13 août 2009

New Fabris, Bernard, Bosal, Servisair, Manufacture française de sièges, MOLEX, ... : Travailler encore !!!

Comme le chante Bernard Lavilliers, les MOLEX comme tant d'autres, ces derniers mois voudraient : "Travailler encore ..."

"... / ... J'voudrais travailler encore - travailler encore
Forger l'acier rouge avec mes mains d'or
Travailler encore - travailler encore
Acier rouge et mains d'or ... / ..."


Si le combat des New Fabris a pris fin avec de maigres compensations, il ne faudra jamais oublier que c'est la rage au coeur qu'ils ont cédé.

" ... / ... Beaucoup de salariés se sont mis à pleurer avant de quitter les lieux comme Maryse, agent de production depuis 34 ans: "si on m'avait dit ça il y a 35 ans, je ne l'aurais pas cru. J'ai plus de 50 ans, je sais que je ne retrouverai jamais de travail ici. Nous serons des chômeurs de longue durée".

Même sentiment pour Dominique, huit ans d'ancienneté: "ici le chômage a augmenté de plus de 100%, rien que chez les jeunes de 17 à 25 ans. J'ai des charges, je n'arriverai pas à vendre ma maison qui n'est pas finie de payer. Je m'attends à devenir Rmiste .../ ... " - Source Nouvel Obs

Pour d'autres, dont certains, cités dans le titre, c'est aussi finit !



Un des derniers où on a encore une petite chance de survie, c'est à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) chez MOLEX. Le conflit relayé par les media, n'est pas récent puisqu'il remonte à 2008 comme on peut le lire sur le blog des salariés

L'annonce du 23.10.08 - : "Voilà la nouvelle est tombée ! Molex décide de supprimer l'activité du site. Ceci rentre dans la procédure de restructuration de la branche TPD (Transportation Product Division)"

Le 11 Novembre 2008 : "Je rencontrerai dans les prochains jours les responsables de l'actionnaire américain de Molex pour les encourager à accepter une cession de l'entreprise" et renoncer à leur projet de délocalisation, a déclaré M. Chatel"

Et les salariés d'écrire : "Pourquoi Molex Villemur doit vivre !??

Parce que, le site de Villemur c'est avant tout une histoire humaine ! Une histoire qui, pour certain, est unique.
Parce que, ces gens; mes collègues, ont bâti, autour de cette usine (qui fut jadis une scierie), toute une vie.
Parce qu'il n'est pas rare d'en croiser qui ont plus de 30 ans d'activité sur ce site. Et je ne compte plus, ceux que j'ai vu partir à la retraite durant ces 15 derniers mois, clôturant ainsi une carrière entière à Villemur.

Parce que, tout simplement, réussir ce combat et sauver notre emploi c'est aussi sauver leur vie!"

Depuis, le ton s'est durcit et : Le groupe a fermé le site à la suite d'incidents entre salariés grévistes et direction.

Que s'est-il vraiment passé et où en est-on ?

Mardi 4 août, 8h30 : Alors que la veille, le lundi, les grévistes ont décidé en assemblée générale, de dégager les voies d'accès aux services d'urgence, ils s'aperçoivent que les serrures de certains bâtiments ont été changées par la direction. Ce mardi matin, ils se rendent au poste de garde pour demander les clés d'un autre bâtiment, mais celles-ci ne s'y trouvent pas.

Mardi 4 août, 14 h 30 : Lors d'une réunion entre les représentants des salariés et la direction de Molex, cette dernière annonce que les contacts entre Molex et d'éventuels repreneurs sont stoppés. Les propositions du comité d'entreprise pour sauvegarder l'emploi sont jugées « irréalistes ». La direction déclare également que des vigiles seront déployés pour sécuriser le site de l'entreprise. À 19 heures, deux vigiles entrent dans l'entreprise, accompagnés d'un huissier.

Mardi 4 août, 21 h : Ce sont désormais six vigiles qui filtrent l'entrée de l'entreprise. Ils se relaieront 24 heures sur 24. Le dirigeant du développement, Eric Doesburg, sort, encadré de deux vigiles. Il est pris à parti par des employés grévistes. Selon la direction, il est « blessé dans un incident violent sur le site ». Selon le personnel, il a été bousculé et atteint par un œuf. Une ITT de sept jours lui est prescrite par un médecin. Dans la foulée, la direction informe les cadres de l'entreprise, par e-mail, que l'entreprise est fermée à compter du lendemain, mercredi 5 août. Elle annule également une réunion concernant d'éventuelles solutions de reprise, prévue le 5 août.

Jeudi 6 août, 10 h : Devant le juge des référés du Tribunal de grande instance de Toulouse, Molex demande « d'autoriser la fermeture de l'usine par mesure de sécurité, le temps de faire un état des lieux et de remettre de l'ordre, et l'expulsion immédiate et sans délai de toute personne perturbant les entrées et sorties des bâtiments de l'établissement si nécessaire par l'intervention des forces de l'ordre »» (lire ci-dessous). Le juge des référés met sa décision en délibéré au mardi 11 août, à 9 heures ... / ...

