Si pendant longtemps, la construction européenne nous a été présentée comme la définition d'un projet d'avenir commun, il n'existe plus aujourd'hui que quelques Euro-béats pour y croire. L’obsession de l'orthodoxie financière et économique et la compétition entre pays membres qui en découle ont donné un goût amer à de nombreux habitants de l'UE.
En marge des beaux discours des dirigeants de la Commission européenne et de certains dirigeants de pays membres, la construction et le fonctionnement de l'Europe sont de plus en plus incompris par ses habitants. Car des envolées lyriques sur l'Europe qui protège à la réalité de terrain vécue par les européens il y a une vraie marge.
Economie
Parlons des délocalisations ou en novlangue européenne des "relocalisations dans l'Union européenne". Que représentent-elles ? : "au sein de l'Union européenne, une délocalisation sur deux a pour destination un autre État membre... Et la proportion est même plus importante encore lorsqu elle est exprimée en pertes d'emplois" Source Public Sénat
D'ailleurs, certaines entreprises revendiquent ces "relocalisations" puisqu'on peut lire sur le site de l'entreprise Colt : "... le « Nearshoring » incarne la délocalisation de proximité. Les avantages pour les entreprises dans les pays de l’Europe de l’Est de l’Union européenne sont notables. Les entreprises bénéficient d’avantages financiers significatifs avec la réduction des coûts de production en comparaison à l’Europe de l’Ouest, mais aussi de facilités d’implantation avec l’usage de langues communes et d’un niveau de compétences élevé. Tout cela participe à la réussite de ce modèle d’un nouveau genre de délocalisation ..."
Du côté des "relocalisations dans l'Union européenne", en Pologne, en Hongrie et République Tchèque, le patronat pleure sur la pénurie de main d’œuvre causée par le départ des jeunes qualifiés, attirés par les salaires plus élevés à l’ouest. "Il faut dire que en moyenne, les salaires restent malgré tout trois fois plus faibles qu’en Europe de l’Ouest" nous dit L'Usine Nouvelle
Parlons des délocalisations ou en novlangue européenne des "relocalisations dans l'Union européenne". Que représentent-elles ? : "au sein de l'Union européenne, une délocalisation sur deux a pour destination un autre État membre... Et la proportion est même plus importante encore lorsqu elle est exprimée en pertes d'emplois" Source Public Sénat
D'ailleurs, certaines entreprises revendiquent ces "relocalisations" puisqu'on peut lire sur le site de l'entreprise Colt : "... le « Nearshoring » incarne la délocalisation de proximité. Les avantages pour les entreprises dans les pays de l’Europe de l’Est de l’Union européenne sont notables. Les entreprises bénéficient d’avantages financiers significatifs avec la réduction des coûts de production en comparaison à l’Europe de l’Ouest, mais aussi de facilités d’implantation avec l’usage de langues communes et d’un niveau de compétences élevé. Tout cela participe à la réussite de ce modèle d’un nouveau genre de délocalisation ..."
Du côté des "relocalisations dans l'Union européenne", en Pologne, en Hongrie et République Tchèque, le patronat pleure sur la pénurie de main d’œuvre causée par le départ des jeunes qualifiés, attirés par les salaires plus élevés à l’ouest. "Il faut dire que en moyenne, les salaires restent malgré tout trois fois plus faibles qu’en Europe de l’Ouest" nous dit L'Usine Nouvelle
Social
Les plus ardents défenseurs de l'Union européenne actuelle argueront que celle-ci a mis en place un "socle des droits sociaux" qui : "énonce une vingtaine de grands principes, organisés autour de trois thèmes : mêmes opportunités d’accès pour tous au marché du travail, des conditions de travail équitables, et une protection sociale plus « inclusive »... pour un salaire minimum dans chaque Etat membre, qui devrait tenir compte des évolutions du niveau de vie et des besoins élémentaires des travailleurs. Et elle invite à combattre le phénomène des travailleurs pauvres ..." Source Le Monde Oubliant au passage de préciser que ces principes sont ... non contraignants !
