S'il est un domaine dans lequel notre Président excelle, c'est dans celui du spectacle et de la communication ... politiques.
Il fallait voir les journalistes de toutes les rédactions s'agiter pour savoir qui seraient les nouveaux ministres "d'ouverture". La technique de l'Elysée, comme le rappelait Benoît Hamon, étant : "le name-dropping".
Cela consiste à jeter un nom dans le débat et à imaginer qu'il puisse entrer au gouvernement. C'est la spécialité de Nicolas Sarkozy. Là, il a jeté une quinzaine de noms" Source Europe1 , effectivement à partir de là, toutes les spéculations devenaient possibles.
Dans son sport favori, (à défaut de trouver une solution à la crise économique) la "pêche au gros" , on annonçait : Claude Allègre, Jack Lang, Paul Giacobbi (PRG), Yann Arthus-Bertrand, Florence Arthaud, Yamina Benguigui, Christophe Girard, et pour le fun : Hubert Védrine ou André Valini (PS)
Et qu'avons nous vu ?
Hormis le jeu de chaises musicales qui permet, entre autre, à Brice Hortefeux de quitter le ministère de l'emploi où il était aussi à l'aise qu'un "violoniste avec des gants de boxe" pour toucher enfin le "nirvana" policier, les communicants de l'Elysée, bien aidé en cela par la presse "amie", ont focalisé toute leur attention et par extension la notre, sur l'arrivée d'un "poids lourd" dans le gouvernement Fillon 2 : Frédéric Mitterrand
Le neveu de François Mitterrand qui avait été nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de la Villa Médicis devient donc, Ministre de la Culture.
Une promotion sans plus, pour celui qui en 1995 avait appelé à voter pour ... Jacques Chirac.
Quel symbole retenir dans cette nomination ?
L'histoire de la France est remplie de famille dont les choix politiques et sociaux ont divergé. Ainsi, ne s'était-on pas ému à droite, lorsque Pierre Joxe, (fils du ministre "droitier" de Charles De Gaulle : Louis Joxe) avait choisit de rejoindre François Mitterrrand et le Parti Socialiste où il fit un remarquable parlementaire et l'un des meilleurs ministres de la justice.
Frédéric Mitterrand n'a pas vraiment d'opinions politiques, il va où le vent lui est favorable. Les plus féroces diront "qu'il est là où on le pose !"
Alors, quand à parler d'une "prise" de notre Président ...
Car, rapellons que pour un pêcheur, une prise veut dire que le poisson oppose une résistance. Mais lorsque le poisson saute directement sur la berge ...
Ce qui nous le plus intéressé, par contre, ce sont ceux qui quittent la scène.
Yves Jego : Le Président devant se rendre en Guadeloupe et en Martinique, celui qui fut le "négociateur" durant le lourd conflit social dans les DOM va pouvoir retrouver sa Seine et Marne.
On le disait un peu retors au point qu'il avait proposé sa démission au Président. Il n'aura pas eu le loisir de le faire et a été remplacé à deux jours du voyage de Nicolas Sarkozy aux Antilles par Marie-Luce Penchard, secrétaire nationale de l'UMP en charge de l'outre-mer et fille de l'ancienne secrétaire d'Etat chiraquienne à la Francophonie Lucette Michaux-Chevry.
Bon sang ne serait mentir !!!
En tous cas, essayer d'améliorer la qualité de l'accueil en saquant son Secrétaire d'Etat prouve que Nicolas Sarkozy se considère comme non responsable de la grève générale dans les Antilles.
Pas certain, toutefois que celà suffise. Surtout quand, on apprend par Le Parisien que : " Alors que les notes confidentielles des ex-RG font état d’un « climat social pas apaisé » et de risques d’incidents sporadiques, près de 1 200 gendarmes répartis sur les deux départements seront chargés de sécuriser la visite de Sarkozy. En Martinique, le chef de l’Etat dormira sur la commune des Trois-Ilets, à l’hôtel Bakoua. Parmi les membres du personnel figure Philippe Pierre-Charles, un des leaders syndicaux martiniquais les plus virulents."
Bonne visite Monsieur le Président ...
Exit, également :
Christine Boutin : Qui représentait au gouvernement (selon les media) "la droite catholique et sociale" et qui enrage de ne pas pouvoir remplacer Pierre Bédier à la tête du CG des Yvelines.
