Pour les hommes politiques au pouvoir, perdre les élections est leur pire cauchemar. Certains, comme Laurent Wauquiez ou Claude Goasguen, sont d'ailleurs prêts à adopter certaines demandes du Front National pour s'y maintenir !
Dans une chronique du 23 mars 2011, Marie-Bénédicte Allaire, du service politique de RTL déclarait : « (...) en 1987, une tribune de Michel Noir, à l'époque député maire RPR de Lyon avait jeté un pavé dans la mare ... il écrivait qu'il valait mieux perdre une élection que son âme ... l'UMP n'en est pas aujourd'hui à se poser la question d'une alliance avec le FN ... mais si elle ne veut pas en arriver là ... elle doit montrer qu'elle a d'autres réponses à apporter ... et notamment des réponses économiques sociales ... or on peut se poser la question ... lancer des débats qui tournent au défouloir anti-musulmans ... jeter l'opprobre sur les roms ... n'est-ce pas d'une certaine façon perdre son âme quand on se réclame d'une droite républicaine (...) »
Or, les dernières déclarations de Laurent Wauquiez au nom de la droite sociale et celles de Claude Goasguen au nom de la droite populaire laissent à penser que l'UMP préfère se focaliser sur le fait que : « (...) Marine Le Pen devient la personnalité qui recueille le plus de suffrages auprès des sympathisants de droite : 55 % (+ 10 points en un mois ) » que des : « réponses à apporter, notamment économiques sociales »
Laurent Wauquiez a : « jugé anormal que le système de protection social, le plus généreux d'Europe, permette aux étrangers, très facilement, de bénéficier de nos différents outils de solidarité. Il est normal que quelqu'un qui vienne en France bénéficie de notre système à condition qu'il ait un minimum contribué (...) suggérant d'établir une durée minimale de travail - cinq ans - pour pouvoir y prétendre (...) » - Le Monde
Franchement novateur, lorsqu'on sait que la proposition de monsieur Wauquiez a été émise en ... 1985 et en ... 2001 !
« (...) nous offrons pratiquement gratuitement aux gens qui rentrent chez nous sans aucun contrôle des services sociaux qui sont gratuits pour ceux qui en bénéficient mais pas pour la communauté Française qui les paie avec ses impôts (...) » J-M Le Pen à L'heure de vérité
Dans le même registre, on trouve : « (...) Dans cet esprit, je veux que la priorité soit de nouveau accordée aux citoyens français pour les emplois et les prestations sociales. Et cette mesure ne constituera pas seulement une mesure de justice à l'égard de nos compatriotes, mais contribuera aussi à dissuader les étrangers peu scrupuleux de venir chez nous abuser de notre pays (...) » Bruno MEGRET - Discours de lancement de la campagne présidentielle
Le tout synthétisé dans le programme du FN : « (...) Supprimer les pompes aspirantes en réservant les aides sociales diverses et les allocations familiales aux seuls Français et en réinstaurant, dans le cadre de nouvelles dispositions législatives, la préférence nationale pour les prestations sociales (...) »
Moins médiatisé mais pourtant aussi significatif : Claude Goasguen, qui ne souhaitait pas être en reste a lancé : « (...) Je souhaite que l'on commence par enregistrer les situations de double nationalité au moment des actes de mariage, de naissance ou de naturalisation. On disposerait ainsi à terme d'un registre des binationaux, (...) En France aujourd'hui, on ne sait pas combien ils sont, sans doute 4 à 5 millions. Je souhaite aussi qu'on aille progressivement vers une limitation de la double nationalité (...) »
Qui n'est qu'une variante de : « (...) Lancer une réforme du droit de la nationalité, en supprimant notamment la binationalité et l’acquisition automatique de la nationalité (celle-ci ne serait alors automatique que si l’on est de père ou de mère français) » Programme du Front National ou de : « (...) Oui je crois qu'il faut changer le code de la nationalité, qu'il faut supprimer le droit du sol et je pense qu'il faut supprimer la double nationalité (...) » Marine Le Pen en 2009
Et qui fait suite à l'échec d'une tentative du même Goasguen à l'Assemblée Nationale, avortée par le Sénat qui a : « (...) retoqué deux dispositions, introduites par les députés à la demande de la Droite populaire (issue de la droite de l'UMP), modifiant l'accès à la nationalité. Le premier supprimait l'automaticité de l'acquisition de la nationalité pour les jeunes étrangers de 18 ans (...) » - Le Figaro
Mais qu'en est-il vraiment, de l'application des ces mesures, destinées à convaincre l'électorat de droite extrême de revenir dans le giron de l'UMP ?
Danièle Lochak, professeur à l'université de Paris X-Nanterre et présidente du Gisti donne une réponse précise : « (...) L'administration ne saurait, de son côté, refuser à un étranger le bénéfice d'un droit ou d'une prestation aussi longtemps qu'il n'existe aucun texte législatif ou réglementaire réservant ce droit ou cette prestation aux Français. L'article 187-1 du Code pénal punit en effet de peines de prison et d'amende « tout dépositaire de l'autorité publique ou citoyen chargé d'un ministère de service public » qui refuse sciemment à une personne, en raison de son origine, ou de son appartenance ou de sa non appartenance à une race ou une nation déterminée, le bénéfice d'un droit auquel elle pouvait prétendre (...) »
Néanmoins, ajoute Danièle Lochak, un débat reste toujours possible puisque : « (...) Le Conseil constitutionnel n'a jamais eu à se prononcer directement sur cette question. Dans une décision rendue le 23 janvier 1987, il n'a pas considéré comme inconstitutionnelle la loi qui ouvrait la possibilité de subordonner à une durée minimale de résidence sur le territoire français le bénéfice de certaines prestations sociales, se bornant à indiquer que la mise en oeuvre de cette loi par le pouvoir réglementaire ne devrait pas aboutir à dénaturer le principe posé par le Préambule de la constitution de 1946 selon lequel « la nation garantit à tous (...) la protection de la santé, la sécurité matérielle (...) »
Alors, l'UMP et ses dirigeants pousseront-ils leur raisonnement jusqu'à rendre un peu plus crédible la déclaration de Jean-Marie Le Pen : « les électeurs préféreront un jour l'original à la copie » ? En tous cas, il semble bien qu'à l'UMP, on ait choisit de : perdre son âme plutôt qu'une élection !
Crédit et copyright image
Hervé Baudry
Or, les dernières déclarations de Laurent Wauquiez au nom de la droite sociale et celles de Claude Goasguen au nom de la droite populaire laissent à penser que l'UMP préfère se focaliser sur le fait que : « (...) Marine Le Pen devient la personnalité qui recueille le plus de suffrages auprès des sympathisants de droite : 55 % (+ 10 points en un mois ) » que des : « réponses à apporter, notamment économiques sociales »
Laurent Wauquiez a : « jugé anormal que le système de protection social, le plus généreux d'Europe, permette aux étrangers, très facilement, de bénéficier de nos différents outils de solidarité. Il est normal que quelqu'un qui vienne en France bénéficie de notre système à condition qu'il ait un minimum contribué (...) suggérant d'établir une durée minimale de travail - cinq ans - pour pouvoir y prétendre (...) » - Le Monde
Franchement novateur, lorsqu'on sait que la proposition de monsieur Wauquiez a été émise en ... 1985 et en ... 2001 !