Jeudi 6 août, 15 h : Devant les grilles de l'entreprise, Denis Parise, délégué CGT au comité d'entreprise, propose à ses collègues grévistes de voter la reprise du travail. « On veut travailler mais on ne peut pas », déclare-t-il. La décision de reprendre le travail est votée à main levée. Dans la foulée, un huissier vient constater, devant les six vigiles de permanence, que les salariés ne peuvent pas entrer dans l'entreprise pour reprendre le travail. Un courrier est adressé à la direction de Molex, pour demander le paiement de la journée de travail et des suivantes à tous les salariés présents, jusqu'à ce que l'entreprise soit rouverte. Par un communiqué, à 15h30, la préfecture de la Haute-Garonne rejette les accusations d'un représentant de Molex mettant en cause le « manque de soutien » des forces de l'ordre locales lors de la sortie mouvementée d'Eric Doesburg, mardi soir.

.../ ... Un rendez-vous entre les dirigeants de Molex et le cabinet de Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, est normalement toujours prévu pour le 25 août.

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Toulouse a rejeté mardi une demande de fermeture provisoire de l'usine déposée par la direction tout en ordonnant l'expulsion "de toute personne provoquant des entraves à la liberté du travail". - Source Le blog de MOLEX

Et maintenant, que font les pouvoirs publics ?

Luc Chatel ayant changé de ministère, c'est maintenant Christian Estrosi qui s'y colle. Et que compte t-il faire ?

Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi s'est dit "prêt à nommer un médiateur" entre la direction de Molex et les salariés, après que la justice a rejeté la demande de l'équipementier automobile américain de fermer provisoirement l'usine. Le juge des référés du TGI de Toulouse a rejeté mardi la demande de fermeture provisoire de l'usine, la considérant "sans intérêt" puisque la direction a déjà fermé le site le 6 août, et a ordonné aux représentants du personnel de faire "cesser les entraves à la liberté du travail".

Il a ainsi ordonné "l'expulsion immédiate et sans délai, y compris avec le concours de la force publique si besoin est, de toute personne perturbant les accès aux entrées et sorties du site et établissements de la société Molex Automotive" - Source AFP/Google

Les dirigeants de MOLEX ont probablement été terrorisés par les mises en garde du ministre puisque : jeudi 13 août 2009 : "Aujourd'hui le site était toujours fermé pour les employés et représentants du personnel. Malgré une énième tentative de l'inspectrice du travail, les vigiles ne nous ont pas laissé entrer" écrivent les salariés sur leur blog, où on peut voir une vidéo témoin !

Belle preuve d'éfficacité !!!

Au fait, le 25 août 2009, date fixée pour la rencontre entre Christian Estrosi et les salariés de Molex, "le Président de la République réunira, mardi 25 août, jour du premier Conseil des Ministres de la rentrée, les représentants du secteur bancaire et financier français, afin de faire le point sur le respect de l’ensemble des obligations souscrites par les banques et les acteurs financiers à l’occasion de la crise financière. Le Chef de l’Etat entend tout d’abord s’assurer du maintien des financements bancaires à l’égard des entreprises et des ménages. Cet engagement des banques de préserver les crédits indispensables à l’économie est la contrepartie du plan de soutien au secteur bancaire français, mis en place en octobre 2008 ... / ... " - Source Elysée

Notre Président aura peut être, à l'issue de ces réunions, l'occasion de nous expliquer de quelle façon, ils va enfin, réformer le capitalisme, et s'occuper de sanctionner les "patrons voyous" comme on peut encore le lire sur l'abécédaire de ses propositions sur le site de l'UMP

"J'ai employé le premier l'expression « patrons voyous », qui ne respectent ni les règles du marché, ni les droits des salariés. Je n'aurai aucune bienveillance à leur égard car je ne fais pas de différence entre la délinquance de la rue et celle au sein de l'entreprise. Je crois même que c'est pire, car, quand on est patron, on a, à l'égard de la société, une responsabilité particulière. C'est pourquoi j'ai parlé de tolérance « double zéro » pour celui qui déménage son usine la nuit, ou qui vide la caisse pour n'avoir à payer ni les salaires, ni les indemnités de licenciement."

Et répondre à cette demande : "J'voudrais travailler encore - travailler encore"


Slovar les Nouvelles

Si vous voulez faire part de votre solidarité aux salariés de MOLEX, vous pouvez le faire sur leur blog et si vous le souhaitez, signer la pétition de soutien .

Pour ceux qui le souhaitent, il est possible de faire un don en ligne

Autres articles sur ce thème
"Nous sommes tous des New Fabris, Bernard, Bosal, Servisair ..."


Crédit photo
Le blog de MOLEX

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, Slovar, pour la carte des sites et le petit commentaire. Indispensable ! Où trouve-t-on cette carte ? Est-ce toi qui l'as faite ?
Cette époque est écœurante. Et les confédé syndicales plus que tout, qui détournent lâchement la tête, pour sauver leurs fauteuils d'apparatchiks...
Alexandria

Slovar a dit…

Bonjour Alexandria

La carte est disponible sur le site de Eco89 :

http://eco.rue89.com/2008/11/19/avec-vous-eco89-tient-a-jour-la-carte-de-la-crise-sociale

@micalement

Auxi a dit…

http://classiques.uqac.ca/classiques/lafargue_paul/droit_paresse/droit_paresse.html

BA a dit…

Lundi 17 août 2009, en une du journal « La Dépêche de Tahiti » :

« Grippe A : ça explose ! »
- 1 patiente décédée
- 10 cas graves
- 2 hospitalisations
- 11 classes fermées.

Cliquez sur la une du journal à droite :

http://www.ladepeche.pf/

Bon, 11 classes fermées en Polynésie française, ça ne répond pas à la question :

Qui va garder les écoliers ?