En pleine campagne pour un possible troisième mandat, Laurence Parisot continue de débiter des contre vérités à la chaîne. Mais les ennemis sont toujours les mêmes : Le code du travail et l'Etat !
En termes d'échec d'entreprises, la crise financière et économique peut avoir bon dos. En effet, il ne faut pas oublier que beaucoup d'entreprises défaillantes ont été victimes d'inadéquation entre leurs produits et les demandes des clients et parfois aussi d'une gamme dépassée.
C'est d'autant plus grave, lorsque l'entreprise fabrique ses propres produits. Combien, de fois, au cours de ma carrière, ai je croisé des entreprises aux locaux et moyens de production vétustes. Et combien de fois ai je entendu le chef d'entreprise m'expliquer qu'investir pour faire évoluer l'outil de travail pouvait attendre, puisque : « ça diminuerait la marge »
Puis, sont arrivés les nouveaux pays de l'Union Européenne et « l'eldorado chinois » qui ont mis à mal tous ceux qui pensaient qu'investir « ça diminuerait la marge » Coût de l'opération, les salariés qui n'ont aucun droit de regard ou de conseil sur la stratégie des entreprises ont commencé à être licenciés, avec le point culminant que nous connaissons ces dernières années.
On aurait pu penser que les organisations patronales auraient pu s'imposer un droit d'inventaire avant de montrer du doigt l'état et les salariés. Or, à écouter Laurence Parisot, les entreprises n'ont rien à se reprocher.
Démonstration
Le 11 mars, chez Yves Calvi sur France 2 : « Nous n’arrivons plus à créer de richesses en France. Nos entreprises ont des taux de marges structurellement bas et c’est cela qui est à l’origine d’un taux de chômage anormalement élevé, d’une augmentation beaucoup trop faible du pouvoir d’achat et du coup d’une incapacité à financer nos systèmes sociaux »
et d'ajouter : « La fiscalité en France pénalise l’investissement et empêche la prise de risque entrepreneuriale, or il n’y aura pas de réduction du chômage s’il n’y a pas toute liberté à l’entrepreneur »
Belle équation qui ... ne tient absolument pas la route ! Car, si les clients continuent de bouder les produits français, la marge des entreprises n'augmentera que très provisoirement, donc elle n'embaucheront pas, donc le pouvoir d'achat ne progressera pas et à terme, il faudra encore diminuer les effectifs ...
Par contre, en ce qui concerne les systèmes sociaux, chacun sait que le Medef dispose d'entreprises membres, dont les hôpitaux et cliniques privées ou les banquiers et assureurs accepteraient volontiers d'en prendre la charge ainsi que ... le fabuleux pactole qui va avec !
Où est le lien avec la baisse du chômage ? nul ne le sait ! Mais, sur ce damné chômage, notre amie Laurence a d'autres idées
Le 10 mars, sur France 3, Laurence Parisot après avoir exigé des parlementaire de transposer sans modification l'accord ANI de flexibilité, a estimé que : « (...) Les chefs d’entreprise n’ont qu’une envie, voir leur entreprise se développer (…) et pour grandir il faut embaucher (...) Simplement, nous avons une législation sociale qui crée une peur de l’embauche qui est terrible (...) »
Il faudra m'expliquer pourquoi des entreprises qui sont exangues au niveau du carnet de commandes embaucheraient qui que ce soit, même en pouvant licencier plus facilement.
C'est d'ailleurs ce que pense Geoffroy Roux de Bézieux ( candidat contre Parisot à la tête du Medef ) puisqu'il déclare au sujet de l'ANI : « (...) Maintenant, il ne faut pas se dire que cet accord va tuer directement la peur de l’embauche (...) »
Donc, une fois de plus, aucun lien avec la baisse du chômage !
Quant à l'état, il lui est reproché sa dépense publique : « la dépense publique en France étouffe la création de richesses et empêche la création d’emplois. Si nous ne réduisons pas la dépense publique, nous n’inverserons pas la courbe du chômage. »
Comme on dit trivialement : tu dis ça à un cheval de bois et il te met une ruade ! Il faudra que Laurence Parisot nous explique ça un jour, graphique à l'appui.
Mais comme d'habitude, il faudra se contenter d'affirmations jamais prouvées. L'essentiel étant que ces déclarations, qui ne sont qu'une compilation de ce qu'on peut trouver sur les sites des think tank libéraux comme l'IFRAP, la Fondation Concorde, Fondapol, ou le célébrissime Institut Turgot soient reprises par la presse, friande de déclarations tonitruantes qui se chargera de reproduire, à la virgule près, la belle légende de la restauration des marges et de la baisse de la dépense publique qui inverseront la courbe du chômage !
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