01 juin 2009

Seniors au chômage : Wauquiez refuse de relancer la "machine à péreretaites"

Alors que j'entame mon deuxième mois de recherche intensive d'emploi en démarchant connaissances, entreprises et petites annonces sur les sites de recrutement, je suis obligé de constater (comme beaucoup de mes amis ayant dépassé la cinquantaine et se trouvant sans emploi) qu'on NE VEUT PAS DE NOUS.

Les entreprises ont beau hurler que la crise les oblige à réduire la voilure, ça fait des années que les plus de 50 ans sont devenus des parias ou des boulets dès qu'ils rejoignent le rang des chômeurs.

D'ailleurs, parlez en autour de vous, vous verrez que le terme chômeur de longe durée va comme un gant avec celui de chômeur "senior". C'est un sujet qui fait l'unanimité dans les partis politiques de la majorité comme de l'opposition parlementaire : Mais que va t-on faire pour faire travailler plus longtemps des salariés dont les entreprises ne souhaitent plus s'encombrer ?

Avec l'efficacité qu'on connaît !!!

Que compte t-on faire au gouvernement, où le responsable direct est Laurent Wauquiez jeune loup de l'UMP de 34 ans et dont la compétence sur l'emploi des plus de 50 ans n'est liée qu'à des statistiques et des conseils avisés, de quelques économistes, amis du pouvoir.

Car, l'expérience de Monsieur Wauquiez dans l'entreprise est "impressionnante" :

Diplômé par la suite de l'Institut d'études politiques de Paris, titulaire d'un DEA de droit public, il choisit finalement l'École nationale d'administration. À sa sortie de l'ENA en mars 2001 comme major de promotion, il effectue une mission en Corse puis intègre le Conseil d'État : il est nommé auditeur en 2001 puis rapporteur près la commission spéciale de cassation des pensions la même année, maître des requêtes en 2004.


À l'automne 2005, il rejoint Nicolas Sarkozy et est nommé Secrétaire national auprès du Secrétaire général délégué de l'Union pour un mouvement populaire, Brice Hortefeux, dont il est un proche, notamment en raison de leur implantation politique commune en région Auvergne.

Le 18 mars 2008 à la faveur d'un remaniement, il est nommé Secrétaire d'État chargé de l'Emploi auprès de Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. Ses premiers chantiers sont alors la réforme de l'assurance chômage, le nouveau service public de l'emploi, le plan pour l'emploi des séniors et la réforme de la formation professionnelle. En janvier 2009, il lance Pôle emploi, issu de la fusion de l'ANPE et de l'ASSEDIC, promesse phare de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Itinéraire d'un enfant gâté des grandes écoles de la République qui n'a jamais connu que les ors de la haute fonction publique et des cabinets ministériels. C'est donc cet "expert" qui s'occupe du cas des "vieux" salariés dont personne ne veut.

Et que propose Monsieur Wauquiez pour faire évoluer la situation de l'emploi des plus de 50 ans ?

Le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi Laurent Wauquiez a exclu dimanche de "céder" à la "pression" pour relancer la "machine à préretraites" en ces temps de crise.
"La pression est énorme pour nous dire: 'allez, on réenclenche la machine à préretraites et on remet les seniors de côté'", a-t-il affirmé lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, expliquant qu'elle émanait de "tout le monde", des "entreprises", des "partenaires sociaux" et des "différents cas qu'on peut avoir sur le terrain".

Mais b..... ce ne sont pas les plus de 50 ans qui ont décidé leur "mise de côté" !!! Vous savez très bien monsieur le Secrétaire d'Etat que les entreprises ne VEULENT ou ne PEUVENT embaucher en ce moment et écartent dans tous les cas de figure, les plus âgés.

De plus arrêtez de faire croire que tous les seniors ressemblent à ces cadres dirigeants qui préfèrent (pour des raisons financières et de pouvoir) mourir sur leur lieu de travail que d'entendre le mot retraite. Cessez de fréquenter les employeurs et cadres dirigeants militants de l'UMP, vous y verrez plus clair !!!

Il est cependant "hors de question de céder sur ce sujet", a déclaré M. Wauquiez, confirmant que les entreprises s'exposeraient à une pénalité de 1% des rémunérations à compter de janvier 2010 si elles n'adoptaient pas dans l'année "des accords et des dispositifs de plan d'action pour favoriser l'emploi des seniors".

