02 novembre 2006

Les marchands de mondialisation

Un économiste promoteur convaincu des bienfaits de la mondialisation, le journaliste adepte de la flexibilité du travail, le député ou le sénateur ennemi des 35 H00 et zélateurs du « travailler plus ». Belle galerie de donneurs de leçons plutôt peu ou pas exposés aux réalités de la nouvelle donne économique.

Imaginez que demain matin, notre économiste, notre journaliste et nos élus se voient remplacés ou en concurrence avec des ressortissants de pays à bas salaires. Que pensez vous qu’il en adviendrait ?

Vous avez du remarquer ces dernières années que chacun d’eux fustige ces français inadaptés et peu au fait des nouvelles donnes économiques. Il leur est en effet facile d’expliquer aux salariés français que les filières textiles, électronique, sidérurgique, … sont de fait transférées dans des pays à bas salaire et qu’ils doivent maintenant trouver d’autres pistes.

Qu’en est-il du statut de nos « donneurs de leçons » ?

Nos distingués économistes, journalistes ou élus de premier plan ne sont en ce qui les concerne exposés à aucune concurrence extérieure. Cet avantage devrait leur donner une forte dose d’humilité. Or, nous constatons tous les jours que c’est exactement le contraire. Vérifions cela .

Il y a en effet peu de chance qu’un Nicolas BAVEREZ :

Avocat, énarque, normalien, docteur en histoire et agrégé de sciences sociales, essayiste économique de tendance libérale. Un des représentants principaux du « déclinisme » dénonçant à travers la métaphore du déclin français, l'intervention de l'Etat, et la protection sociale dont l'immobilisme provoque une inadaptation au contexte actuel d'ouverture des frontières, et constitue un handicap pour son développement, face à l'essor rapide de nouveaux acteurs dynamiques qui profitent de la nouvelle vague de croissance mondiale, à la différence de la France, et plus largement de l'Europe - Source Wikipedia

Ne soit un jour remplacé par un économiste indien ou Chinois !!! Et pourtant, il ne semble pas que les analyses de Nicolas BAVEREZ soient enseignées au delà ne notre brave hexagone.

De même un Jean-Pierre ELKABACH :

Etudes à l'Institut français de presse, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris et à l'Institut d'études politiques de Paris.

Il travaille à l' ORTF (Office de radiodiffusion télévision française) jusqu'en 1968, puis est correspondant à Bonn. Il devient présentateur du journal télévisé de la Première Chaîne de 1970 à 1972, puis d'Antenne 2 de 1972 à 1974.

À partir de 1975, il est successivement rédacteur en chef à France Inter, rédacteur en chef à la direction de l'information de Radio France, directeur de l'information d'Antenne 2
Évincé en 1982, il rejoint Europe 1, où il est successivement animateur, directeur d'antenne et présentateur, puis directeur général adjoint.

En décembre 1993, il est nommé président de France Télévisions. Sa présidence est marquée par l'effondrement du niveau des programmes du secteur public. Contraint de partir en 1996 à la suite de la polémique sur les contrats qu'il a consentis à certains animateurs-producteurs

Nommé conseiller spécial pour la stratégie des médias du groupe en 1990 par Jean-Luc Lagardère, il devient le 8 avril 2005 directeur général de l'antenne d’Europe 1 et Administrateur de Lagardère Active Broadcast, tout en conservant son émission matinale.

Depuis décembre 1999, il est président de Public Sénat, où il anime Bibliothèque Médicis, une émission littéraire. En 2005, il est nommé président d'Europe 1 - Source Wikipedia

A toutes les chances de ne pas être en concurrence avec des journalistes allemands britanniques ou slovaques. Il semble pourtant que la voix de notre ami Jean-Pierre ne porte pas plus loin que sa station de radio.

De même qu’un Patrick OLLIER grand pourfendeur des 35 H00 :

A la fin des années soixante, Patrick OLLIER devient professeur d'économie au Lycée et à l'Institut d'Etudes Politiques (IEP) d'Aix en Provence.

Il travaille à Aix-en-Provence jusqu'au moment où il rejoint Paris pour intégrer le cabinet de Jacques BAUMEL, à la demande de Jacques CHABAN-DELMAS, alors Premier ministre.

1969 : chargé de mission au Cabinet de Jacques BAUMEL, Secrétaire d'Etat à la Communication.
1970-1973 : il est appelé par Jacques CHABAN-DELMAS puis Pierre MESSMER, Premiers ministres, qui l'intègrent successivement à leurs cabinets en tant que chargé de mission pour les affaires parlementaires.

Par la suite, Patrick OLLIER a poursuivi sa carrière jusqu'en 1981 dans les cabinets ministériels :
1973 : conseiller technique auprès de Georges GORSE, Ministre du Travail.
1977 : maire-adjoint de Rueil, délégué à la jeunesse, aux sports et aux loisirs.
1992 : Vice-Président de la « Commission d'enquête » sur la lutte contre la mafia.
1993 : nommé Juge à la Haute Cour de Justice et à la Cour de Justice de la République pour la durée de son mandat. il est également élu Vice-Président de la Commission de la Production et des Echanges.
1994 : nommé rapporteur de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire
1996 : membre du Conseil national du tourisme jusqu'en 1999.
1998 : Président de la Commission permanente du Conseil National de la Montagne. Elu Vice-Président de l'Assemblée nationale.
2002 : Député de la 7ème circonscription des Hauts de Seine aux élections législatives de juin 2002 et devient président de la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée Nationale. 2004 : Elu maire de Rueil
Source : Le site de Patrick OLLIER

Beau parcours dans le monde du travail et de l’entreprise qui lui donne c’est certain une grande expertise sur le sujet de la durée du travail. Il semble surtout que la carrière de M. OLLIER ne soit limitée au cadre franco français et au cumul de fonctions.

En clair, il est toujours plus aisé de proposer « du sang de la sueur et des larmes » aux populations lorsqu’on est soit même bien à l’abri des changements du monde moderne et de se comporter comme le retraité qui peste contre la fermeture des magasins le dimanche.

Enfin, on peut toujours rêver en imaginant que ces personnages se voient un jour accusés d’être trop payés et de ne pas travailler assez. On pourrait imaginer que les économistes, présentateurs du JT ou élus de la nation français se voient remplacés au pied levé par des équivalents talentueux d’Europe ou d’Asie.

Il y a tout lieu de penser que les évincés deviendraient les porte drapeaux de la révolte contre un monde injuste et trop libéral !!!

Crédit photos
Theatrumbelli

Aucun commentaire: