16 avril 2010

Crise mondiale de l'emploi : Le FMI nous propose de partager ... le chômage !

Doit-on partager le travail ou le chômage ?

La question, loin d'être anodine, pourrait être en ces temps de chômage de masse à la base d'un choix de société pour le futur !

Dans le cas du FMI, on a une solution : Mettre fin rapidement aux "privilèges scandaleux" des salariés en CDI !

Quelle est l'analyse du FMI sur la situation du chômage ?

Le FMI s'inquiète de la situation et écrit dans un chapitre des "Prévisions économiques mondiales" semestrielles :

" ... / ... Le FMI a basé ces prévisions sur un examen des tendances de l'emploi lors des phases qui ont suivi les précédentes récessions mondiales. Pour plusieurs économies développées, la possibilité d'une reprise lente de l'activité et la nature de la récession récente présage de taux de chômages élevés à court terme", a prévenu le Fonds ... / ... Comme un chômage élevé peut rapidement devenir un problème structurel, cela pourrait entraîner des difficultés politiques et sociales graves ... / ... La profondeur et la durée de la Grande récession dans plusieurs économies développées a créé la nécessité de certains ajustements structurelles pour leurs marchés du travail ... / ... La tâche des responsables politiques est de faire en sorte que cet ajustement se fasse le plus en douceur possible et de minimiser les conséquences économiques et sociales de long terme d'un taux de chômage obstinément élevé .. / ... "

Et quelle sont ses suggestions proposées dans son rapport ?

Le FMI propose tout simplement aux pays " ... / ... où le marché du travail est plus protégé (Allemagne, Espagne, France et Italie), que "certaines mesures devraient être prises pour s'attaquer aux conséquences négatives de marchés du travail coupés en deux" entre titulaires d'un CDI et d'un CDD ! D'après lui, pour ces pays, "faire la transition vers des contrats de travail à durée indéterminée dans lequel la sécurité de l'emploi augmente progressivement avec l'ancienneté pourrait contribuer à améliorer la formation des salariés et accroître la couverture en allocations chômage" - Source AFP/Google

En gros, d'utiliser les conclusions du rapport de Pierre Cahuc et de Francis Kramarz qui préconisaient la mise en place d'un contrat de travail unique (CTU) que François Bayrou avait inscrit à son programme présidentiel et que Nicolas Sarkozy, séduit un temps par la formule, avait finit par abandonner dans la mesure où le MEDEF refusait de voir disparaître le CDD.

Comment ça fonctionne le contrat de travail unique (CTU) ?

Cyril De Guardia de Ponté qui se présentait comme : " conseiller national des jeunes démocrates, vice président des jeunes démocrates des Pyrénées Orientales" Publiait en Juin 2007 sur Agoravox un article à ce sujet : "Faut-il fusionner CDD et CDI en un contrat unique ? "

" ... / ... Les détracteurs du CTU mettent en cause la dualité du marché du travail entre les titulaires d’un CDI, assurés d’un revenu régulier et fixé, ayant la certitude de l’emploi et l’assurance d’une retraite, et les titulaires d’un CDD étant le plus souvent des travailleurs précaires alternant entre intérim et CDD. Aujourd’hui, la délivrance d’un contrat à durée indéterminée est de plus en plus rare, plus d’une personne sur cinq en âge de travailler n’en bénéficiant pas.

Pour une approche sans ambiguïté, le CTU n’est pas une idée d’inspiration patronale. C’est en premier lieu l’idée de deux économistes totalement neutres de renom, MM. Cahuc et Kramarz. Ensuite, l’idée a été reprise dans le rapport Camdessus (Le sursaut, vers une nouvelle croissance pour la France) ainsi que dans l’ouvrage de Michel Pébereau et Bernard Spitz. ... / ...

Cependant, cette thèse repose sur une imposture de taille. L’intérêt du CTU pour ses promoteurs serait de pacifier le clivage existant entre les salariés en CDI, donc en situation stable, et les salariés en situation de précarité. Nombreux sont ceux qui s’adonnent à penser qu’un salarié muni d’un CDI est aujourd’hui un salarié protégé disposant d’un emploi stable et sûr à vie. En effet, les entreprises décidées à procéder à des licenciements économiques et à des restructurations en France y arrivent, et le taux de recours (2,5 %) est faible. ... / ...

ce contrat unique serait caractérisé par le fait qu’en cas de licenciement pour des raisons strictement économiques, il n’y aurait plus de contrôle du motif de licenciement. En effet, l’employeur serait déchargé de son obligation de reclassement interne ou externe des salariés et le juge ne pourrait vérifier l’existence d’un motif économique ... / ... "

Etonnante ressemblance, vous ne trouvez pas ?

