Alors que Nicolas Sarkozy continue de brandir la valeur travail, le recours à la plus grande des flexibilités et réduction des droits des salariés, l'OIT vient de publier un rapport dans lequel elle remet en cause cette stratégie et appelle à un changement de cap !
Demain, le Président candidat rassemblera ses troupes à Paris pour parler du « vrai travail » qui n'est comme le fait remarquer avec justesse BFM qu'une version actualisée du « travailler plus pour gagner plus »
Ainsi, il suffirait de faire travailler plus ceux qui ont un emploi, faire varier le temps de travail et de généraliser les petits boulots précaires pour sortir du marasme issu de la crise de 2008 !
Or, cette légende ne résiste pas un seconde à la lecture du rapport de l'Organisation Internationale du Travail qui s'inquiète du nombre particulièrement élevé de chômeurs, mais aussi de la mauvaise qualité des emplois créés.
En effet, après avoir indiqué que : « (...) Fin 2011, le monde comptait 196 millions de personnes au chômage et pronostiqué que fin 2012, ce chiffre devrait atteindre 202 millions (...) » L'OIT met en garde contre ceux qui expliquent qu'il serait aisé de réduire le nombre de chômeurs et écrit : « (...) Après quatre années de crise mondiale, les déséquilibres du marché du travail sont devenus plus structurels, et de ce fait plus difficiles à surmonter. Certaines catégories de personnes, comme les chômeurs de longue durée, sont menacées d’exclusion du marché du travail. Ce qui signifie qu’elles ne parviendront pas à obtenir un nouvel emploi, même s’il y avait une forte reprise (...) En outre, pour une proportion grandissante de travailleurs qui occupent un emploi, le travail est devenu plus instable ou précaire. Le travail à temps partiel contraint s’est développé dans deux-tiers des économies avancées et le travail temporaire dans plus de la moitié de ces économies (...) »
Et l'OIT d'expliquer que les politiques d'austérité couplées au démantèlement du droit des salariés en Europe mènent à la catastrophe
« (...) Dans les faits, l’austérité s’est traduite par une faible croissance économique, une volatilité accrue et une détérioration des bilans des banques qui débouche sur une contraction supplémentaire du crédit, une baisse de l’investissement et, par conséquent, de nouvelles pertes d’emplois. Paradoxalement, cela a aussi altéré les budgets des gouvernements, exigeant encore plus d’austérité. De plus, il n’y a guère eu de progrès en matière de déficits budgétaires dans les pays qui mènent avec détermination des politiques de rigueur. Quant aux politiques de dérégulation, le Rapport estime qu’elles ne permettront pas de relancer la croissance ni l’emploi à court terme – un horizon pourtant crucial en période de crise. En effet, les effets sur l’emploi des réformes du marché du travail dépendent en grande partie du cycle économique. En période de récession, une réglementation moins contraignante pourrait conduire à davantage de licenciements sans contribuer pour autant à la création d’emplois. De même, un affaiblissement de la négociation collective enclencherait sans doute une spirale à la baisse des salaires, retardant d’autant la reprise (...) »
Constat qui invalide les déclarations des politiciens et économistes libréaux qui nous répètent que la flexibilité et l'adaptabilité sont la clé du plein emploi à moyen terme. Mais par contre, rejoignent la décision de François Hollande de renégocier le pacte de stabilité pour y ajouter un « volet croissance »
Car, il est clair que l'Europe doit réagir vite sous peine de connaître une récession sans fin. Pour ce faire l'OIT prône une : « (...) stratégie de croissance et d’emploi (...) En Europe, la stratégie pourrait intégrer une approche coordonnée pour résoudre la crise de la dette, dans laquelle des mécanismes de financement novateurs et une meilleure utilisation des Fonds structurels européens – mieux orientés pour répondre aux déficits d’emploi actuels – seraient précieux (...) »
Par ailleurs, l'OIT recommande : (...) aux pays européens aujourd’hui confrontés à un marché de l’emploi sinistré de privilégier la stimulation de la qualité des emplois et le renforcement des institutions plutôt que d'aller vers une dérégulation tous azimuts (...) »
C'est à dire tout le contraire des propositions des organisations patronales (Medef, UIMM et AFEP) reprises intégralement par le Président candidat et confirmées par Xavier Bertrand qui préconise de les imposer par la force : « Je préfère avoir moins de signataires ou pas de signataires mais avoir une réforme 100% efficace »
A prendre en compte, assurément, avant de voter dimanche !
Sources
World of Work Report 2012 "Better Jobs for a Better Economy" (ENG)
Résumé du rapport sur le travail dans le monde 2012 (Fra)
Crédit photo
CyberPresse
Ainsi, il suffirait de faire travailler plus ceux qui ont un emploi, faire varier le temps de travail et de généraliser les petits boulots précaires pour sortir du marasme issu de la crise de 2008 !
Or, cette légende ne résiste pas un seconde à la lecture du rapport de l'Organisation Internationale du Travail qui s'inquiète du nombre particulièrement élevé de chômeurs, mais aussi de la mauvaise qualité des emplois créés.