Education
Mettre en avant le sympathique programme Erasmus est bien commode pour nos politiques. Une étude de 2013 vient pourtant nous rappeler la réalité : réalisée en 2011-2012, celle-ci visait à évaluer les compétences de 5 000 individus âgés de 16 à 65 ans. Le résultat ? : "Un adulte européen sur cinq a de faibles compétences en lecture, en écriture et en calcul ..." Certes, les états sont responsables de l'éducation dans chacun de leurs pays mais Erasmus, c'est un peu court comme réponse et comme projet face au problème.
Emploi
Quid des chômeurs et précaires en Europe ? Car ce pourrait être la base d'un avenir commun que de permettre à chacun d'avoir un travail décent.
Pour les chômeurs, lisons une partie de la réponse de la Commission européenne : "...Environ 2 à 3 millions d’emplois sont non pourvus dans l’UE ... L'Europe offre des possibilités énormes à quiconque souhaite se déplacer afin d'aller de l'avant ..." En résumé, prend ta femme et tes gamins sous le bras et abonne toute la famille à Babbel.com pour parler immédiatement la langue de ton nouvel employeur !
En ce qui concerne les précaires, le site BastaMag qui a mené l'enquête écrit : "... Mais pourquoi l’emploi précaire atteint-il de tels niveaux ? ... Dans leur entreprise de dérégulation des marchés du travail, les gouvernements européens et la Commission se sont basés depuis des années sur des hypothèses et des théories qui se sont révélées fausses et irréalistes. Les commissaires et les ministres nationaux en charge de l’économie ont systématiquement cherché à démanteler ou affaiblir les accords sociaux collectifs, combattu les syndicats et, ce faisant, favorisé les inégalités et l’insécurité au travail. Les pays de l’Union européenne sont aujourd’hui pris dans une course au moins-disant en ce qui concerne les salaires et les droits des salariés, rendant toute réponse au seul niveau national encore plus difficile... "
Alors, il est où le projet ? Il est où l'avenir ?
C'est probablement Pauline Elie qui écrivait dans un billet publié sur Le Taurillon qui résume le mieux le malaise des citoyens à l'égard du projet européen : "...Il n’y a pas actuellement d’identité culturelle européenne. Tous les idéaux dont ce projet européen est initialement porteur, la paix, la démocratie, la défense des Droits de l’Homme, ne sont plus associés à l’idée d’Europe que la plupart de ses citoyens s’en font aujourd’hui. L’Europe a perdu de sa substance. Le fossé entre ses décideurs et son peuple se creuse. Ce dernier n’appréhende pas l’Europe comme vecteur de ses idéaux. Ces grandes valeurs humanistes, dont plus que jamais nous avons besoin, se sont effacées dans la construction européenne au profit d’impératifs économiques ..."
Alors, il est où le projet ? Il est où l'avenir ?
Christine Lagarde, directrice du FMI, qui soutient l'idée d'Emmanuel Macron de mettre en place un fonds commun "pour les mauvais jours" a voulu apporter sa pierre à l'édifice au travers d'un message des plus inquiétants : " Citant la montée du populisme et les "appels au protectionnisme", l'ancienne ministre française de l'Économie et des Finances (2007-2011) a souligné que l'embellie de la zone euro était un moment propice pour envisager les scénarios de crise et se préparer à affronter des périodes de récession ..."
Projet, avenir ? A l'Europe, ses dirigeants et aux dirigeants de tous les pays membres de répondre avant de voir tout projet européen disparaître dans l'indifférence et le chaos.
1 commentaire:
Conclusion, projet,avenir ?
Il va y avoir des élections européennes. Le dernier mot ne doit pas appartenir aux dirigeants mais aux peuples qui jugeront le bilan ultralibéral de leurs politiques et devront se prononcer pour un changement radical de politique.
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