Les entreprises payeront la pénalité plutôt que de respecter les obligations que le gouvernement va mettre en place comme nous l'expliquions dans notre article de vendredi. Et, VOUS LE SAVEZ !!!

Sur les 30 dernières années, "on a misé sur des préretraites. Grosso modo, on a dit aux seniors: 'n'encombrez pas le marché de l'emploi (...), on vous met gentiment sur la voie de garage'", a estimé le secrétaire d'Etat. "Le résultat, c'est que la France a le plus faible taux d'emploi des seniors, 30%".

Crétin et mensonger !!! Les entreprises ont tout fait pour se débarrasser des "vieux" pas assez "dociles", "trop payés" et "sources de maladies qui influent sur la bonne marche des affaires." On a fait du jeunisme (sans embaucher de jeunes), tout simplement parce qu'une première embauche se fait avec des salaires plus bas et des populations moins retords. Les jeunes se syndicalisent encore moins que leur aînés et pensent plus au superflus ... Image d'Epinal ? Bien sur que non. Et VOUS LE SAVEZ AUSSI !!!

A ses yeux, relancer la "machine à préretraites" reviendrait à véhiculer un message "catastrophique", qui "consiste à culpabiliser les seniors". Surtout, a-t-il dit, "c'est totalement stérile, parce qu'on met de l'argent public pour mettre des gens en dehors de l'activité".

Alors là, ne vous tracassez pas pour nous, monsieur Wauquiez ! Je ne continue, comme mes collègues seniors, à chercher désespérémment , uniquement, parce qu'il nous reste encore quelques années avant de faire valoir nos droits à la retraite.

Si pris d'un coup de folie sociale, le gouvernement m'envoyait une proposition pour obtenir la préretraite, je suis prêt à vous lui envoyer une image pieuse et rejoindre dès le lendemain le rang des retraités du travail. La très grande majorité des plus de 50 en ont marre des galères permanentes et n'aspirent qu'à celà. Et VOUS LE SAVEZ pertinemment !!!

Laurent Wauquiez a souligné que le gouvernement préférait "financer du tutorat", à savoir "financer sur l'argent de la formation professionnelle des postes de salariés expérimentés qui, en échange, vont former l'entrée de jeunes dans l'entreprise".

Tutorat ! Mais de quoi parlez-vous ? L'emploi des jeunes, comme celui des seniors est au plus bas et vous envisagez de "payer" les seniors que l'on jette sans remord pour former des jeunes qui de sateges en micro CDD n'arrivent même pas à se loger ou manger. Foutaises !!!

"On ne lâchera pas sur ce thème, c'est une des colonnes vertébrales de notre politique de l'emploi", a-t-il insisté. Précisant que plusieurs groupes allaient actuellement "à rebours de la voie de la facilité" en utilisant "le savoir-faire" des salariés expérimentés, il a ajouté que Nicole Notat remettrait mardi au gouvernement un "rapport dans lequel elle a listé toutes les pratiques innovantes des entreprises dans la crise pour favoriser l'emploi des seniors". - Source AFP/GOOGLE

Enorme imposture que le rapport de Nicole NOTAT, dont la commande, remonte à Octobre 2008.

Rappel : Entourés des représentants des onze premières entreprises volontaires (Adecco, Areva, Axa, Cofidis, EADS, La Poste, L'Oréal, O2, Siemens, Thalès et Vinci), Xavier BERTRAND et Laurent WAUQUIEZ ont évoqué une "démarche pragmatique et pratique. Nous avons souhaité, en lien avec Vigeo et des entreprises qui ont accepté de jouer le jeu, mettre en avant les bonnes pratiques sur l'emploi des seniors car ce n'est pas seulement une pénalité dans la loi qui va faire bouger les choses", a déclaré le secrétaire d'État chargé de l'Emploi, Laurent WAUQUIEZ. Source CapitalRH

Quelques exemples que nous avions cité dans Slovar les Nouvelles à l'époque

Parmi les diverses mesures citées par les entreprises,

- Siemens a mentionné "l'acceptation automatique d'un bilan de compétences demandé par un salarié de plus de 45 ans",
- La Poste "des aménagements de postes, d'horaires, des reconversions",
- Cofidis "un point santé spécifique".
- Quant à la société O2 (services à la personne), elle a cité notamment le recrutement de jeunes retraitées pour garder les enfants après l'école.