En effet, après avoir indiqué que : « (...) Fin 2011, le monde comptait 196 millions de personnes au chômage et pronostiqué que fin 2012, ce chiffre devrait atteindre 202 millions (...) » L'OIT met en garde contre ceux qui expliquent qu'il serait aisé de réduire le nombre de chômeurs et écrit : « (...) Après quatre années de crise mondiale, les déséquilibres du marché du travail sont devenus plus structurels, et de ce fait plus difficiles à surmonter. Certaines catégories de personnes, comme les chômeurs de longue durée, sont menacées d’exclusion du marché du travail. Ce qui signifie qu’elles ne parviendront pas à obtenir un nouvel emploi, même s’il y avait une forte reprise (...) En outre, pour une proportion grandissante de travailleurs qui occupent un emploi, le travail est devenu plus instable ou précaire. Le travail à temps partiel contraint s’est développé dans deux-tiers des économies avancées et le travail temporaire dans plus de la moitié de ces économies (...) »
Et l'OIT d'expliquer que les politiques d'austérité couplées au démantèlement du droit des salariés en Europe mènent à la catastrophe
« (...) Dans les faits, l’austérité s’est traduite par une faible croissance économique, une volatilité accrue et une détérioration des bilans des banques qui débouche sur une contraction supplémentaire du crédit, une baisse de l’investissement et, par conséquent, de nouvelles pertes d’emplois. Paradoxalement, cela a aussi altéré les budgets des gouvernements, exigeant encore plus d’austérité. De plus, il n’y a guère eu de progrès en matière de déficits budgétaires dans les pays qui mènent avec détermination des politiques de rigueur. Quant aux politiques de dérégulation, le Rapport estime qu’elles ne permettront pas de relancer la croissance ni l’emploi à court terme – un horizon pourtant crucial en période de crise. En effet, les effets sur l’emploi des réformes du marché du travail dépendent en grande partie du cycle économique. En période de récession, une réglementation moins contraignante pourrait conduire à davantage de licenciements sans contribuer pour autant à la création d’emplois. De même, un affaiblissement de la négociation collective enclencherait sans doute une spirale à la baisse des salaires, retardant d’autant la reprise (...) »
Constat qui invalide les déclarations des politiciens et économistes libréaux qui nous répètent que la flexibilité et l'adaptabilité sont la clé du plein emploi à moyen terme. Mais par contre, rejoignent la décision de François Hollande de renégocier le pacte de stabilité pour y ajouter un « volet croissance »
Car, il est clair que l'Europe doit réagir vite sous peine de connaître une récession sans fin. Pour ce faire l'OIT prône une : « (...) stratégie de croissance et d’emploi (...) En Europe, la stratégie pourrait intégrer une approche coordonnée pour résoudre la crise de la dette, dans laquelle des mécanismes de financement novateurs et une meilleure utilisation des Fonds structurels européens – mieux orientés pour répondre aux déficits d’emploi actuels – seraient précieux (...) »
Par ailleurs, l'OIT recommande : (...) aux pays européens aujourd’hui confrontés à un marché de l’emploi sinistré de privilégier la stimulation de la qualité des emplois et le renforcement des institutions plutôt que d'aller vers une dérégulation tous azimuts (...) »
C'est à dire tout le contraire des propositions des organisations patronales (Medef, UIMM et AFEP) reprises intégralement par le Président candidat et confirmées par Xavier Bertrand qui préconise de les imposer par la force : « Je préfère avoir moins de signataires ou pas de signataires mais avoir une réforme 100% efficace »
A prendre en compte, assurément, avant de voter dimanche !
Sources
World of Work Report 2012 "Better Jobs for a Better Economy" (ENG)
Résumé du rapport sur le travail dans le monde 2012 (Fra)
Crédit photo
CyberPresse
2 commentaires:
J'y arrive pas... j'y arrive plus... je ne sais même pas si j'ai le désir d'y arriver...
à gagner ma vie, à nourrir ma famille, à rentabiliser ce que je suis...
Ma plume n'est pas exportable... et la table de ma loi n'est pas rentable.
Comment dire.... que je suis à bout... Comme tous ceux qui s'efforcent à joindre les deux bouts.
Je subis comme on dit, le sort de toute ironie, le revers de toute fortune... Parce que nul n'a le droit de créer sans rien devoir en retour.
C'est très étrange même le don de soi a un coût : la tête et les yeux.
Tout me pousse à intégrer le système marchand.
J'ai beau dire que je ne suis pas une marchandise, je ne peux éviter ma désintégration... ma solitude... ma lassitude... ma finitude.
Suis-je le cordonnier le plus mal chaussé?
Suis-je l'aide-soignant le plus mal soigné ?
Suis-je l'artiste le plus triste ou le plus attristé ?
Il paraît que nous le sommes tous et toutes... parce que le verbe être... est en crise. On ne gagne pas assez pour rembourser la dette... celle que nul n'a contractée.
Qu'avons-nous à perdre ? T O U T
Puisque l'existence est devenue une question de comptabilité ... voire d'incompatibilité... Entre les moyens et les raisons de vivre.
Tout à perdre... rien à y gagner.
Quelques fleurs... quelques flirts entre grands esprits et puis RIEN.
Rien ne suffit à combler le trou de notre sécu mentale et morale.
Je ne vais pas me tirer une balle dans la tête... NON.
Mais je vous demande de le faire... en cessant de m'encourager à faire ce que je fais: Exister
http://www.lejournaldepersonne.com/2012/04/ma-precarite/
Ce qui est insupportable, c'est de voir plusieurs millions de gens, en commençant par ceux qui sont les plus fragiles, continuer à voter pour des politiques ultra libérales. Par tradition familiale, peur de l'autre, ignorance où je ne sais quoi ? Un comportement renforcé par des média la plupart du temps "aux ordres", plus préoccupés de faire du sensationnel que de l'information ! Vous avez dit démocratie ?
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