16 juin 2009

L'UMP prépare la suppression de l'ISF et le gouvernement celle ... de la majoration de durée d’assurance pour leur retraite des mères de famille

Le "gentil" Xavier Bertrand le dit le plus souvent qu'il peut : son mouvement est un "Mouvement Populaire".

Au-delà des francs sourires que provoque la signification de l'acronyme UMP, il est facile de constater que ce parti politique et ses actions sont vraiment "Populaires" dans les milieux ... aisés.

Comme ont pu le constater les français, à de très nombreuses reprises, il existe une frénésie de "réformes" qui consistent essentiellement à tirer vers le bas tous les acquis sociaux et ramener la situation de ceux qui travaillent aux années 50. Ces réformes ont un but précis et idéologique : gommer toute la période de l'après 68 qui a vu ces impertinents de salariés obtenir de meilleures conditions de travail et ... de salaire.

Dernier objectif en vue : La retraite à 65, puis, 67, en attendant mieux. On va vous le faire payer cher d'avoir mal voté en 1981 et d'avoir obtenu 60 ans comme âge légal de départ à la retraite !!!

De toutes façon, dans la mesure où le "fonds de réserve des retraites" créé par Lionel Jospin, doté de plusieurs milliards d'euros, issus des privatisations et qui devait selon les prévisions être "contenir" environ 300 milliards en 2008, ne détenait (grâce aux gouvernements de droite) que 34,5 milliards d'euros au 31 juillet 2007 (soit, dix fois moins que ce qui était prévu)

Et que, la caisse des dépôts et consignations chargé de gérer ce fonds n'a pas anticipé la crise financière lui faisant perdre en trois mois 3 milliards d'euros (2008) - Source Politique.net

Il va bien falloir faire payer d'une façon ou d'une autre ceux qui aspirent à la retraite. Comme le dit notre actuel Premier ministre : "Il faut éviter les tabous" !!!

Mais, soyons honnête, L'UMP ne s'occupe pas seulement des salariés. L'UMP sait aussi se préoccuper des classes sociales "laborieuses" : Celles qui sont soumises à l'ISF.

En voila un impôt "injuste" puisque créé en ... 1981 sous le nom d'IGF

Reconnaissons que le RPR (ancêtre de l'UMP) puis l'UMP ont bien oeuvré en la matière :

1986 - Suppression de l’IGF (Jacques Chirac Premier ministre)
1989 – Rétablissement de l'IGF qui est rebaptisé impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Taux marginal supérieur d’imposition sur le revenu : 58 % (Michel Rocard Premier ministre)
2003 - Exonérations ou allégements sur l’ISF. Le taux d’imposition de la tranche supérieure passe sous la barre des 50 % (49,58 %) (Jean-Pierre Raffarin Premier ministre)
2005 - Mise en place du « bouclier fiscal » limitant les impositions directes des revenus d’un foyer à 60 % (Dominique de Villepin Premier Ministre)
2007 - Le « bouclier fiscal » est abaissé à 50 %. Large exonération des droits de succession. Le taux d’imposition de la tranche supérieure est de 40 %.(François Fillon Premier Ministre)

En fait, à part en 1981, date de création de cet impôt et son rétablissement par la gauche en 1989, la droite parlementaire n'a eu de cesse que de le combattre et diminuer. Si Jacques Chirac avait retenu la leçon de 1986 (battu par François Mitterrand à la présidentielle) et n'envisageait plus sa suppression, son successeur Nicolas Sarkozy et son actuelle majorité sont bien décidé à tordre le coup de cet impôt "scélérat" qui fait fuir des centaines de français "méritants" hors de notre beau pays !

Ainsi, pendant qu'on nous exhibe les "scores" des comptes sociaux (et si on parlait du coût des exonérations de charges sociales : 27,8 Md€ en 2007, soit 1,5 % du PIB - Source Cour des Comptes ) et de déficit abyssal des comptes publics, sans faire de bruit, on s'active dans les rangs de la majorité parlementaire pour mettre fin ... à l'ISF

Un relèvement de la taxation sur les plus-values mobilières (actions, obligations…) et immobilière. C'est l'idée prônée par les élus de la majorité pour remplacer l'impôt sur la fortune (ISF), comme l'a annoncé le journal «Les Echos» (du 26/05/09). La suppression est actuellement étudiée à Bercy, elle sera en débat à l'automne et fait dores et déjà l'objet de simulations pour trouver comment compenser ce manque à gagner.

Les commissions des Finances du Sénat et de l'Assemblée nationale ont demandé au ministère de l'Economie un schéma reposant sur la suppression de l'ISF (3,8 milliards d'euros) et du bouclier fiscal (458 millions d'euros), en même temps que l'instauration d'une cinquième tranche d'impôt sur le revenu, à 45 % ou 48 %, pour les foyers déclarant un revenu imposable supérieur à 100.000 euros par part. Selon le quotidien économique, ce schéma trouve de plus en plus d'échos dans les deux chambres. Proposé par le président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, il a désormais le soutien des deux rapporteurs budgétaires, Philippe Marini et Gilles Carrez, ainsi que celui du président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, Pierre Méhaignerie.


