16 mai 2011

Service civique : Futur fournisseur de salariés bon marché ?

A l'UMP, si on a peu d'idées pour faire reculer le chômage, on en a plein sur : les obligations de travail des titulaires du RSA et des prisonniers ou la mise en concurrence des salariés et chômeurs avec des populations sous rémunérées !

Ainsi, après Laurent Wauquiez, proposant d'imposer une contrepartie d'activité au versement du RSA. Oubliant au passage comme l'expliquait Marc Landré sur son blog, qu'actuellement ces missions sont déjà effectuées par des personnes : « (...) la plupart du temps en contrat aidé - déjà très éloignées du marché de l'emploi (bénéficiaires de minima sociaux, chômeurs de longue durée ou en fin de droits, handicapés...) et dont le petit boulot qu'elles exercent est censé les aider à leur remettre le pied à l'étrier (...) »

Ou Richard Mallié, député UMP des Bouches-du-Rhône (monsieur travail du dimanche ) qui propose, d'exiger que les détenus soient obligés de travailler, au fait que : « Un détenu est nourri, logé, blanchi aux frais de la princesse par le contribuable. Si on exige de lui qu’il fasse une activité utile, et payée en plus si c’est un travail, cela vous choque ? » - Libération

C'est au tour de Jean-François Copé, d'utiliser une autre idée de son meilleur ennemi, Martin Hirsch : Le service civique, pour proposer : (...) l'instauration d'un service civique obligatoire de quatre mois pour tous les jeunes entre 18 et 25 ans (...) Originalité de la proposition : . « Après un tronc commun de quinze jours, au cours duquel chaque jeune définirait son projet personnel, le service proprement dit suivrait. Il s'agirait de missions de service public pour lesquels les jeunes seraient rémunérés 350 € par mois (...) ».

Mais qu'en est-il actuellement du service civique ?

Prenons un exemple, publié le site de la République des Pyrénées : « (...) Pour expliquer aux Billérois la gestion des espaces verts selon les principes du développement durable et la nouvelle organisation de la collecte des déchets, la municipalité a décidé de faire appel à deux personnes majeures en contrat service civique, pour une durée de 6 mois (...) L'indemnisation prévue est de 442,11€/mois auxquels s'ajoutent 105€ de chèques restaurant/mois pour une durée de travail hebdomadaire de 28h (...) »

Ou cet autre exemple d'interview publiée dans Ouest France, de la mission locale de Redon : « (...) L'avantage pour les structures, c'est le coût. Elles déboursent peu. Nous n'aurions pas eu les moyens d'engager quelqu'un en CDD. En service civique, si, affirme d'ailleurs Bruno Chéron, directeur de la Fédération d'animations rurales en Pays de Vilaine (Fédé), qui a recruté deux jeunes hommes depuis janvier dernier (...) »

En fin de compte, le service civique est un excellente affaire pour les : « associations, fondations, fédérations, ONG ou personnes morales de droit public : Etat, collectivités locales, établissements publics » - Association Mode d'Emploi qui bien que bénéficiant de moyens financiers (collectes, subventions, budget de l'état ou des collectivités) restent ... des employeurs, comme les autres !

Maintenant, imaginez une seconde ce qui pourrait se passer, si du volontariat (à peine 10.000 jeunes par an), on passait, pour les 18 à 25 ans à une obligation ?

Nous assisterions tout simplement à une mise en concurrence impitoyable entre les salariés (et demandeurs d'emplois) et ce nouveau « vivier » de main d'oeuvre bon marché. Le tout arbitré par les « bénévoles » du RSA !

Scandaleux ? Certainement ! Et, surtout inconscient, dans un contexte ou plus de 4 millions de français sont touchés par le chômage total ou partiel !

Mais dans la mesure ou pour l'UMP, des jeunes de 18 à 25 ans occupés pendant 4 mois dans des : associations, fondations, fédérations, ONG ou personnes morales de droit public, ce seraient des jeunes qui sortiraient (provisoirement) des chiffres du chômage ... Le pire est à craindre !

2 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Francl a dit…

Effectivement, Les services civiques sont un outil pour diminuer le coût du travail mais il permet aux jeunes de se reveler, de trouver sa voie.