23 juillet 2009

Nicolas Ier et Jean II : le manège enchanté de la politique dans les Hauts de Seine

La proclamation de la république en France a eu pour effet de mettre fin aux dynasties royales.

Si Valéry Giscard d'Estaing caressa un temps l'idée de voir un de ses fils jouer un rôle majeur dans la politique du pays, tout comme l'un des fils de François Mitterrand, ils siègent dans un relatif anonymat à l'Assemblée Nationale.

En ce qui les concerne, on pourrait dire que leur nom de famille aura été plus un handicap qu'un atout.

Il semble, par contre que l'envie dynastique soit de retour du côté de Nicolas Sarkozy, notre actuel Président.

"Cornaqué" par Isabelle Balkany l'épouse de l'ami de toujours, de Nicolas, Jean Sarkozy est en pleine ascension, puisque, la vice-présidente du conseil général des Hauts-de-Seine, Isabelle Balkany (UMP), a souhaité mercredi que "Jean Sarkozy prenne la tête du département en 2011", au lendemain de la déclaration de candidature de Patrick Devedjian qu'elle a vivement critiqué.

"Je souhaite que ce soit Jean Sarkozy. C'est le meilleur d'entre nous. Il a toutes les compétences, les qualités, la maturité", a déclaré à l'AFP Isabelle Balkany.

Portrait du "futur" Président du Conseil Général des Hauts de Seine

Jean Sarközy de Nagy-Bocsa, dit Jean Sarkozy, né le 1er septembre 1986 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est le fils de Nicolas Sarkozy, président de la République française depuis 2007, et de Marie-Dominique Culioli.

Étudiant en droit à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il suit les traces de son père en politique dès 2007. Natif de Neuilly-sur-Seine, il s'implique dans la campagne des élections municipales françaises de 2008 et rejoint l'équipe du candidat UMP à la mairie, David Martinon, parachuté par son père Nicolas Sarkozy.

En février 2008, après que Le Figaro eut publié un sondage secret qui donnait perdant David Martinon au profit de Jean-Christophe Fromantin, Jean Sarkozy et les deux principaux colistiers de David Martinon révisent leur positionnement et décident de ne plus soutenir la tête de liste. Le 10 février, ils envisagent la création d'une liste opposée. Le lendemain, David Martinon se retire de la course puis remet également sa démission, qui est refusée, de son poste de porte-parole de l'Élysée. Le surlendemain, la liste du candidat divers droite, Jean-Christophe Fromantin, reçoit le soutien de l'UMP.

Le 20 février, il annonce sa candidature aux élections cantonales des 9 et 16 mars à Neuilly-sud (Hauts-de-Seine).

Jean Sarkozy a également fait la une de l'actualité à deux reprises :

- avant l'élection présidentielle française de 2007, son scooter est volé et les médias révèlent que la police a diligenté une enquête avec d'importants moyens, notamment des tests ADN, pour parvenir à arrêter les coupables. Son père est alors ministre de l'Intérieur.

- Il a également fait l'objet d'une plainte de la part d'un automobiliste qui affirme qu'il lui a causé des dégâts avec son scooter et qu'il s'est enfui après les faits. Dans une indifférence médiatique soigneusement entretenue, le verdict a finit par tomber : C’est la relaxe pour le conseiller général et président du groupe UMP des Hauts-de-Seine. Par contre, le plaignant a été condamné à verser 2.000 euros de dommages et intérêts au fils du président pour “procédure abusive” - Source Wikipedia

Vous remarquerez, dans cette courte bio les "compétences, les qualités, la maturité" de l'homme qui pourrait dès 2011, diriger le département le plus riche de France !

Les Hauts de Seine : Fief de Nicolas Sarkozy et lieu du principal trésor de guerre de l'UMP ne serait-il pas mieux gardé que par un membre de la famille ?

Car, Patrick Devedjian n'a plus la côte. Cette disgrâce a commencé lorsque Nicolas Sarkozy a décidé en mars 2008 d'une direction bicéphale de l'UMP et lui a adjoint Jean-Pierre Raffarin. Puis, lui a imposé Xavier Bertrand comme secrétaire général.