La présidente de Vigeo, Nicole Notat, a souligné que les audits seniors "se font sur la base du volontariat des entreprises" et "donnent de la crédibilité à la communication des entreprises". "Ce n'est pas gratuit, on passe un contrat avec chaque entreprise", a précisé l'ex-secrétaire générale de la CFDT, évoquant "une fourchette de prix entre 15.000 et 20.000 euros".

Le Pdg d'Adecco-France François Davy s'est engagé mardi à ce que son groupe, partenaire de l'opération "bonnes pratiques", ne fasse "aucune préretraite et aucun départ contraint de salarié de plus de 45 ans" dans le cadre du plan de suppression de 600 emplois que le groupe de travail temporaire va réaliser d'ici juin 2009. Source AFP/GOOGLE

Oui, vous avez bien lu : "aucune préretraite et aucun départ contraint de salarié de plus de 45 ans" dans le cadre du plan de suppression de 600 emplois" Outre que cette annonce est lamentable puisqu'elle indique 600 licenciements, vous remarquerez que l'âge des seniors migre de plus en plus vers Les plus de ... 45 ans, elle n'a pas fait réagir madame NOTAT, qui rappelons le, est quand même, l'ancienne dirigeante de la CFDT. Il est à noter par ailleurs que la CFDT siège au conseil d'administration de Vigeo au travers de Gaby Bonnand son numéro 2.

Histoire de permettre au seniors de fulminer un peu plus, nous vous donnons ci-dessous un extrait d'une interview commune : NOTAT/WAUQUIEZ réalisée par l'Express le 29/10/2008 qui leur peremttra de comprendre l'actuel raisonnement de notre Secrétaire d'Etat. Car, ce raisonnement s'appuie sur des audits VOLONTAIRES (et payants) réalisés par Vigeo. La méthode utilisée est forcément partiale comte tenu de l'échatillonage (voir ci-dessous l'exemple Air France)

Vigeo observe déjà le comportement des entreprises en matière de lutte contre la discrimination et les seniors font partie des catégories les plus exposées. Nous disposons donc des outils nécessaires pour répondre à toutes les sociétés qui souhaiteraient faire un diagnostic sur le sujet. Jusqu'à présent, nous avons constaté qu'elles s'engagent rarement de manière explicite en faveur des seniors. Quand elles s'impliquent pour la diversité, les entreprises s'adressent surtout aux populations d'origine étrangère. C'est d'ailleurs ainsi qu'est né ce concept qui, évidemment, recouvre aussi les femmes et les personnes handicapées. Pour les seniors, on est encore au commencement de la prise de conscience.

Laurent Wauquiez : En France, moins de 4 personnes sur 10 travaillent au-delà de 55 ans, contre 7 sur 10 en Suède. Cette situation correspond à un consensus tacite depuis trente ans, mais elle est inacceptable. Comme je me méfie des changements qui seraient exclusivement législatifs, je propose aux entreprises de faire évoluer elles-mêmes leur gestion des ressources humaines. Voilà pourquoi j'ai fait appel à Nicole Notat, qui incarne à mes yeux une vision extrêmement innovante des relations sociales.

Pourtant, c'est bien une loi qui va pénaliser les entreprises qui ne font rien pour les seniors...

L. W. : Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale comprend une série de mesures pour l'emploi des seniors que nous présentons, avec Christine Lagarde et Xavier Bertrand. L'une d'elles oblige les entreprises à négocier et à conclure des accords sur la gestion des âges en 2009. Ils devront se mettre en place d'ici à 2010. Pour élaborer les décrets d'application de cette loi, et surtout pour alimenter ces accords, nous nous appuierons sur les bonnes pratiques existantes, notamment issues des audits de Vigeo. En 2010, nous dresserons le bilan et des pénalités financières s'appliqueront pour les entreprises qui n'auront pas d'accord ou de plan d'action.

Quelles seront les entreprises auditées par Vigeo ?

N. N. : Toutes celles qui en feront la demande. C'est à elles de solliciter l'audit, ce qui suppose une démarche volontaire de leur part. Certains indicateurs, simples à observer, sont révélateurs pour établir le diagnostic, par exemple la proportion de seniors dans les embauches d'une année, dans le nombre de salariés ayant accès à la formation, dans un plan social, etc. Dans la période actuelle, la tentation de faire des quinquagénaires la variable d'ajustement de l'emploi risque de revenir. J'ajoute que je crois beaucoup au fait de progresser sur ces sujets par la négociation collective. Quand on touche à des changements de comportement liés à la gestion des ressources humaines, plus on associe les représentants du personnel, plus on a de chances de réussir.

