22 octobre 2008

Prime transport : Le Medef et l'UMP proposent aux salariés ... de se démerder

Nous avions eu Christine Lagarde nous expliquant comment supporter l'augmentation des carburants et du fuel domestique en se déplaçant à vélo et en enfilant un pull.

Nous avons depuis aujourd'hui, 'abandon de la prime transport pour cause d"impactage" de la compétitivité des entreprises.

La commission, réunie mardi soir pour examiner les amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), a supprimé l'article 18 du texte en adoptant deux amendements identiques déposés par les députés UMP Pierre Méhaignerie, Yves Bur et Dominique Tian. Ces derniers estiment que "le dispositif proposé ne se justifie pas ou plus en particulier parce qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct et que les prix du pétrole ont baissé".

Reprenant les arguments du patronat, farouchement opposé à cette mesure, ils font valoir que la prime transport "va impacter (sic) la compétitivité des entreprises" dans le contexte actuel de crise financière et de récession économique ... / ... Le Premier ministre a réagi sans tarder après l'adoption mardi soir par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale d'un amendement supprimant l'article 18 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009 qui généralise la "prime transport". "

La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité. (...) C'est pour ça que nous voulons que l'aide au transport soit mise en place", a-t-il dit lors d'un discours à Matignon devant les parlementaires UMP. "Le gouvernement est tout à fait décidé à faire respecter cet engagement, qui est un engagement que nous avons pris devant les partenaires sociaux et qui est par ailleurs parfaitement conforme au Grenelle de l'environnement puisqu'il s'agit d'encourager nos concitoyens à aller vers les transports collectifs", a-t-il souligné.

François Fillon est revenu à la charge lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée, affirmant sa volonté de corriger "une injustice" entre les salariés d'Ile-de-France, qui bénéficient d'une prise en charge partielle de leur abonnement aux transports publics, et les habitants des autres régions. "Personne ne peut être contre cette proposition. (...) le gouvernement espère que la majorité comme l'opposition votera le texte comme nous l'avons proposé", a-t-il dit.

C'est vrai qu'après avoir découvert des montants en milliards qui finissent par donner le tournis pour aider des comportements financiers condamnables, il est difficile de trouver mieux en termes de provocation.

Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, a minimisé l'incident à l'issue du discours du Premier ministre devant les parlementaires. "Il est tout à fait normal qu'à l'Assemblée ou au Sénat il y ait des amendements qui soient votés, repoussés. (...) On a 317 députés, c'est normal que de temps en temps il y ait ce type de prises de position", a-t-il plaidé.

Le Medef, qui n'a eu de cesse de fustiger dans la prime transport "une aberration", a salué la "décision économiquement responsable" de la commission des Affaires sociales - Source REUTERS

"Aberration". Madame Parisot a décidément peu de vocabulaire puisqu'elle ne fait que réutiliser ce mot immortalisé par son prédécesseur Ernest Antoine SELLIERES pour qualifier les 35H00. Au MEDEF, les présidents passent mais les réflexes perdurent.

"Dispositif injustifié" et "Aberration" méritent vous l'avouerez quelques réponses et commentaires.

Comment sont indemnisés nos députés en termes de transport et de frais de fonctionnement ?

... / ... Les frais de secrétariat et de mandat

Pour faire face aux diverses dépenses liées à l'exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l'Assemblée, les députés bénéficient d'une "indemnité représentative de frais de mandat" dont le montant est revalorisé comme les traitements de la fonction publique.

Les députés disposent en outre d'un crédit affecté à la rémunération de collaborateurs. Calculé en principe pour trois, il peut toutefois, au gré du député, être versé au profit d'un nombre de personnes variant de un à cinq. Le député a la qualité d'employeur : il recrute, licencie, fixe les conditions de travail et le salaire de son personnel.

Le crédit ouvert pour chaque député est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. ... / ... En cas de non emploi de la totalité du crédit, la part disponible demeure acquise au budget de l'Assemblée nationale ou peut être cédée par le député à son groupe politique pour la rémunération d'employés de ce groupe.

