29 mai 2013

OCDE et Europe : La précarité généralisée comme réponse au chômage !

Selon l'OCDE et la Commission européenne, il suffirait que la France assouplisse encore son marché du travail, bloque les salaires, mette en place un SMIC jeunes et baisse les cotisations patronales pour faire baisser le chômage. En gros, la recette appliquée en Espagne, en Italie ou au Portugal avec le résultat qu'on connaît !
L'élément de langage est bien rôdé, si le chômage est au plus haut en Europe, c'est à cause des égoïstes qui ont un emploi et refusent de le partager avec ceux qui n'en n'ont pas. 

On peut en lire une synthèse, sous la plume de Hélène Syed Zwick, sur le site Fenêtre sur l'Europe  : « (...) La détérioration généralisée de la situation des marchés du travail nationaux en Europe, dont les causes structurelles sont désormais identifiées, exige des réformes en profondeur. Les nouveaux gouvernements en Espagne (Rajoy) et en Italie (Monti), mais aussi au Portugal (Passos Coehlo) se sont engagés à réformer leurs codes du travail respectifs. Ces pays, tout comme demain, inévitablement, la France et même l’Allemagne, sont confrontés à une problématique de fond identique : réduire le dualisme sur leur marché du travail qui scinde la population active en deux et qui fournit à une partie, sécurité et stabilité de l’emploi et à l’autre, majoritaire, une précarité génératrice d’insécurité et d’incertitudes (...) » Voir aussi : Réformes des marchés du travail, Espagne, Italie, Portugal

Avouez que lorsqu'on travaille dans le privé pour un salaire qui oscille entre 1300 et 1500 € brut par mois, se faire traiter de privilégié est assez surprenant. Néanmoins, les experts de l'OCDE et de la Commission européenne qui se moquent complètement de savoir si on peut se loger, se vêtir et manger correctement, avec de tels revenus le pensent !

C'est donc au nom de ce constat que l'OCDE et la Commission européenne viennent de demander à la France un certain nombre de réformes, essentielles pour eux, pour faire baisser le chômage de masse.

Pour l'OCDE « (...) Il faut donc accélérer les réformes (...) encourager la modération salariale et mettre en oeuvre un salaire minimum plus faible pour les jeunes adultes (...) »

En clair essayer de remettre en place le fameux « SMIC jeunes » baptisé par Edouard Balladur : Contrat d'insertion professionnelle 

Le seul problème pour ce type de contrat, c'est qu'une entreprise n'embauche que lorsque son carnet de commande le permet et non pas uniquement sur un critère de très bas salaire. Par contre, elle génère un effet pervers  : Elle se transforme vite en effet d'aubaine pour certains employeurs. En effet, elle ouvre la possibilité de recruter en priorité des salariés sous payés au détriment de salariés considérés plus chers.  Imaginez l'effet dans le cas où on assouplirait encore plus les conditions de licenciement !

Pour la Commission européenne  : « (...) le pacte pour la compétitivité, inspiré du rapport Gallois, et l'accord sur l'emploi, négocié par les partenaires sociaux, constituent des premiers pas dans la bonne direction. Pour M. Rehn (commissaire européen), il faut accélérer le rythme et l'ampleur des réformes (...) »

Traduction : comme l'écrivait l'un des candidats à la présidence du Medef, il faut passer à la version 2 de l'ANI et transformer chaque salarié en précaire permanent. Sans se poser, bien entendu, de question sur le fait qu'en fonction de l'âge ou de la capacité à changer de métier,  certains salariés, devenus chômeurs, ne retrouveront plus aucun emploi. 

Il suffira vous diront l'OCDE et la Commission européenne, de les cantonner à des mini jobs rémunérés à 3 ou 400 € par mois, comme en Allemagne où, sans cette astuce, le taux de chômage atteindrait 12%

Hé oui braves gens : « Le plein emploi est possible grâce à la totale précarité »  est en marche !


Crédit et copyright image
Faujour

2 commentaires:

Le Parisien Liberal a dit…

C'est plutot une bonne chose , ces recommandations

La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire ?

BA a dit…

Mardi 11 juin 2013 :

Quelles sont les conséquences politiques de la crise économique en Europe ?

Réponse :

Sondage exclusif. Un an avant les élections européennes, notre enquête Ifop - “Valeurs actuelles” le révèle : le FN fait jeu égal avec le PS et l’UMP (21 %). En attendant de passer en tête ?

« Au rythme où vont les choses, le Front national va terminer premier aux élections européennes de mai 2014 », prédit Marine Le Pen. Et si sa prédiction se réalisait ? À un an du scrutin, notre sondage exclusif Ifop-Valeurs actuelles le révèle : jamais le FN n’est apparu si fort à l’approche d’une échéance européenne. Pour la première fois de son histoire, et de ses six participations, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen fait jeu égal, dans notre sondage, avec les deux “partis de gouvernement”, PS et UMP.

À la question : “Si les élections européennes avaient lieu dimanche prochain, parmi les listes suivantes, pour laquelle y aurait-il le plus de chances que vous votiez ? ”, les Français placent le Front national à égalité avec ses adversaires PS et UMP : 21 % d’intentions de vote chacun.

http://www.valeursactuelles.com/europ%C3%A9ennes-fn-l%E2%80%99abordage20130605.html-0