11 mars 2013

UMP : La parité en politique, c'est simple comme ... un trou dans les caisses ?

Jean-François Copé vient de lancer un vibrant appel aux militantes et élues de l'UMP pour que le parti ait davantage de candidates aux prochaines municipales. Les caisses vides du parti ne lui permettraient plus de payer les amendes ?



L'UMP vivrait-elle sa révolution en ce qui concerne la parité hommes femmes en politique ? C'est la question que certains pourraient se poser en prenant connaissance des dernières déclarations de Jean-François Copé sur le sujet.

Selon Libération le Président de l'UMP aurait écrit : « aux militantes, cadres et élues de l’UMP pour les appeler « à la mobilisation », afin que le parti puisse présenter davantage de femmes lors des prochaines élections »

Que dit-il dans ce courrier ?

« Depuis de nombreuses années, je suis investi dans la lutte pour l’égalité entre les sexes à travers plusieurs lois que j’ai initiées ou portées avec les députés UMP (...) la loi pour la parité dans les conseils d’administration des entreprises cotées, la loi contre le port de burqa, la loi contre les violences faites aux femmes, les mesures de sanction contre les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale » Il assure également que son « combat en faveur des femmes est guidé à la fois par une volonté de justice sociale et par une volonté de sortir des stéréotypes (...) Individuellement et collectivement, nous devons nous saisir de la question de l’égalité entre les hommes et les femmes et la faire vivre dans les circonscriptions, dans les villes, dans les territoires ruraux. Nous devons aboutir au partage de toutes les responsabilités. Le chemin n’est plus législatif, il est culturel et il ne tient qu’à nous de l’emprunter jusqu’au bout »

Etonnant non ? d'autant plus que le parti qui s'est : « investi dans la lutte pour l’égalité entre les sexes » s'est jusqu'à présent illustré comme étant celui qui résiste le plus à la parité hommes femmes en politique !

Pour mémoire, L'Express publiait le 21 mai 2012 un article portant le titre suivant : « La parité est un luxe que l'UMP ne veut pas se payer »

Qu'y apprenait-on ?

« Cette année encore, l'UMP n'entend pas respecter la loi, qui impose aux partis politiques de présenter un nombre égal d'hommes et de femmes, avec un écart maximal de 2%. Avec 28% de femmes investies, ce parti est le mauvais élève de cette élection. Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a plaidé coupable avec regret (...) C'est un arbitrage que nous avons eu à rendre et qui était difficile dès lors que nous avions 317 députés sortants et qu'une bonne part d'entre eux se représentent (...) » Ajoutant sans le moindre complexe :  « (...) Chacun doit comprendre que dans la période qui est la nôtre, il nous faut absolument avoir le maximum de députés et que cela passe par le poids, l'ancrage local de beaucoup d'entre nous (...) »

Cette attitude dénoncée à l'intérieur du mouvement, notamment par Marie-Jo Zimmermann, la secrétaire nationale en charge des droits des femmes à l'UMP a d'ailleurs un prix. Celui des amendes que la formation politique réglait jusqu'à présent « avec regret »

Rien qu'en 2007, elle a représenté 4 millions d'€. Seulement, depuis les dernières élections de 2012, les finances de l'UMP sont dans le rouge. A tel point que l'UMP Paris a décidé de ne pas organiser de meeting pour les primaires, au fait que : « c'est trop coûteux ».

Il faut dire que le parti « des droits et des devoirs » cumule une dette de l’UMP de 55 millions d'€ qu"elle est censée rembourser en quatre ans. Sans parler des 11 millions d'euros que l'UMP pourrait être amenée à rembourser, suite à l'invalidation des comptes de campagne du candidat Sarkozy ....

Ce qui pourrait expliquer, en grande partie, le brusque élan de parité et de féminisme de Jean-François Copé. 

Militantes de l'UMP ayant vocation à être candidates aux prochaines municipales, vous connaissez maintenant la signification de : « (...) nous devons nous saisir de la question de l’égalité entre les hommes et les femmes et la faire vivre dans les circonscriptions, dans les villes, dans les territoires ruraux ... »

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1 commentaire:

Abhervé Michel a dit…

Le non respect de la parité pour les municipales a des conséquences beaucoup plus radicales que pour les législatives
Une liste non paritaire n'est tout simplement pas enregistrée en préfecture et ne peut donc concourir