par vous-même. En regrettant toutefois que la cuisine des anciens pays de l'Est se résume à ... la "soupe au yaourt bulgare"

Même s'il est difficile de présenter la cuisine d'un pays, se limiter au cornet de jambon, à la purée de pommes de terre ou à un plat de pâte ne nous semble pas vraiment valoriser la notion de terroir ou de plaisir gustatif (ni diététique).

Faire l'impasse sur le savoir-faire des très nombreuses régions d'Europe est assez surprenant. Il faut retenir toutefois que la commission qui siège à Bruxelles ne dispose lui que du "Waterzooi de poulet" M. Kyprianou qui est spécialiste en droit international et fiscal (et qui a fait une grande partie de sa carrière en Grande Bretagne a t-il contracté de mauvaises habitudes alimentaires au pays du "fish and chips" ?) n'a pas oublié que si la santé des européens est de son ressort que sa formation l'amène surtout à protéger ... les institutions.

En effet, dans la mesure ou ce site est avant tout destiné aux enfants, la commission mentionne sur le site une "Clause de non responsabilité"

La Commission européenne est un partenaire de ce site web et vise à promouvoir la journée européenne de la santé alimentaire et culinaire qui aura lieu le 8 novembre 2007. Ce site à but non lucratif cherche à rendre les enfants conscients de l’importance de la santé alimentaire et culinaire pour combattre l’obésité dans l’UE. Le contenu et les recettes ont été élaborés par Euro –Toques . La commission décline toute responsabilité concernant le contenu de ce site. La présente clause de non-responsabilité n'a pas pour but de limiter la responsabilité de la Commission de manière contraire aux exigences posées dans les législations nationales applicables ou d'exclure sa responsabilité dans les cas où elle ne peut l'être en vertu desdites législations. Copyright © Communautés européennes / Euro-Toques


Les lecteurs apprécieront !!! En fin de compte, ce qui ressort de tout cela, c'est ce que les projets de M. Kyprianou méritent surtout d'être ... retoqués !!!

Sources crédits et copyrights
Europa - Commission européenne
Eurotoques

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