« (...) nous offrons pratiquement gratuitement aux gens qui rentrent chez nous sans aucun contrôle des services sociaux qui sont gratuits pour ceux qui en bénéficient mais pas pour la communauté Française qui les paie avec ses impôts (...) » J-M Le Pen à L'heure de vérité
Dans le même registre, on trouve : « (...) Dans cet esprit, je veux que la priorité soit de nouveau accordée aux citoyens français pour les emplois et les prestations sociales. Et cette mesure ne constituera pas seulement une mesure de justice à l'égard de nos compatriotes, mais contribuera aussi à dissuader les étrangers peu scrupuleux de venir chez nous abuser de notre pays (...) » Bruno MEGRET - Discours de lancement de la campagne présidentielle
Le tout synthétisé dans le programme du FN : « (...) Supprimer les pompes aspirantes en réservant les aides sociales diverses et les allocations familiales aux seuls Français et en réinstaurant, dans le cadre de nouvelles dispositions législatives, la préférence nationale pour les prestations sociales (...) »
Moins médiatisé mais pourtant aussi significatif : Claude Goasguen, qui ne souhaitait pas être en reste a lancé : « (...) Je souhaite que l'on commence par enregistrer les situations de double nationalité au moment des actes de mariage, de naissance ou de naturalisation. On disposerait ainsi à terme d'un registre des binationaux, (...) En France aujourd'hui, on ne sait pas combien ils sont, sans doute 4 à 5 millions. Je souhaite aussi qu'on aille progressivement vers une limitation de la double nationalité (...) »
Qui n'est qu'une variante de : « (...) Lancer une réforme du droit de la nationalité, en supprimant notamment la binationalité et l’acquisition automatique de la nationalité (celle-ci ne serait alors automatique que si l’on est de père ou de mère français) » Programme du Front National ou de : « (...) Oui je crois qu'il faut changer le code de la nationalité, qu'il faut supprimer le droit du sol et je pense qu'il faut supprimer la double nationalité (...) » Marine Le Pen en 2009
Et qui fait suite à l'échec d'une tentative du même Goasguen à l'Assemblée Nationale, avortée par le Sénat qui a : « (...) retoqué deux dispositions, introduites par les députés à la demande de la Droite populaire (issue de la droite de l'UMP), modifiant l'accès à la nationalité. Le premier supprimait l'automaticité de l'acquisition de la nationalité pour les jeunes étrangers de 18 ans (...) » - Le Figaro
Mais qu'en est-il vraiment, de l'application des ces mesures, destinées à convaincre l'électorat de droite extrême de revenir dans le giron de l'UMP ?
Danièle Lochak, professeur à l'université de Paris X-Nanterre et présidente du Gisti donne une réponse précise : « (...) L'administration ne saurait, de son côté, refuser à un étranger le bénéfice d'un droit ou d'une prestation aussi longtemps qu'il n'existe aucun texte législatif ou réglementaire réservant ce droit ou cette prestation aux Français. L'article 187-1 du Code pénal punit en effet de peines de prison et d'amende « tout dépositaire de l'autorité publique ou citoyen chargé d'un ministère de service public » qui refuse sciemment à une personne, en raison de son origine, ou de son appartenance ou de sa non appartenance à une race ou une nation déterminée, le bénéfice d'un droit auquel elle pouvait prétendre (...) »
Néanmoins, ajoute Danièle Lochak, un débat reste toujours possible puisque : « (...) Le Conseil constitutionnel n'a jamais eu à se prononcer directement sur cette question. Dans une décision rendue le 23 janvier 1987, il n'a pas considéré comme inconstitutionnelle la loi qui ouvrait la possibilité de subordonner à une durée minimale de résidence sur le territoire français le bénéfice de certaines prestations sociales, se bornant à indiquer que la mise en oeuvre de cette loi par le pouvoir réglementaire ne devrait pas aboutir à dénaturer le principe posé par le Préambule de la constitution de 1946 selon lequel « la nation garantit à tous (...) la protection de la santé, la sécurité matérielle (...) »
Alors, l'UMP et ses dirigeants pousseront-ils leur raisonnement jusqu'à rendre un peu plus crédible la déclaration de Jean-Marie Le Pen : « les électeurs préféreront un jour l'original à la copie » ? En tous cas, il semble bien qu'à l'UMP, on ait choisit de : perdre son âme plutôt qu'une élection !
Crédit et copyright image
Hervé Baudry
1 commentaire:
Que voilà un bel éclairage, qui nous va droit au coeur!
SLOVAR admet que le politique en place, de droite ou de gauche, n'a qu'une ardente obligation, une seule conviction, conserver un ou plusieurs mandats et les menus avantages qui s'y attachent.
Le lecteur comprendra pourquoi, nous ne disons pas "TOUS POURRIS", mais simplement limitons les mandats et la vie politique, cela évitera des outrances comme celles dénonçées ici!!
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