26 mai 2009

Télétravailler pendant son arrêt maladie : Une simple manipulation politique !!!

Continuer de travailler pendant son arrêt maladie. Voila, disent certains, une provocation de plus de la part de Frédéric Lefevbre.

Proposée par l'homme "qui parle plus vite que son ombre", nous ne pensons pas une seconde, que cette proposition soit une simple provocation.

Connaissant sa technique, nous ne croyons pas, contrairement à la majorité de l'opinion d'opposition, qu'il cherche une fois de plus à exister sur la scène médiatique. Car, après l'obstination du Chef de l'Etat sur l'ouverture du dimanche, on serait tenté de voir dans la dernière sortie de son "porte flingue" habituel la main du "tout puissant"

Au-delà des polémiques que notre homme aime créer, il est indispensable de rappeler que sa "proposition" improbable, n'a strictement rien à voir avec le texte de loi modifiant le code du travail et proposé par Jean-Frédéric Poisson (Membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales) un de ses collègues de l'UMP.

Le texte de Monsieur Poisson n'évoque le télétravail qu'en dernier ressort puisque celui-ci est essentiellement axé sur le prêt de salariés entre entreprises (voir vidéo ci-dessous) et n'évoque JAMAIS la possibilité pour les salariés en arrêt de travail d'avoir recours au télétravail.



Extrait de la proposition de loi déposée par : Jean-Frédéric POISSON, Jean-Paul ANCIAUX, Gérard CHERPION, Jean-Pierre DECOOL, Bernard GÉRARD, Jacques KOSSOWSKI, Pierre MOREL-A-L’HUISSIER et Jean-Charles TAUGOURDEAU - Texte intégral de la proposition de loi

Concernant le Télétravail :

Le télétravail a fait l’objet d’un accord cadre européen du 16 juillet 2002 signé par tous les partenaires sociaux européens, lui même transposé par l’accord national interprofessionnel du 17 juillet 2005. À ce jour, toutefois, aucune disposition du code du travail ne fait référence à ce mode d’exécution du travail qui se développe inégalement.

Il a paru souhaitable aux députés de venir au soutien du développement du télétravail mais aussi de donner des bases légales à ce développement, en créant dans le code du travail des dispositions à ce sujet.

Tous les outils de travail à distance existent et sont entrés dans la pratique de nombreux actifs entraînant un certain nombre de changements culturels. L’intervention des nouvelles technologies de l’information permet d’envisager sous un nouveau jour notre capacité à contribuer à la préservation de l’environnement par la diminution de l’impact quotidien de nos déplacements, la recherche d’un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle mais aussi un nouvelle conception de la direction et des rapports hiérarchiques qui se trouvent, par la distance, rééquilibrée vers plus de délégation et moins de présentéisme.

Le rapport présenté le 10 novembre 2006 par Pierre Morel-A-l’Huissier, député de la Lozère, sur l’enjeu du télétravail dans la modernisation de l’économie française, le plan numérique 2012, et l’amendement présenté par MM les députés Decool et Gérard dans la loi relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement confirment leur souhait de soutenir le développement de cette nouvelle forme de travail.

Aujourd’hui, en France, seuls 7 % de salariés sont des télétravailleurs, alors que la moyenne communautaire s’élève à 13%. Le développement du télétravail devrait permettre le développement d’activité au sens large et par exemple dans le secteur du service client. Une grande entreprise de la relation client à distance a annoncé récemment la création d’une plateforme de travail à domicile. Il ne fait aucun doute que ces initiatives permettront aussi à des personnes éloignées de l’emploi, car isolées géographiquement ou en situation de handicap, d’avoir un accès favorisé à l’emploi.

Ce texte idyllique, puisque vu par des députés qui ignorent le travail à domicile (bien que peu assidus aux séances) mérite d'être commenté par des spécialistes de l'entreprise. Nous vous proposons ci-dessous un extrait du texte publié par le blog Envie d'Entreprendre

... / ... Le challenge du manager dans ce genre de situation est de piloter une équipe sans véritable lien ni rapports humains. Guère aisé de motiver, voire de créer un véritable sentiment d'appartenance à une entreprise, à un groupe, lorsque les personnes ne fréquentent ni l'entreprise ni leurs collègues. En matière d'implication le risque est réel. De la même manière si les individus doivent partager des informations (best practices, remontées d'informations terrain), l'acte de partage est d'autant moins aisé qu'on ne se sent pas concerné par les problématiques collectives.

Et que dire de l'intégration des nouveaux arrivants. Nouvelles problématiques, nouveaux besoins pour un manager qui a défaut de pouvoir contrôler et suivre strictement devra réussir sa mission d'animateur virtuel, libre à lui de trouver les bons outils et leviers pour y parvenir. Problématique d'ailleurs qui n'est pas propre au télétravail mais à toute équipe disséminée sur plusieurs sites (équipes projet transverses souvent): si l'équipe à distance est aujourd'hui une réalité dans nombre d'entreprises, la conscience de l'appartenance à un groupe dans ce genre de situation est encore toute relative ... / ...

