28 août 2006

Veux-t-on vraiment la fin du dopage ? Trevor, Justin, Marion et les autres


Il y a quelques temps, j’écrivais un article suite à la découverte du dopage de Floyd Landis (testostérone), éphémère vainqueur du Tour de France. Puis très peu de temps après, nous apprenions que Justin Gatlin, ancien (co recordman du 100 m) tombait pour avoir été contrôlé positif à la testosterone suivit de près par l’annonce du test positif (EPO ) de Marion Jones aux championnats des Etats Unis.

Si l’imposture de Landys ne fait plus de doute et que l’équipe Phonak à laquelle il appartenait a préféré se saborder après l’affaire il n’est est pas de même en ce qui concerne les affaires Gatlin et Jones.

Justin Gatlin

Contrôlé positif à la testostérone, le 22 avril, lors d’une compétition au Kansas, l’Américain avait déjà été suspendu après un premier contrôle positif aux amphétamines, en 2001, lors des championnats des Etats-Unis juniors. L’Usada a reconnu des "circonstances exceptionnelles" au sprinteur pour expliquer sa relative clémence.

Il y a cinq ans, il avait réussi à obtenir une réduction de sa suspension de deux à un an en démontrant que les amphétamines retrouvées dans ses urines étaient contenues dans une pommade qu’il prenait pour soigner un mal dont il souffrait depuis l’enfance. Depuis son contrôle à la testostérone, qu’il a lui-même révélé le 29 juillet, Justin Gatlin continue à nier s’être dopé volontairement mais a reconnu les résultats du laboratoire antidopage.

L’Usada a surtout fait preuve de mansuétude à l’égard de Justin Gatlin "en échange de sa promesse de coopération". " Gatlin a accepté de coopérer avec l’Usada en nous donnant des informations qui pourront nous aider", a déclaré l’Usada.

Entraîneur Trevor GRAHAM

Marion Jones

La sprinteuse américaine Marion Jones a été contrôlée positive lors des Championnats des Etats-Unis d’athlétisme en juin. Une information révélée par le Washington Post.

Citant une source "connaissant les résultats des sources", le Washington Post affirme que Marion Jones aurait été contrôlée positive à l’EPO lors de l’échantillon A et que l’échantillon B n’a pas été analysé.

Marion Jones avait déclaré forfait pour "raisons personnelles" pour le 100 m de la réunion de Zurich, quatrième étape de la Golden League.

Ancien entraîneur Trevor GRAHAM

La sprinteuse LaTasha Jenkins, a subi un contrôle positif en juillet dernier à la nandrolone, un stéroïde anabolisant. Seul l’échantillon A été analysé et les résultats n’ont pas encore été dévoilés officiellement. Si l’échantillon B confirme ce résultat, LaTasha Jenkins risque une suspension de deux ans.

Entraîneur Trevor GRAHAM

Si la fédération américaine et la fédération internationale a commencé à prendre des mesures de boycott des athlètes entraînés par GRAHAM et son staff, on se demande par contre pourquoi et comment il a pu continuer à exercer son « métier » alors qu’il était au centre l’affaire BALCO d’où il s’est tiré en coopérant avec la justice en transmettant une seringue contenant le fameux « TSG » (tétrahydrogestrinone) qui avait valut à C.J. HUNTER l’ex marri de Marion JONES d’être suspendu.

L’énoncé des faits donne froid dans le dos pour plusieurs raisons

Le système judiciaire américain qui permet des transactions est-il vraiment adapté à la situation du dopage sportif ? GRAHAM n’aurait-il pas du être radié et interdit par sa fédération dès le début ?

Combien existe-t-il de laboratoires qui fournissent d’autres « GRAHAM » et dans quels sports ?

Des suspensions allant de 2 à 8 ans sont elles suffisantes face à la tricherie qui est de plus en plus découverte au fur et à mesure des dépistages ?

Le statut d’entreprise de spectacle que certains sports US qui leur évite tout contrôle des instances sportives internationales doit-il persister ?

Au delà de ces questions auxquelles tous les amateurs de sports aimeraient avoir des réponses, il est de plus en plus évident que le dopage ne fait plus peur. Le sport moderne est devenu une des activités des plus lucratives et même déchus de leur titres et médailles la plupart des sportifs dopés conservent leurs comptes en banque et on a pas encore vu les équipementiers sportifs faire des excuses au public acheteur de leurs lignes de produits.

Or, il semblerait que ce soit au travers des équipementiers ou sponsors que la lutte contre le dopage pourrait avoir son meilleur effet. Il faudrait pour cela que les fédérations, les équipementiers et sponsors coopèrent afin d’éliminer tous ceux (sportifs, coachs, entraîneurs) qui auraient recours à la pharmacie ou à la chimie pour gagner honneurs et médailles.

On pourrait imaginer que les entreprises soient associés à la surveillance des sportifs ou coach qu’elles sponsorisent au lieu de se contenter de suspendre le contrat qui les lient au sportifs. Le sport est devenu par sa professionnalisation une voie pour des millions de jeunes qui rêvent mais aussi achètent des produits associés à des sportifs.

Alors qu’on parle de plus en plus de prévention en termes de santé, il est absolument incroyable de continuer à découvrir que ceux qui représentent l’idéal en termes d’hygiène de vie ne sont en fin de compte que des « toxicomanes ». Les gouvernements qui aiment tant à parler de problèmes de santé publique ne trouvent-ils pas qu’il est temps d’appliquer leurs discours ?

En attendant, le 22 août, Marion Jones déclarait être « stupéfaite » et attendre les résultats de l’échantillon B qui devrait confirmer ou non les résultats du premier test.

Nous aussi !!!

Aucun commentaire: