18 février 2008

Je ne suis candidat à rien !!!

Combien sont-il ces deniers temps à prononcer cette phrase ?

En passant par Patrick DEVEDJIAN sur Canal+ quand on lui pose la question de « l’ouverture à l’UMP » de postes gouvernementaux pour continuer par Jack LANG qui ne sait plus quel pose adopter à chaque fois qu’on lui parle d’un grand ministère. Ils ne sont candidats à rien.

"Je ne suis candidat à rien" … sauf que je ne me sépare ni n'éteins jamais mon téléphone au cas où …

Eric BESSON dont tout le monde se demande encore comment il a pu faire illusion au Parti Socialiste aussi longtemps a mieux que tout autre permis de comprendre comment l’ouverture politique est une solution au problème d’anonymat dans lequel beaucoup d’élus végètent volontairement .

De façon plus pragmatique, je dirais qu’ils sont nombreux, les élus qui franchiraient bien le rubicon mais se demandent si ce franchissement vaut bien son plat de lentilles.

Si la France souffre de quelques archaïsmes, il en est un qui perdure, c’est le manque de conviction d’une partie de sa classe politique. Il serait plus juste de parler d’ambition personnelle ou d’arrivisme.

Ambition ou arrivisme sont en effet des mots qui qualifient le mieux la « vente aux enchères » de ses idées et de l’électorat qui vous a porté au pouvoir. Dans d’autres milieux ces postures seraient qualifiées au mieux de trahison ou de déloyauté. En termes politiques, cela s’appelle l’ouverture, le ralliement ou le pragmatisme.

La seule chose qui compte : « servir mon pays » en voilà une autre de phrase quasi mystique destinée à accréditer le fait que la politique est un sacerdoce et que c’est dans la douleur qu’on ira s’abriter sous les lambris ministériels.

Les français observent et ne reconnaissent absolument plus le débat essentiel à une démocratie saine. Ils entendent bien les références à des JAURES (C'est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source - Qu'est-ce que l'idéal ? C'est l'épanouissement de l'âme humaine. Qu'est-ce que l'âme humaine ? C'est la plus haute fleur de la nature ) ou De GAULLE (La politique, quand elle est un art et un service, non point une exploitation, c'est une action pour un idéal à travers des réalités - L'ambition individuelle est une passion enfantine) sans y retrouver les convictions fortes de ceux-ci.

Et pourtant, ils les vénèrent ceux qui ont, même dans l’adversité la plus totale, continué à se battre. Le regretté Abbé Pierre n’était pas le français préféré des français pour rien. « Mourir pour des idées d’accord mais de mort lente » chantait Brassens. Ces quelques mots seraient-ils devenus pour un certain nombre de politiques une marque de fabrique ?

A quoi sert de rester dans l’opposition alors qu’en devenant membre d’un gouvernement (qu’on a mille fois honni) on a une « petite » chance de faire avancer les choses diront certains.

Belle leçon de courage et de détermination !!!

Comment faire reculer la misère ou aider les banlieues lorsqu’on ne dispose pas des crédits nécessaires et qu’on est tenu à la solidarité gouvernementale sur des choix contraires à son éthique ? Ainsi, les idées et ceux qui les portent seraient interchangeables en fonction de l’envie de pouvoir ?

La naïveté de certains ne doit pas faire oublier l’opportunisme des autres. Il est toujours plus difficile d’être fidèle à ses idéaux, se battre pour les faire aboutir et obtenir le mandat des électeurs que de se ruer chez l’adversaire vainqueur. Mais que voulez-vous, dans un monde moderne, pourquoi attendre ?

Mais combien seront-ils encore à céder aux sirènes gouvernementales en cas d’échec prononcé aux municipales ? Réponse dans un peu plus de 27 jours.

1 commentaire:

Christie a dit…

Ambition quand tu nous tiens !