03 octobre 2008

Récession en France : Pudeurs de langage et analyses du FMI

Le ministre français du budget Eric Woerth a estimé vendredi à Antibes (Alpes-Maritimes) que la France était en "récession technique" après deux trimestres de "croissance négative", tout en soulignant que sur l'ensemble de l'année 2008 la croissance sera de 1%.

"Il y a eu deux trimestres qui sont en croissance négative, ça s'appelle une récession technique. Il y a eu une année 2008 qui est en croissance de 1%, alors certes c'est pas beaucoup du tout, c'est même très très peu, mais ça reste de la croissance", a déclaré M. Woerth en marge des journées parlementaires UMP à Antibes.

Critiquant "une sorte de jeu de chasse et de la souris (...) ridicule" entre la presse et les membres du gouvernement pour savoir qui dira "le mot qu'il ne faut pas dire" (récession), M. Woerth a estimé que "ce qui est important, c'est qu'est-ce qu'on fait" car "on ne peut pas se satisfaire de 1% de croissance" ... / ... Source Le Point

Alors, c'est quoi la récession ?

Définition du terme récession par le site Web "L'or et l'argent" (Pièces d'or et investissement de crise)

Résumer la récession à la règle des deux trimestres consécutifs de chute du PIB est une vision pratique mais très limitée car les chiffres du PIB peuvent être trompeurs, ils sont sujets à d’importantes corrections. Selon le magazine The Economist il serait plus logique de définir une récession comme une période au cours de laquelle la croissance est nettement inférieure à son potentiel. Cependant les taux de croissance po­tentielle sont extrêmement difficiles à mesurer et les révisions des chiffres du PIB posent toujours un problème. L’une des solutions serait de faire bien plus attention au chômage, dont les chiffres, quoique imparfaits, ne sont généralement pas sujets à révision. Une hausse du chômage indique de manière fiable que la croissance est passée au-dessous de son potentiel. Mieux, elle correspond à la définition de la récession utilisée par le citoyen lambda. Quand votre voisin vient à perdre son emploi, c’est un ralentissement économique ; quand vous perdez le vôtre, c’est une récession. Mais, quand un économiste se retrouve au chômage, cela devient une dépression.

Voyez-vous, cette définition semble plus claire et balaye la "définition" du bon Monsieur Woerth.

Alors, à gauche, me direz-vous, ils ont probablement des gens qui ont une vision différente et surtout des arguments pour contrer cette gouvernance catastrophique ?

On semble en parler sur le sur le site d'Europe1

"DSK attend que son parti se recentre. Ses arguments sociaux-démocrates ont trouvé un écho dans la nouvelle déclaration de principes du PS. Le député parisien Jean-Marie Le Guen souligne "le coefficient de pénétration de ses idées s'est accru, il est presque devenu consensuel au PS."

Fort bien, mais au fait, Au fait, savez-vous qui en février 2008 écrivait :

"De l'avis des administrateurs, les réformes du marché du travail doivent être au cœur de toute stratégie visant à rehausser la croissance, réduire le chômage et améliorer le pouvoir d'achat des ménages français. Ils observent que le gouvernement a déjà pris des mesures pour atténuer le caractère très restrictif de la réglementation du travail, notamment en assouplissant les dispositions des 35 heures et en encourageant l'accord conclu par les partenaires sociaux visant à rationaliser les contrats d'emploi et à accroître la flexibilité du travail. Les administrateurs saluent aussi les mesures améliorant le fonctionnement des services publiques de l'emploi. Ils insistent sur la nécessité de poursuivre les réformes, notamment pour réduire la compression de l'échelle des bas salaires en évitant à l'avenir les coups de pouce au salaire minimum, en assouplissant encore les dispositions sur le temps de travail et en prenant des mesures plus fondamentales pour améliorer la flexibilité des contrats à durée indéterminée ... / ...

Les administrateurs estiment que les réformes du marché des biens et des services offrent de vraies possibilités d'accroitre sensiblement la production et d'augmenter le bien-être des consommateurs. Ils se félicitent des mesures visant à libéraliser le commerce de détail, qui devraient avoir un effet positif sur l'inflation, ainsi que du projet d'instituer une autorité de la concurrence unique. Plus généralement, il conviendrait d'exploiter pleinement les possibilités de libéralisation offerte par la Directive de l'UE sur les services. ... /...

Les turbulences sur les marchés financiers mondiaux n'ont à ce jour eu qu'un impact limité sur l'économie réelle, et les performances du secteur bancaire restent solides... / ...

L'exposition des banques françaises au marché américain des prêts hypothécaires à risque semble relativement limitée Ils recommandent que les autorités procèdent à la modernisation du marché financier français en rompant avec son passé de marché administré, comme le recommande aussi le récent rapport Camdessus sur l'épargne administrée. Un secteur financier plus efficient contribuerait grandement au renforcement de la croissance économique"

Réponse : Les administrateurs du FMI dont le patron un certain "DSK" n'a certainement pas eu le temps ... d'en prendre connaissance. Le FMI conclut les consultations de 2007 au titre de l'article IV avec la France - Note d'information au public (NIP) n°08/23 (F) - le 20 février 2008

En français, ça s'appelle blanc bonnet et bonnet blanc, Monsieur Le Guen. Et, nous ne sommes pas certain que les français aient cette vision de l'alternance économique


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le fait est que, avec deux trimestres de suite en négatif au niveau du PIB, c'est clairement la récession.

Mais pas pour tout le monde !

Ainsi au Mondial de l'Auto, j'apprenais que les constructeurs de voitures de luxe se frottaient les mains ! Leurs bolides à 500 000€ se vendent comme des petits pains.
Mieux : ils croulent sous les commandes !

Comme quoi, notre pognon (perdu par les banques) il est bien tombé dans certaines poches ..