En clair : Le salarié français, dont le salaire médian ne dépasse pas 1 500 €uros ou celui qui dispose d'un CDI à temps partiels sont des privilégiés qui devraient comprendre, qu'ils doivent perdre leur travail de temps en temps, pour permettre à plus précaire qu'eux de travailler à leur tour ... dans les mêmes conditions !

Car, comme tout le monde le sait en France un CDI apporte sécurité et stabilité ainsi que ... la garantie d'un emploi à vie !

Et sur quoi se base cette brillante réflexion du FMI ?

" ... / ... le cadre de réflexion utilisé ici est celui de la loi d’Okun , dont la formule est : Δ U = -0,5 x ( Δ Y/Y(%) - 3 : "qui établit une relation entre les variations du taux de chômage et celles de la production. La diversité des réactions pendant la Grande récession donne à penser que l’évolution du chômage n’est pas seulement déterminée par les fluctuations de la production — dont l’effet varie en fonction du degré de protection de l’emploi et de la proportion des travailleurs temporaires — mais aussi par les politiques économiques et les chocs ... / ... "

Génial et surtout ... incompréhensible pour le commun des mortels qui sont priés de faire confiance au FMI et à ses méthodes de calcul !

Une question, juste pour le "fun" : Dominique Strauss Khan a t-il prévu dans le cadre de son éventuelle candidature en 2012 à la Présidence de la République de venir nous expliquer les bienfaits durables de la loi d'Okun appliquée aux salariés ?

Crédit image
FMI
Globalix



8 commentaires:

abadinte a dit…

Ton texte est totalement honteux et totalement faux. La dépêche dit que le FMI demande à faire passer les CDD en CDI et non le contraire comme tu peux le lire ici :


Dans les pays où le marché du travail est plus protégé (Allemagne, Espagne, France et Italie), "certaines mesures devraient être prises pour s'attaquer aux conséquences négatives de marchés du travail coupés en deux" entre titulaires d'un CDI et d'un CDD, a recommandé le FMI.
D'après lui, pour ces pays, "faire la transition vers des contrats de travail à durée indéterminée dans lequel la sécurité de l'emploi augmente progressivement avec l'ancienneté pourrait contribuer à améliorer la formation des salariés et accroître la couverture en allocations chômage".

Slovar a dit…

Comme quoi le FMI a des fans !

Mon cher Abadinte supprimer le CDD pour mettre tout le monde en CDI à droits progressifs est la porte ouverte à la fin des conflits au prud'hommes qui est une demande du MEDEF de longue date !

Anonyme a dit…

C'est bizarre, je n'ai rien compris au texte de Slovar, et en lisant le commentaire d'Abadinte la chose s'est éclairée : car j'ai effectivement compris que le FMI prônait des contrats plus durables (ce qui, par contre, m'a paru évidemment suspect).
Je ne comprend pas non plus la réponse de Slovar.
Dans la mesure où le FMI est une entité politiquement plus que louche, tout le monde est spontanément tenté par une lecture critique de ses déclarations. Mais ici, je ne vois pas. Il faudrait que Slovar nous explique en quoi le CDI à droit progressifs appliqué à tous signifierait la fin des prudhommes et le régal du MEDEF. Moi je ne comprends pas...

Anonyme a dit…

la réponse à ta question est donnée par Slovar, il me semble : si l'obligation de l'employeur de justifier d'un licenciement venait à disparaître, plus question de faire appel aux Prud'homme, non ?

FrédéricLN a dit…

"la mise en place d'un contrat de travail unique (CTU) que François Bayrou avait inscrit à son programme présidentiel"

Je suis désolé de l'apprendre, mais peut-être s'agit-il d'une fausse nouvelle ? Un lien serait le bienvenu (ledit programme est toujours en ligne).

Je travaillais dans la campagne présidentielle, entre autres sur ces questions, et me souviens avoir entendu François Bayrou s'exprimer contre cette idée.

Si jamais mes oreilles ou ma mémoire me trompent, merci d'avance de me remettre en phase avec la vérité historique !

Anonyme a dit…

Du n'importe quoi, de la malhonnêteté, de la diffamation, enfin rien de nouveau, c'est du Slovar

Slovar a dit…

"Du n'importe quoi, de la malhonnêteté, de la diffamation, enfin rien de nouveau, c'est du Slovar" Merci pour ce bel hommage qui va nous donner envie de continuer !

Anonyme a dit…

Pour ma part j'ai bien compris que cette garantie de l'emploi remise à plus tard était conditionnée à la propension à la boucler ferme sur son lieu de travail, à bien lécher les bottines patronales, à bien fermer les yeux sur les violences internes, le népotisme et autres injustices...
Tout cela régnant de concert avec force charte éthique prônant la démocratie participative dans une logique "rénovée" ("moderne") de la gestion des ressources humaines.
Mais cela ne semble pas choquer pas les adeptes de la durée même si celle-ci implique la plus vile des servilité proclamée liberté par le Maître!