«Les Echos» précise que «les premières simulations pointent deux inconvénients majeurs». D'abord, la réforme ne serait pas neutre pour les finances publiques. «L'impôt progressif ne suffit pas à compenser le manque à gagner provoqué par la suppression de l'ISF», reconnaît Jean Arthuis. L'autre point noir : les foyers disposant d'un patrimoine important gagneraient beaucoup à la suppression de l'ISF, sans forcément pâtir du relèvement de l'impôt sur le revenu. Les contribuables à hauts revenus, mais sans patrimoine, seraient en revanche pénalisés. - Source Infojeunes et Les Echos

Vous conviendrez, qu'il est, dans cette période de crise économique assez incroyable de mobiliser les ordinateurs de Bercy pour trouver une astuce pour faire payer à la collectivité les allègements d'impôts de ceux qui sont le moins dans le besoin ! Mais à l'UMP on ne transige pas avec les priorités et les engagements électoraux du Président !!!

Trouver de l'argent, c'est semble t-il une spécialité du gouvernement et de nos "amis" de l'UMP qui, montrent du doigt un "scandale" bien plus important, selon leurs dires, que le "scandale fiscal" qu'ils combattent.

Et oui, braves gens, il existe une catégorie de français qui plombent les comptes sociaux en profitant d'un privilège outrancier : Les françaises !

... / ... le gouvernement compte se pencher rapidement sur un autre dossier, celui de la majoration de durée d’assurance pour leur retraite des mères de famille. Jusqu’à présent, ce « bonus » est de deux ans par enfant.

Ainsi, une maman qui a deux enfants « gagne » quatre ans pour le calcul de ses droits à la retraite. Instauré au début des années 1970, cet avantage est accordé à toutes les femmes ayant élevé au moins un enfant, qu’il y ait eu ou non interruption d’activité pour le prendre en charge. C’est ce que le gouvernement souhaite remettre en cause. Une concertation va être lancée « dans les semaines qui viennent », a annoncé hier la secrétaire d’Etat à la Famille, Nadine Morano
.- Source Le Parisien

Voila un gouvernement et une majorité à qui Jean de La Fontaine aurait pu dédier : "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir"

Toutes nos félicitations au Mouvement ... Populaire ...

Source et crédit image
Gaboneco
Neodialogue



4 commentaires:

Moktarama a dit…

Un autre rappel "populaire" à propos du patrimoine. En quelques années, le seuil des donations annuelles entre proches est passé d'environ 10 000 euros à 312 000 euros...je peux vous assurer beaucoup de familles avec un gros patrimoine se réjouissent plus de ça que du bouclier fiscal !

FRK a dit…

Au delà du fait de vouloir supprimer cette impôt populaire ( quelle joie de savoir que les gros riches étaient taxés ) qui est comme il parfa&itement expliqué dans ce texte, une oeuvre de gauche, moi je trouve quelques jubilations à imaginer le visage des bourgeois, qui se sentent concernés par cette 5eme tranche, virer au gris vert :)
En effet, si pour compenser l'ISF qui touche 1% de la population, le gouvernement tape sur les 10% des + favorisés ; alors applaudissements ( avec les mains et même les pieds ! )
Hein, quoi ? je rêvais ?

gibello a dit…

L'ISF est un piège à c..., et on dirait que vous tombez dedans.
D'abord, c'est avant tout un impôt de fichage : l'ISF permet de savoir qui possède quoi, dans les détails. Il est peu coûteux en termes financiers, mais coûteux en termes d'informations personnelles.
On ne peut donc être à la fois pour l'ISF et contre le fichage : il faut choisir.
Ensuite, l'ISF est effectivement injuste, car il taxe la valorisation (estimée) du patrimoine, et pas les flux. Un patrimoine jugé élevé sera lourdement taxé même s'il ne rapporte rien (un patron fondateur et actionnaire de son entreprise s'est même un jour vu incapable de payer son ISF, du fait de la valorisation de ses parts... qui ne lui rapportaient aucun dividende !).
On doit être taxé sur ce qu'on gagne (ce que rapporte le patrimoine en fait partie, la plus-value de revente aussi), pas sur ce qu'on a si çà ne rapporte rien (ou a fortiori si çà provoque des pertes...)

Unknown a dit…

Je rappelle ici les propos de Denis Kessler (Medef) tenus en octobre 2007 au sujet de la liste des réformes à engager par la victorieuse et "populaire" UMP : «C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la résistance.»

Bien@vous,
Sophie