23 novembre 2010

Crise économique : Heureux comme une multinationale en Europe ?

Le "tigre Celtique" n'est plus qu'un chaton malingre. Il doit imposer à sa population une cure d'austérité drastique. Austérité à laquelle les multinationales, qu'il a fait venir en abusant du dumping fiscal, se refusent sous peine ... de délocalisation !

En toute logique, la justice fiscale devrait dépendre des dirigeants politiques et élus des pays. C'était sans compter sur la mondialisation économique, qui a mis en concurrence les entreprises et salariés du monde entier. Cette concurrence qui a fait flamber le taux de chômage, notamment en Europe.

Or, comme diraient les libéraux, comme notre Président : "le travail ne se partage pas". Dans ce cas, la seule solution pour attirer les entreprises consiste au choix : A leur proposer une "rente fiscale" ou à réduire au minimum le droit du travail. Et dans certains pays ... à cumuler les deux !

L'Irlande en est un bon exemple !

Souvenez-vous, il y a peu, l'Irlande "ponctionnait tout ce que l'union européenne possédait de spécialistes en tous genres. Ainsi, on pouvait lire en mai 2007

" ... / ... Sur cette terre d'émigration séculaire, où le phénomène contraire était inconnu jusqu'au renversement de tendance des années 1990, fruit d'un essor économique aussi étincelant que soudain ... / ... Le recours à l'immigration de masse est l'une des réponses du gouvernement à l'érosion récente de la productivité. Puiser dans un vivier de main-doeuvre sensiblement moins payée que les salariés irlandais donne de l'air aux entreprises ... / ... " - Perspectivaciudadana

A comparer avec ce qu'écrit Le Monde aujourd'hui

" ... / ... Sakinah, 18 ans ... / ... a déjà décidé. Ce sera «Perth [en Australie] ou Londres». Elle assène, lapidaire : «Cette crise nous a montré que la cupidité était partout. Je suis déçue par mon pays. Je dois prendre l'air.» ... / ... Le pays se saigne. «Comme dans les années 50, quand des centaines de milliers d'Irlandais ont traversé la mer d'Irlande pour rejoindre le Royaume-Uni», rappelle Kieran Allen, sociologue à l'Université de Dublin. Ou à l'image des années 80, quand les Etats-Unis incarnaient à nouveau la terre d'exil ? «C'est pire, dit Allen. La crise est mondiale, la concurrence de la mondialisation est féroce. Le peuple paie la facture des "banksters" ... / ... " - Libération

Il faut dire que si l'Irlande a pu connaître des sommets de croissance : " Entre 1991 et 2003, l'économie irlandaise connut une croissance de 6,8% par an ... / ... L'apogée de cette croissance (ayant ) eut lieu en 1999, lorsque la croissance du PIB atteint 11,1 %, après 8,7 % et 10,8 % en 1998 et 1997 ... / ..." - France2 ... Elle le devait en grande partie aux aides européennes et ... sa politique fiscale vis a vis des entreprises !

Et dans ce dernier domaine, les irlandais ont fait très fort puisque : " ... / ... En Irlande, le taux d'imposition sur les sociétés est en effet 12,5%, (34% en France et entre 30% et 33% en Allemagne). Mais aussi en permettant aux multinationales américaines comme le "gentil " Google de s'adonner aux techniques de "l'optimisation fiscale" : " ... / ... Google est soumis à l'international à un taux d'imposition de seulement 2,4%. ... / ..." - Nouvel Obs

Alors, lorsque la crise touche l'Irlande et que l'Europe et le FMI lui demande de reconsidérer sa politique fiscale " dumping" en ce qui concerne les entreprises, les multinationales, reconnaissantes, menacent de ... se délocaliser !

Ainsi : " ... / ... Dans une lettre aux autorités irlandaises que s'est procuré le Daily Telegraph, Microsoft, Hewlett-Packard et Intel, mais aussi Bank of America et Merrill Lynch, évoquent "l'impact négatif" qu'aurait une hausse de la fiscalité sur les entreprises sur la capacité du pays à "attirer et à conserver" des investissements. Le courrier fait également allusion à d'autres pays, comme Singapour, jugés par ces entreprises comme plus compétitifs. Une menace de délocalisation à peine voilée ... / ... " Car elles ont gros à perdre !

l'exemple de Google est particulièrement significatif puisque : " ... / ... En faisant transiter ses revenus par les Bermudes via l'Irlande et les Pays-Bas, le géant du Web aurait économisé sur les trois dernières années plus de trois milliards de dollars d'impôts ... / ... " - Le Monde

D'où la panique du gouvernement irlandais qui s'essaye une fois de plus au "bras de fer" avec ses prêteurs et préfère sacrifier la population

" ... / ... Le taux d'imposition sur les sociétés en Irlande ne bougera pas, laisse entendre le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan ... / ... La plupart des investissements directs en Irlande viennent de pays n'appartenant pas à l'Union européenne. Nous ne sommes pas en concurrence pour ces investissements avec d'autres pays de l'Union, mais avec ceux de l'Extrême-Orient ... / ..." - AFP/Google

Où est le "rêve" européen dans tout celà, si ce n'est le triomphe de la "libre circulation des marchandises et capitaux" ?

Car comme l'explique judicieusement Georges Ugeux, PDG de Galileo Global Advisors

" Ce qui gène le plus, c’est l’attitude du Gouvernement et du Parlement irlandais. Se drapant dans les pans de sa souveraineté nationale ... / ... Depuis des mois, il ne faisait aucun doute que l’Irlande devrait intervenir pour soutenir ses banques. Celles-ci avaient joué massivement, non pas dans la crise des subprimes américains, mais dans une spéculation immobilière dont chacun savait qu’elle ne pourrait qu’exploser ... / ... En clair, l’absence de revenus de l’Irlande vient du fait qu’elle sous-impose les entreprises sur son territoire ... /... nous allons prêter l’argent dont ils ont besoin pour combler un trou qui est notamment creusé par une utilisation de l’impôt des sociétés désavantageuse pour les autres pays membres ... / ..."

Oui, répondront certains, mais l'Union réfléchit à une harmonisation fiscale de l'impôt sur les sociétés, dont ... " La Commission européenne a cependant plusieurs fois réaffirmé que cette harmonisation n’était pas à l’agenda" ! - Telos

Une certitude toutefois : Il ne fait nul doute que les dirigeants des pays du G20 et ceux des pays de l'Union européenne, après avoir opéré des coupes sombres dans les budgets sociaux de leurs pays, en reparleront ... entre la poire et le fromage ...

1 commentaire:

BA a dit…

Jean-Marie Boivin est un homme-clé dans le scandale de l’attentat de Karachi.

En 1994, le gouvernement Balladur vend trois sous-marins au Pakistan.

Fin 1994, début 1995, Jean-Marie Boivin était le financier qui coordonnait le versement de commissions occultes en direction du Pakistan : ensuite, des rétrocommissions occultes revenaient vers la France pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.

En 2006, tout est sur le point d’être révélé ! Jean-Marie Boivin fait chanter les corrompus : il leur demande des millions d’euros en échange de son silence.

En 2009, il finit par obtenir 8 millions d'euros en échange de son silence !

Depuis, Jean-Marie Boivin est en Suisse, il est riche ... et il ne dénonce pas les corrompus. Il garde le silence.

Ces 8 millions d'euros ont été payés par nous, les contribuables !

Lisez cet article très important :

Attentat de Karachi : 8 millions d’euros pour l’intermédiaire occulte.

http://www.liberation.fr/societe/01012304119-karachi-8-millions-pour-l-intermediaire-occulte