23 juillet 2007

Troy DAVIS sera t-il exécuté ?

Communiqué d'Amnesty international

Troy Anthony DAVIS a été déclaré coupable en août 1991 du meurtre d’un policier commis sur le parking d’un fast-food en 1989, dans l’État de Géorgie, aux États-Unis. Bien qu’il ait reconnu sa présence sur le lieu du crime, il a toujours clamé son innocence.

À trois exceptions près, tous les témoins non policiers qui ont témoigné contre Troy Davis pendant son procès se sont, depuis, rétractés ou contredits, et des informations indiquent que la police avait, semble-t-il, obtenu certaines déclarations sous la contrainte. L’un des seuls témoins à ne pas s’être rétracté est le suspect alternatif principal, et les autres témoignages à charge comportent de nombreuses incohérences.

Le dossier d’accusation contre Troy Davis s’appuyait uniquement sur les déclarations de témoins qui comportaient déjà des incohérences au moment du procès.

En l’état actuel du dossier, l’application de la peine de mort par les autorités de Géorgie est contraire aux garanties de l’ONU qui interdisent l’exécution de toute personne dont la culpabilité ne repose pas sur «des preuves claires et convaincantes ne laissant place à aucune autre interprétation des faits». Lire la suite

Amnesty International France prend acte de la décision du Comité des Grâces de Georgie de sursoir pendant 90 jours à l’exécution de Troy Davis, initialement programmée le 17 juillet 2007.

Celle-ci aurait conduit à une possible erreur irréversible, en tuant un innocent potentiel.

Le sursis dure théoriquement jusqu’au 14 octobre 2007 à minuit au plus tard. Néanmoins, le Comité des Grâces peut décider de suspendre à tout moment le sursis, s’il estime avoir arrêté sa décision avant le terme.

Il est donc VITAL pour Troy Davis QUE LA MOBILISATION DE TOUS CONTINUE , et de signer la nouvelle carte d'action en ligne

La décision de sursis témoigne que les membres du Comité ont pris en considération les nouveaux éléments apportés à leur connaissance, tels que la rétractation des premiers témoins à charge entendus à l’audience, et qu’ils ont pris en compte la possibilité que la culpabilité de Troy Davis soit sujette à caution, et puisse être mise en doute.

Selon la déclaration du Porte-Parole du Bureau des Grâces, ce sursis doit permettre «d’évaluer et d’analyser les éléments apportés durant l’audience du Comité», et d’attendre que la défense produise de nouveaux témoins et d’autres preuves au Comité pour appuyer leur thèse selon laquelle il reste des doutes concernant la culpabilité» de Troy Davis.

Cette décision ne peut cependant faire oublier que ce sursis offre un répit seulement provisoire, qui ne répond pas aux demandes initiales d’Amnesty International, à savoir, la commutation de sa peine, seule à même d’éviter une possible erreur irréversible, et la réouverture d’un procès donnant une chance à Troy Davis de prouver ou non son innocence.

Le sursis dure jusqu’au 14 octobre 2007 à minuit.
Amnesty International continue et continuera de se mobiliser pour que justice soit rendue dans cette affaire, et que Troy Davis ait enfin droit à un procès équitable.

Il est toujours recommandé d’envoyer des courriers au Comité des Grâces demandant la commutation de sa peine, afin de maintenir la vigilance internationale. D’ores et déjà, Amnesty International France tient à remercier les centaines de personnes, publiques ou anonymes, qui se sont mobilisées en écrivant au Comité des Grâces de Georgie.

Sources
Amnesty international
Crédit photo
abolition.fr

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