A Les facilités de circulation

1 ) Déplacements sur l'ensemble du territoire national par voie ferroviaire
L'Assemblée nationale délivre à tous les députés une carte nominative qui permet l'accès gratuit :
- à l'ensemble du réseau S.N.C.F. en 1ère classe,
- aux prestations de couchage (couchettes et voitures-lits), liées aux déplacements à l'intérieur des frontières de la métropole.
Déplacements à Paris et dans la région parisienne
L'Assemblée dispose d'un parc d'une vingtaine de voitures affectées en priorité aux déplacements des délégations officielles ainsi qu'aux déplacements imposés par les travaux législatifs. Il répond, dans la mesure du possible, aux déplacements des députés liés à leurs autres obligations et effectués à partir du Palais Bourbon dans Paris ou à destination des aéroports.

En outre, l'Assemblée nationale fait appel aux taxis parisiens lorsque le parc n'est pas en mesure de répondre à toutes les demandes.

2 ) Déplacements aériens

L'Assemblée nationale prend en charge chaque année

- s'agissant des députés métropolitains :
- quarante voyages aller et retour entre Paris et la circonscription lorsqu'elle est desservie par une ligne aérienne régulière (quatre-vingts passages "circonscription"),
- six voyages aller et retour en France métropolitaine, hors circonscription ;

- s'agissant des députés d'outre-mer :
- un crédit annuel égal, pour les députés des départements, au coût de vingt-six passages en classe club-affaires entre Paris et la circonscription et, pour les députés des territoires et collectivités territoriales, au coût de seize passages en première classe entre Paris et la circonscription ;
- quatre voyages aller et retour en France métropolitaine.

B Les dépenses de restauration et de logement

1 ) Restauration
Deux restaurants sont à la disposition des députés. L'un leur est strictement réservé, l'autre leur permet de recevoir des invités. Les prestations sont à la charge des députés. Pour un repas entrée, plat, dessert, le député s’acquittera de la somme modique de 25 €, somme incluant la boisson

2 ) Logement
L'Assemblée dispose d'un droit de réservation pour quelques appartements I.L.N. à louer à Paris.

Elle attribue des prêts pour l'acquisition d'un logement ou d'un local à usage de bureau ou de permanence, soit à Paris, soit dans la circonscription. Le montant moyen des prêts consentis aux députés, d'une durée de 10 ans à 2 %, s'élève à 76 225 €.

Elle possède à proximité du Palais Bourbon un immeuble à usage hôtelier où les parlementaires peuvent réserver des chambres à leurs frais ... / ... - Sources législatives 2007 et Le blog shopping

Les députés disposent également d’une cagnotte de 90 millions d’euros appelée « réserve parlementaire ». Ils peuvent affecter ces sommes à des projets dans leurs circonscriptions ou pour le financement d’associations.

En ce qui concerne le MEDEF

Nous attendons toujours des explications sur la caisse noire (caisse de secours mutuel), l'Epim, créée en 1972 pour venir en aide aux salariés et aux entreprises ayant subi des préjudices lors de conflits sociaux. A l'époque, "1800 entreprises qui employaient 1,2 million de salariés ont cotisé à cette caisse à hauteur de 0,2 pour 1000 de leur masse salariale (0,4 pour mille à partir de 2001)". Au total, 290 millions d'euros ont été encaissés par l'UIMM, dont "170 millions ont été utilisés depuis 35 ans pour indemniser les entreprises". Restent 120 millions, qui une fois placés permettent d'arriver à un total de 600 millions... Source TF1/LCI

Nous ne parlerons même pas des retraites chapeaux, golden parachutes, stock options, jetons de présence, ...

Au fait, une grève générale, ça coûterait combien de tonnes équivalent pétrole économisées ?


Crédit et copyright dessin
Luz


3 commentaires:

Anonyme a dit…

mais, non ! Fillon est là pour contraindre les députés à voter cette prime !

Anonyme a dit…

Autre avantage, qui n'a rien à voir avec les transports, mais qui est énorme : depuis 2007, un député non réélu perçoit pendant 60 mois (contre 6 mois avant, ou 23 mois maxi pour n'importe quel autre chômeur) son indemnité de 6952 euros par mois... ça laisse rêveur...

Anonyme a dit…

Liberté égalité fraternité mais pas solidarité !