L. W. : Le secrétariat d'Etat à l'Emploi, lui, joue le rôle de facilitateur. Une dizaine de grands groupes (Adecco, Areva, Axa, Cofidis, EADS, La Poste, L'Oréal, Siemens, Thales et Vinci) vont participer à l'opération. Et je souhaiterais que quelques PME entrent aussi dans le dispositif. Ainsi O2, une jeune société de services à la personne, a montré son intérêt (recrutement de jeunes retraitées pour garder les enfants après l'école - Voir Les diverses mesures citées par les entreprises). D'ici au début de 2009, nous espérons disposer des résultats des audits pour une grosse moitié des volontaires et dire : « Regardez, voici le catalogue d'actions dans lequel vous pouvez piocher. » Mais nous donnerons aussi des exemples de mauvaises pratiques, telle Air France, qui met à la porte le personnel navigant à 55 ans, que les intéressés le veuillent ou non - ce qui est triste, car, par ailleurs, cette compagnie a une politique très innovante pour ses salariés seniors.

Suite de l'interview Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI :

Sur la question des licenciements, Laurent Wauquiez s'est prononcé pour un "droit au rebond" avec un "bilan de compétences pour chaque salarié licencié", "un accès à un pôle d'aide" pour mettre en place des offres de formation, de l'aide à de la création d'entreprises ou des "outils de recherche d'emploi plus dynamiques". Le "système d'accompagnement est souvent trop passif" et "intervient trop tard", a-t-il jugé, estimant qu'"on doit aller plus loin" dans deux domaines: au niveau national "en travaillant secteur par secteur" et au "niveau de la personne licenciée". Il a plaidé pour l'organisation de "passerelles" afin de "permettre aux salariés licenciés dans les secteurs où on perd de l'emploi de rebondir dans des secteurs qui continuent à embaucher"
.

Rebondir, Pour combien de temps ? et dans quelles conditions ?

Pour les vrais gens, rebondir c'est accepter n'importe quoi en espérant limiter la casse. Les secteurs qui continuent à embaucher sont ceux qui en période de plein emploi ne trouvent déjà pas de salariés. Afin de vérifier la véracité de ses propos, pourquoi Monsieur Wauquiez n'irait-il pas jouer à "vis ma vie" dans ces secteurs "qui continuent à embaucher"? Cela, lui permettrait d'essayer de "rebondir" quelques mois dans ces secteurs.

C'est dommage que la très grande majorité des français ne disposent pas comme Monsieur Wauquiez et ses amis politiques de "rebond" qui leur permet d'aller :

- "pantoufler" dans le privé,
- se voir attribuer les clés de quelque entreprise publique, ou
- se recycler dans quelque mandat européen.

En clair : On prend les plus de 50 ans privés d'emploi pour des cons !

Ce gouvernement n'apporte aucune solution puisqu'il est impossible d'imposer la moindre contrainte aux entreprises surtout dans une période de crise économique dont personne ne sait quand elle va finir.

- Va t-il falloir à l'instar des chasseurs et pêcheurs que les seniors femmes et hommes, toutes tendances sociales et politiques confondues s'organisent en mouvement de lobby et menacent de présenter des listes de candidats aux prochaines élections pour que Monsieur Wauquiez et ses patrons prennent peur pour ... leur emploi ?
- Va t-il falloir comme nos amis "CONTI" (dont nous saluons la victoire) mettre le feu aux symboles de la République ?
- Va t-il falloir comme les producteurs de lait manifester violemment pour être pris au sérieux ?

Et oui, pour exister dans ce pays et avoir droit au respect, il faut avoir une capacité de nuisance. En l'état du dossier, de la réflexion du secrétaire d'Etat et de l'apathie de l'opposition sur le sujet, les hypothèses de nuisance collective semblent, malheureusement crédibles.

Pauvre démocratie !



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord. Ce sont toujours ceux qui s'y connaissent le moins dans un secteur, qui sont chargés de s'en occuper, idem donc avec Wasquiez. C'est d'ailleurs une constante dans ce gouvernement (Ex Dati et la Justice).