Rappelons pour la forme que Christine Boutin était candidate aux Présidentielle de 2007 et avait rejoint le candidat Sarkozy en échange d'un portefeuille ministériel. Damned, raté ...
Roger Karoutchi : qui de ce coup perd toute perspective d'avenir. En effet, battu par Valérie Pécresse dans les primaires de pour les Régionales en Ile de France et ayant quitté le Sénat en 2007, il ne peut plus compter que sur son poste de maire adjoint pour continuer à pérorer. Comme quoi être un fidèle de la première heure du Président ( depuis 1981) peu réserver des déconvenues importantes.
Bernard Laporte : qui va pouvoir s'occuper à nouveau de ses casinos (montant des revenus inconnus), du jambon Madrange et de ses séminaires de motivation (Environ 800 000 €).
Quelque chose nous dit que les sportifs masculins vont être beaucoup plus assidus au rencontres avec sa remplaçante ... Ce qui devrait être dans certains cas "sportif" (matchs de l'équipe de France de Rugby, par exemple) compte tenu du fait que Roselyne Bachelot considère que les sportifs de haut niveau sont SA PROPRIETE !
Et enfin : André Santini
Le Cas d'André Santini est intéressant à plusieurs titres.
Tout d'abord parce qu'il était, en cumulant ses diverses fonctions et indemnités, un des élus les mieux payés de France :
- Secrétaire d'Etat à la Fonction publique : 13 316 €
- Maire d'Issy les Moulineaux : Non perçu
- Président de la communauté d'agglomération : 4 163 €
- Président du SEDIF : 1404 €
- Vice Président du Syctom : 702 €
- Sielom : 702 €
Soit un total de 20 287 €
Ce qui est étonnant, lorsqu'on sait que le législateur à plafonné le montant des indemnités à :
9 730 € pour les parlementaires et 8 165 pour les autres.
Mais "bizarement", la loi n'interdit pas le cumul de revenus de Ministre avec d'autres indemnités. - Source Capital magazine N° 212 de Mai 2009.
Mais surtout, le départ d'André Santini risque de faire une victime colatérale dont le sort a de grandes chances d'amuser la classe politique et un grand nombre de français : Frédéric Lefebvre.
En effet, le parlement a voté une loi permettant aux ministres en exercice de retrouver leur mandat de parlementaire lorsqu'ils quittent le gouvernement sans repasser devant les électeurs.
Or, Monsieur Lefebvre est le suppléant d'André Santini et occupait son siège. Dans la mesure où il ne fait nul doute que "Dédé" va vouloir reprendre son siège, nous allons être "privé" de la logorrhée du sieur Lefebvre !!!
Mais "don't worry, be happy" comme disait la chanson. Christophe Ginisty nous explique qu'on oeuvre déja pour éviter au "sniper" de l'Elysée les affres du pôle emploi
Oui, à moins qu'un accord ait été trouvé entre les édiles locales pour permettre à Santini d'accéder au Sénat dans un peu plus d'un an, lors du renouvellement partiel de la haute assemblée. André Santini accepterait alors de laisser Lefebvre à l'Assemblée contre un soutien inconditionnel de tous les grands électeurs de l'UMP à la prochaine candidature de Santini au Sénat. C'est en tout cas ce qui se murmure dans les Hauts de Seine où, vous le savez, je suis élu.
En tout cas, si cette hypothèse est réelle, cela nous promet une sacrée bataille, façon Tontons Flingueurs. Car outre le Sénateur sortant, Denis Badré qui pourrait espérer un nouveau mandat, Hervé Marseille, le Maire de Meudon ne fait aucun mystère du fait qu'il se voyait déjà au Luxembourg. Avec Santini dans la course, cela pourrait devenir sanglant.
Mais pour être parfaitement complet, il faudrait dire que si André Santini ne souhaitait pas reprendre son fauteuil de député (pour espérer le Sénat dans un an), la nouvelle loi constitutionnelle votée 2008 impose la tenue d'une élection législative partielle. Et là aussi cela pourrait être particulièrement sanglant avec un Frédéric Lefebvre, seul, face aux électeurs.
Si c'est pas de la grande politique !!! En fin de compte, nous reconnaissons avoir sous estimé ce remaniement qui réserve une bonne surprise immédiate et à terme ...
