01 juillet 2008

Besoin de gauche: Contribution au Congrès de Reims

Slovar publie la contribution "Besoin de gauche". Nous publions ci-dessous un extrait et des liens directs vers l'intégralité du texte



Un an après l’élection de Nicolas Sarkozy, les Français ont la gueule de bois. On leur avait promis croissance et pouvoir d’achat : ils n’ont ni l’une, ni l’autre. Le coût de la vie augmente, les rémunérations stagnent, la vie est plus dure. La précarité, loin de reculer, s’étend, à mesure que la droite poursuit son entreprise de casse du modèle social et du droit du travail. Aucune perspective d’amélioration ne se fait jour, la défiance s’installe : l’indice de mesure du moral des ménages vient même d’atteindre son plus bas niveau depuis sa création, en 1987.

Déçus par un pouvoir brouillon qui leur a menti, nos concitoyens nourrissent de vives inquiétudes pour leur avenir et celui de leurs enfants, dans un contexte international de ralentissement économique majeur et de crise écologique et alimentaire sans précédent. Alors que chaque jour illustre les excès d’un capitalisme déréglementé, notamment l’hypertrophie financière au profit d’une hyperclasse mondiale qui s’enrichit à coup de stock-options et de parachutes dorés d'un montant démesuré, la gauche peine à proposer, en Europe et dans le monde, une alternative qui soit économiquement crédible et durable sur le plan environnemental, socialement juste et électoralement viable.

« Où est la gauche ? », entend-on de toute part. « Que propose-t-elle ? Réglerait-elle mieux que la droite les problèmes qui se posent ? »
La gauche française, alors qu’elle est devenue la championne des scrutins locaux, vient pour la seconde fois de perdre les élections générales. Sa dernière victoire à l’élection présidentielle remontera, en 2012, à près d’un quart de siècle.

Au-delà d’une alternative à l’UMP, que beaucoup de nos concitoyens espèrent et attendent, c’est la nouvelle gauche européenne qu’il faut faire émerger. Pour tracer les chemins d’une société moins dure, plus juste, plus solidaire, tout en répondant à la crise écologique par une préservation et une meilleure gestion des ressources naturelles ou non renouvelables, il s’avère indispensable de penser le monde et de prendre l’exacte mesure de l’expansion, depuis trente ans, du capitalisme globalisé. Les rapports entre les forces du travail et un capital en mutation accélérée doivent être conçus à partir d’une nouvelle articulation entre le cadre national et le cadre géopolitique pertinent qui, pour nous Français, sera nécessairement européen. Il s’agit de dégager de nouvelles marges de manœuvre, d’encourager l’innovation dans les secteurs de l’économie confrontés à la concurrence internationale, d’aller vers une croissance plus respectueuse de l’environnement tout en recherchant, dans les espaces non marchands, un haut niveau de services.

Tel est l’enjeu pour toute une génération de socialistes.

Notre Congrès doit surprendre. L’heure n’est plus aux accommodements, aux faux semblants, aux clivages dépassés ou aux querelles de personnes. Le temps qui s’ouvre est celui du renouveau. Nous voulons une nouvelle donne globale, pour offrir aux Français, bientôt, une nouvelle gauche ... / ...

Source le Blog de Pierre MOSCOVICI

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