Il ne faut pas oublier, surtout, la détestation commune que se portent Patrick Devedjian et la famille Balkany. Rappelons aux lecteurs l'affaire de la "bataille de Neuilly"

" L'offensive est concertée, organisée et sans répit. A travers la bataille de Neuilly, les Balkany - très proches de Nicolas Sarkozy - ont décidé de solder leurs comptes avec Patrick Devedjian. En ligne de mire, la présidence du Conseil général des Hauts-de-Seine et le secrétariat national de l'UMP. Les époux Balkany se sont partagé les rôles. A Patrick le soin de mitrailler Devedjian sur son rôle à l'UMP. A Isabelle celui de le dézinguer de la présidence du Conseil général des Hauts-de-Seine. Un mandat qui doit être renouvelé mercredi prochain et qui est convoité... par Isabelle Balkany, actuellement vice-présidente du 92.

Depuis le fiasco de Neuilly, la désignation de Jean-Christophe Fromantin aux dépens de l'UMP Arnaud Teullé à Neuilly, Balkany n'a cessé de critiquer la gestion de ce "cas" par Devedjian. Le maire de Levallois, en bon pyromane, ne s'est pas privé d'apporter un soutien "sans réserve" au dissident, estimant qu'il est le candidat naturel du parti majoritaire et que le patron de l'UMP avait fait "une énorme connerie".

Histoire d'appuyer fort là où cela fait très mal. Une liberté de ton certes habituelle chez l'édile levalloisien mais la répétition de ces attaques laisse penser que l'Elysée, à tout le moins, ne bride pas le bouillant député. Après le premier tour des élections municipales, Balkany a élargi sa critique au champ national. "Je constate que depuis les législatives, l'UMP est en état de léthargie. Les candidats ont fait un excellent boulot au niveau local, mais la direction a mis du temps à se mettre en route", martelait-il
- Source JDD

Il faut dire qu'en prenant les rênes du Conseil Général, Patrick Devedjian avait fait très fort

"J'ai trouvé, en ouvrant les placards, des anomalies anciennes que je m'emploie à rectifier". Patrick Devedjian rappelle qu'il y a "trois procédures judiciaires pénales lourdes actuellement diligentées dans le département". "Je faciliterai les investigations de la justice. Evidemment, cela ne plaît pas à tout le monde", observe l'élu. "J'évalue aussi le fonctionnement des services et j'ai découvert beaucoup de bizarreries. Là encore, cela ne plaît pas à tout le monde, mais une très large majorité me soutient", explique-t-il.

Le président du conseil général avait par ailleurs indiqué dans Le Monde de mercredi : "toutes les attaques dont je suis l'objet résultent de ma lutte contre la corruption". - Source Nouvel Obs

Qui visait-il ?

Nul ne le saura, mais ne dit-on pas que lorsqu'on a rien à se reprocher, on a rien à déclarer ?

Et bien les premiers à dégainer furent Patrick et Isabelle Balkany

Je suis scandalisée et extrêmement choquée par ces déclarations qui mettent en cause l'honorabilité et la respectabilité des élus, de l'administration du conseil général et de ses deux anciens présidents", Charles Pasqua (1988-2004) et Nicolas Sarkozy (2004-2007), a déclaré à l'AFP Isabelle Balkany. "S'il cherche un clash qui était sous-jacent avec sa majorité, je pense qu'il va le trouver", a ajouté l'épouse du maire de Levallois, Patrick Balkany.

"Nous nous sentons tous mis en cause, ma réaction est une réaction collective", a poursuivi Isabelle Balkany, selon qui le groupe UMP au conseil général des Hauts-de-Seine, présidé par Jean Sarkozy, "ne peut pas rester inerte". Selon l'épouse de Patrick Balkany, Patrick Devedjian devrait "faire des excuses publiques à ses deux prédécesseurs et aux élus. S'il ne le fait pas, le groupe (UMP) devra en tirer les conclusions" - Source Nouvel Obs

Et depuis, on ne compte plus les escarmouches. Exemple : La Garenne-Colombes

" ... / ... pour remplacer l’eurodéputé Philippe Juvin a suscité quelques émotions. Le Président de la République lui-même a dû trancher tout dernièrement quant au choix du candidat UMP pour la cantonale prochaine à La Garenne-Colombes. Un choix qui est allé contre l’avis de Patrick Devedjian. Lundi dernier, le bureau politique de l’UMP-92 réunissant tous les parlementaires – y compris Charles Pasqua – autour de Patrick Devedjian, Philippe Pemezec et Jean Sarkozy avait au menu l’investiture du candidat pour cette cantonale.