Mais tout ça n'est qu'un gentil écran de fumée compte tenu du rapport présenté par Philippe Seguin (que la rumeur annonçait à la justice) devant la commission des Finances de l'Assemblée de son rapport préliminaire au débat d'orientation budgétaire. Philippe Seguin dit s'attendre à un déficit public d'au moins 7% et à une dette supérieure à 75% du PIB en 2009.
Ce niveau de dette s'entend hors emprunts de la société de financement de l'économie française (Sfef), qui, si on les comptait, le porteraient à plus de 80%, a-t-il précisé.
Le déficit du régime général de la Sécurité sociale pourrait approcher 30 milliards d'euros en 2010 et s'y maintenir. En 2012, le déficit pourrait être supérieur à 6% du PIB et la dette approcherait 90% (hors Sfef), a ajouté Philippe Seguin. "Dans ces conditions (...) la perspective d'une réduction sensible du déficit et de la dette à l'horizon 2012 n'est pas réaliste sans un effort drastique de réduction des dépenses. A défaut, il faudrait pour tenir l'objectif se résigner à augmenter les prélèvements obligatoires", a-t-il souligné.
"Pour rétablir l'équilibre de nos comptes, il faut dégager environ 70 milliards d'économies", a-t-il prévenu.
Au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès à Versailles excluant toute politique de rigueur et promettant de faire la chasse aux gaspillages, il a estimé que "nous n'en sommes plus au stade où l'on peut s'accommoder ou se satisfaire de réformes ponctuelles axées sur les seuls gaspillages et sur les dysfonctionnements les plus flagrants". "A répéter que les caisses sont vides il ne faudrait pas accréditer l'idée paradoxale qu'elles sont du coup inépuisables", a-t-il dit dans une allusion aux déclarations du Premier ministre François Fillon qui s'était dit à la tête d'un Etat en faillite.
RISQUE D'EMBALLEMENT DE LA DETTE
Interrogé sur le lancement d'un grand emprunt pour financer des priorités stratégiques annoncé par Nicolas Sarkozy, Philippe Seguin a estimé que toute mesure exceptionnelle rend d'autant plus nécessaire l'effort à accomplir sur les autres secteurs, la maîtrise des dépenses ou l'utilisation des recettes. "Il y a urgence parce que nous approchons d'une zone dangereuse", a-t-il dit en évoquant quatre risques en cas de poursuite de la dérive des comptes publics.
"Le premier risque est un risque économique, c'est que la dégradation des finances publiques nourrissent l'inquiétude des agents économiques qui, anticipant une hausse d'impôt et de cotisations, épargneront plus et réduiront leur demande, ce qui enclencherait un cercle vicieux avec une prolongation de la crise ou une dégradation larvée de la reprise", a-t-il dit.
"Le deuxième risque est celui d'un appauvrissement de l'Etat. Il faut bien voir qu'aujourd'hui la quasi-totalité de la dépense publique ne sert pas à financer des investissements qui préparent l'avenir", a-t-il souligné.
"L'appauvrissement des administrations publiques, cela signifie un risque de réduction des services qu'elles apportent aux Français et risque aussi pour le niveau de protection sociale", a-t-il prévenu.
Le troisième risque est un "emballement de la dette, les charges d'intérêt (devenant) si importantes qu'il faut emprunter de plus en plus pour les payer et rembourser le capital".
"On entre ainsi dans un phénomène d'auto-alimentation et de gonflement de la dette qui explose sous son propre poids", a mis en garde Philippe Seguin évoquant des scénarios dans lesquels la dette publique grimperait jusqu'à 100% du PIB en 2018.
"Le quatrième risque est lié au précédent, c'est que la crédibilité de la signature de la France se trouve affaiblie un jour", a-t-il prévenu.
"Plus la dette augmentera plus la prime de risque augmentera, les charges d'intérêt ne pouvant pas mobiliser une part indéfiniment croissante des ressources, les créanciers pourraient finir par exprimer une réticence (...) et il faudrait alors se résigner à un ajustement dramatique de nos finances publiques", a-t-il dit. ... / ... " Source Yahoo/Reuters
Allez, comme dirait notre Président : "Ne boudons pas notre plaisir d'avoir comme ministre un Mitterrand !" Pour le reste, ça peut attendre le nouvel emprunt et ... 2012 !
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Rodho
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