Vous noterez bien que, là au moins, il y a débat. Même s'il faut rappeler que le texte de nos députés, s'il ne fait que constater des faits, ne va en fin de compte pas plus loin que l'accord de 2005 mais n'évoque en aucun cas une demande correspondant à l'amendement de Frédéric Lefebvre. A tel point que : le rapporteur UMP du texte Jean-Frédéric Poisson ainsi que les députés de la majorité et de l'opposition se sont prononcés contre la disposition lors de son examen en commission des Affaires sociales. - Source Cyberworkers

Une question s'impose : Frédéric Lefevbre se fait-il plaisir par cette nouvelle provocation ou n'est-il que le bras armé d'une manipulation ?

Car, il ne désarme pas au point de parler de "grande avancée autant pour les salariés que pour les entreprises. Selon lui le télétravail permet aux salariés d'habiter plus loin des grandes métropoles, d'avoir des logements plus grands et donc prendre moins de transports. C'est donc bon pour la planète ! Côté entreprise, le télétravail est selon lui synonyme de diminution des coûts fixes et qui diminution des coûts dit plus d'embauches (ou plus de profits ?)" Source Santé Actu Mais ajoute : "qu'il s'agira d'un nouveau droit pour les salariés, puisque le travail, qui serait rémunéré par l'employeur et soulagerait les organismes sociaux d'indemnités, se ferait sur "la base du volontariat".

De quoi parle t-il : Du télétravail en général ou de la possibilité pour les salariés en arrêt maladie de continuer à travailler ?

On s'y perd, car, il essaye d'additionner les choux et les carottes au point de se faire renier par son propre camp pour son incohérence et le mauvais timing de son amendement.

- A t-il voulu exciter les syndicats pourtant déjà bien "chauds" ?
- Est-il porteur en tant que lobbyiste de métier d'un message que les syndicats d'employeurs n'osent porter eux mêmes ?
- Ou tout simplement était-il en manque d'inspiration ?

Le Point affirme que : " En pleine campagne des élections européennes, la proposition de l'UMPest de nature à fournir un thème de campagne à l'extrême gauche, qui met en péril le PS"

On peut même lire sur Le Post ces propos d'Alain Vidalies (PS) : "Ce qui me semble vraiment inacceptable, c'est que Xavier Bertrand ait déclaré ce mardi matin qu'il trouvait l'idée intéressante. Comme il est secrétaire général de l'UMP, ses déclarations changent tout car elles montrent que c'est une vraie proposition de la part de l'UMP et non pas l'idée d'un franc-tireur [Frédéric Lefebvre], comme pouvaient le dire certains députés UMP hier soir [lundi, ndlr]. Tout cela n'est pas innocent... D'ailleurs, Xavier Bertrand a reconnu que Frédéric Lefebvre lui en avait parlé avant.

L'UMP prendrait-elle les français pour des cons ?

On serait tenté de le penser. Tout comme on serait tenté de penser que lorsqu'un parti politique majoritaire en est arrivé à ce type d'expédients il est clair que son temps est compté. A t-on décidé dans le camp du président de jouer l'avenir de la France et des français à la loterie politique ?

Quel est l'objectif de cette stratégie ?

Anéantir l'opposition parlementaire pour continuer à parader indéfiniment dans les ors de la république ?

Lorsqu'on voit que le Président et certains de ses ministres sont obligés de faire appel aux forces de l'ordre pour pouvoir se rendre en visite officielle dans le pays, on se dit qu'une fois l'opposition "liquidée" il va falloir affronter les populations en face à face.

Et bien qu'à l'UMP on semble s'en satisfaire, nous pouvons déjà leur indiquer que la courtoisie parlementaire n'est pas de mise dans la rue.

A bon entendeur ...



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Slovar,

Décidément, rien n'y fait. Le gouvernement est fou, et son pitbull Lefebvre est débile. J'imagine, qu'il n'y a rien de comparable dans le reste de l'Europe.

gauchedecombat a dit…

je pense effectivement que cette provocation est le pendant d'une idéologie extrémiste : l'ultra-libéralisme... Ou comment faire gagner de plus en plus d'argent à ses amis en cassant méthodiquement le code du travail et tous les acquis sociaux...

Et puisque personne ne bouge et se contente de pérorer... ce qui n'empêche pas les réformes les plus scandaleuses de passer... ils auraient tort de se priver.

Résistance !

http://gauchedecombat.wordpress.com/2009/05/26/lefebvre-le-perroquet-institutionnel/

Marie Laure a dit…

@Batman
Malheureusement, ce gouvernement est tout.. sauf fou ! :(