Patrick Devedjian croyait avoir ficelé l’affaire en désignant d’office la 1ère adjointe inconnue de La Garenne, dont le nom avait déjà fuité habilement dans la presse. C’était oublier un peu vite l’avis de la famille Sarkozy. Durant le tour de table, lundi, le fils du Président lâcha : « j’ai eu ce matin papa au téléphone, on est d’accord pour que ce soit Isabelle Caullery ! ». Celle-ci fut l’ancienne collaboratrice de Nicolas Sarkozy et de Charles Pasqua au temps du RPR puis du RPF pour le second. Mme Caullery fut autrefois conseillère municipale de La Garenne.

Surtout, elle fait partie de l’entourage proche de Jean Sarkozy qu’elle conseille politiquement. ... / ... Engouement autour de la table, tous les membres du BP se sont rangés à l’avis du « prince Jean »… « Voilà une très bonne candidate » auraient lâché Charles Pasqua et Patrick Balkany, la mine gourmande de jouer un bon tour à M. Devedjian.

Restait l’avis primordial du maire de La Garenne, Philippe Juvin : Allait-il céder à l’autre choix ? « C’est en effet une bonne candidate » ... / ... « En 2011, après les cantonales, Patrick Devedjian n’aura pas la majorité des 29 conseillers UMP-NC pour être reconduit à la présidence du département de Nicolas Sarkozy », craint un élu du BP qui voit en « Prince Jean » (NDLR Jean Sarkozy) le prochain président du 92.

Le coup fut si rude pour M. Devedjian qu’il ne manqua pas d’incendier M. Juvin sur sa messagerie après la réunion. Celui-ci fit écouter le flot d’insultes laissées par M. Devedjian. ... / ... " Source les indiscrets

Dernière étape : Imposer le "dauphin" à la tête du département ?

"Je souhaite que ce soit Jean Sarkozy. C'est le meilleur d'entre nous. Il a toutes les compétences, les qualités, la maturité", a déclaré à l'AFP Isabelle Balkany, réputée proche du fils cadet du président de la République.

Déja dôté d'une langue de bois, qui est une spécialité familiale, il déclare : "La question ne se pose pas. Il ne faut pas se tromper de calendrier", a réaffirmé Jean Sarkozy à l'AFP, en soulignant l'échéance des élections régionales de 2010.

Néanmoins, Patrick Devedjian avait vu arriver le coup : Dans Le Monde daté de mercredi, Patrick Devedjian, 64 ans et actuel président du conseil général, a affirmé qu'il serait à nouveau candidat à la tête des Hauts-de-Seine en 2011. Et d'ajouter au sujet d'une possible candidature de jen Sarkozy : " Il a certainement de l'ambition. Mais nous ne sommes pas rivaux: il a 22 ans, j'en ai 64"

Retour de la "cornaqueuse" de l'ambitieux : "Je trouve que cette déclaration de candidature est totalement décalée de la part d'un ministre en charge d'un secteur important (la Relance, ndlr), alors qu'il y a des échéances importantes d'ici là, comme les régionales" de 2010, a jugé Mme Balkany. "C'est le signe d'une extrême prétention ou le signe d'une extrême inquiétude, ou les deux", a-t-elle poursuivi, estimant que "la seule chose censée" que Patrick Devedjian "a dit dans cette interview" au Monde, "c'est qu'il a 64 ans!"

Et dire qu'on rebat les oreilles avec le concours d'égo et d'ambitions au Parti Socialiste !

Si les coups portés par Manuel Valls, Julien Dray ou Pierre Moscovici (bien calme ce matin sur Europe1) envers Martine Aubry et l'actuelle direction du PS ressemblent à des disputes puériles et stériles, il n'en est pas de même dans l'affaire du CG des Hauts de Seine. L'enjeu est totalement différent.

En efffet, il faut "tuer" politiquement" un adversaire pour mettre à sa place le fils du Président de la République, ce qui permettra de transformer le département en affaire familiale.

