04 mai 2011

Pour gagner en 2012 : Copé invente les « ambassadeurs du bilan » !

Même si le Président répète qu'on « n'est pas élu président sur son bilan » l'UMP sait que les français mettront celui-ci, au premier plan de leur décision, en 2012. Alors quoi de mieux qu'une opération de propagande pour préparer ... les esprits !

Au de-là des fanfaronnades élyséennes : « Cette élection, je commence à pas trop mal la sentir
», à l'UMP, on ne peut que constater que la popularité du président, ne dépasse pas, en moyenne, les 30% de satisfaction, depuis des mois. Or, cette très faible satisfaction est liée aux quatre années d'exercice du Président supportées et défendues par les élus de l'UMP.

En effet, en 2012, chaque candidat UMP aux législatives aura a répondre de l'action du Président et de son gouvernement et devra, éventuellement, la défendre. A moins que beaucoup, ne ressortent la stratégie, utilisée pour les dernières cantonales, qui a consisté à omettre la présence du logo de l'UMP ... sur leurs affiches électorales !

Alors, en attendant, il va bien falloir essayer de faire croire aux français que ces quatre ans, ont été, les meilleurs qu'ils aient jamais connu.

C'est ce que Jean-François Copé vient de décider de faire, en faisant parvenir un mail à tous les militants et sympathisants abonnés aux News internet de l'UMP. Dans ce mail auquel est attaché un « livret » il annonce l'organisation, du 6 mai (date anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy) jusqu'au 7 d'une :

Opération « 24h pour le bilan » - Le 6 mai au soir, des réunions publiques se tiendront dans chaque département. - Le 7 mai, nous irons à la rencontre des Françaises et des Français pour diffuser des tracts sur le bilan et engager la discussion avec eux.

Cette annonce est couplée à une injonction pour les sympathisants et militants à devenir « ambassadeurs du bilan »

Et de quelle façon ?

Extraits : « (...) Nous allons donc expliquer une à une chacune des réformes menées depuis 4 ans afin que tous puissent mesurer le travail accompli, notamment en diffusant ce livret (...) Pour cela, j’ai besoin de vous ! En transférant ce message à au moins 3 de vos proches, vous permettez la création d’une dynamique forte autour de l’opération « 24h pour le bilan » (...) Envoyer ce message, c’est un acte militant. Toutes les études sur la circulation de l’information démontrent que les messages sont mieux compris lorsqu’ils passent par une médiation personnelle (...) Alors n’hésitez plus, transférez ce message à au moins 3 de vos proches et devenez ambassadeur de notre bilan ! (...) »

A vrai dire, nos « ambassadeurs » ne devraient pas avoir trop de mal à diffuser un livret, tout à la gloire de notre Président et de l'UMP. Ainsi les amis des ambassadeurs du bilan, pourront apprendre qu'ils ont, entre autre :

Défendu le pouvoir d'achat,
Mis en place une formidable réforme de l'enseignement (et facilité la scolarisation des enfants handicapés ),

Renoué avec les valeurs du travail et récompensé l'effort (travailler plus pour gagner plus, mais aussi travailler mieux),

Modernisé l'état,

Se sont battus pour une immigration choisie,

Ont soutenu les plus faibles dans les domaines de la santé et de la solidarité,

Ont fait rentrer la France dans l'après pétrole,

Ont renforcé les atouts de la France face à la mondialisation,

Ont fait de la France une nation forte et respectée au sein de l'Europe


Au passage, les amis chômeurs, qui n'ont vraiment pas à se plaindre, si on en croit le « livret», pourront sourire (jaune) du satisfecit de l'UMP, sur rôle bénéfique de la rupture conventionnelle : « (...) Près de 390000 accords ont été homologués en deux ans » et seront content d'apprendre que : « (...) le nombre d’heures supplémentaires est revenu en 2010 à son niveau d’avant la crise : plus de 700 millions d’heures pour un total de 5,3 millions de salariés. C’est près de 11 Mds d'€ de revenus supplémentaires pour les français qui, en travaillant, ont gagné plus » Voir : travailler plus pour gagner plus, mais aussi travailler mieux

C'est rageant, toutefois, pour les rédacteurs du livret promotionnel, d'avoir manqué de place pour parler, entre autre :

Du bouclier fiscal qui, même si sa disparition est programmée, aura coûté au budget de l'état, en 2010 : « (...) 591 millions d'euros aux caisses de l'Etat et bénéficié à 14.443 contribuables selon une situation provisoire établie par Bercy en date de février 2011 (...) »

Ou de la réforme de l'ISF qui induit que : « (...) les contribuables qui paient l’ISF et bénéficient du bouclier fiscal vont payer moins d’impôts pendant un ou deux ans. En effet, le taux de l’impôt sur la fortune devrait être largement abaissé dès 2011 ou 2012 pour compenser la suppression dudit bouclier fiscal (...) »

Des sociétés multinationales françaises comme, par exemple : Total, qui ne payent pas d'impôts en France : « (...) Total est d'ailleurs en train de renégocier avec Bercy la possibilité de réduire à nouveau - voire annuler -son impôt sur les sociétés par le mécanisme du bénéfice mondial consolidé. Une fois le feu vert de François Baroin obtenu, le groupe pourra donc continuer d'additionner le résultat de ses filiales dans le monde pour éventuellement réduire son impôt en France, et ce jusqu'en 2013 (...) »

De la suppression de la taxe professionnelle : « On supprimera la taxe professionnelle en 2010 parce que je veux qu’on garde les usines en France. Je veux qu’on arrête les délocalisations » dont l'allégement fiscal de 7,6 milliards d’euros pour les entreprises aura été payé, en grande partie par les ménages

De la niche fiscale à 22 milliards pour les entreprises : « Depuis 2007, les entreprises ne payent plus d'impôt sur les plus-values lorsqu'elles vendent leurs filiales. Une mesure indispensable à leur compétitivité pour les uns, mais ruineuse pour les finances de l'État (...) » Soit : « (...) un manque à gagner pour l'État de 3,4 milliards en 2007, 12,5 milliards en 2008 et 6,1 milliards en 2009, selon les chiffres de Bercy (...) »

De la baisse de la TVA dans la restauration qui représente : « (...) 2 milliards et demi à l’Etat, et dont chaque emploi créé, coûte 100 000 Euros par an à l’Etat (...) »

Mais aussi

De la fiscalisation des indemnités pour accidents du travail : « (...) soutenue publiquement par le président Nicolas Sarkozy et plusieurs ministres, notamment Christine Lagarde, Xavier Darcos et Eric Woerth »

Des vagues de déremboursement des médicaments, comme celle du 2 mai

Et enfin, de la création d'une cinquième branche de la sécurité sociale destinée à financer la dépendance et promise par un certain : Nicolas Sarkozy et dont Le Monde nous dit : « (...) il ne devrait pas y avoir de création d’un cinquième risque de la sécurité sociale : la mesure nécessiterait une loi organique, peu envisageable à l’approche de la présidentielle (...) »

Mais, nul doute que ces sujets feront l'affaire d'un prochain livret, que les « ambassadeurs du bilan », se feront un plaisir de relayer... au moins à 3 de leurs proches !


Crédit image
UMP le magazine de l'Union

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