Patrick Devedjian sait que ses jours sont comptés. Nous avons pour preuve sa dernière déclaration concernant la baisse du Livret A que nous vous avons raconté sur Slovar les Nouvelles : «Qu'est-ce que cela veut dire ?, s'interroge le ministre en charge de la Relance. Cela signifie que l'État n'applique pas les formules et donc ne respecte pas la loi. Cela devient une habitude et c'est un problème de morale politique

Mal à l'aise au ministère de la relance où il ne trouve pas ses marques, il a laissé filer le propos suivant : " Quand je serai au chômage, cela voudra dire que j'ai réussi ma mission. Je ne sais pas bien ce que je ferai. Je prendrai ma retraite et j'irai peut-être en Italie, ou je m'inscrirai au Pôle emploi "

Ce qui nous étonne, c'est que personne n'a songé à évoquer un sujet qui fait hurler l'opposition : La disparition des départements

Ou, la "simplification du mille-feuille territorial", selon le mot du président Nicolas Sarkozy. Au programme : la création d'une nouvelle collectivité, "la métropole", et la diminution du rôle des conseils généraux. Conformément aux recommandations du comité présidé par Edouard Balladur, l'avant-projet de loi préconise la création d'un nouveau statut de conseiller territorial. Elus pour six ans, ces représentants devraient siéger "à la fois au conseil général de leur département d'élection et conseil régional de leur département"

Principale innovation : la création d'un nouvel échelon territorial, "la métropole", destiné à remplacer le département. Les agglomérations de plus de 500 000 habitants comme Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux, Nantes, Nice, Strasbourg et Toulouse, deviendraient ainsi des métropoles bénéficiant de pouvoirs élargis relevant jusqu'à présent des départements. Une partie des fonctionnaires départementaux dépendraient de la métropole. Cette dernière pourrait également remplacer la communauté urbaine et exercer des compétences d'une commune ou se substituer à la région si les collectivités concernées le souhaitent.

En ce qui concerne le CG des Hauts de Seine, la situation serait encore plus radicale, puisque celui-ci devrait selon toute logique gouvernementale être englobé dans le "Grand Paris". En mars 2009, le Comité pour la réforme des collectivités locales a rendu son rapport, communément appelé « rapport Balladur », dans lequel il préconisait la fusion du département de Paris avec ceux des Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, et Seine-Saint-Denis à l'horizon 2014.

Ce mauvais tour joué aux socialistes qui dirigent la majorité des Conseils Généraux se retournerait-elle contre le tandem Jean Sarkozy/Balkany ? Ou tout simplement, est on en train d'assister à un règlement de comptes entre caciques UMP, "propriétaires" des Hauts de Seine ?

Nadine Morano, il y a 48 H00, sur LCI, a qualifié d' "affreux ce qui se passe au PS, surtout" pour la démocratie "

"On se dit que le PS a perdu son âme dans le combat de chefs alors que les Français attendent des idées", a poursuivi la secrétaire d'Etat.

En remplaçant le terme "PS" par "UMP des Hauts de Seine" et "français" par "électeurs", elle peut à tout moment recycler sa phrase ....

Crédit image
Blog de Patrick Balkany



3 commentaires:

Ruminances a dit…

Les écuries d'Augias du 92 chères à Devedjian sont loin d'être nettoyées ! Elle puent toujours autant depui sPasqua et Sarko padre

cpolitic a dit…

Et les diplômes ils sont où? pas de diplôme pas de travail!
Il fera comme papa, des diplômes fictifs, à coup de milliers d'euros?

BA a dit…

8 millions de Français sous le seuil de pauvreté.

Plus inquiétant pour l'exécutif, le taux de pauvreté ne diminue plus, et ce quelle que soit la méthode de calcul. Ainsi, le taux de pauvreté monétaire, établi à 50 % du niveau de vie médian, est stable depuis 2003, aux alentours de 7 %. Le seuil de pauvreté, établi à 60 % du revenu médian (et qui constitue désormais la référence dans les comparaisons internationales), soit 910 euros de niveau de vie mensuel, concernait 13,4 % de la population en 2007 (+ 0,3 point). Plus de 8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté.

http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/02078104643.htm